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Pour Europe Ecologie Les Verts, l’argent que l’Etat promet d’investir pour un hôpital médian ou « commun » doit être utilisé à conforter et moderniser l’offre hospitalière dans le cadre d’un hôpital multisites du Sud-Aveyron. C’est la solution qui induit le moins de déplacement pour les patients, car le soin n’est pas uniquement un acte technique, mais aussi un accompagnement humain des soignants et des proches.
Redonner de la confiance
En renonçant à la construction d’un nouvel établissement, en mettant en place une large réflexion, s’appuyant sur les deux sites, avec tous les acteurs, et en injectant dans le projet qui sera élaboré les fonds nécessaires à sa mise en œuvre, l’Etat contribuera à redonner de la confiance aux équipes soignantes et aux patients.
A contre-courant
Il est dangereux d’éloigner l’offre hospitalière des bassins de population pour les urgences et stupide de l’éloigner pour les usages de proximité (accouchement, petite chirurgie et médecine…).
Par rapport à l’emplacement actuel des deux hôpitaux, un seul hôpital à Saint-Georges de Luzençon représenterait une augmentation de 60% des déplacements pour les habitants du Sud-Aveyron et un doublement s’il était à Beaumescure.
Construire un nouvel hôpital, loin d’une partie des habitants c’est aller à contre-courant d’un monde décarboné et plus sobre. Dans 10 ans, date de l’ouverture du nouvel établissement, dans 20, 30, 40 ans… où en seront les mesures pour diminuer le réchauffement climatique ? Un hôpital au milieu de nulle part ne sera-t-il pas une aberration ?
L’intérêt du maillage
Nous avons constaté, lors des pic épidémiques de covid 19, l’intérêt du maillage national des centres hospitaliers. Cela a permis de ne pas engorger les CHU et de limiter les transports des personnes infectées. Comme le déclarait, il y a un an, le député Arnaud Viala « Aujourd’hui, l’hôpital de Saint-Affrique et celui de Millau contribuent massivement à l’effort de prise en charge des patients Covid du département de l’Aveyron » !
L’incertitude qui pèse sur l’avenir
Les maux des hôpitaux publics sont connus : fermeture de lits, difficultés de recrutement, conditions de travail dégradées et salaires trop faibles, tarification à l’acte soumise à l’ajustement des tarifs des séjours pour respecter les objectifs nationaux de dépenses d’assurance-maladie votés par le Parlement, services qui fonctionnent au ralenti, réglementation plus favorable aux cliniques…
L’instabilité dont souffrent nos deux hôpitaux est en partie issue de ces maux mais aussi de l’incertitude qui pèse sur leur avenir. Le manque d’investissement et l’absence d’une réelle réflexion sur la santé dans le sud du département y contribuent également. Tous ces maux pèsent leur attractivité, entraînent la fuite des patients et renforcent les difficultés de recrutement de soignants.
Un maillage adapté
Ce n’est pas un hôpital médian ou « commun » qui va répondre à ces problèmes ou les faire disparaître. Le Sud Aveyron, avec 75 000 habitants sur un vaste territoire nécessite un maillage adapté. Alors que les deux hôpitaux sites répondent à cette particularité, un site unique ne le fera pas. Plus grave, ce n’est plus à 75 000 habitants qu’il s’adressera, mais plus probablement à 50 000 ! Cela aura pour conséquence, contrairement aux effets attendus, de réduire son attractivité, notamment pour le recrutement des soignants.
Une seule santé
Une grande partie des problèmes de santé rencontrés par la population à une origine environnementale, qu’elle soit liée au réchauffement climatique, aux pollutions ou à la chute de la biodiversité. Santé humaine, santé animale et état des écosystèmes sont inextricablement liés.
Il faut mettre en œuvre l’approche globale « Une Seule Santé » axée sur la prévention. La politique de santé, à l’échelle nationale ou d’un territoire, ne peut pas être déconnectée des autres politiques. Elle passe par une alimentation saine, par la lutte contre toutes les pollutions – la pollution de l’air qui tue entre 40 000 et 100 000 personnes en France chaque année, la pollution des sols, la pollution des eaux et leurs lots de maladies.