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Cette année, alors que la saison des feux n’est pas terminée, les incendies ont dévasté plus de 50 000 hectares en France. Notre département n’est pas épargné : 700 hectares à Mostuéjouls, 400 hectares à Compregnac, 20 hectares aux Albres… L’Aveyron est plus que jamais menacé par l’intensification des feux. Nous apportons notre soutien aux nombreux pompiers mobilisés et aux habitants évacués.
Les sécheresses et vagues de chaleur à répétition, les vents puissants et une végétation propice aux feux sont à l’origine de ces catastrophes. En 2050, 50% des communes françaises pourraient être exposées aux feux. Ces évènements n’ont plus rien d’exceptionnel et sont les conséquences du dérèglement climatique. Alors que chaque année la France s’embrase de plus en plus tôt, il est urgent d’agir. Les gouvernements successifs portent une lourde responsabilité dans l’impréparation de notre pays aux conséquences de ces températures extrêmes.
Des milliers de pompiers professionnels et volontaires qui s’engagent chaque jour pour protéger nos concitoyens en sont les premières victimes. Avec une saison des feux qui dure à présent 4 mois, et de plus en plus de territoires concernés, les effectifs et le matériel sont insuffisants. La fédération nationale des sapeurs-pompiers estime qu’il faut recruter au plus vite 50 000 pompiers volontaires, et rouvrir des Centres d’Incendie et de Secours, notamment dans les territoires ruraux. Depuis les années 1990 nous avons perdu plus de 700 centres qui permettaient d’intervenir rapidement. Face à cette situation, les moyens des Services Départementaux d’Incendie et de Secours doivent être renforcés, les plans d’intervention doivent s’adapter aux nouveaux enjeux, et la prévention des risques doit devenir une priorité alors que 90% des feux sont d’origine humaine.
Nous devons également repenser l’aménagement de nos territoires. L’étalement urbain augmente les zones de contact entre la forêt et les habitations, qui sont autant de zones à risques en période de sécheresse. La gestion forestière joue aussi un rôle majeur dans l’anticipation et la prévention des risques. Une forêt diversifiée est plus résistante et résiliente aux incendies, aux vents violents et aux risques sanitaires qu’une monoculture de résineux. Nous devons favoriser des plantation hétérogènes et des essences adaptées, proscrire les coupes rases, ou encourager le pâturage afin de limiter la végétation-combustible.