L’annonce d’une course de drones et de l’ouverture de certains sites parisiens à la pratique du vol de drones, sans aucune concertation ni réflexions préventives sur les risques potentiels, est inquiétante. Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire de Paris,  a en effet annoncé ce mercredi  la tenue du Paris Drone Festival le dimanche 4 septembre sur les Champs-Élysées.

Pour les élu-e-s écologistes de Paris, la banalisation de l’usage des drones, ainsi assumée par l’organisation d’une course, avec notamment la présence de stands tenus par la ville et la préfecture de police de Paris, pose un certain nombre de problèmes.

« Aujourd’hui, la pratique du drone en ville est interdite par la loi. Il existe un véritable danger à faire voler des engins de plusieurs kilos au-dessus des gens ; le risque de panne ou de mauvaise manœuvre existe », rappelle Anne Souyris, co-présidente du groupe écologiste du Conseil de Paris. L’élue du 10ème arrondissement ajoute « D’ailleurs, il est aujourd’hui prévu que le parcours soit entouré par un filet de protection de 17m de large sur 100m de long, mais si les drones sont permis de manière permanente dans plusieurs sites, il est impossible de couvrir une partie de paris par des filets constamment ».

L’acquisition d’au moins deux drones par la Préfecture de police de Paris en vue de l’Euro 2016 pour un montant de 429 000€ est non seulement chère payée mais inquiétante : « L’utilisation des drones par les forces de l’ordre peu relever d’ un danger pour les libertés individuelles : la mobilité du drone acte la fin de la notion de “sans vis-à-vis” et  l’usage des terrasses, solariums, et baies vitrées devient de facto public », explique David Belliard, coprésident des élu-e-s écologistes à Paris. Et à Pascal Julien d’ajouter « la ville de Paris a aussi prévu de faire l’acquisition d’une station de réception pouvant stocker jusqu’à 5 heures d’enregistrement vidéo. Dans le cadre des caméras de vidéosurveillance, il existe un comité d’éthique qui en
assure une utilisation saine. Qu’en sera-t-il pour les drones de surveillance ? ».

Pour toutes ces raisons, le groupe écologiste de Paris demande un moratoire sur l’utilisation des drones, afin qu’un groupe de travail sur les drones du comité d’éthique soit organisé et qu’il rende ses préconisations.

Anne Souyris et David Belliard, co-présidents du groupe écologiste à Paris
Pascal Julien, conseiller de Paris, élu du 18ème arrondissement

Communiqué du groupe écologiste de Paris du 30 mai 2016

Photo : Drone par Don McCullough. Licence creative commons.