Commentaires sur : A propos des retraites… https://gers.eelv.fr/a-propos-des-retraites/ Un site utilisant Réseau Les écologistes Thu, 25 Jul 2013 19:54:13 +0000 hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.2 Par : Jean-Claude Bauduret (suite 2) https://gers.eelv.fr/a-propos-des-retraites/#comment-10 Fri, 10 Feb 2012 12:59:23 +0000 http://gers.eelv.fr/a-propos-des-retraites/#comment-10 Sur la préfiguration de la société de demain.
Le peu de cheveux qu’il me reste s’est dressé sur ma tête à la lecture de ce passage: « l’économie de marché favorise l’émergence de la démocratie et donc la liberté » (SIC !). Je ne m’attendais pas à trouver un tel crédo néolibéral, historiquement faux de surcroit, sur le site d’EELV. La situation que nous vivons en France et en Europe s’inscrit entièrement en faux contre cette affirmation. Il crève les yeux que l’économie de marché poussée à son terme aboutit au contraire à la liquidation de la démocratie et à la dictature des marchés financiers, personnalisée en Europe par la troïka « FMI, Union Européenne, BCE ». Je ne conseillerais pas à notre commentateur de prêcher sa théorie auprès des grecs s’il tient à la vie ! C’est bien parce que le marché est considéré comme le seul régulateur de l’activité économique que nous vivons l’épuisement des ressources naturelles, l’agriculture productiviste, le réchauffement climatique et une Union Européenne de plus en plus dictatoriale. Je ne conçois pas qu’un écologiste puisse perdre cela de vue.
L’affirmation de ce dogme néolibéral est-il compatible avec la volonté d’EELV de « Changer radicalement les règles de fonctionnement des banques et des marchés financiers (p27), avec la revendication d’un audit citoyen de la dette publique (p38) ? J’ai beaucoup de mal à le concevoir !
Notre commentateur conteste que les activités bénévoles des retraités puissent préfigurer une société future. Paradoxalement il voudrait que celles-ci soient rémunérées. Il faudrait s’entendre : « Bénévole » concerne ce que l’on veut bien faire, sans autre intérêt que celui que l’on trouve dans l’activité elle-même. Il est vrai cependant que, pour les petites retraites un revenu complémentaire serait le bienvenu. Mais tout ceci n’a qu’un intérêt limité si, comme l’avance notre projet il n’y a pas de retraite inférieure au SMIC.
Je note au passage que l’encouragement au bénévolat d’EELV par des exonérations fiscales (p62) est une mesure apparemment contre-productive. Seuls les contribuables aisés pourraient bénéficiers par effet d’aubaine. Ceux qui en auraient le plus besoin ne pourraient pas en bénéficier puisqu’ils ne paient pas d’impôts directs.
EELV est pour « l'instauration d'un Revenu [d’existence]Universel, inconditionnel individuel ( p 36). Mais comment ne pas voir que la retraite est justement un revenu d’existence puisqu’il ne rémunère aucun travail et laisse libres ses bénéficiaires de choisir une activité qui leur convient ou pas d’activité du tout si cela leur chante ? Si l’on fait abstraction du caractère inconditionnel le revenu d’existence d’EELV existe déjà, c’est la retraite. Avant même d’expérimenter ce revenu d’existence avec des collectivités territoriales (p36) il serait bon de réaliser une grande enquête sur les activités bénévole et désintéressées des retraités. Et pourquoi ne pas envisager la marche vers ce revenu universel inconditionnel par un abaissement progressif de l’âge de la retraite ? On pourrait en mesurer la faisabilité en vrai grandeur (et non en modèle réduit ) après chaque abaissement.

A mon avis notre ou nos commentateur(e)(s) devrai(en)t mieux s’imprégner du programme d’EELV et surtout faire un effort pour arrêter de prendre en référence les mesures de la droite , pour imaginer la possibilité d’une économie non marchande et admettre qu’elle puisse se trouver en germe dans celle d’aujourd’hui.

Amitiés sincères à tous les militants d’EELV.

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Par : Jean-Claude Bauduret (suite 1) https://gers.eelv.fr/a-propos-des-retraites/#comment-9 Fri, 10 Feb 2012 12:57:39 +0000 http://gers.eelv.fr/a-propos-des-retraites/#comment-9 Sur la gestion du système par les seuls travailleur.
« Travailleurs » signifie que tous ceux qui cotisent, salariés ou non, doivent avoir voix au chapitre. Que les ressources se nomment cotisations (patronales ou salariales) ou impôts, toutes résultent du travail. Il est bon, comme le prévoit EELV de revenir à l’élection des administrateurs de la Sécurité Sociale (p34). Mais cette mesure sera sans aucun effet sur le plan de la gestion si, par ailleurs, nous en restons à la gestion « paritaire » telle qu’elle se pratique actuellement, dominée par le patronat. Celui-ci est uni, les syndicats sont divisés. Il a toujours trouvé un syndicat, friand de place pour affirmer sa représentativité, qui lui assure le retour d’ascenseur en échange de son vote pour la présidence.
Invoquer le vote du Parlement me parait déplacé. Encore une référence à des mesures de droite ! Le vote du budget de la « sécu » a été décidé sous Juppé premier ministre (1996) et renforcé sous Villepin(2005). L’instauration de la CSG par Rocard en 1990 a servi de justificatif à ce « droit de regard » du Parlement de plus en plus prégnant.
L’argument de la séparation des pouvoirs me semble le seul qui puisse être retenu. On voit bien, dans le monde agricole, comment le syndicat dominant truste toutes les places et draine toutes les subventions vers ceux qui en ont le moins besoin. Mais en l’occurrence, dans notre proposition la gestion ne serait pas confiée qu’à une seule catégorie de travailleurs mais à toutes celles qui composent la population active. Le principe républicain de l’examen contradictoire serait ainsi respecté.

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Par : Jean-Claude Bauduret https://gers.eelv.fr/a-propos-des-retraites/#comment-8 Fri, 10 Feb 2012 12:47:22 +0000 http://gers.eelv.fr/a-propos-des-retraites/#comment-8 J C Bauduret
Membre du Collectif Citoyen Gersois « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites.
Réponses aux critiques d’EELV

Merci à EELV d’avoir entamé le débat en assortissant la publication du texte du Collectif Citoyen Gersois de ses remarques et commentaires comme cela est son droit. Le projet du collectif n’est pas un projet commun mais une plate-forme qui a recueilli le consensus des organisations qui le composent. Chacun a évidemment son propre programme mais il est intéressant d’avoir un projet sur lequel toutes les composantes du collectif puissent se retrouver.
Je voudrais néanmoins revenir sur trois critiques d’EELV qui ne me paraissent pas justifiées ou au moins discutables : la « référence aux 37,5 annuité, la gestion du système par les seuls travailleurs et le caractère de « revenu d’existence » de la retraite. Comme le site ne peut pas techniquement accepter des commentaires trop long je vais couper en trois ce qui suit.
Sur les 37,5 anuités.
Précisons tout d’abord que la référence n’est pas les 37,5 anuités, mais une carrière complète. La condition des 37,5 annuités ne concerne que les carrières longues. Il y a, me semble-t-il, une contradiction à contester le retour aux 37,5 anuités pour les carrières longues qui seront de plus en plus minoritaires en invoquant la faisabilité économique. Le programme d’EELV parait tout à fait capable, sur ce plan de supporter entre autres le financement d’une telle disposition :
-Création de 600 000 emplois (p33), donc 600 000 cotisants de plus.
– Revenir sur les exonérations de « charges » des heures supplémentaires (p 33).
– Limiter les exonérations de charges pour les bas salaires (p35)
– Une progressivité réelle de l’Impôt sur les sociétés en fonction du niveau des bénéfices et rétablissement de l’imposition des plus-values de cession d’entreprises (p32). Pourquoi une partie de ces prélèvements obligatoires nouveaux ne pourraient-ils pas se faire sous forme de cotisations sociales ?
– Toutes les mesures décrites p 28 visant à détourner la finance de la spéculation pour la réorienter vers l’investissement productif.
« Il est impératif d’inverser le cycle de dérégulation engagé dans les années 80 et accompagné hélas par les gouvernements de droite comme de gauche. » dit le programme d’EELV (p28) qui poursuit logiquement (p38) : « Pour des écologistes, la dette est aussi un transfert de la consommation privée des uns vers les déficits publics de tous, c'est-à-dire des plus pauvres vers les plus riches. » Notre collectif fait la même constatation. Il précise même : «De 1982 à 2007 le partage des richesses créées a évolué au profit des actionnaires et au détriment des salariés : 8,6 points de PIB de moins pour les salaires, 4,4 points de plus pour les dividendes ». Si la volonté d’EELV est bien, comme il l’affirme p 35 de « récupérer la part de la richesse qui est allée vers le capital au détriment du travail depuis 30 ans. » il ne peut opposer valablement aucun argument économique à notre proposition.
Il est par ailleurs choquant sur le plan politique de prendre en référence, à l’appui de cette objection les 41,5 annuités décrétées par Fillon en août 2011 au lieu de revenir à ce qui a été la règle il y a moins de 30 ans, les 37,5 anuités, remises en cause à plusieurs reprises par la droite depuis 1993.

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