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Lundi 19 novembre à Grenoble avaient lieu deux événements concomitants : la tenue du conseil municipal de la Ville et une manifestation du « Collectif pour un chauffage urbain juste et solidaire ». Suite à plusieurs manifestations en 2011 et à l’engagement du 1er adjoint de la Ville d’étudier les tarifs de ce service public avec le collectif et la Compagnie de Chauffage Intercommunale de l’Agglomération de Grenoble (CCIAG), les membres du collectifs étaient venus manifester leur mécontentement face à la lenteur du processus de révision de la formule tarifaire. Leurs revendications portent sur :
- Des tarifs trop élevés,
- Des tarifs qui vont encore augmenter si la mairie décide de poursuivre son projet de chaufferie NOR (presqu’île),
- Une demande de concertation digne de ce nom.
Bon-enfant, c’est à 18h que la manifestation organisée par le collectif démarrait devant la mairie. Les tambours accompagnant les slogans des manifestants : « Monsieur le Maire, tarifs trop chers, usagers en colère » ! Après prés d’une demi-heure passée sur le parvis de la mairie, sans qu’aucun(e) élu(e) ne vienne à leur rencontre, les membres du collectif se dirigeaient vers l’enceinte de la mairie pour signifier leur présence, la majorité PS-PC-Modem-Divers droite ne s’étant apparemment pas aperçue de leur présence ou ne souhaitant pas répondre à leurs interrogations.
Alors que les manifestants s’introduisaient dans la mairie, les portes automatiques se fermaient soudainement, séparant les manifestants en trois groupes. Entrées et sorties étaient alors bloquées par la police municipale qui a perdu peu à peu leur sang froid face à un événement imprévu… qui pourtant aurait pu l’être puisque la majorité connaissait l’existence de la manifestation, comme cela avait été le cas l’année dernière.
A cette époque, deux conseillers municipaux étaient venus à la rencontre des manifestants pour discuter avec eux. Cette année, la stratégie de la majorité a été tout autre : ignorer les usagers du service public de chauffage et leurs difficultés financières. Drôle de façon (si l’on peut s’exprimer ainsi) de concevoir la démocratie, particulièrement le soir où le conseil municipal était invité à voter une délibération sur… l’évaluation de la démocratie participative.
Enfin, après une nouvelle demi-heure passée, séparés en trois groupes par des portes automatiques fermées, l’ensemble des manifestants finissaient par s’introduire dans la mairie au gré de bousculades avec les forces de l’ordre. Ils allaient enfin pouvoir s’entretenir avec l’adjointe en responsabilité du dossier … depuis un mois seulement. Autant dire, que les manifestants n’allaient pas apprendre grand-chose et n’obtiendraient pas de réponse à leurs préoccupations. Etrange comportement, une fois encore, de cette majorité qui ne dédaignait pas envoyer quelqu’un de plus au fait du dossier comme le président de la CCIAG (également élu au conseil municipal et, espérons-le, au fait du dossier) ou le 1er adjoint qui avait solennellement invité à la concertation ou bien même encore le Maire de la Ville. Non. Aucune de ces personnes ne vinrent à la rencontre des membres du collectif en attente de réponses.
Après que le calme soit revenu et que la Droite (qui n’a jamais rien fait dans ce dossier) ait grossièrement instrumentalisé l’événement en quittant la séance, le conseil municipal reprenait son cours, le Maire alternant les moments de présence et d’absence. De son 1er adjoint, l’assistance recevait la confirmation qu’un avenant au contrat de la CCIAG sur les tarifs de ce service public serait signé en mars. A la fin de la saison de chauffe…
TB