Réaction à l’article de la CL du 14 nov sur les 550 vaches sous le même toit.
Les porteurs de projets ( une entreprise familiale que l’on ne peut contester) connus sur la place
publique pour la vente directe de produits laitiers obéissent à une logique d’un modèle agricole
industriel qui ressemble, en plus petit, au modèle des 1000 vaches. C’est aussi la conséquence d’une
PAC qui répond au marché mondial avec des coûts bas et déstabilise la production agricole
mondiale.
Faut-il obéir à ce modèle ? Malheureusement, pour nous les écologistes, qui sommes réalistes, ce
système va perdurer quelques temps- la nouvelle PAC 2014-2020 l’y aide beaucoup. Ce système ne
s’est jamais aussi bien porté en France et, en Europe il triomphe. Pour qui triomphe-t-il?Pour les
grands groupes industriels nationaux et internationaux (Danone, Nestlé, limagrain…). Parce que
nos impôts (117€/habitant) contribuent à maintenir ce système coûteux. L’agriculture est sous
perfusion depuis plus de quarante ans. Les agriculteurs qui se révoltent sont ceux de ce système.
Trouvez l’erreur !
Ce modèle porte en lui même les gênes de sa propre destruction. La facture énergétique de
l’agriculture, transports, intrants, outillage pèse toujours plus. En 1940, une calorie d’énergie
permettait de produire 2,3 calories de nourriture ; de nos jours il faut dépenser plus de 7 calories
d’énergie pour produire une calorie de nourriture. Autrement dit, le seul maintien de la production
agricole exige de plus en plus d’énergie. Pour ce projet il faudra doubler la consommation de soja
importé d’Amérique du Sud ( de 450 à 900 tonnes/an)
Un changement de cap est indispensable et nécessaire. Il suppose aussi de s’attaquer au «
verrouillage institutionnel » qui fait que les solutions alternatives ne sont guère étudiées par les
organismes de recherche agronomiques officiels. Des experts, des économistes,des chercheurs, des
scientifiques, des médecins tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ce système pour les
générations futures.
Après la disparition d’environ 150 élevages laitiers en Charente depuis la crise de 2009 (baisse du
prix du lait à la production) les éleveurs investisseurs de 3millions d’euros vont-ils crier au loup
qu’il faut les sauver car ils ne peuvent plus résister aux prix qui baissent, aux charges qui
augmentent (énergie, transport,endettement..)?
Le modèle que nous encourageons est de maintenir une agriculture paysanne, moderne, en mode
biologique, de proximité, créatrice d’emploi, d’empêcher la destruction des petites exploitations.
Oui c’est possible de vivre d’une agriculture durable par l’adoption d’une période de transition
agronomique décidée par tous les partenaires du monde rural et en prenant exemple sur des cas
concrets existants.
Le groupe EELV de Nord Charente
Mme Lavie-Cambot Maryse