Vos élu-e-s – Europe Ecologie Les Verts Normandie https://normandie.eelv.fr Mon, 18 Jul 2016 13:53:46 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.2 Séance plénière Région Normandie – Le Communiqué de presse des élu-e-s Normandie Ecologie-EELV https://normandie.eelv.fr/seance-pleniere-region-normandie-le-communique-de-presse-des-elu-e-s-normandie-ecologie-eelv/ Thu, 26 May 2016 20:14:08 +0000 http://hautenormandie.eelv.fr/?p=6891 Lire la suite]]> Région Normandie – Séance plénière du 26 mai 2016

Communiqué de presse

A télécharger ICI

Ce jeudi 26 mai s'est tenue l'Assemblée plénière de la Région Normandie.
Avant d'étudier les différentes délibérations, la séance s'est ouverte par les discours de politique générale du 
Président Hervé Morin et des différents groupes politiques.

Laetitia SANCHEZ, Présidente du Groupe Normandie Ecologie - EELV s'est ainsi exprimée au nom des élu-e-s 
écologistes en ouvrant son discours sur l'expérience conduite par les auteurs du film "Demain" qui, 
"en mettant bout à bout les initiatives positives  et concrètes qui fonctionnent déjà (...) nous permettent 
de voir émerger ce que pourrait être le monde de demain", et quelles sont les solutions pour 
"remettre nos valeurs dans le sens de l'humain et notre société debout ?"
La nature donne des signaux d'alerte, nous le savons, mais nous, élus, ne pouvons rester sourds et aveugles 
aux signaux lancés par nos concitoyens quant au rejet de notre système politique et l'augmentation de l'abstention. 
"La croissance du PIB ne peut être le seul objectif d'une société saine. (…) 
La santé, le bien-être, le bon état de la nature, doivent être garantis. Il faut remettre l'économie à sa place : 
une économie au service de la société et non l'inverse".

Nous devons donc mesurer les investissements de la Région à l'aune de l'utilité sociale et environnementale.

Notre groupe, même s'il salue l'effort d'équilibre des territoires présenté dans la Résolution Unique concernant l'organisation 
des séances de l'assemblée régionale entre Caen, Rouen et Le Havre, émet cependant des doutes quant au respect des 
compétences et des personnes au service de la collectivité. 

En ce qui concerne le budget, Claude TALEB l'a rappelé, "l'exercice consistant à présenter ce budget, en cours d'année, 
5 mois après l'élection, était sans doute un exercice difficile. C'est pourquoi notre groupe l'a examiné avec un a-priori bienveillant.(...) 
Beaucoup des politiques (formation, culture, agriculture) présentées s'inscrivent d'ailleurs dans la continuité 
des majorités précédentes, voire même sont approfondies." 

Reconnaissance du travail accompli auparavant ou manque de temps de la nouvelle majorité
 pour procéder à de vrais changements ?

En terme d'évolution, nous considérons certaines actions positives : l'adhésion à l'effort national de formation,
 un volontarisme européen affirmé, la mise en cohérence de nos politiques de coopération internationale 
avec les initiatives pour la paix et la démocratie, la consolidation des politiques de développement durable agricole.
Par contre, soulignons que « le début de mandature restera marqué par ce chèque de 45 millions d'euros
aux lycées privés catholiques et par les annonces ferroviaires. 
Il n'y avait aucun fondement ni aucune urgence à signer ce chèque cadeau sinon une obligation 
de faire suite à des promesses de campagne inconsidérées. Cet effort en faveur de l’enseignement 
privé est d’autant plus discutable qu’il coïncide avec la baisse des crédits d’investissements 
en faveur des lycées publics. Le signal ne manquera pas d’être mal perçu 
par tous les acteurs de la communauté éducative."

De même, dans le domaine ferroviaire, il est à craindre que "le marché rénovation du matériel 
contre rétrocession à la Région des trains d'équilibre du territoire (TET) ne soit un marché de dupes."
De plus, "les annonces de la prise en charge par la Région pour 20 millions d'€ des études des tracés 
des liaisons Evreux-Rouen et Rouen-Caen font l'impasse sur deux aspects : pourquoi annoncer que 
la Région va financer la phase 2 quand la phase 1 peine à aboutir, et enfin, les tracés retenus par RFF 
dans le cadre du débat LNPN  programment la réalisation de lignes nouvelles, impactantes 
pour l'environnement et les espaces agricoles, difficilement finançables et la création de gares 
nouvelles dans la pampa .. plutôt que la rénovation et la modernisation des lignes et des gares existantes."

Enfin, notre désaccord est franc et massif sur 2 des choix marquants : l'environnement et l'économie.

"Au chapitre environnement, là où en 2015, les deux ex Normandie mobilisaient en cumul 23 millions d'euros , 
pour les volets biodiversité, milieux naturels et énergie, c'est à dire des montants qui restaient très modestes
au regard des défis de notre région, le budget qui est soumis à notre approbation 
propose 15,8 millions d'€,soit une baisse de .. 30% !"

La surprise vient aussi du chapitre Economie en complète contradiction avec la communication régionale.
"Sur les volets aides et accompagnement des entreprises, actions économiques transversales, économie 
des territoires et ESS... si l'ambition se mesure aux dépenses de fonctionnement et d'investissement ... 
elle sera en baisse : de 90 843 163 euros en HN et BN  cumulés à près de 70 millions. 
Des chiffres qui laissent songeurs et ne manqueront pas d'interroger les partenaires de l'accompagnement
 à la création d'activités."

D'ailleurs, Caroline AMIEL et Claude TALEB font part de leur interrogation quant à la disparition de l'ADRESS et 
des projets Eco-région solidaire dans ce qui est proposé au chapitre de l'Economie sociale et solidaire.
Enfin, le groupe écologistes s'interroge sur l'arrêt de la contractualisation des aides qui permettait un dialogue 
entre la Région et les entreprises s'engageant alors en matière sociale et environnementale et favorisant ainsi la création d'emplois. 

Dans ce domaine également, Caroline AMIEL revient sur le cas particulier de l'Agence de Développement pour la Normandie, où, 
en terme de parité nous remarquons la très faible représentation féminine au sein des instances  
et  « nous nous étonnons de l'absence totale de représentation des salariés, des syndicats, universités, etc 
au sein du Directoire. De même, les membres constituant le Comité d'investissement, 
outre une seule entreprise représentant le secteur ESS, est à l'image 
d'une vision de l'économie sur le modèle du XXème siècle, dénuée de volonté d'innovation. »

En conclusion, et sur la base de ses analyses et au vu des réponses peu convaincantes 
ou expéditives qui ont été apportées, les Groupe des Elu-e-s Normandie Ecologie - EELV, 
a voté contre le budget primitif 2016, notant que si le vrai 1er budget 
de la nouvelle majorité sera celui de 2017, on assiste ici surtout à des effets d'annonces
et à un manque de visibilité sur les actions qui vont être conduites.

Laetitia SANCHEZ, Caroline AMIEL et Claude TALEB , Groupe Normandie Ecologie – EELV

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Région Normandie – Intervention sur le budget primitif https://normandie.eelv.fr/region-normandie-intervention-sur-le-budget-primitif/ Thu, 26 May 2016 16:04:15 +0000 http://hautenormandie.eelv.fr/?p=6886 Lire la suite]]> Intervention générale sur le Budget primitif 2016

Vendredi 26 mai 2016

Claude TALEB, Membre de la Commission Permanente – Groupe Normandie Ecologie – EELV


Monsieur le Président, cher-e-s collègues de la majorité

Nous en convenons volontiers : l’exercice consistant à présenter ce budget, en cours d’année, 5 mois après votre élection, était sans doute un exercice difficile.

C’est pourquoi notre groupe l’a examiné avec un a-priori bienveillant.

Un bon nombre des politiques présentées dans ce document budgétaire, je pense à la formation, à la culture, à l’agriculture, s’inscrivent dans la continuité de celles qui avaient été construites par les 2 majorités précédentes voire même sont sont approfondies.
Faut il y voir la reconnaissance de la qualité du travail accompli ou seulement le signe que vous n’avez pas encore eu le temps de procéder à des changements autres que superficiels ?
Je suppose que nous aurons les réponses à ces questions lorsque vous présenterez le BP 2017 à une échéance redevenue plus conforme à sa bonne gestion comme à sa lisibilité, à la fin de l’année ?

Votre premier budget primitif présente des évolutions que nous estimons positives :
L’adhésion sans réserves à l’effort national de formation, un volontarisme européen qui s’affirme, le choix annoncé de donner davantage de sens et de cohérence à nos politiques de coopérations internationales en les reliant aux initiatives pour la paix et la démocratie qui sont au coeur de notre histoire commune et qui sont notamment portées par le Mémorial de Caen, la volonté affirmée de développer de nouveaux partenariats dans l’espace méditerranéen, la consolidation des politiques de développement durable agricole qui avaient été initiées par les deux exécutifs avec un effort budgétaire annuel de 3 millions supplémentaires en faveur des Maec pour les cinq années de contractualisation, qui doit être salué.

En revanche notre désaccord est franc et massif sur 2 des choix marquants de ce début de mandature.   Et l’examen attentif des éléments budgétaires sur 2 chapitres essentiels, le soutien à l’économie et l’environnement, allume des signaux d’alerte.

Votre début de mandature restera marqué par ce chèque de 45 millions d’€ à aux lycées privés catholiques et par vos annonces ferroviaires.

Nous avons bien entendu vos explications sur le premier point et n’avons pas été convaincus. Il n’y avait auucun fondement ni aucune urgence à vous rendre si vite aux arguments de l’Évêché et à signer ce chèque cadeau sinon votre obligation de faire suite à des promesses de campagne inconsidérées.

Cet effort en faveur de l’enseignement privé est d’autant plus discutable qu’il coïncide avec la baisse des crédits d’investissements en faveur des lycées publics. Le signal ne manquera pas d’être mal perçu par tous les acteurs de la communauté éducative.

Votre détermination à bousculer la SNCF et RFF est louable. Mais nous craignons dans ce domaine aussi que vous ne confondiez vitesse et précipitation. Il restera à vérifier que le marché rénovation du matériel contre rétrocession à la Région des trains d’équilibre du territoire (TET) n’est pas un marché de dupes. Les annonces de la prise en charge par la Région pour 20 millions d’€ des études des tracés des liaisons Evreux-Rouen et Rouen-Caen font l’impasse sur deux aspects : il n’est pas sur qu’il soit de bonne stratégie que d’annoncer aux acteurs ferroviaires qu’on va payer des études de phase 2 alors qu’eux mêmes avancent à la vitesse de l’escargot dans la réalisation de la phase 1. Les tracés retenus par RFF dans le cadre du débat LNPN sont discutables puisqu’ils programment la réalisation de lignes nouvelles, impactantes pour l’environnement et les espaces agricoles, difficilement finançables et la création de gares nouvelles dans la pampa .. plutôt que la rénovation et la modernisation des lignes et des gares existantes.

Si on revient aux grands équilibres du budget, il faut dire que l’exercice de comparaison habituel d’une annualité budgétaire à l’autre n’est pas aisé. La lecture des tableaux de synthèse et leur comparaison avec l’addition des dépenses de chaque ex région est certes rendue incertaine par les différences de périmètres des anciennes politiques. Il reste que les écarts importants entre l’évolution des engagements et celle des crédits de paiement, sur certaines politiques, est spectaculaire et pose question.

Il est ainsi affiché dans le compte rendu de la 7 éme commission et dans le document budgétaire  un doublement du budget 2016. Mais ce « doublement » est calculé sur les engagements et inclut 15 millions d’autorisations d’engagement destinées à couvrir les contrats convenus avec les agriculteurs pour le paiement des mesures agro-environnementales sur 5 ans, soit 3 millions par an.

Les mêmes raisonnements et  modes de calcul appliqués au budget de l’environnement et à l’action économique sont moins flatteurs.

Au chapitre Environnement, les crédits de paiement inscrits permettront notamment d’honorer les engagements de 2015 mais la baisse sensible des autorisations d’engagement de crédits de fonctionnement et des autorisations de crédits d’investissements est de mauvais augure. Là ou en 2015, les deux ex Normandie mobilisaient en cumul 23 millions d’€ d’AE et d’AP, pour les volets biodiversité, milieux naturels et énergie, c’est à dire des montants qui restaient très modestes au regard des défis de notre région, le budget qui est soumis à notre approbation propose 15,8 millions d’€, en AP + AE, soit une baisse de … 30% !

La surprise, au regard de la communication régionale, vient du chapitre Economie. Sur les volets aides et accompagnement des entreprises, actions économiques transversales, économie des territoires et ESS… si l’ambition se mesure aux dépenses de fonctionnement et d’investissement que vous nous proposez de programmer … elle sera en baisse : de 90 843 163 euros en HN + BN (52 en HN / 38 en BN)  à près de 70 millions, 69 338 966 euros exactement. Des chiffres qui laissent songeurs et ne manqueront pas d’interroger les partenaires de l’accompagnement à la création d’activités.

Pour le groupe écologiste, il est de surcroît très regrettable que vous annonciez sans attendre les réflexions du SRDEEI l’arrêt de la contractualisation des aides qui avait été initiée en Haute Normandie en 2011/2012. Depuis cette date, les aides au conseil, aux investissements, au renforcement des compétences, à l’innovation étaient issues d’un dialogue entre la région et l’entreprise et assorties d’engagements des entreprises en matière sociale et environnementale. Et ça marchait, en 2015, 150 contrats étaient conclus. Pour 100 millions d’investissement et 989 emplois créés depuis 3 ans.

Vous l’avez compris , pour notre groupe, le compte n’y est pas sur ce chapitre.

Le retour à l’époque de la distribution généreuse et aveugle d’aides publiques à des acteurs privés serait un recul qui serait aggravé s’il se confirme que les défis des mutations et des transitions -économique, numérique, énergétique, écologique- sont tenus à l’écart de la  feuille de route de l’ADN.

 Économie, environnement, transports dont l’incompréhensible décision de revenir sur la décision prise il y dix ans de soutenir une plateforme aéroportuaire normande unique…
nous ne pouvons que constater des divergences majeures avec votre proposition

En conclusion, au vu des réponses peu convaincantes ou expéditives que vous avez apportées au fil du débat et compte tenu de votre refus de procéder à des votes par chapitre et de votre volonté manifeste de ne nous laisser le choix qu’entre le tout et le rien, vous ne serez pas surpris que nous choisissions le rien. Le Groupe des élu-e-s Normandie Ecologie-EELV vote donc contre l’ensemble de ce budget.

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Région Normandie – Séance plénière du 26 mai 2015 https://normandie.eelv.fr/region-normandie-seance-pleniere-du-26-mai-2015/ https://normandie.eelv.fr/region-normandie-seance-pleniere-du-26-mai-2015/#comments Thu, 26 May 2016 09:33:28 +0000 http://hautenormandie.eelv.fr/?p=6884 Lire la suite]]> Discours de Politique Générale

Jeudi 26 mai 2016

Laetitia SANCHEZ, Présidente du Groupe Normandie Ecologie – EELV


Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les conseillers,

Des collectivités organisent en ce moment des projections du film « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent, à destination des élus. Ça a été le cas aussi à Caen la semaine dernière à l’initiative de la Chambre Régionale de l’ ESS. Peut-être certains d’entre vous y sont-ils allés ?

Record d’entrées pour un documentaire, avec plus de 1 million de spectateurs, ce film trace un chemin d’espoir pour le 21ème siècle.

A rebours des tentations de retour en arrière, vers les pires heures du 20ème siècle, la tentation du rejet, de la peur, du repli sur soi, ce film collecte les initiatives de tous ces citoyens debout qui, sans attendre, mettent en place des solutions pour vivre mieux, ensemble.

C’est à la suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100 que Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe. Et surtout, comment l’éviter !

Durant leur périple, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. Il y en a sur notre territoire !
En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…

Tous, nous avons dans notre entourage des personnes malades de leur environnement, atteintes de cancer, de maladies respiratoires, de maladies cardio-vasculaires.

Tous, nous connaissons dans notre entourage des personnes malades de leur travail. Exclusion sociale due au le chômage jusqu’au burn-out, les maux du travail intoxiquent notre tissu social. Pas de travail, trop de travail, mal au travail… Comment remettre nos valeurs dans le sens de l’humain ? Comment remettre notre société debout ?

Les ressources naturelles et les ressources humaines, certes, ce n’est pas la même chose. Mais c’est un même combat ! Nous n’opposons pas la violette et l’humain.

C’est le combat de l’épuisement de tout et tous au profit de quelques intérêts financiers.

La nature donne des signaux d’alerte : perte de biodiversité, 420 millions d’oiseaux de moins en Europe en 30 ans ; selon Natureparif, L’Ile-de-France a perdu en une dizaine d’années 21% de ses oiseaux et 8% de ses espèces de papillons ; changement climatique, un record de 51°C enregistré en Inde le week-end dernier ; recul du trait de côté, inondations, coulées de boue (il y a deux semaines encore dans la Manche), l’équivalent de la surface d’un département français qui disparaît tous les 7 ans à cause de l’artificialisation de la nature. Nous empruntons la Terre à nos enfants, préservez sa beauté, messieurs, c’est pour les enfants.

Parallèlement, la nature humaine elle aussi donne des signaux d’alerte, qu’elle gronde ou qu’elle craque, la violence monte. Il est temps de sortir de notre état de sidération, de redresser nos têtes basses, de nous remettre debout.

Il est compréhensible que nous les élus, dans ce moment où l’on passe d’une civilisation à une autre, ne prenions pas la mesure de ce qui est en train de se passer. Mais nous ne pouvons pas rester sourds et aveugles. Les grandes avancées sociales ont toujours été obtenues par la rue. Ce sont les grèves de 36 qui ont obtenu les congés payés, les conventions collectives et la semaine de 40 heures. Quand il y a dix ans la jeunesse descend dans la rue, le gouvernement Villepin retire le projet de CPE. Aujourd’hui, après un mois de manifestations, le gouvernement impose sa loi travail par le 49-3.

Nos concitoyens manifestent le rejet de ce système politique, avec l’augmentation de l’abstention, qui bat son précédent record à chaque nouvelle élection.

Comment renouer avec la noblesse d’une politique qui vivrait au cœur de la cité ?

Les messages répétés sur 1 l’emploi, 2 l’emploi, 3 l’emploi qui nous bercent depuis le programme en 3 points de Louis de Funès en 1978, avec la promesse du retour d’une croissance qui ne fait que baisser depuis 55 ans, marquée par des effondrements dues aux crises pétrolières, financières, et immobilières, ne peuvent plus être perçues comme des paroles de vérité.
La croissance du PIB ne peut être le seul objectif d’une société saine.

La santé, le bien-être, le bon état de la nature, doivent être garantis. Il faut remettre l’économie à sa place : au service de la société, et non l’inverse. La nature ne peut être considérée comme purement utilitaire. Sa préservation est vitale, pour notre avenir à tous. Nous sommes passagers de la terre, il n’y a pas de Planète B.

Évaluons nos politiques à cette aune : celle de l’utilité sociale et environnementale. L’intérêt général, ce sont nos biens communs, la santé, la terre, l’air, l’eau. Les détruire dans la recherche sans fin de points de PIB est absurde et suicidaire.

Puisqu’il est aujourd’hui question de budget, mesurons nos investissements à l’aune de cette utilité publique. Préservons les terres et la nature qui nous font vivre, agissons pour la qualité de l’air, la qualité de l’eau, les sols, l’alimentation.

Des politiques de prévention coûtent toujours moins cher que la réparation. Les maladies liées à l’environnement coûtent des milliards à la collectivité, 2 milliards pour la pollution de l’air, 4 milliards pour les perturbateurs endocriniens. Protégeons nos ressources.
http://www.journaldelenvironnement.net/article/perturbateurs-endocriniens-une-facture-de-31-milliards-d-euros,47238

Quand la justice donne raison aux citoyens qui depuis des années se mobilisent pour préserver la qualité de leur environnement comme à Nonante le Pin, voilà qui redonne du sens, voilà qui redonne confiance !

Et quel signal donnez-vous avec une baisse de 25 % du budget de l’Environnement par rapport aux deux précédents, autorisations d’engagement et autorisations de paiement additionnés ?

Je voudrais aussi alerter sur les associations qui œuvrent a la préservation de l’environnement, avec des conséquences environnementales, sociales et touristiques très bénéfiques, qui doivent continuer d’être soutenues.
HNNE, Association d’utilité publique, fédération indépendante, par exemple, n’est plus soutenue par les départements. Encore un peu cette année, la moitié, par le département de Seine-Maritime, mais cela prendra fin en 2017.
Elle fédère pourtant de nombreuses associations dont l’utilité publique en matière de préservation du territoire et du patrimoine naturel, d’éducation, de culture et de loisirs, de connaissance du territoire, de sa géologie, de sa biodiversité, et aussi des associations locales, bien implantées sur le territoire, qui fonctionnent aussi avec l’aide des salariés de la fédération, et à de nombreux bénévoles, et qui financent enfin des actions vitales pour notre Région et sa qualité de vie.
La Région doit maintenir son soutien à HNNE, et même, devrait réfléchir à compenser les pertes subies par la suppression des subventions départementales.
Il en va de même pour le GRAPE, le CREPAN, pour ce qui est de l’ancienne Basse-Normandie, désormais le sud de la Normandie, qui sont tout aussi utiles publiquement.
Je signale également la disparition, je l’espère malencontreuse, de structure comme l’ADRESS, ou encore celle du fonds d’aide aux micro-projets de développement.

Les finances des départements sont en déficit : doit-on se donner comme priorité de les soutenir par un plan d’investissement routier ?

Investissons plus utilement dans les transports collectifs, qui réduiront nos émissions de gaz à effet de serre et serviront à la mobilité du plus grand nombre. Amplitude, fréquence, cadencement, et tarifs sont les sésames qui feront préférer les transports en commun.
Et c’est se moquer M. Le Président de nous les promettre pour le train… en 2020 !

Avec 100 millions d’euros, la métropole de Rouen met en place une ligne Nord-Sud en site propre, avec une prévision de 15.000 à 20.000 voyageurs par jour. Aidons-la à mettre en place une ligne équivalente sur les plateaux Est (une T6) : cela coûterait dix fois moins cher qu’une autoroute à péage fermé, qui n’accueillerait peut-être même pas du fait de ce péage les 15.000 à 20.000 voyageurs de la ligne Teor, en détruisant plus de 500 hectares de terres naturelles et agricoles, 136 hectares de forêt et induirait un nouvel étalement urbain, dans une île de nature préservée, la verte Normandie que nous aimons, aux portes de la ville. Nous ne mesurons pas assez la chance que nous avons. (BROCHURE TOURISME)

Réorganisons également la filière logistique pour décongestionner nos routes (où passent plus de 70% des marchandises transportées en Haute-Normandie), en relançant le fret fluvial et ferroviaire, moins émetteurs de gaz à effet de serre que les camions.

Comme chef de file pour le Climat et responsable du futur Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires, la collectivité régionale doit prioriser ses orientations, et considérer l’intérêt général au delà de notre mandat.
La mise en place d’une écotaxe régionale pour les poids lourds en transit, comme l’a proposée Chantal Jouanno pour l’Ile de France en avril dernier, génèrerait des recettes pour investir dans des infrastructures moins polluantes.

Concernant l’utilité sociale, plutôt que de ne plus payer le RSA, comme le menace M. Le Cornu dans l’Eure, alors même qu’une personne éligible sur deux renonce à faire valoir ses droits et que chaque année plus de 12 milliards d’euros d’aides sociales ne sont pas réclamés – par manque d’informations, par découragement devant la complexité des démarches administratives, par honte parfois, ou par manque de stabilité de leur situation – on peut essayer d’en finir avec la crise sociale et étudier la faisabilité d’un revenu de base universel, qui supprimera, de fait, toutes les prestations conditionnelles, et les coûts énormes générées par le contrôle et la chasse à la fraude.

La Région Aquitaine a lancé une étude de faisabilité sur l’expérimentation d’un revenu de base universel dans certains territoires volontaires, une expérimentation sur les conditions de sa mise en place, car c’est une réponse à la crise, dans une société qui ne connaîtra plus le plein emploi, en permettant à chacun de vivre décemment et en bonne santé, et en remettant le travail à sa juste place, un travail choisi et épanouissant, et non plus une variable d’ajustement pour réaliser des gains de points de compétitivité.

On le constate avec la crise actuelle sur le Code du travail : on voit qu’on prétend concilier la flexibilité qui permet la compétitivité des entreprises, d’une part, et la sécurisation des parcours des travailleurs d’autre part. Et on n’y arrive pas, c’est impossible ! Par contre, on peut les déconnecter, avec la mise en place d’un revenu universel d’existence.

C’est ce qui est tenté déjà en Finlande, où dès novembre 2016, chaque citoyen percevra une allocation de 800 euros par mois, sans condition de richesse, ni d’âge. D’autres pays lui emboitent le pas, comme les Pays-Bas, et une votation doit avoir lieu en Suisse en 2016.
Le revenu de base universel n’est pas une mesure anticapitaliste, ni une incitation à ne plus travailler, au contraire, il révèles les capacités des personnes libérées des pressions.

Il permettra à tous ceux qui bénéficient d’une prestation conditionnée à leur précarité, et qui refusent de quitter cette situation précaire de peur de perdre leurs aides sociales, de retourner vers une vie sociale et un travail, dans les secteurs marchand ou non marchand, même pour un temps court, sans la crainte de perdre toute ressource.

C’est une nouvelle façon d’aborder le travail en ce 21ème siècle, permettant de se réapproprier le travail, de pouvoir choisir un travail selon ses aspirations, de pouvoir réaliser un travail utile, même s’il n’est que peu rémunérateur.

On ne mesure pas en France la richesse que représente le travail bénévole, le travail formidable de ces 15 millions de bénévoles qui font vivre le million d’associations qui existent en France et qui font un travail de terrain indispensable dans les domaines humanitaires, sportifs, culturels ou environnementaux, le travail domestique gratuit, les coups de main des grands-parents, le travail gratuit des aidants familiaux des personnes dépendantes, l’aide à la garde et à l’éducation.

Nous pouvons participer à ce débat en évaluant les avantages, les coûts et les économies générées par ailleurs. Ce nouveau système a le mérite de la clarté, de la simplicité, et de l’égalité devant tous les citoyens. Comme la région Aquitaine, lançons nous, à leurs côtés, dans l’étude de sa faisabilité. Le revenu de base universel peut être l’outil d’intégration sociale que n’ont pas su être le RMI ou le RSA, sans honte, et à destination de tous, classes moyennes et au dessus, à égalité. Une paix sociale à portée de mains.

Nous pourrons, après l‘étude de faisabilité, choisir de faire, ou de ne pas faire, mais nous ne pouvons pas exclure ce débat.

http://www.20minutes.fr/bordeaux/1832155-20160422-aquitaine-limousin-poitou-charentes-revenu-base-universel-etude
https://www.senat.fr/rap/r05-016/r05-0160.html

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