A l’origine était le stade Charles Berty en lieu et place du stade actuel. Ce vieux stade a vu évoluer l’équipe professionnelle du GF38 mais aussi des clubs amateurs, des scolaires et a accueilli des évènements, dont certains mémoriaux comme un certain concert des Pink Floyd en 1988. Vers la fin du 2eme millénaire, il commençait à montrer des signes de fatigue…
En tout début de 2eme mandat dès le printemps 2001, Michel Destot, maire de Grenoble, sans avoir évoqué la question pendant la campagne électorale, annonce vouloir reconstruire un stade sur le même emplacement. En fait de même emplacement, on s’apercevra rapidement, que le projet de nouveau stade est d’une emprise beaucoup plus large, imposant la coupe de nombreux arbres.
Cet avant projet n’est pas acceptable pour les écologistes : l’emprise élargi du projet par rapport à l’ancien stade empiète largement sur le poumon vert de Grenoble : le parc Mistral. Le projet apparait en plus sous évalué : dès 2002, les élus écologistes dénoncent la dérive financière qui apparait comme inévitable. Contrairement à ce qui est souvent dit, ce n’est d’ailleurs pas les recours juridiques qui ont entrainé des surcouts, c’est bien des réponses aux appels d’offre largement supérieurs aux estimations : après passation des marchés le coût du stade sera réévalué à 71,7 millions d’euros ! (valeur 2007). Toutes ces dérives font dire aux écologistes que ce stade est « trop grand, trop cher, mal placé ».
La décision de construire ce nouveau stade va donner lieu a une contestation d’une large ampleur avec notamment la création de l’association SOS Parc Mistral qui rassemblera des centaines de grenoblois Elle va aussi entrainer une contestation d’un nouveau type : fin 2003, quelques jeunes éco-citoyens vont décider de s’installer dans les arbres promis à la coupe. C’est la naissance du mouvement des « acrobranchés ». Les grenoblois vont avec stupeur voir des cabanes de fortune fleurir dans les arbres ! Difficile de déloger ces nouveaux militants qui tentent d’interpeller l’opinion par une approche à la fois ludique et très concrète. Le mouvement des accrobranchés va prendre de l’ampleur et faire la jonction avec les opposants plus « traditionnels » d’SOS Parc Mistral et des écologistes.
A cet époque, avant le premier coup de tronçonneuse, le front de la contestation apparait très large. Michel Destot et Didier Migaud, le Président de la Metro, vont alors décider de passer en force : les CRS seront envoyés en masse pour déloger les acrobranchés sous les hués de centaines de grenoblois.
En Mars 2004, quelques semaines après l’envoi des CRS, Olivier Bertrand, candidat écologiste, sera élu Conseiller général sur le canton du stade contre le Conseiller général PS sortant, partisan du projet. Ce véritable coup de tonnerre pour les socialistes ne les incitera pourtant jamais à revoir leur projet. C’est la logique de la fuite en avant ; le stade doit être construit coute que coute…
Au final, après 3 ans de retard, le stade sera inauguré début 2008. Avec son parking financé par la ville de Grenobole, Il aura couté 94 millions d’euros TTC