Samedi en fin d’après midi, Karima Delli, députée européenne EELV, a rendu visite à Patrick K., militant du CSP59 injustement arrêté mercredi soir, et menacé d’expulsion. Elle s’est rendue au Centre de rétention de Lesquin, accompagnée de Dominique Plancke, conseiller régional, et de Jérémie Crépel, secrétaire d’EELV Lille. Elle tenait à lui apporter son soutien et la bonne nouvelle de la libération, intervenue un peu plus tôt dans l’après-midi, de son camarade Mohamed. Ce dernier, arrêté dans les mêmes circonstances, a vu sa rétention annulée par le Tribunal administratif de Lille. Quant à Patrick, maintenu en centre de rétention jusqu’à son passage devant le tribunal administratif lundi matin, il s’est déclaré bien traité, malgré le stress occasionné par les circonstances, et heureux de recevoir ainsi le soutien d’une eurodéputée.

A la sortie du centre de rétention, Karima Delli a fait part de sa détermination : « Je souhaite que Patrick K., arrivé légalement en France il y a 10 ans, soit libéré prochainement. Ces expulsions doivent cesser. Je saisirai dès demain le préfet. Je lance également un appel pour la mise en place d’une véritable politique d’accueil des migrants. »

Pour Jérémie Crépel, « Patrick est un intégré dans la société. Il participe bénévolement à de nombreuses actions sociales dans le quartier de Moulins. Il faisait partie de la liste des 44 sans papiers régularisables (janvier 2013). L’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui lui a été signifiée en novembre est incompréhensible. Les accusations portées contre lui ne tiennent pas. »

Samedi matin, Lise Daleux, adjointe au maire de Lille et tête de liste EELV aux municipales, avait dénoncé « un mensonge du préfet ».

Rappelons que la plainte accusant Patrick et Mohamed de dégradations lors d’une occupation de l’Office français de l’immigration et de l’intégration de Lille n’a été déposée qu’une heure et demi après leur arrestation, et qu’elle a été classée sans suite. D’ailleurs, des vidéos circulant sur le net montrent que le volet métallique censé être endommagé fonctionne toujours parfaitement.

En plus de la libération de Patrick et de la levée des OQTF, Lise Daleux demande donc « que l’on arrête la répression envers les militants et soutiens du CSP59. » C’est la question du respect des libertés fondamentales d’expression et de manifestation qui est posée par cette arrestation. »

Karima Delli, députée européenne EELV.

Lise Daleux, tête de liste EELV à Lille.

Jérémie Crépel, secrétaire du groupe local d’EELV Lille.

Communiqué de Presse EELV Nord Pas de Calais du 4 janvier 2013

La grève de la faim des sans-papiers portée par le CSP59 se poursuit à Lille. Aujourd’hui, encore, après 2 mois de grève, 53 hommes et femmes mettent en danger leur santé et leur vie pour obtenir des papiers.

Le mouvement régional Europe Écologie Les Verts a toujours été favorable a une politique d’immigration ouverte et responsable, il soutient sans réserve les revendications de ces personnes. Pour autant, les risques encourus par ces hommes et ces femmes sont aujourd’hui démesurés, nous considérons que l’heure n’est plus à la grève de la faim et nous demandons que tout soit mis en œuvre pour éviter de mettre en danger des vies humaines.

Si malheureusement les textes en vigueur n’ont pas été modifiés à hauteur de nos espoirs par le nouveau gouvernement, des marges de manœuvre existent et nous revendiquons un examen bienveillant des dossiers par le Préfet du Nord, pour une régularisation la plus large possible de ces personnes.

La présence de la Ligue des Droit de l’Homme qui a accepté d’accompagner le CSP59 dans ses négociations avec la Préfecture est pour nous une garantie que l’examen des dossiers sera fait dans le plus grand respect des individus. Nos élus, et notamment Hélène Flautre députée européenne et Marie Blandin sénatrice, restent attentifs et réactifs aux négociations qui se poursuivent. Aujourd’hui un certain nombre de dossiers peuvent être satisfaits, d’autres demandent des compléments pas toujours faciles à fournir, quelques uns sont très problématiques au regard des textes, certains enfin viennent seulement d’être déposés en Préfecture où une prochaine rencontre est prévue le 9 janvier.

D’autre part Le Préfet du Nord vient d’annoncer qu’il a mis en place avec la croix rouge depuis le 3 janvier, une maraude sociale pour assurer le suivi sanitaire des personnes en grève de la faim.

Nous resterons attentifs aux résultats des négociations et serons près des sans papiers pour soutenir leurs revendications et défendre leurs dossiers s’ils le souhaitent, mais nous nous refusons à la politique du pire, d’où qu’elle vienne, et qui consisterait aujourd’hui à les encourager à mettre leur vie en danger alors que les possibilités de négociations et de règlement positif de nombreux dossiers ne sont pas épuisées.

Vincent Dhelin – Sylviane Dupont

Responsables régionaux EELV – NPDC

Le mouvement régional Europe Ecologie Les Verts est anxieux des conséquences humanitaires et sanitaires de la grève de la faim. A plus de 50 jours, toute journée supplémentaire peut porter un préjudice irréversible à la santé des grévistes de la faim. Face cette crise humanitaire et sanitaire, aggravée par des conditions climatiques très difficiles pour les sans papiers expulsés vendredi soir de l’église St Maurice, EELV demande aux services de l’Etat d’ouvrir les structures d’hébergement d’urgence et de suivi sanitaire pour les sans papiers.

Après 50 jours de mobilisation et deux réunions en préfecture de Lille avec la LDH et le CSP59, l’Etat a fait le point sur les différentes situations et s’est engagé à recevoir les requérants à partir de mercredi matin, et à examiner les demandes de régularisation dès réception. EELV demande à M. le Préfet de concrétiser rapidement, en utilisant notamment avec flexibilité les opportunités de la circulaire du 28 novembre, les attentes des sans papiers qui veulent vivre et travailler dans notre pays en étant respectés dans leurs droits.

EELV considère que la régularisation des sans papiers est bénéfique pour les travailleurs migrants, mais aussi pour notre société et pour les pays d’origine. Néanmoins nous constatons que cette analyse reste minoritaire et regrettons le manque de soutien public qui ne permet pas aujourd’hui d’obtenir une politique de régularisation plus ample. C’est pourquoi nous estimons que le temps de la bataille à mener n’est plus celui de la grève de la faim qui expose inutilement des personnes déjà en grande fragilité. EELV assure les sans papiers de leur soutien et de leur disponibilité pour les accompagner dans leur démarche de régularisation.

Lille, le 22 décembre 2012

Vincent Dhélin et Sylviane Dupont Pour le Bureau régional EELV/Nord-Pas-de-Calais

Hélène Flautre Députée Européenne

Marie Blandin Sénatrice du Nord

Lise Daleux Pour le groupe des élus Lillois EELV

Communiqué de presse du groupe des élus EELV (Lille).

 Soutien aux Sans-papiers Lillois.

Cet après-midi, les élu(e)s EELV de Lille se sont rendus auprès des Sans-papiers pour leur manifester leur soutien et appuyer leurs revendications : d’une part la régularisation de tous les sans-papiers, d’autre part la réintégration de leur organisation, le Comité des Sans-papiers 59 (CSP59) à la commission qui étudient leurs dossiers.

La situation dans laquelle se trouvent les sans-papiers ne peut pas, et ne doit pas être tolérée. Outre les conditions précaires dans lesquelles ils vivent de part leur situation administrative, leur bataille pour obtenir le droit de travailler et de vivre dignement de notre pays, se fait dans le silence voire le mépris des autorités. En outre, il est également indispensable que soit intégrée leur organisation, le CSP59, à la CODRESE (Commission Consultative Départementale de Réexamen des Situations Administratives des Étrangers), afin qu’ils puissent bénéficier d’une défense argumentée de leur dossier de demande de séjour.

La situation dans laquelle se trouve aujourd’hui les Sans-papiers à Lille n’est plus tenable : l’occupation des locaux du temple de l’Eglise Réformée de Fives (165 rue Pierre Legrand) doit être soldée sous peu par une expulsion organisée par la préfecture, et aucune tentative de dialogue n’a été mise en place avec les sans-papiers qui ont entamé une grève de la faim depuis maintenant plus de 30 jours. Si nous ne cautionnons pas les méthodes employées, il nous semble néanmoins urgent d’écouter et d’entendre les revendications de ces personnes, et de rétablir le dialogue au plus vite. Il nous semble pour cela nécessaire de nommer un médiateur.

Les élu(e)s EELV de Lille

Contact :

Hélène Flodrops

Collaboratrice des élu(e)s EELV

Helene.flodrops[a]gmail.com