vieux – Europe Ecologie Les Verts – Lille https://lille_old.eelv.fr L'écologie Politique au service des citoyens Sun, 16 Jun 2019 17:58:55 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 A la DécouVerte de Saint-Maurice Pellevoisin (et aussi un peu de Fives) https://lille_old.eelv.fr/2018/10/decouverte-saint-maurice-pellevoisin-fives/ https://lille_old.eelv.fr/2018/10/decouverte-saint-maurice-pellevoisin-fives/#comments Wed, 31 Oct 2018 10:35:38 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=9160 C'est un groupe très (trop ?) important de 63 personnes qui se rassemble sous le soleil devant la médiathèque de St-Maurice Pellevoisin, à la sortie de la station de métro, pour cette DécouVerte proposée par le groupe EELV de Lille et guidée par Dominique Plancke. ...]]>

C’est un groupe très (trop ?) important de 63 personnes qui se rassemble sous le soleil devant la médiathèque de St-Maurice Pellevoisin, à la sortie de la station de métro, pour cette DécouVerte proposée par le groupe EELV de Lille et guidée par Dominique Plancke.

La DécouVerte de février dernier nous avait menés vers Pellevoisin, le « haut » de St-Maurice. Cette fois la balade nous emmènera vers le bas du quartier, avec même une incursion sur la partie de Fives située du côté St Maurice de la voie ferrée.
La Place de la Médiathèque a accueilli par le passé une station-service. Le terrain était la propriété d’une congrégation religieuse qui a vendu petit à petit sa propriété (une partie à un pétrolier donc, puis une autre partie à LMH pour y construire la résidence du Lion d’Or). La maison de retraite l’Accueil construite par la congrégation en fond de parcelle a été reconstruite ces dernières années et est devenue un EHPAD aujourd’hui géré par le pôle hospitalier de la Catho.


Sur la grille au fond de la place le Collectif d’habitants du quartier « en attendant la médiathèque », devenu après l’ouverture de celle-ci en mars 2014 le Collectif « autour de la médiathèque » a installé une boîte à livres, qui permet l’échange.
Jusqu’en 1858, le quartier faisait partie de la commune de Fives, absorbée à cette date par Lille. St Maurice-Pellevoisin (du nom des deux paroisses qui se partagent le quartier actuel) est aujourd’hui un quartier résidentiel, avec cependant deux gros employeurs : la MEL, rue du Ballon, et l’hôpital privé de la Louvière. Mais depuis la deuxième moitié du 19ème siècle jusque dans les années 1960, c’était aussi un quartier industriel avec deux brasseries, une malterie, une grosse imprimerie, une fonderie et de nombreux petits ateliers.

Rue Gounod, rue Véronèse et avenue des Lilas, un catalogue d’architecture art déco, art nouveau et éclectique

Avant de nous engager dans la rue Gounod, rappelons que cette rue a été ouverte sous le nom d’allée Beau Séjour par Mme Lesaffre Bonduelle, avec un cahier des charges très précis qui a donné son unité à cette rue, malgré la diversité des architectures. Armand Lemay, que Mme Lesaffre avait chargé de coordonner l’ensemble, en a construit lui même plusieurs, mais il n’est pas le seul architecte a avoir participé à ce qui est sûrement l’une des plus belles rues de la métropole lilloise.
Pour une description détaillée des maisons des rues Gounod et Véronèse, Dominique Plancke nous invite à consulter le blog très complet rédigé en 2011 sur l’art nouveau et l’art déco au travers des rues de Lille et des communes alentour.
Par la rue Véronèse nous rejoignons la rue St Gabriel, qui comme la rue du Faubourg de Roubaix et la rue Eugène Jacquet est un des axes les plus anciens du quartier.
Le passage devant le lycée privé Ozanam permet de rappeler l’importance de l’emprise foncière des structures religieuses dans ce quartier avec les maisons de retraite des Buissonnets et de l’Accueil, l’ancien Séminaire (aujourd’hui Maison Paul VI), le centre de formation de l’enseignement catholique, la Mosquée El Forkane, la maison des Pères du St Esprit, l’église protestante de la rue Véronèse (ancienne Poste), etc…
Nous parcourons l’avenue des Lilas. En 1895, un certain Charles Rogez fit l’acquisition du terrain, qu’il décide de lotir afin de construire une rue bordée de maisons belles et pittoresques. il confie la direction du chantier à Emile Vandenbergh et Léonce Hainez. Emile Vandenbergh (1827-1909), dont une rue du quartier porte le nom est connu notamment pour la construction de la Cité Philanthropique (Cité Napoléon) en 1860.  Léonce Hainez (1866-1916) est son élève. En 1904, il est nommé architecte en chef du département du Nord. Il est surtout connu pour la construction (express) du Théâtre Sébastopol, mais aussi pour une belle maison de la rue d’Antin inscrite monument historique. L’aspect de la rue a peu changé depuis sa construction, sauf quelques maisons détruites par un bombardement en 1942.

Elle se termine en impasse sur une clôture en béton qui masque la voie ferrée. C’est juste derrière cette clôture que les secours ont récupéré les corps de Matisse, 17 ans, et de Sélom, 20 ans, morts fauchés par un train le 15 décembre 2017, après qu’ils se soient enfuis avec deux de leurs amis sur les voies ferrées depuis la Cité St-Maurice à l’arrivée de policiers.
Les conditions dramatiques de la mort de ces deux jeunes du quartier et les versions officielles successives sur la présence policière ce jour là sont encore très présentes dans le quartier et à Fives.

Moins tragique, sur le trottoir à l’angle de la rue Daguerre un riverain manifestement excédé a inscrit à la craie des inscriptions « Non aux mégots ». Rue Allard Dugauquier, une voie très calme, la petite courée sur la gauche donne au fond sur l’arrière des maisons de la cité St-Maurice.

Vers un renouveau de la Cité St Maurice ?

Rue de la Cité, nous admirons d’abord le porche d’entrée de cet ensemble étonnant qu’est la Cité St Maurice. Elle est l’oeuvre de propriétaires et de commerçants du secteur réunis autour d’André-Placide Fontaine-Guichard, propriétaire du terrain, qui décident au milieu du 19 ème siècle d’ériger cette cité Saint-Maurice, avec le souci d’apporter à la classe ouvrière des logements de meilleure qualité que ceux offerts dans les courées construites à l’époque. La première pierre est posée le 18 août 1854. François Colpaert, l’architecte (qui est aussi celui de la Voûte sur la Grand Place de Lille), soigne le cadre de vie : pelouse dans la cour centrale, arbres le long des maisons, lavoirs, bains et latrines. A la dissolution de la société en 1953, les maisons sont vendues et la gestion collective est abandonnée. La Cité a connu depuis plusieurs rénovations partielles et plusieurs tentatives qui se sont heurtées à la multiplicité de propriétaires.

Nous pénétrons dans la Cité où nous sommes accueillis par Rolf Widmer  qui y habite depuis 28 ans. Il nous explique que le projet de rénovation promis depuis longtemps est enfin lancé par la SPL La Fabrique des quartiers. La Cité est habitée par des propriétaires occupants comme lui, par des locataires de propriétaires privés, par des locataires de Soliha (ex Pact). Le bâtiment collectif du fond de la Cité, propriété maintenant de Partenord est en train d’être vidé de ses habitants avant d’être transformé. Bien rénové dans les années 80, il avait rapidement souffert des politiques de peuplement qui y avaient concentré des familles et des personnes en très grande difficulté sociale.
Rolf explique que c’est aussi le trafic de drogue qui a pourri la Cité depuis une dizaine d’années, avec des appartements occupés par des dealers qui y tenaient boutique et qui filtraient les entrées de l’immeuble du fond. Depuis une spectaculaire opération policière « anti-drogue » bouclant le quartier en mars dernier la situation s’est améliorée sur ce plan là : les trafics se sont déplacés ailleurs redonnant un certain calme à la cité.

Le triangle oublié de Fives ?

En traversant la rue Eugène Jacquet, nous quittons St-Maurice et entrons à Fives par la rue du Repos dont le nom rappelle que la Place Madeleine Caulier est située à l’emplacement de l’ancien cimetière de Fives. Madeleine Caulier est une héroïne populaire lilloise qui joua le rôle de messager pendant le siège de Lille de 1708 lors de la guerre de succession d’Espagne. C’est aussi la seule femme qui a donné son nom à une station du métro lillois.
Tout cette partie de Fives au sud de la rue Eugène Jacquet est coupée du reste du quartier par la voie ferrée et par la voie rapide urbaine. Ses habitants expriment parfois le sentiment d’être les oubliés du quartier et parlent ironiquement de « triangle des Bermudes ». Rue de la Boétie la rangée de maisons avec des façades de bois rappelle que nous étions ici dans la zone non aedificandi où les constructions en bois étaient tolérées pour pouvoir être arasées rapidement en cas de conflit.


A l’angle des rues des Dondaines, du Becquerel et des Girondins, la charmante petite placette est de création récente. Le Jardin des Maguettes dans l’angle est un jardin communautaire membre du réseau des Ajoncs, comme le Pré Muché à St-Maurice. Jardin des Maguettes, la rue du Becquerel porte le nom de la rivière qui descendait de Mons vers la Deûle à travers Fives. Elle portait aussi le nom de Chaude Rivière. Et les Dondaines sont une déformation de dosdasnes qui désignaient les rives de cette rivière.

Le château de Fives

Arrivés rue Dumont d’Urville, nous croisons l’itinéraire de la DécouVerte du mois d’août consacrée à Euralille. Nous sommes en effet ici aux limites de la ZAC d’Euralille. Depuis notre passage, de nouveaux fivois ont emménagé dans les 127 appartements de la résidence Ekla Life dans la tour de 17 étages. L’immeuble de bureaux Ekla Business de 6  à 8 étages qui borde le périphérique est encore en travaux.

L’ensemble a été construit  à l’emplacement du château de Fives, qui a fait l’objet de fouilles archéologiques par l’INRAP en 2015, fouilles qui ont révélé une occupation du site du 1er siècle avant notre jusqu’au 18ème siècle.

Les Dondaines, du bidonville au parc

En longeant la bretelle d’accès au périphérique, nous nous engageons dans le Parc des Dondaines qui a remplacé dans les années 1972-74 l’immense bidonville qui était installé là depuis la fin de la première guerre mondiale. Les premiers habitants seront relogés en décembre 1971 rue du Professeur Langevin au Petit Maroc. D’autres iront rejoindre la Cité des Aviateurs aux Bois-Blancs. Aménagé en parc de loisirs, avec rocher d’escalade, terrain d’aventures et même mini-golf, le parc des Dondaines accueillera aussi la Ferme pédagogique aujourd’hui baptisée Marcel Dhenin, du nom de son initiateur, responsable de l’association Animavia.  A côté du Parc se dressait ce qu’on appelait le Château Lemoine, mais qui n’était plus qu’un classique bâtiment de type scolaire qui accueillait les centres aérés de la ville. Au début des années 90, l’ensemble a failli disparaître lors de la création d’Euralille, mais fut heureusement sauvé par la crise immobilière des années 94-95 qui révisa à la baisse la frénésie de bétonner. L’école Cornette construite sur la rue Eugène Jacquet avait été conçue pour accueillir les enfants des cadres japonais et autres qui allaient venir du monde entier travailler à Euralille…
Lise Daleux, adjointe au Maire en charge de la nature en ville, détaille les travaux réalisés ces dernières années autour de la Ferme, qui ont permis de reconquérir des espaces de pâture pour les animaux de la Ferme, et d’aménager une promenade plantée sur la partie couverte du périphérique, vers le casino. La ferme, que notre groupe traverse, est ouverte aux scolaires, mais aussi aux habitants du quartier à qui elle propose régulièrement avec Animavia des animations.
Nous retournons à St-Maurice en traversant la rue Eugène Jacquet pour rejoindre la rue des Jardins Caulier. Une habitante du quartier nous explique qu’une boite à livres vient d’être posée dans le petit square de la rue du Château, initiative commune de l’école des Dondaines et du Collectif Autour de la Médiathèque.

Le comité Jacquet et la vie des lillois pendant la première guerre mondiale

En face de la très belle maison bleue en bois, une grande maison récemment restaurée porte une plaque rappelant qu’Eugène Jacquet y vécut au début du 20 ème siècle (avant d’aller habiter rue Denis Godefroy où il fut arrêté).  Eugène Jacquet était un notable, socialiste, franc-maçon, pacifiste, riche négociant en vin, responsable de la Ligue des Droits de l’Homme. Pendant la première guerre mondiale alors que Lille était occupée, il prend en mars 1915 la succession d’un officier français à la tête d’un réseau d’aide aux nombreux soldats qui ont combattu et qui se cachent encore dans la ville. Grâce à ce réseau, 200 hommes réussiront à s’enfuir, français mais aussi aviateurs anglais.  La mission de ce qui va prendre le nom de Comité Jacquet est de récolter de l’argent, de loger, de nourrir les fugitifs et leur permettre de s’évader vers la Hollande, pays neutre, via la Belgique.  Arrêtés en juillet 1915, Georges Maertens, commerçant, Ernest Deceuninck (souvent écrit par erreur Deconnynck) représentant de commerce, Sylvère Verhulst, ouvrier belge, membres du Comité sont fusillés avec Eugène Jacquet le 22 septembre 1915 dans les fossés de la Citadelle. Les autres membres du Comité sont condamnés à des peines de prison et à la déportation.
Jérémie Crépel, adjoint au Maire (EELV)  invite les participants à la DécouVerte à aller visiter avant le 11 novembre dans le grand hall de l’hôtel de ville la très documentée exposition « Des Lillois dans la Grande Guerre » conçue par le service des archives municipales , qui évoque le comité Jacquet, mais aussi Léon Trulin et Louise de Bettignies et la vie de lillois plus anonymes entre 1914 et 1918.
Un peu plus haut, sur le trottoir d’en face, sur la façade murée du n°14 on devine plus qu’on ne lit l’inscription « imprimerie polonaise », témoignage de l’importance de l’immigration polonaise dans le Nord Pas de Calais. C’est sans doute la dernière fois que l’on verra cet immeuble, puisque la MEL, qui l’avait acheté en 1990 (!) a décidé le 19 octobre de le vendre au bailleur social Partenord, avec la parcelle à l’arrière qui donne sur la rue du Château, pour qu’il y construise 6 logements sociaux.

Le chien Maurice et le faubourg des pépinières

Arrivés sur la Place Désiré Bouchée, plus connue sous le nom de Place Blanche, Dominique Plancke nous signale l’atelier d’arts graphiques et picturaux de Ludovique Tollitte, à l’angle de la rue du Château. Ludovique a participé avec le Centre Social Albert Jacquart à la réalisation le 13 octobre dernier d’un ouvrage distribué aux enfants de moins de 6 ans : « dans le quartier du Chien Maurice »


Face à nous le chantier de la Zac de la pépinière vient de démarrer. Environ 260 logements et des surfaces de commerces, d’activité et des services sont prévus sur ce terrain de 1,7 hectares dont la plus grande partie était un terrain municipal qui a longtemps abrité la pépinière Van Den Heede à qui avait succédé le fleuriste Vallez. Le projet prévoit des immeubles de 4 à 5 étages, mais aussi des « plots’ de 9 étages en fond de parcelle. Les images présentées sur les panneaux ne déclenchent pas l’enthousiasme des « découvreurs » du jour : l’architecture proposée ne brille pas pas son originalité ni sa qualité.

Par ailleurs, 5 propriétaires ont refusé de céder leurs maisons sur la rue du Faubourg de Roubaix. L’utilité publique du projet et la procédure d’expropriation ont été contestées aussi. C’est la Cour d’Appel qui devra se prononcer. L’indemnisation proposée est faible et ne correspond pas aux prix du marché et ne permettra pas aux personnes concernées (dont l’un exerce aussi là une activité de garagiste) de se reloger dans les mêmes conditions. L’une des familles avait déjà été expropriée lors de la rénovation de St-Sauveur dans les années 60. Le chantier va donc débuter par le fond de la parcelle.

Le plus vieux château de St Maurice des Champs va disparaître

Au 19 ème siècle, le quartier de St Maurice des Champs est très prisé par les industriels lillois qui y font bâtir des « châteaux » ou « campagnes », au vert au milieu des pâtures, qui leur permettent de prendre l’air et de recevoir le dimanche. Beaucoup ont disparu, il en reste des témoins remarquables comme l’actuelle Mairie de quartier ou la maison de retraite des Buissonnets rue de la Louvière . Au numéro 104 de la rue du Faubourg de Roubaix un panneau annonce que l’hôtel Florin, la plus ancienne « campagne » de St Maurice des champs, construite en 1841 par Achille Florin, un industriel du Vieux-Lille, va disparaître pour être remplacée par un immeuble de logements d’une banalité architecturale affligeante. Sa protection au titre de l’Inventaire du Patrimoine Architectural et Paysager de la MEL n’a pas suffi. Inoccupé depuis une dizaine d’années il s’est dégradé, la mérule a été évoquée et cela a permis de le déclasser. D’un projet d’une vingtaine de logements, on est arrivé à un immeuble de 38 logements, qui va aussi sacrifier les magnifiques arbres du parc.

Le square des horticulteurs, un modeste jardin très attendu

A l’angle de la rue de La Madeleine et de la rue du Faubourg de Roubaix, une petite parcelle est en friche depuis plusieurs années,  à l’emplacement d’une ancienne station-service, puis d’une station de lavage écolo de voitures. Le projet de jardin affiché sur le grillage a mis longtemps à aboutir. Une première esquisse dès les années 2010 a été retoquée en 2014 par l’ABF. Depuis plusieurs versions se sont succédées, avec même entre temps un raté juridique qui a permis à un promoteur de prendre possession du terrain, d’abattre les arbres présents sur le site et de commencer à y commercialiser un immeuble. Mais c’est le passé, et il semble que l’on voie enfin le bout du tunnel pour cette petite parcelle qui va devenir le square des horticulteurs, avec trois ambiances différentes, étagées sur la pente du terrain, et une clôture mur-grille qui donnera le sentiment que ce jardin est la prolongation naturelle du « château » voisin.
Ce square aux dimensions modestes va offrir un petit espace de respiration bienvenu dans un quartier où, comme dans toute la ville, la volonté de bâtir et de densifier chaque parcelle, risque de rendre la ville irrespirable et invivable, alors même qu’elle compte très peu de superficie d’espaces verts par habitant. Le motif louable avancé par certains d’utiliser la ville existante pour ne pas construire sur des terres agricoles pourrait être entendable si en même temps les mêmes ne continuaient pas en réalité à y construire centres commerciaux et plate-formes logistiques.

Un commerce local dynamique qui résiste aux grandes surfaces et à l’e-commerce

Après avoir salué Koevy Ho le gérant de la Maison de la Presse et Merzouk Abbas le gérant de la boucherie, qui témoignent d’un dynamisme commercial  qui résiste bien à la proximité du centre commercial Euralille et des supermarchés monsois proches, et dont les commerces sont des lieux de rencontres appréciés par les habitants du quartier, nous admirons la remise en état du clocher de l’église St Maurice des Champs, prise en charge par la Ville, propriétaire  du monument, pour près de 700.000 €.
La DécouVerte s’achève au point de départ devant la médiathèque
Dominique Plancke invite les participants à demander à la Mairie de Quartier la brochure « Laissez vous conter St Maurice Pellevoisin« , publiée en mars 2014 par le service Ville d’Art et d’Histoire, avec l’aide de la commission patrimoine du Conseil de quartier.

Prochaine découVerte le samedi 22 décembre à 14 h 30

Crédits photos : Marc Santré, Dominique Plancke et Philippe Lagatie

]]>
https://lille_old.eelv.fr/2018/10/decouverte-saint-maurice-pellevoisin-fives/feed/ 1
A la DécouVerte d’Euralille, de la Porte de Valenciennes à Lille Flandres https://lille_old.eelv.fr/2018/09/decouverte-euralille-porte-de-valenciennes-lille-flandres/ https://lille_old.eelv.fr/2018/09/decouverte-euralille-porte-de-valenciennes-lille-flandres/#comments Wed, 12 Sep 2018 14:34:14 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=9134 Comme chaque année la DécouVerte de la mi-août est consacrée à Euralille, et à l'évolution du quartier pendant les 12 mois écoulés. Dominique Plancke rappelle qu'il organise cette visite depuis 1995 et commence par un petit rappel de l'histoire de ce quartier. ...]]>

Comme chaque année la DécouVerte de la mi-août est consacrée à Euralille, et à l’évolution du quartier pendant les 12 mois écoulés. Dominique Plancke rappelle qu’il organise cette visite depuis 1995 et commence par un petit rappel de l’histoire de ce quartier.

Petit rappel historique avant de commencer la balade

C’est l’annonce à la fin des années 80 de l’arrivée du TGV à Lille qui entraîne la décision de créer un nouveau quartier, d’abord dénommé le Centre International des Gares. Une société d’économie mixte chargée de l’aménagement de cette ZAC de 90 hectares à cheval sur Lille et La Madeleine, Euralille, est créée, présidée par Pierre Mauroy. Devenue société publique locale, on lui confie ensuite en 2000 la ZAC Euralille 2 pour aménager la zone de 22 hectares qui comprend aujourd’hui le siège du Conseil régional, le Bois Habité et le triangle où s’élève maintenant le Rectorat. En 2006 ses missions s’étendent à la ZAC de la Porte de Valenciennes sur une superficie 16 hectares. Aujourd’hui la SPL est aussi missionnée sur l’aménagement de la friche de la gare St Sauveur. Les trois ZAC s’alignent sur plus de deux kilomètres en un long ruban à l’emplacement des anciennes fortifications de la ville, resté inconstructible jusque 1985.

La fermeture de la ligne 2 du métro pour travaux a obligé les participants à la balade de ce jour à faire preuve d’imagination et de patience pour rejoindre la station de métro Porte de Valenciennes. La visite commence au pied de la tour Clémenceau, témoin isolé des immeubles de logements HLM de la reconstruction après la deuxième guerre mondiale.  6 immeubles au nom évocateur de la première guerre mondiale comptant au total 346 logements sociaux ont été démolis aux abords de cette tour depuis 2005 : les immeubles Somme et Marne, le petit et le grand Verdun et enfin le petit et le grand Clémenceau.

La Porte de Valenciennes était l’une des portes qui donnait accès à la ville dans les remparts construits au 19ème siècle, après l’agrandissement de la ville en 1858. Il est difficile de reconstituer aujourd’hui le paysage urbain tel qu’il était il y a 10 ans : les voiries ont été détournées, avec le raccordement direct du boulevard Painlevé au boulevard de Belfort, le prolongement de la rue de Cambrai, et le nouveau tracé de l’avenue Cordonnier.

Un nouveau quartier entre Fives et Moulins

De nouveaux immeubles de logements, au nom d’une banalité affligeante (Lux, Métropolis, …), viennent maintenant s’accrocher au boulevard entre l’Onera et la tour Clémenceau. Quand elle sera achevée, en 2022, la ZAC de la Porte de Valenciennes devrait compter 1070 logements, dont 30% de logements sociaux, 9000 mètres carrés de bureaux, 7500 mètres carrés de commerces et d’activités, et des équipements publics. Le long du périphérique la ville a récemment annoncé la construction prochaine d’une salle de sports privée, qui formera écran avec le trafic routier de l’autoroute. Les commerces annoncés tardent à s’installer : pour l’instant seul un livreur de pizzas a ouvert ses portes. En pénétrant au coeur de l’îlot par la rue de Verdun, la trentaine de participants à la DécouVerte est saisie par la densité étouffante et la proximité des immeubles : on pourrait presque se serrer la main d’un balcon à l’autre. Le fameux ruban vert  vanté par la SPL Euralille et la municipalité, censé être une promenade reliant les îlots est sur le terrain réduit à la portion congrue.Comment vont vieillir ces nouvelles résidences ? Rendez-vous dans trente ans pour voir si elles ne vont pas subir le sort des résidences qu’elles ont remplacé.

La multiplication des affichettes « vérifiez que la porte est bien fermée » témoigne aussi du problème de la sécurité vécue par les habitants qui vivent dans un chantier permanent, pour certains depuis 6 ans.

De l’autre côté du boulevard de Belfort, derrière les palissades colorées, entre la Place Guy de Dampierre et le nouveau boulevard, le chantier de construction de l’immeuble qui doit accueillir le nouveau siège de Partenord à l’angle de la rue de Cambrai a débuté depuis quelques mois. Il est aussi prévu ici la construction d’un groupe scolaire de 16 à 18 classes. En revanche le foyer de jeunes travailleurs de 167 chambres qui faisait partie des projets retenus par l’ADIVbois pour la réalisation d’immeubles en bois dans 23 villes de France est abandonné. La Ville de Lille a vraiment du mal à accepter les projets de construction en bois. D’autres immeubles de logements et des commerces seront donc construits à la place.

A l’angle de la rue de Cambrai et du boulevard Painlevé, Christiane Bouchart nous présente la Maison Stéphane Hessel, ouverte depuis l’automne 2015, qui abrite l’Auberge de Jeunesse, la Maison de l’économie sociale et solidaire et un équipement d’accueil de la petite enfance.  L’eau pluviale y est récupérée pour alimenter les sanitaires et la chaleur des eaux usées permet de chauffer les douches. Avec sa voisine, la Maison de l’économie sociale et solidaire, l’auberge partage des bacs de culture et des vélos. Elle est aussi partenaire du Court-Circuit, qui propose des paniers de produits locaux à récupérer à l’auberge.  L’immeuble est spectaculaire et très identifiable, mais l’usage n’en est pas toujours simple, du fait des volumes et de quelques malfaçons.

Dans l’entre-deux guerres la municipalité lilloise avait imaginé un vaste programme d’équipements voués à l’éducation et à l’hygiène sur ce secteur depuis la cité administrative jusqu’au Jardin des plantes : résidences universitaires, Foire Internationale de Lille, institut de mécanique des fluides (devenu l’Onera), école de plein air, observatoire astronomique, jardin des plantes et même l’institut de médecine légale (!). La Maison Stéphane Hessel s’inscrit dans cette histoire. Un regret : l’absence d’anticipation de l’aménageur qui n’a pas prévu de stationnement pour les nombreux autocars qui amènent les groupes à l’Auberge et qui stationnent donc en empiétant sur les bandes cyclables.

L’ascension du Belvédère, butte engazonnée et arborée entre le boulevard et la friche de la gare St Sauveur est devenu un rituel dans cette DécouVerte de la mi-août. Dominique Plancke explique comment un tour de passe-passe a fait passer  cet espace de la ZAC de Porte de Valenciennes, où il était présenté comme le « poumon vert » de ce futur quartier, à la ZAC de St Sauveur, où il est devenu une réserve foncière sur lequel la MEL et la Ville veulent maintenant construire une piscine olympique qui doit remplacer celle de Marx Dormoy

Nous découvrons face à nous la friche de l’ancienne gare de marchandises de St Sauveur, désaffectée depuis le transfert de ses activités sur la plate-forme multimodale de Dourges il y a plus de 10 ans.

Au printemps le collectif qui s’oppose au projet d’urbanisation de la friche St Sauveur proposé par la Ville et la MEL a planté plusieurs centaines d’arbres et d’arbustes. Une association PARC  a été créée qui envisage un recours en justice contre ce projet.

L’aménagement de St Sauveur, un projet archaïque et dépassé ?

Le groupe EELV de Lille soutient la démarche de PARC et estime que le projet d’aménagement de cette friche présenté en 2013 est aujourd’hui archaïque et dépassé. S’ils sont favorables à une ville qui n’empiète pas sur les terres agricoles, les écologistes lillois défendent aussi une ville verte, avec plus d’espaces de respiration et de rencontres. Aujourd’hui la densité d’espaces verts par habitant est insuffisante à Lille. Le projet Gehl, qui prévoit 2500 logements sur la friche St Sauveur, va encore faire baisser le ratio de mètres carrés d’espace vert par habitant. Ce n’est pas acceptable et c’est incohérent quand on prétend défendre les engagements de la COP 21 et lutter contre le réchauffement climatique. Contribution du groupe

Le Bois Habité

Passé le pont qui enjambait les voies ferrées qui desservaient la gare St Sauveur, nous quittons la Zac de la Porte de Valenciennes pour rejoindre la Zac Euralille 2. Rue de Bavay, derrière l’immeuble du CNFPT, le chantier de l’immeuble du Rectorat  s’achève et accueillera à partir de janvier les agents qui travaillent aujourd’hui qui travaillent à l’inspection académique rue Claude Bernard et à partir d’avril ceux  de la rue St Jacques. 800 personnes au total. Comme souvent l’architecture de l’immeuble une fois terminé est beaucoup moins alléchante que ce qui avait été présenté sur les photos des maquettes.

Notre groupe pénètre dans le Bois Habité. Dans ce petit quartier coincé entre le périphérique et l’avenue Hoover, les arbres ont pris de l’ampleur. Devant certaines façades, les branches se font même envahissantes, ce qui pose la question du choix des essences plantées. Ce quartier est plutôt calme, les immeubles de bureaux constituent un écran efficace contre le bruit des voies routières qui l’entourent. La mixité des immeubles et des espaces verts privés, publics et semi-publics semble fonctionner. Les commerces longtemps attendus par les premiers habitants se sont installés en pied d’immeuble côté boulevard Hoover. Mais il n’y a plus d’association d’habitants et guère de vie collective dans ce quartier.

Exit l’agence du médicament, qui laisse le champ libre à la MEL en 2019 ?

Passé le siège du Conseil Régional des Hauts de France, qui accueille 1500 agents sur les 9000 qu’emploie l’institution (6000 travaillent au sein des lycées et 800 dans les ports de Boulogne et Calais, les autres sont à Amiens et sur différents sites de la région), nous nous arrêtons devant ce qui a longtemps été porté le nom de « champ libre », dans les documents de la SPL Euralille. On avait parlé pour cet espace d’un jardin, puis d’un grand hôtel, puis de l’extension de Lille Grand Palais, avant qu’il ne soit proposé d’y construire l’Agence Européenne du Médicament, si la candidature de Lille était retenue parmi 13 villes européennes pour accueillir cette agence qui doit quitter la Grande Bretagne suite au Brexit. La candidature de Lille n’ayant finalement reçu que les seules voix de la France,  mais le promoteur a réussi à convaincre la MEL de venir y installer ses bureaux, ce qui devrait être fait en 2019, si l’équation financière de l’opération est confirmée. Avec deux autres groupes politiques, le groupe des élus EELV de la MEL a demandé des comptes sur cette opération.

Les avatars des liaisons cyclables entre le centre et Fives

La piste cyclable entre l’avenue du Président Hoover et le Pont de Fives est rouverte, même si son tracé zig zague en fonction du chantier du Biotope. Mais sur le Pont de Fives, la piste cyclable est toujours fermée à la circulation en allant du centre vers Fives. La structure même du pont serait menacée, alors que le Département avait posé quelques rustines en août 2016. La date de la réouverture n’est même pas programmée par la MEL qui a récupéré la responsabilité de cet ouvrage en janvier 2017. Les cyclistes doivent donc emprunter la nouvelle piste cyclable de l’autre côté du pont. Cette (belle) piste relie désormais la rue Pierre Legrand à Fives à la rue Javary et à la rue de Tournai. Sur le pont elle a donc été mise à double sens dans l’attente des travaux de l’autre côté. Cette voie cyclable évite maintenant aux cyclistes de servir de ralentisseur vivant pour les voitures qui empruntent la rue Javary.

 

Roms : des expulsions à répétition qui ne font qu’enfoncer des familles dans la précarité

Le groupe s’engage sur la gauche dans le passage qui relie le pont de Fives à la rue de la Chaude-Rivière, occupé depuis de nombreuses années par des familles roms roumaines habitant en caravane. Dominique Plancke, qui milite aussi au Collectif Solidarité Roms de Lille Métropole explique que ce bidonville que nous traversons abrite actuellement une petite vingtaine de familles dont deux sont d’ailleurs en train de s’installer lors de notre passage. Elles habitaient jusqu’ici le bidonville du carrefour Pasteur, dont la Préfecture a annoncé le démantèlement pour le lundi 20 août. La trentaine d’autres familles présentes à Pasteur a aussi quitté le site depuis hier vendredi pour se réfugier sur d’autres sites à proximité. Seules 5 familles ont eu une promesse de relogement par la Préfecture. Ces déménagements forcés à répétition ne résolvent rien. Les familles concernées sont en France pour certaines depuis dix ans, les enfants sont scolarisés à Lille. Les expulsions ne font que les renvoyer dans des situations encore plus précaires et rendent plus difficiles la scolarisation. Pourtant le gouvernement a publié le 25 janvier une circulaire visant à la résorption en 5 ans des bidonvilles qui prévoit de mobiliser les services de l’état, les associations et les roms eux-mêmes pour faciliter leur insertion. Mais le Préfet du Nord ne l’applique pas.

Passant sous la voie ferrées, nous arrivons rue de la Chaude Rivière et nous découvrons face à nous l’ensemble EKLA dont la construction s’achève. Nous sommes aux limites de Fives, au delà du périphérique, mais toujours dans la première Zac d’Euralille. Cette nouvelle réalisation, à l’emplacement de l’ancien château de Fives compte 15.000m² de bureaux dans l’immeuble le plus bas en bordure du périphérique, et de 127 logements dans une tour de 17 étages avec des commerces prévus en pied d’immeuble. On verra à l’avenir comment la greffe prendra avec le quartier de Fives situé à ses pieds.

Nous contournons cet immeuble. A l’angle de la rue de l’Alma Christiane Bouchart  fait un bref rappel sur la lutte menée par les habitants de ce quartier ouvrier à la fin des années 70. Les courées et les petites maisons ont été rasées, mais les habitants ont obtenu des résidences HLM à taille humaine, au contraire de la « résidence » construite quelques années plus tôt de l’autre côté au 29 de la rue Eugène Jacquet. En longeant la bretelle d’accès au périphérique, nous rejoignons les Dondaines (qui fut un bidonville jusqu’au début des années 70) et montons sur la partie du Parc qui surplombe la Ferme Marcel Dhenin. Le Parc s’est étendu l’an passé en absorbant le terrain situé au dessus de l’entonnement du TGV. Les animaux de la Ferme y ont gagné de nouvelles pâtures et les promeneurs de nouveaux espaces plantés plutôt agréables malgré la présence du périphérique quelques mètres plus bas. Deux grandes ruches à l’architecture contemporaine ont été installées là cette année. Le rucher municipal qui était à la Ferme est parti depuis l’an passé au Jardin des Plantes à Moulins.

Euralille 3000

Un projet a été engagé par la SPL Euralille pour « revisiter » la première ZAC d’Euralille entre les gares. Pour le densifier du côté « Ilot St Maurice », rue du Luxembourg et pour tenter de le rendre plus vivant en dehors des horaires de travail et des arrivées de TGV. L’accès à la gare par le boulevard de Turin devrait être revu avec un parvis. Pour l’instant l’accueil des passagers des bus « macron » se fait toujours sur ce boulevard dans des conditions très « low-cost » et en provoquant des embouteillages inextricables.

Ce projet dénommé « Euralille 3000 » a démarré avec l’opération Swam (grotesque déformation anglo-saxonne à des fins commerciales de Souham, maréchal dont l’ancienne caserne située à côté porte le nom). Cet immeuble qui s’achève au bord du Parc Matisse accueillera des bureaux, mais aussi de nouveaux commerces (en principe pas les mêmes qu’en face), et des restaurants, dont un restaurant gastronomique et panoramique. Le nouvel immeuble sera doté d’une promenade reprenant le tracé des anciens remparts du bastion situé devant la Porte de Roubaix, témoin de l’enceinte espagnole du 17ème siècle. L’architecte a du s’adapter aux éléments archéologiques de l’ancien Faubourg des Reignaux découverts en 2016 sur le site.

Depuis quelques mois, la SPL Euralille pilote l’opération Euraflandres autour de la gare Lille Flandres. 13 millions d’euros vont être dépensés ici entre la rue du Molinel et le viaduc le Corbusier. La fontaine devant la gare a été supprimée. Il faudra attendre que les travaux soient achevés pour juger du résultat, qui selon les esquisses sera très minéral et où les vélos risquent d’avoir du mal à trouver leur place. La place des taxis reste aussi encore aujourd’hui un mystère : resteront-ils ou pas sur la Place des Buisses ?  On verra à la fin combien pèse leur puissant lobby. La SPL a lancé un « Concours de maîtrise d’œuvre sur esquisse pour la conception d’une architecture légère sur la place des Buisses », « dans le cadre de Lille Métropole World Design Capitale 2020 » ! En attendant, la gestion du chantier est vraiment calamiteuse, et  très pénalisante pour les (très nombreux) piétons qui fréquentent ce secteur.

La balade s’achève à 16 h 45 à l’angle de la rue des Canonniers.

]]>
https://lille_old.eelv.fr/2018/09/decouverte-euralille-porte-de-valenciennes-lille-flandres/feed/ 1
DécouVerte du Vieux-Lille le samedi 16 juin https://lille_old.eelv.fr/2018/06/decouverte-vieux-lille-centre/ https://lille_old.eelv.fr/2018/06/decouverte-vieux-lille-centre/#comments Mon, 25 Jun 2018 20:55:16 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=9085 Samedi 16 juin 2018 à 14 h 30, plus de 70 personnes se rassemblent rue des Canonniers, face à la rue du Vieux-Faubourg pour cette DécouVerte du Vieux-Lille emmenée par Dominique Plancke qui est accompagné cette fois de Julien Tabareau, conseiller de quartier EELV du Vieux-Lille et de Stéphane Baly et Jérémie Crépel, conseillers municipaux EELV. ...]]>

Samedi 16 juin 2018 à 14 h 30, plus de 70 personnes se rassemblent rue des Canonniers, face à la rue du Vieux-Faubourg pour cette DécouVerte du Vieux-Lille emmenée par Dominique Plancke qui est accompagné cette fois de Julien Tabareau, conseiller de quartier EELV du Vieux-Lille et de Stéphane Baly et Jérémie Crépel, conseillers municipaux EELV.

 

Dominique Plancke précise que la visite d’aujourd’hui ne se veut pas une classique visite historique du Vieux-Lille, mais une visite avec un regard écolo, qui reviendra sur les évolutions du Vieux Lille depuis 40 ans et sur les projets qui vont encore modifier le quartier dans les années à venir, comme le déménagement du Rectorat, celui du Palais de Justice, ou le changement d’affectation de l’usine élévatoire. Si depuis 40 ans la prise de conscience de l’intérêt historique et patrimonial du Vieux Lille et la création du secteur sauvegardé ont permis de sauver une grande partie du patrimoine bâti, elles ont entraîné un changement complet de population.

Nous sommes donc rue des Canonniers, sur le seul tronçon réalisé de la percée de la Treille, cet anneau routier qui était projeté autour de l’hypercentre dans les années 1970, pour « adapter la ville à la voiture », et qui devait emprunter la rue des Canonniers, la place de la Gare, la rue du Molinel, le boulevard de la Liberté, la rue de Tenremonde, la rue Thiers, l’emplacement du canal de Weppes, contourner la Treille, traverser la Place Louise de Bettignies pour aboutir rue St Jacques avant de revenir rue des Canonniers. Le projet n’a été définitivement retiré des documents d’urbanisme que dans les toutes dernières années du siècle dernier.

Le quartier que nous allons arpenter aujourd’hui a la particularité d’avoir été quadrillé de petits canaux qui ont finalement tous été recouverts et d’avoir accueilli d’innombrables congrégations religieuses, qui pour beaucoup l’ont quitté à la Révolution.

Nous traversons le boulevard Carnot qui marque l’entrée du Grand Boulevard réalisé en 1909 entre Lille, Marcq en Baroeul, Roubaix et Tourcoing. Transformé au cours des décennies en tuyau à voitures, il devait ici être requalifié pour en faire une entrée de ville plus urbaine et apaisée, mais le projet est à nouveau reporté à des jours meilleurs.

Le nom de la rue des Jardins rappelle qu’il a existé ici un jardin botanique créé par Lestiboudois père et fils en 1798. L’hôtel d’Avelin, qui a longtemps abrité la résidence du recteur, affiche aujourd’hui une triste mine : le parc a été rasé par le promoteur qui l’a acheté à la ville il y a 4 ans et le bâtiment continue à se dégrader.

Un nouveau jardin pour le Vieux-Lille ?

Notre important cortège arrive rue St Jacques devant l’entrée du rectorat, qui doit déménager début 2009 rue de Bavay, près de la Porte de Valenciennes. Entre l’hôtel d’Avelin et la « tour » qui abrite les services de l’éducation nationale coulait le canal des Soeurs-Noires, d’une longueur de 285m. Son nom venait de la couleur des vêtements des sœurs Augustines (en robe noire serrée avec une ceinture en cuir), ,qui s’installèrent en 1327 entre l’actuel boulevard Carnot et la rue de Roubaix. Sous la Révolution, leur couvent fut vendu en 1797. Le jardin menant au canal, qui est aujourd’hui transformé en parking face au rectorat comportait un élégant débarcadère, et d’un abreuvoir qui disparurent dans les années 1960. C’est suite à une épidémie de choléra en 1849 que ce canal ainsi que celui des Vieux-Hommes furent couverts.

Juché sur les grilles du rectorat (ce qui n’a pas manqué d’inquiéter le personnel de sécurité !), Julien Tabareau, conseiller de quartier du Vieux-Lille nous explique le projet qu’il défend avec sa collègue Florence Lallemand, d’un parc qui réunirait l’actuel petit square du boulevard Carnot, à l’angle de la rue des Arts à la Place aux Bleuets, sur l’emplacement de la tour du Rectorat et de ses actuels parkings. Le parking de gauche (l’ancien square Lestiboudois) compte quelques beaux arbres et permet d’admirer de très belles façades arrières de maisons de la rue des Tours, qui sont protégées au titre des monuments historiques. Le n°10 est aussi la maison natale d’Edouard Lalo.

La rue des Tours correspond aux fortifications du château de Courtrai, fondé par Philippe Le Bel (1298-1339), quelques mois après le siège de Lille, qui voit la victoire des Français sur le comte de Flandre, Guy de Dampierre. Le château est démantelé à partir de 1577 et l’ensemble de ses fortifications sera abattu à partir de 1617, avec la construction de la nouvelle enceinte entre Porte de Gand et Porte de Roubaix. Récemment la construction du nouvel immeuble rue St Joseph à l’angle de l’avenue du Peuple Belge a permis de découvrir de nouveaux vestiges du château.

L’avenue du Peuple-Belge, c’est très moche…

A la place du parking, avenue du Peuple Belge, il y avait l’un des deux ports de Lille, l’autre étant au Quai du Wault. Les canaux de la ville ont été rebouchés pour cause d’insalubrité à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Le canal de la Basse-Deûle qui coulait à la place de l’avenue du Peuple Belge a été comblé entre 1929 et 1953. Il n’en reste comme témoins que des éléments des quais de grès devant l’IAE et le Pont-Neuf.

Le projet de remise en eau de l’avenue du Peuple Belge depuis La Madeleine jusqu’au Pont Maudit a été abandonné en 2011. Aujourd’hui le site de l’ancien canal est constitué de bric et de broc, la promenade à pied n’y est pas confortable. La voiture y reste privilégiée, la construction du parking souterrain n’a pas empêché le maintien de parkings en surface. Bref, c’est très moche… Stéphane Baly nous explique le travail réalisé par l’association Axe Culture avec un appel à projets , qui a fait l’objet d’une publication, dont il serait bien que la MEL et la Ville s’inspire.

Le Palais de Justice, propriété du Conseil départemental, va être reconstruit sur la plaine Winston Churchill, à la limite de la Madeleine. Nous en avons parlé et dit tout le mal que nous en pensions lors d’une précédente découVerte cet hiver. Pour l’instant l’avenir de l’immeuble actuel, construit par Willerval, n’est pas écrit.

Des religieuses aux HLM en passant par l’usine

Par la rue des Bonnes Rappes, nous rejoignons la rue des Célestines, du nom d’un couvent de religieuses installées là en 1628, sur les terrains libérés après le démantèlement du château. La salle municipale des Célestines témoigne du passé industriel du quartier : c’est ce qui reste de l’ancienne usine Descamps. La cave voûtée a été utilisée comme magasin d’usine jusqu’à la fin des années 1970. La rue des Célestines accueille aujourd’hui l’école Lamartine et des logements HLM qui ont permis de garder dans ce quartier des habitants que la flambée de l’immobilier faisaient fuir.

«Un certain immobilier lillois, où le truand côtoie le fonctionnaire, le policier, voire le magistrat».

Par la Place et la rue du Gard, nous gagnons la Rue des Pénitentes (couvent des Pénitentes C créé en 1627 et démoli sous la révolution en 1797). Au 23-25, notre groupe s’arrête devant un bel immeuble en briques entouré de palissades. Construit en 1909, ce qui a sans doute été le premier habitat à bon marché collectif de la ville de Lille, a été transformé en appartements haut de gamme en 1995. Mais en 1999 un début d’effondrement amène la ville à prendre un arrêté de péril et à évacuer en urgence les habitants. Depuis l’immeuble défraie la chronique judiciaire y compris dans la presse nationale avec Libé qui en 2002 cite un procureur lillois qui parle d’«un certain immobilier lillois, où le truand côtoie le fonctionnaire, le policier, voire le magistrat». Depuis, malgré de nombreux rebondissements l’immeuble est toujours vide. Il devait être vendu aux enchères le 6 juin dernier, mais à la dernière minute la vente a été annulée. 20 ans après le feuilleton va continuer.

A gauche l’herbe pousse entre les pavés de la toute petite rue St François, du nom du couvent des religieuses de St François de Salles,  fondé en 1677 et fermé en 1792.

Par la rue du Pont-Neuf nous rejoignons ce pont et descendons sur l’avenue, face à la Halle aux sucres. Entre la rue des Bateliers et la rue de la Halle, se trouve encore sous nos pieds le Pont Maudit, que nous franchissons donc pour faire face à la majestueuse façade de l’ancien l’Hospice Général

Le scandale des « mouroirs à vieux »

Construit en 1738 par Vigné de Vrigny selon la volonté de Louis XIV, cet hospice est un bel exemple du style classique au XVIIIe siècle, largement introduit à Lille par Thomas Gombert (l’architecte de la Grand Garde qui abrite le Théâtre du Nord sur la Grand Place) et surtout Lequeux (l’architecte de l’hôtel d’Avelin). Cette très longue façade est à peine rompue par l’avancée qui en signale le centre et l’entrée. La cour intérieure, entourée d’arcades, reprend l’ordonnancement extérieur. La façade, et l’aile gauche ont été restaurées, et abritent l’IAE. Le bâtiment arrière et l’aile droite menacent toujours ruine.

En 1973, une campagne menée par Les Petits Frères des Pauvres et la publication par Le Point d’un article « le scandale des mouroirs à vieux » sur les conditions de vie des pensionnaires de l’Hospice Général provoqua un scandale national , qui amena la fermeture immédiate de l’Hospice.

L’emplacement du canal est aujourd’hui planté de beaux arbres, qui, s’ils ne permettent pas de bien voir toute la façade de l’ancien Hospice, constituent un espace de fraîcheur et de respiration indispensable dans une ville qui en est fort dépourvue.

Quel avenir pour l’usine élévatoire de la rue du Bastion du Meunier (ex rue Ampère)

La MEL qui en est propriétaire a engagé la mise en vente sur la base d’une mise en concurrence, en vue d’une reconversion du site. Les dossiers devaient être déposés avant le 18 juin 2018 à midi. La construction de ce qui est souvent décrit comme l’usine élévatoire de Saint-André, à Lille, avait marqué l’achèvement du canal de Roubaix. L’usine, construite en 1876 par les ingénieurs des Voies Navigables, sur les terrains des anciennes fortifications est particulièrement remarquable par la qualité du traitement architectural des volumes et façades, qui évoquent l’architecture romane, et sa structure intérieure en fonte. L’eau était ici pompée dans la Deûle pour être envoyée plus de 10 kms plus loin par des canalisations souterraines pour alimenter le Canal de Roubaix (la rue des Eaux, sous laquelle passe ces canalisations, à la limite de Lille et de Marcq en est un témoignage). L’ensemble des bâtiments de l’usine, y compris le mur de clôture et la rigole d’assèchement a été inscrit monument historique en 1999.

Les quais à sec de Disneyland

Nous traversons ce qui devrait être appelé « Les Quais du Vieux-Lille », le nom officiel du quartier qui a été construit sur un peu plus de 5 hectares après la démolition des abattoirs en 1994. Mais dans les faits, on l’appelle le quartier des abattoirs ou Disneyland, parce que l’architecture colorée évoque pour certains les façades artificielles d’un parc d’attractions. Les bassins restent vides, exemple typique d’une fausse bonne idée  : pour évoquer les quais des anciens canaux l’architecte avait imaginé de construire des bassins, avec même une petite passerelle. Mais l’entretien (très coûteux) de tout ça étant à la charge de la propriété, tout s’est vite arrêté.

De l’autre côté de la rue St Sébastien, on ne sait ce que va devenir le site de l’institution Ste-Marie qui fermera ses portes à la fin de l’années scolaire. En 1827 des religieuses achètent le bâtiment et le transforment en orphelinat et école . En 1928 l’école s’agrandit pour y ériger un internat et en 1950 les externes sont aussi accueillis. Les parents d’élèves se sont mobilisés sans résultat cette année pour empêcher la fermeture de cet établissement qui remplit une vocation sociale importante sans équivalent dans la métropole.

Archéologie, chauffage urbain et vélo

En passant devant la maison natale du Général de Gaulle, nous arrivons à l’intersection de la rue Princesse et de la rue de St André. Une énorme tranchée éventre la rue Princesse. Stéphane Baly nous explique qu’il s’agit de l’extension du réseau de chaleur, qui via le lycée Pasteur et le Grand Boulevard va se connecter au centre de valorisation énergétique d’Halluin  (l’usine d’incinération des ordures ménagères), dont la chaleur va servir à produire de l’eau chaude qui chauffera de nombreux bâtiments publics et privés, en complément de la centrale de chauffe du Mont de Terre. Anne Mikolajcszak, adjointe au Maire en charge du vélo en profite pour expliquer qu’une fois la tranchée rebouchée, la rue va être refaite et mise à double sens cyclable. Enfin Dominique Plancke explique que les travaux en cours sont surveillés par un archéologue de l’INRAP, qui a trouvé quelques éléments du 13 ème et du 15 ème siècles : fondations, pièces de monnaie et de céramique. Nous sommes ici sur un faubourg qui était situé au delà de l’enceinte de la Porte St Pierre, située à l’angle de la rue Négrier. Dominique Plancke a alerté la Voix du Nord qui va en rendre compte prochainement.

EELV réclame un plan arbres pour Lille

Après un petit détour par l’étroit passage des 3 anguilles, où notre groupe se distend avant de rejoindre la Place aux Archives puis la rue de Collégiale, notre arrivée sur la Place du Concert permet d’évoquer la question de l’arbre en ville. Cette place qui a été verdoyante, avec une double rangée d’arbres, le monument au Maire André et un kiosque à musique, a aujourd’hui triste mine avec ses quelques arbres épars. Le groupe EELV de Lille s’inquiète de la disparition massive des arbres dans une ville où le nombre de mètres carrés d’espaces verts par habitant est déjà très faible. Dans les projets publics ou privés, l’arbre semble être devenu une variable d’ajustement, alors que sa valeur sur le plan du paysage, de la santé et du climat est irremplaçable. Les écologistes réclament un Plan arbres pour Lille.

Un quartier à l’attrait touristique indéniable, mais dont les classes populaires ont été chassées.

Notre passage sur quelques dizaines de mètres par la rue de la Monnaie au milieu des nombreux badauds est fatale à une partie du groupe qui s’égare alors que nous rejoignons la Place aux Oignons et la rue des Vieux Murs, qui étaient en ruine en 1980 avant qu’une restauration/reconstruction leur donne leur apparence d’aujourd’hui. Mais la population ouvrière a disparu, même s’il y a quelques logements HLM. Rue des 3 mollettes, les ateliers d’artistes à l’entrée à droite du Jardin du refuge de l’Abbaye de Loos sont une réminiscence d’un célèbre squat ouvert sur ce site entre 77 et 81.

Face à la Cathédrale de la Treille, nous empruntons la rue du canal de Weppes (en frémissant à l’idée que c’était là que devait passer la percée routière de la Treille dont nous avons parlé rue des Canonniers), rejoignons la rue Thiers en jetant un œil à la façade du Temple Maçonnique, œuvre d’Albert Baert, qui a également construit la Piscine de Roubaix et à la façade de l’ancien siège des Mines de Lens au numéro 30. Les deux façades sont protégées au titre des monuments historiques.

En longeant le Nouveau Siècle, qui permet aux plus anciens d’évoquer avec émotion le Diplodocus et Jean-paul Belmondo, nous rejoignons la Place Rihour, terme de notre découVerte du jour, à 17 h avec 15 minutes de retard sur l’horaire prévu. Ce qui vu la taille du groupe est raisonnable !

La prochaine DécouVerte aura lieu le samedi 18 août à 14 h 30.

© photos : Philippe Lagatie, Marc Santré, Dominique Plancke

]]>
https://lille_old.eelv.fr/2018/06/decouverte-vieux-lille-centre/feed/ 5