
Quand on saute sur sa chaise comme un cabri, en disant « la croissance ! la croissance ! la croissance ! », il est normal de proposer la création d’une Zone Unique sur le territoire du SCOT regroupant différents équipements structurants tels qu’une salle polyvalente de type Zénith, un complexe sportif, un palais des congrès, et un complexe cinématographique, sans oublier les restaurants, hôtels et parkings allant avec.
Le SCOT étant un exercice prospectif à l’horizon 2020-2030, je n’ai pas été surpris, en juin dernier, d’entendre ces souhaits de prévoir une zone qui pourrait recevoir de tels équipements. Heureusement, le SCOT ne dit pas qu’il faille faire de tels équipements.
Les associations environnementales réagissent sous 2 angles : environnemental et financier.
Environnemental :
Localement :
Cette zone serait près du CHIVA qui est construit en zone humide, sur d’anciens marécages.
Avec une seule voie ferrée, qui ne répond pas à l’ensemble des besoins de déplacements sur le département, ces projets de bétonisation de terres agricoles, « aspirateurs à voitures », seraient en contradiction avec l’attente précise du préfet du département « de cohérence entre les déplacements et l’urbanisation ».
Plus globalement :
Ils ne respecteraient pas, non plus, les objectifs, de la loi dite Grenelle 2,
- de réduction des consommations d’énergie
- et de division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.
Sur les plans financier et humain :
Dans une période où l’on ne parle que de crise financière et de dette publique il est particulièrement indécent de désirer de tels projets.
Même le premier ministre François Fillon, qu’on ne peut taxer « d’ayatollah écolo », a reconnu, le 5 avril 2011, à l’Assemblée Nationale, que nous avions dépassé le pic de production pétrolière et que « nous sommes en face de tendance lourde d’augmentation des coûts de l’énergie » ; donc même s’ils se faisaient, ces projets mégalos ne seraient pas rentables, car les ariègeois au pouvoir d’achat faible et décroissant ne pourraient s’y rendre.
Pourquoi les élus ariègeois, si prompt à vilipender le centralisme toulousain, veulent-ils reproduire une telle concentration à l’échelle départementale ?
Il serait préférable de multiplier des lieux de culture, sport et loisirs, décentralisés, de proximité, des lieux polyvalents à la fois bibliothèque, ludothèque, médiathèque et centre multimédia, avec une salle de spectacle et des équipements sportifs, de tailles et d’investissements adaptés et raisonnables.
Les élus ont rarement la possibilité de prendre le temps de se projeter aussi loin dans l’avenir. Je regrette que ce SCOT ne soit pas l’occasion d’une réflexion sur un « Val d’Ariège en transition » vers un monde sans pétrole.
Yves Lecourt
Interviews de Roger Sicre, Alain Fauré, Jea-Christophe Bonrepaux, Philippe Calléja et Yves Lecourt sur Ariège News
Ce qu’en pensent Jean-Noël Fondeyre et André Trigano sur La Dépêche
Ce qu’en pense Michel Teychenné sur La Dépêche