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Le Havre, le 13 septembre 2022
Chaleur excessive, sécheresse et incendies terribles ont marqué l’été qui s’achève. Jusqu’à présent les dirigeants de l’Etat qui se sont succédés n’ont pas pris les mesures nécessaires pour lutter contre les bouleversements climatiques sans aggraver les inégalités sociales. Plutôt que de prôner la sobriété énergétique et d’éviter le gaspillage, par exemple en mettant en œuvre un plan massif d’isolation des bâtiments qui le nécessitent, on a cherché à pérenniser un système dépassé compromettant l’avenir. Dans un tel contexte, la guerre en Ukraine a révélé la fragilité des pays européens et leur dépendance envers des fournisseurs peu recommandables, pour la plupart.
Avant même d’appeler les acteurs économiques et les particuliers à un comportement responsable, nos dirigeants ont préféré prendre des mesures d’exception pour continuer à s’approvisionner en énergie fossile. La décision d’implanter une usine à gaz flottante dans le port du Havre a été prise. Elle permet de s’affranchir de certaines obligations environnementales et sécuritaires car elle relève du droit maritime. C’est une première en France !
Des articles concernant cette installation ont été introduits au sein d’un projet de loi sur le pouvoir d’achat. Député du Havre, Jean Paul Lecoq a assisté le 12 juillet dernier, en tant qu’invité, aux débats de la commission. Dans une courte intervention, il considérait que l’installation flottante devait être considérée comme une structure fixe et lui appliquer les règles de protection correspondantes relevant du Plan de Prévention des Risques Technologiques. Son collègue Sébastien Jumel, membre de la commission, ferraillait dur, quant à lui, contre les articles discutés.
Il nous a donc paru normal que le Parti Communiste se joigne au communiqué commun des membres de la NUPES, daté du 29 juillet, qui condamne le recours aux énergie fossiles et encourage la décarbonation du territoire.
Surprise : nous découvrons dans la presse locale du 6 courant que notre député serait désormais favorable au terminal flottant à condition qu’il soit géré par les dockers ( ????) et qu’il n’exploite pas de gaz de schiste (il a le droit d’y croire). Quant aux habitants du quartier des Neiges, ils doivent être rassurés, nous dit-il, puisque leur sort est entre les mains du Préfet.
C’est ce qui s’appelle un revirement.
Europe Ecologie Les Verts persiste à dénoncer les procédures plutôt cavalières ayant conduit à mettre ce projet en route, à dénoncer le danger supplémentaire que fera courir cette installation située en amont de l’écluse François 1er et dénonce plus que jamais un recours accru aux énergies carbonées. Sans oublier que les fuites de méthane sont fréquentes et encore bien plus favorables à l’accroissement de l’effet de serre que le CO2.
Le Groupe Local EELV Pointe de Caux