Tournant démagogique dans la politique de sécurité à Grenoble : attention aux vendeurs d’illusions !

Communiqué du 17 mai 2013

Les mouvements ADES – EELV Grenoble – Alternatifs
et les élus du groupe Ecologie & Solidarité

Le premier adjoint de Grenoble vient d’annoncer dans la presse un armement de la police municipale la nuit et un développement important de la vidéosurveillance. A quelques mois des prochaines échéances municipales, peu fière de son bilan, la majorité cèderait-elle à la panique sur un sujet qui requiert sang-froid et sens des responsabilités ?

Oui, dans plusieurs quartiers de la ville les habitants sont épuisés de subir des incivilités, des pressions liées aux divers trafics et des agressions physiques. Répondre de manière efficace à cette dégradation exige des réponses d’ensemble et non des mesures idéologiques, ponctuelles et démagogiques.

Nous pensons que c’est une erreur profonde que d’armer la police municipale la nuit. Cela annonce un engrenage sans fin. Inéluctablement certains voudront un armement la journée aussi. Puis des armes plus lourdes. Et après ? Paradoxalement, il est dangereux d’armer la police municipale de nuit comme de jour car elle n’en sera que davantage assimilée à la police nationale alors que ces deux polices sont très différentes et n’ont pas les mêmes missions. C’est une tromperie de faire croire que la police municipale pourrait pallier l’insuffisance de la police nationale.  La mairie et donc son premier adjoint  en charge de la sécurité doivent exiger que l’Etat assume ses responsabilités (quitte à en appeler à la justice) et mette en place enfin une police de proximité qui a montré son efficacité dans le passé avant que la droite ne la supprime.

Une des premières exigences c’est le renforcement de la présence publique dans tous les secteurs de la ville et pas uniquement policière. Pour prévenir la délinquance, il est de la responsabilité du maire de veiller à l’efficacité des réponses collectives : bien meilleure coordination des différents acteurs (école, police, justice, collectivités et associations), politique de l’emploi volontariste dans les quartiers, accompagnement des familles, prévention en milieu scolaire… Bien sûr cela demande une volonté politique et des moyens qui n’existent pas à Grenoble. Rappelons que la majorité municipale dans ses promesses électorales en 2008 s’était engagée à renforcer la présence des éducateurs dans les quartiers, ce qu’elle n’a pas  fait.

Le premier adjoint annonce également le développement massif de la vidéosurveillance à Grenoble. Nous attendons toujours, comme il s’y était engagé, l’évaluation des installations existantes. Nous nous étions déjà opposés au développement en début de mandat de ce gadget sécuritaire sur l’espace public car toutes les études montrent qu’il n’a jamais prévenu d’éventuelles agressions tout en développant une suspicion généralisée. Bien sûr, les financements exorbitants d’investissement et de fonctionnement captés par la vidéosurveillance seront des moyens en moins pour  renforcer la présence humaine de proximité.

Enfin sur la méthode : où ces annonces ont-elles été discutées et évaluées ? La moindre des choses quand on veut décider d’une politique c’est d’en débattre avec les habitants puis au conseil municipal et non de faire des effets d’annonce dans la presse qui, comme par hasard, seraient mis en œuvre à quelques jours des élections municipales de mars 2014.

En conclusion, nous pouvons d’ores et déjà annoncer que les propositions du premier adjoint n’amélioreront pas la sécurité à Grenoble. Par contre elles engageraient notre ville dans une bien mauvaise spirale. Nous demandons solennellement à la majorité que ces mesures ne soient pas mises en œuvre. Nous aurons l’occasion de détailler nos propositions dans les semaines à venir pour répondre réellement aux problèmes des Grenoblois-e-s en matière de sécurité.

 

Pour l’Ades, Jean-Marc Cantèle

Pour EELV Grenoble, Xavier Robichon

Pour les Alternatifs Isère, Bernard Macret

Pour le groupe d’éluEs Ecologie et Solidarité, Hakim Sabri