Patrimoine – Europe Ecologie Les Verts – Lille https://lille_old.eelv.fr L'écologie Politique au service des citoyens Sun, 16 Jun 2019 17:58:55 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 Fives-Hellemmes : Des premiers logements sociaux aux lofts de la friche Mossley https://lille_old.eelv.fr/2015/04/fives-hellemmes-des-premiers-logements-sociaux-aux-lofts-de-la-friche-mossley/ Wed, 08 Apr 2015 14:39:24 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8336 Tous les deux mois, les DécouVertes proposent de déambuler dans un quartier avec un regard écolo. A la suite de Dominique Plancke, fin connaisseur du territoire, on repère des traces anciennes ou récentes d'aménagements publics ou privés (bâtiments, jardins, rues et ruelles), on discute avec les gens rencontrés au fil de la balade et l'on comprend mieux les réalités des habitants d'hier et d'aujourd'hui. De quoi donner envie de participer à la construction du quartier de demain ? ...]]>

Tous les deux mois, les DécouVertes proposent de déambuler dans un quartier avec un regard écolo. A la suite de Dominique Plancke, fin connaisseur du territoire, on repère des traces anciennes ou récentes d’aménagements publics ou privés (bâtiments, jardins, rues et ruelles), on discute avec les gens rencontrés au fil de la balade et l’on comprend mieux les réalités des habitants d’hier et d’aujourd’hui. De quoi donner envie de participer à la construction du quartier de demain ?

Le 14 février 2015, nous avons parcouru les rues de Fives et d’Hellemmes.

Métro Marbrerie, 14h, un samedi après-midi. Une trentaine d’habitants, de curieux, de sympathisants et quelques élus empruntent la rue de Pologne à la suite de Dominique Plancke, sous une petite pluie fine.

1 groupe début

« Fives et Hellemmes ont une histoire commune, commence le guide. Ces bourgs ruraux se trouvaient sur la route des envahisseurs de tous poils, ils ont donc été détruits à chaque conflit, depuis Bouvines en 1214 jusqu’aux bombardements de la deuxième guerre mondiale, en passant par la prise de Lille par Louis XIV en 1667. » Le XIXème siècle a vu la population croître très rapidement en même temps que l’industrialisation se développait : arrivée du chemin de fer et construction de matériel ferroviaire à Fives Cail, installation d’usines textile, de brasseries…. La disparition de ces industries à la fin du XXème a laissé des friches immenses qui sont aujourd’hui en cours de transformation.

On passe près de 4 maisons particulières un peu en retrait de la rue : « Des maisons Castor, lance un marcheur. Elles ont été auto-construites à l’époque par des habitants dans une démarche de coopération. »

Jardin de poche et concertation

2 jardin de poche

Arrêt au croisement de la rue de Pologne et de Madagascar sur un « jardin de poche ». Celui-ci a été aménagé en 2014, suite à la consultation des habitants par le Conseil lillois de la Jeunesse. Nous sommes accueillis par des membres du collectif BW Friches. Né en juillet 2013, ce collectif composé d’habitants du quartier de Fives mène une réflexion sur le devenir du site dit « Brunel » (BW, c’est le numéro de la parcelle Brunel, ancien site industriel de 6500 m2 entouré des rues de Pologne, Désaugiers, du Bois d’Annapes et de Madagascar), et qui souhaite plus généralement agir sur le quartier. « Les habitants ont voulu donner au jardin une vocation ludique pour les enfants, et de convivialité pour permettre aux habitants du quartier de se rencontrer. L’été, on pourra organiser des projections de court-métrages, faire de la musique, du théâtre. »

Un autre membre du collectif évoque l’organisation prochaine des « fenêtres qui parlent » sur le quartier. Des artistes vont réaliser sur les murs du quartier des œuvres à partir des idées farfelues récoltées auprès des habitants. « Pourquoi pas une aire pour les pigeons voyageurs, ou une aire d’atterrissage pour les montgolfières ? » L’idée est d’habiter le quartier, pas seulement les espaces privés, mais aussi les espaces publics. Le collectif a donc également fait des propositions pour l’aménagement de la friche Brunel. A la place d’une usine qui fabriquait des produits nettoyants et des insecticides, des logements devraient voir le jour. « On milite pour des solutions alternatives au tout-logement. On pourrait prévoir aussi des jardins ouverts, un local pour se rencontrer… » Le militant regrette le manque de concertation de la ville de Lille et du Conseil de quartier. Une discussion impromptue s’engage : un habitant aimerait avoir plus d’informations sur la dépollution du site. Une conseillère de quartier évoque les réunions déjà mises en place. La rencontre est intéressante, mais manifestement la concertation officielle « à la lilloise » a encore des marges de progression.

Première intervention de l’Etat en faveur du logement social

Fin de la pause. Le groupe repart, prend à gauche dans la rue de Madagascar. Les maisons de la rue témoignent de la première intervention de l’Etat en faveur du logement social, suite à la loi Loucheur (1928). Ces maisons ont été réalisées après la première guerre mondiale pour l’Union des Mutilés du Nord. Elles ont toute une façade étroite (5 mètres) mais sont profondes, avec un jardin à l’arrière. Et pour éviter l’effet miroir, celles qui se font face n’ont pas la même forme d’encadrement de fenêtre (arrondi pour les unes, carrées pour les autres).

4 maison loi loucheur

« Pratique ! Le nouveau macadam posé permet à la pluie d’évacuer plus facilement les crottes de chien », note un quidam !

« N’y a-t-il pas des métaux lourds dans le sol ? » demande une marcheuse « Si, sans doute, note Dominique Plancke. Mais dans ce quartier comme à Lille Sud, il est souvent inutile de faire des tests, car l’état du sol varie d’un endroit à l’autre. Beaucoup de terrains ont été remblayés lors de la construction des maisons avec de la terre issue d’usines différentes, et il n’y a donc pas de pollution homogène.»

Reprise de la marche, sous un ciel plus clément. On passe près de la fameuse friche Brunel, qui occupe toute le coeur de l’ îlot entre les rues de Madagascar, de Pologne et Desaugiers. Le propriétaire du 51 rue de Madagascar (lui-même co-fondateur de l’association des Raisins de Fives) nous explique que dans son jardin se trouvent les plus anciens pieds de vigne du quartier !

Mossley et la médiathèque en friche ?

Le groupe longe rapidement la rue Etienne Dolet, qui marque la frontière entre Fives et Hellemmes. On emprunte le sentier du Curé, transformé en rue depuis l’an passé et on arrive sur une friche de plus de 3 hectares, l’ancienne usine Mossley, immenses bâtiments en cours de transformation.

5 rue du curé mossley

Impression curieuse. Des vestiges de l’ancienne usine perdurent tandis que des logements sont déjà habités. « Dans le temps, l’usine s’appelait Delbart Mallet, puis ce fut Mossley. En 1982, 350 personnes travaillaient encore sur le site. En 2001, lorsque l’usine a fermé, il y a eu des combats douloureux et un film « 300 jours de colère » de Marcel Trillat, a été consacré à cette lutte. » Rachetée par un opérateur privé, la zone, renommée Parc de la filature, a été décrétée zone d’aménagement concertée par les pouvoirs publics. Ici, des lofts sont déjà habités, mais aussi des logements sociaux et une crèche et on attend une résidence pour personnes âgées. Le projet de médiathèque sans cesse retardé semble avoir du mal à sortir, faute de financements. Derrière la remarquable porte d’entrée de la filature qui est restée telle quelle, des équipements publics, un cabinet médical et des commerces devraient s’installer. Mais l’aménagement de la ZAC prend du retard et le tout donne une impression d’inachevé.

6 mossley pan de mur

On repart vers la rue Fénelon, puis la rue des Travailleurs, pour atteindre la place Dombrowski. Dans ce quartier des Sarts, aussi nommé la Chapelle d’Elocques, ont été construits plus de 300 logements par l’usine de Fives en 1923 pour ses salariés. Repris par Lille Métropole Habitat, bailleur social, et malgré une rénovation dans les années 80, ceux-ci ont besoin d’une nouvelle remise en état. Dans ce secteur qui vient d’être classé en « Politique de la Ville » on trouve de nombreuses familles monoparentales et des personnes très âgées, aux revenus très limités. Le vote FN est très important dans ce secteur. Un local pour les jeunes récemment construit est fermé en ce samedi après midi.

14 marche rapide

Jardins familiaux et voyettes

On reprend la rue Saint Eloi vers la verdure des jardins familiaux. « La rue traversante a été fermée et transformée en chemin piéton. On y a installé des jeux et des stations de vélos VLille. Mais au sol on note des traces de voitures brûlées », constate notre guide.

On prend l’allée des Tilleuls, au milieu des jardins familiaux. 330 parcelles de jardins ont été créées à l’origine pour les ouvriers habitant les logements autour. « Une tradition du Nord initiée par l’Abbé Lemire pour éviter qu’ils n’aillent au bistrot ». « Ils ont fait la même chose en Angleterre », note un marcheur.

17 allée des tilleuls

De fait, les jardins sont bien entretenus, mais le bailleur, LMH, n’a pas l’habitude de gérer ceux-ci, ce que nous confirme l’un des jardiniers en nous expliquant les difficultés qu’il a eu pour obtenir un jardin, notamment parce que LMH ne connaissait pas l’identité de chaque jardinier . « Des locataires vieillissants les ont passés à d’autres, et aujourd’hui, un inventaire est réalisé en partenariat avec la Fédération des jardins familiaux et les Jardins dans la ville. » Cette dernière association exploite une partie des jardins et vend les légumes sous forme de paniers à des habitants. Une démarche de concertation va être menée avec les habitants pour rendre plus accessibles ces jardins.

20 maisons derrière jardins

On repart, on passe devant un bâtiment qui a accueilli les bains-douches, on s’arrête devant une « voyette ». « Il y avait pas mal de sentiers qui traversaient les îlots pour passer d’un quartier à l’autre ». Celui-ci n’est pas de nom. « On pourrait l’appeler le sentier de la Comtesse », note un marcheur, « du nom de la comtesse Mimerel qui possédait les terrains autour ».

Arrivée à la mairie de quartier sous les rayons du soleil. Devant nous, l’espace des Acacias qui accueille les conseils communaux, des concerts et événements associatifs et une halte-garderie. « L’immeuble a été construit au départ pour y tenir un marché couvert dans les années 90, sous l’impulsion de la Chambre de commerce. Malheureusement, il a tenu à peine 6 mois. Les commerçants n’y ont pas trouvé leur bonheur. La municipalité a du en catastrophe donner un nouvel usage au bâtiment» Le marché d’Hellemmes, en plein air, a plus de succès.

Dernière question avant de se séparer au métro d’Hellemmes : le joli petit bâtiment en briques à l’écart, qui ne paie pas de mine, qu’est ce que c’est ? « C’est un petit local qui sert de médiathèque temporaire en attendant celle qui est prévue sur la friche Mossley. Espérons qu’elle voie le jour ! »

A la prochaine balade ?

Le collectif BW friches :
http://www.bw-friches.fr/

les quartiers en politique de la ville à Hellemmes :
http://www.hellemmes.fr/files/content/sites/hellemmes/files/Votre%20mairie/actualit%C3%A9s/priorites%20de%20la%20commune.pdf

la loi loucheur dans l’agglo de Lille (Diana Palazova-Lebleu) :
http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=RDN_374_0173

La filature Mossley et le parc de la filature :
http://ecen.free.fr/mossley.pdf

Les jardins de la Chapelle d’Elocques :
http://www.lmh.fr/accueil-general/blogs-agences/fives-hellemmes-st-maurice/actualites/545-les-jardins-de-la-chapelle-d-elocques

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Ça y est, c’est la rentrée ! https://lille_old.eelv.fr/2013/09/ca-y-est-cest-la-rentree/ Mon, 09 Sep 2013 08:47:44 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=7811 Certains nettoient les derniers grains de sable de leurs chaussures, d'autres arborent un bronzage magnifique, mais il ne faut pas oublier, que cette année encore, beaucoup de Lillois ne sont malheureusement pas partis en vacances. Ne relâchons pas nos efforts et continuons, à travers certains dispositifs comme « Tous en vacances », de permettre à un maximum de personnes de profiter de cette coupure estivale. ...]]>

Certains nettoient les derniers grains de sable de leurs chaussures, d’autres arborent un bronzage magnifique, mais il ne faut pas oublier, que cette année encore, beaucoup de Lillois ne sont malheureusement pas partis en vacances. Ne relâchons pas nos efforts et continuons, à travers certains dispositifs comme « Tous en vacances », de permettre à un maximum de personnes de profiter de cette coupure estivale.

Septembre ne manquera pas de moments conviviaux à partager ensemble : dès le 31 août, la ville plongera dans les couleurs de la braderie, pour un week-end fédérateur et festif. Notre braderie promet cette fois encore de belles rencontres, mais elle est aussi une gigantesque manifestation du recyclage et du réemploi : pourquoi jeter alors que ce produit peut servir à quelqu’un d’autre ? Faire la braderie, c’est faire des heureux, tant du côté des acheteurs que celui des vendeurs, c’est aussi éviter le gaspillage, donc un beau geste pour notre environnement ! Alors chinons, chinons ce week-end !
Deux semaines plus tard, auront lieu les journées du patrimoine. Le 14 et 15 septembre, ne les manquez pas : elles sont une occasion en or pour découvrir ou redécouvrir, grâce à l’engagement des « militants » du patrimoine, le cœur et l’histoire de notre ville. Visites guidées, concerts, spectacles, ateliers, il y en aura pour tous les goûts, pour les petits comme pour les grands ! En outre de nombreux lieux ordinairement fermés au public seront ouverts pour l’occasion, ayez l’œil !

Tous les élu-e-s EELV de la Ville de Lille se joignent à moi pour vous souhaiter une belle rentrée 2013. Nous poursuivrons, cette année encore, notre engagement pour améliorer la qualité de vie de chacun dans nos quartiers.
Retrouvez les écolos de Lille pour les 10 km de la braderie, dans les starting blocks !

Dominique Plancke,

Conseiller délégué au Patrimoine.

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Journées européennes du patrimoine : à l’eau et au nougat https://lille_old.eelv.fr/2011/09/journees-europeennes-du-patrimoine-a-leau-et-au-nougat/ Wed, 14 Sep 2011 20:19:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4934 Ce week-end se tiendront les Journées européennes du patrimoine. Deux thèmes sont à  l'honneur : l'histoire de l'eau à  Lille et le voyage du patrimoine, thème national. 145 sites seront ouverts au public et 279 manifestations se tiendront tout le week-end avec 207 partenaires différents. ...]]>

Ce week-end se tiendront les Journées européennes du patrimoine. Deux thèmes sont à  l’honneur : l’histoire de l’eau à  Lille et le voyage du patrimoine, thème national. 145 sites seront ouverts au public et 279 manifestations se tiendront tout le week-end avec 207 partenaires différents.

Dominique Plancke, conseiller lillois délégué au patrimoine et aux archives, présentait cette nouvelle édition le 6 septembre, à  la Nougaterie de Fives : un site de production à  l’ancienne ouvert depuis un an dans une ancienne filature.

Le programme envisage une découverte vivante du patrimoine, ancien et récent, avec des balades, conférences, concerts, dégustations, visite guidées, projections et expositions… Cyclistes, gourmands ou mélomanes, vous trouverez votre bonheur dans la diversité des propositions comme en témoigne les parcours musicaux ou littéraires.

Une vision écologiste du patrimoine

Dominique Plancke a salué les « militants de la mémoire » qui accueillent et guident les habitants vers une compréhension de leur milieu et de leur histoire. C’est pourquoi Fives Cail Babcock ou la transformation de Lille Sud seront données à  voir au même titre que l’accès aux monuments historiques. C’est pourquoi l’accent sera mis sur la collaboration des uns et des autres.

 

Le patrimoine naturel et bâti considéré conjointement donne lieu à  des balades inédites : découverte des oiseaux au cimetière de Lille Sud, promenade des remparts à  vélo, découverte des usages de l’eau à  la Citadelle…

Inviter les habitants à  appréhender leur ville autrement reléve aussi d’une approche écologiste.

Beaucoup d’occasion d’aller à  l’eau

Nombre d’édifices lillois ont leur histoire liée à  l’eau, dont vous trouverez parfois plus que des traces : par exemple à  la Préfecture (canal souterrain), à  l’IAE, au Jardin Vauban, et à  la Citadelle évidemment. Mais avez-vous aussi pensé que vous pourriez ramer sur la Deûle, découvrir de vieilles coques ou un Buster Keaton échoué sur un baleinier ? Voire même : reconstituer la flotte de la Basse Deûle sur l’avenue du Peuple Belge !

Journées européenne du patrimoine

 

Un temps fort autour de cette thématique se tiendra au Palais Rameau transformé en « àŽle aux savoirs » tout le week-end par des équipes de l’université Lille 3. Des expositions, ateliers sensitifs, performances, design sonore et conférences vous emmèneront de la Renaissance à  la période romantique et industrielle.

Des journées accessibles et ouvertes à  tous

Comment se déplacer d’un site à  l’autre ?

  • En V’Lille, tout juste inauguré !
  • Avec Transpole qui propose un pass Journée valable tout le week-end.

Et pour les personnes à  mobilité réduite, 78 sites seront accessibles : le patrimoine étant par définition le plus souvent ancien, c’est un effort à  signaler. De même, des conférences en langue des signes et des visites guidées aux personnes malvoyantes ont été programmées.

Pour vous aider à  choisir et à  vous orienter, le livret des Journées du patrimoine a beaucoup gagné en clarté, malgré la densité des manifestations. Il bénéficie de nouvelles photos, commandées pour l’occasion, et compte aussi celles des 5 lauréats du thème « Lille Flottante » proposé en lien avec la Ville avec le 3e marathon photo du Photo Club de Lille.

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A moins d’être éloigné de Lille, difficile – et surtout dommage – d’échapper à  ces journées du patrimoine. Si vous ne l’avez pas encore en main, vous trouverez le programme ici.

ATTENTION – Certaines visites nécessitent une inscription préalable au guichet « Journées du Patrimoine » : Les réservations se font aux guichets de l’hôtel de Ville de lundi à  vendredi de 8h30 à  17h30, le samedi de 10h00 à  18h00. VOUS POUVEZ VERIFIER PAR AVANCE LES VISITES COMPLEˆTES

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Restauration de la Citadelle, … comment concilier l’inconciliable ? https://lille_old.eelv.fr/2010/06/restauration-de-la-citadelle-comment-concilier-linconciliable/ Mon, 14 Jun 2010 19:12:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2841 ---- Un accord judicieux entre nature et patrimoine se consolide à la Citadelle. C'est inédit ! En effet, dans un domaine où prime la mise en valeur du bâti, dans un souci de restitution historique, on expérimente aujourd'hui à la Citadelle de Lille de nouvelles techniques de restauration. En témoignent les prochains ouvrages sur les fortifications, dont une première tranche vient de débuter, et qui se terminera à l'été 2011. ...]]>

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Un accord judicieux entre nature et patrimoine se consolide à la Citadelle. C’est inédit !

En effet, dans un domaine où prime la mise en valeur du bâti, dans un souci de restitution historique, on expérimente aujourd’hui à la Citadelle de Lille de nouvelles techniques de restauration. En témoignent les prochains ouvrages sur les fortifications, dont une première tranche vient de débuter, et qui se terminera à l’été 2011.

Pour présenter cette démarche originale, Dominique Plancke et Eric Quiquet tenaient le 8 juin dernier une conférence de presse à l’occasion du lancement des travaux de restauration de la Contre-garde du Roy [La Contre-garde du Roy fut construite vers 1750, soit près de 80 ans après la Citadelle.]], partie de l’enceinte extérieure à la fois la plus dégradée, et la plus proche de la ville. Les remparts de cette enceinte extérieure n’ont fait l’objet d’aucune restauration depuis 1830. [1] C’est dire combien la ville s’attaque à un chantier de longue haleine.

Une vision élargie et complémentaire

La démarche, inédite donc, intègre pleinement les problématiques écologiques au travail de restauration. Elle fait écho à la [gestion écologique du Parc de la Citadelle. Et la méthode fait évoluer la perception même du patrimoine historique. Au XIXe siècle, le Romantisme avait posé une question : « Faut-il restaurer les ruines ? » Aujourd’hui cette question revient, mais posée par une approche scientifique et écologique.

Cette nouvelle logique est le fruit de 7 années de réflexion commune, entre Etienne Poncelet, architecte en chef des monuments historiques conduisant l’équipe retenue, les services de la ville de Lille, et deux élus Verts : Dominique Plancke (en charge du patrimoine) et Eric Quiquet (adjoint en charge des espaces verts).

Restauration de la citadelle

Le projet de restauration de la Contre-garde comporte 3 objectifs combinés :

  • une conservation du patrimoine durable
  • un développement écologique cohérent
  • un parcours pédagogique

La direction des travaux a donc été confiée à une équipe pluridisciplinaire, conduite par Etienne Poncelet: architectes, paysagistes, écologues… [Suite à un appel d’offre, les sociétés sélectionnées autour d’Etienne Poncelet sont l’Agence Paysages (Lille) pour les paysagistes et Le Chêne Vert comme bureau d’étude en écologie (Comines).]] des corps de métiers autrefois peu habitués à se fréquenter ! Les cahiers des charges ont donc inclus des interventions d’écologues aux différents stades : depuis l’esquisse du projet jusque dans l’accompagnement des entreprises en charge des travaux.
Il est à noter aussi que le solide service municipal des parcs et jardins compte en son sein un ingénieur écologue. C’est suffisamment rare pour le signaler.

Histoire et Nature entremêlées

Concrètement, comment ces nouvelles pratiques se traduisent-elles ?

Par exemple, des choix distincts se sont opérés pour la rénovation des deux retranchements [2] de la Contre-garde du Roy.

Le retranchement gauche sera restauré en le préservant comme un îlot sauvage, laissant libre cours à la nature.

Pour le retranchement droit, à l’inverse, une reconstitution à l’identique mettra en évidence la dimension historique, technique de l’ouvrage, avec la volonté de mieux faire comprendre la fonction première de la Citadelle, et sa tactique défensive.

Dans cette vision pédagogique, il a aussi été décidé de laisser apparente une partie de mur démantelé sur un angle de la Contre-garde, qui permet de visualiser le type de construction des fortifications (construites en pierre ! …les briques servant en fait d’enveloppe). Ce choix, tout comme celui de préserver les plantes spécifiques aux murailles, suppose évidemment d’être innovant en terme de rénovation des maçonneries.

A cet endroit précis, on a découvert le passage du canal Vauban, lors des fouilles archéologiques préalables.

Enfin, le traitement des talus est encore un bon exemple de la volonté de concilier vitalité écologique, protection du patrimoine, et compréhension du site. Ils seront rendus accessibles au public, avec un parapet de sécurité. Un important débroussaillage sera mené, pour faire place à une végétation uniquement herbacée, qui rendra plus visible ce mur d’enceinte depuis le Champ de mars. Un étrépage permettra aussi de diversifier la flore.

Faune et flore, guides de la restauration

Une grande nouveauté tient aussi à la prise en compte de la vie végétale et animale qui se déroule en ces lieux, à toutes les étapes de la restauration.

Durant les études préparatoires, des espèces rares ont été identifiées, comme une fougère particulière : la doradille noire. On a aussi compris que certaines espèces avaient trouvé refuge dans la Citadelle… Dès le départ le projet a donc intégré la présence végétale et animale (insectes, oiseaux, chauves-souris…). Les plantes de remparts, qui poussent sur les murs ou à la base des rochers de grès, ne sont plus envisagées comme un élément envahissant et perturbant du bâti, mais comme une composante à part entière du site.

De la même manière, on a considéré les périodes de nidifications, les habitats des chauves-souris…, de telle sorte que :

  • La restauration conçoit un espace compatible avec la vie animale (galeries pour chauves-souris etc…)
  • Les travaux ne perturbent pas des périodes de reproduction par exemple (ce qui influence le calendrier, les techniques employées; les entreprises du chantier recevant consignes et informations en ce sens)

Monument historique, patrimoine naturel

Un chantier pluridisciplinaire, expérimental et innovant a donc commencé ce mois-ci à la Citadelle de Lille, à la suite d’une réflexion menée depuis plusieurs années. Dominique Plancke s’amuse d’ailleurs à dire qu’il est plus long de restaurer la Citadelle Vauban que de la construire !

Cette nouvelle logique s’inscrit dans un programme de rénovation de l’ensemble du site [qui anticipe aussi un possible classement par l’UNESCO de la Citadelle Vauban de Lille au patrimoine mondial de l’humanité]], qui s’appuie sur les démarches volontaristes de trois élus Verts dont les thématiques se croisent : Dominique Plancke pour le Patrimoine, Eric Quiquet pour les Parcs et Jardins et Cyrille Pradal pour le Zoo.

La restauration de la Contre-garde du Roy, et la logique avec laquelle elle est menée, sont finalement un symbole fort des orientations qui conduisent l’ensemble de la rénovation du site [3]. Ces orientations visent à rendre conciliable ce qui avait cessé de l’être dans la seconde moitié du 20e siècle : mémoire et innovation, espace construit et milieu naturel.

Les années qui viennent seront particulièrement intéressantes : la Citadelle se dévoilera autrement au regard, tout en offrant à ses occupants, du colonel [4] au coléoptère, un environnement naturel toujours plus propice à la biodiversité et au bien-être.

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En quelques chiffres :

  • 1667 : La construction de la Citadelle démarre, pour une durée de 3ans, réquisitionnant jusqu’à 2000 hommes.
  • Vers 1740-1750 : ouvrages ultérieurs menés par Gittard, dont la Contre-garde du Roy
  • 1830 : Dernière restauration de l’enceinte extérieure
  • 1934 : Inscription de la Citadelle aux Monuments Historiques
  • Montant des travaux de restauration de la Contre-garde du Roy : 2.100.000 € (financés à 80% du montant hors taxes par le conseil général du Nord).
  • [Historique de la Citadelle sur le site de la Mairie de Lille

—-    Le projet construit

—- Le projet paysager

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Notes[1] Les travaux de restauration suivants concerneront le mur de communication (le long du stade Grimonprez-Jooris) et le Grand Carré.[2] ces ouvrages sont le fait de Gittard, ingénieur militaire, qui a travaillé au 18e siècle sur les faiblesses de la construction Vauban. Il a ainsi équipé le saillant (« pointe » de l’étoile) d’une Contre-garde (enceinte extérieure) dont les retranchements permettaient de mieux contrôler l’arrivée de l’ennemi, le dissuadant surtout de toute approche.[3] Le site comprend, outre la Citadelle, le Bois et parc, le Zoo, le Champ de Mars et l’Esplanade, le canal de la Deûle[4] Le site, constamment militarisé, accueille depuis 2005 la Force de réaction rapide France, une structure de l’OTAN.
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Pour une politique vivante du patrimoine et de l’environnement https://lille_old.eelv.fr/2009/09/pour-une-politique-vivante-du-patrimoine-et-de-lenvironnement/ Fri, 18 Sep 2009 16:36:49 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2792 A l’occasion des journées européennes du patrimoine, la question mérite d’être posée : Comment la protection du patrimoine s’accorde-t-elle avec les nouvelles préoccupations environnementales ? Deux manières d’y répondre selon l’angle que l’on aura choisi d’aborder: la cohérence avec les règles relatives aux espaces protégés d’une part, l’intégration (ou non) de nouveaux critères pour une restauration du patrimoine d’autre part.

Les réglementations du patrimoine dans une perspective du développement durable

La protection du patrimoine (au sens large) relève de l’État qui charge les architectes des bâtiments de France (ABF) , d’en assurer le suivi via les services départementaux d’architecture et du patrimoine (SDAP). Ces services ont pour rôle le conseil pour une architecture et un urbanisme de qualité, la conservation et l’entretien des monuments historiques et le contrôle des projets d’aménagement dans les secteurs placés sous leur autorité, à savoir :

Les SDAP participent aussi à l’élaboration des plans de sauvegarde, des plans locaux d’urbanisme. Pour réaliser des aménagements dans ces zones, pour toute demande de permis de construire, selon le type d’espace, les ABF délivrent des autorisations, des avis ou des conseils.

La loi Grenelle 2 a modifié en juillet 2009 une réglementation, qui rend désormais facultatif l’avis des ABF pour les ZPPAUP. Cette flexibilité nouvelle a fait couler beaucoup d’encre et des promoteurs des énergies renouvelables se sont réjouis de voir facilitée l’installation de panneaux solaires. Pas si simple rétorquent les élus Verts de Lyon qui ont déposé un vœu au conseil municipal de leur ville le 14 septembre dernier, où ils demandent le retrait d’une telle mesure qui n’a d’écologique que le nom:

« Cette disposition méconnait les relations de partenariat nouées à l’échelle locale entre les ABF et les collectivités autour des ZPPAUP. L’avis conforme est l’instrument qui provoque un dialogue de tous les partenaires mobilisés autour d’un permis de construire. Sans l’avis conforme, s’introduit le risque que l’enjeu patrimonial ne soit plus pris en compte et conduise à une dégradation de la qualité des territoires en ZPPAUP. »

Si Lille n’est pas concernée, puisque qu’elle n’a pas de ZPPAUP,[ La ville de Lille compte 56 ha classés en secteur sauvegardé]], Dominique Plancke n’en défend pas moins la même vision de concertation et de dialogue entre les partenaires. Il déplore le manque de moyens du SDAP du Nord, qui allonge notamment les délais de réponses et ne favorise pas le temps nécessaire au conseil et à l’écoute.

Les textes officiels intègrent la nouvelle donne écologique et énoncent que :

« Le patrimoine est désormais reconnu comme un matériau constitutif de notre environnement. Aussi les bâtiments et les ensembles urbains doivent-ils évoluer pour accueillir de nouveaux usages et modes de vie. Pour accompagner ces changements, des cadres souples de protection de l’existant encouragent aujourd’hui une cohabitation fructueuse entre le neuf et l’ancien.

Ainsi on cherche plutôt à rendre cohérentes les politiques du patrimoine et les pratiques d’aménagement dans une perspective de développement durable. »

De la lettre à l’esprit il y a plusieurs pas: les mentalités et les adaptations ne suivent pas toujours comme en témoignent ces propos encore entendus il y a quatre mois dans la bouche d’un architecte des bâtiments de France, qui compare des panneaux solaires à des post-it défigurant nos toitures.

Si les collectivités sont engagées dans un débat constant et constructif, on peut comprendre que pour les particuliers, les démarches peuvent sembler longues et complexes. Et il est conseillé d’introduire sa demande le plus en amont possible.

Inventer de nouveaux critères

Quoiqu’il en soit, les demandes croissantes (panneaux solaires, isolation externe, éoliennes…) tout comme les objectifs déclarés de lutte contre le changement climatique au sein entre autres des [DREALincitent nécessairement à une meilleure prise en compte de ces problématiques par les SDAP et appelle une formation spécifique auprès des agents des SDAP.

Un autre volet reste par ailleurs largement à exploiter, celui de l’intégration en amont de critères environnementaux dans la rénovation et l’entretien du patrimoine : choix des matériaux, isolation, efficacité énergétique, récupération de l’eau de pluie, nichoirs dans les clochers, préservation de la biodiversité.

A cet égard, la future restauration de la contre-garde du Roy (rempart de la Citadelle) à Lille reste encore un exemple trop rare qui mériterait d’être suivi. Le renouvellement des procédures, des délais, les nouvelles compétences pour rédiger les cahiers des charges peuvent expliquer la difficile mise en œuvre de ces nouveaux critères.

Encore une fois, l’appropriation des ces thématiques par les différents partenaires et la concertation sont les meilleurs atouts pour parvenir à une adéquation réussie entre protection du patrimoine et préservation de l’environnement.

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Avec le printemps, le patrimoine se visite https://lille_old.eelv.fr/2009/04/avec-le-printemps-le-patrimoine-se-visite/ Mon, 13 Apr 2009 19:08:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2769 Dominique Plancke, délégué au patrimoine a présenté (avec Martine Filleul, adjointe en charge du tourisme) le programme 2009 des visites-découvertes de la ville et de son patrimoine « Laissez-vous conter Lille » lors d’une conférence de presse le 31 mars dernier.

Pas moins de 409 visites prévues du printemps à l’automne, et s’il fallait n’en signaler qu’une ce serait celle du projet de restauration de la Contre-Garde du Roy, à la Citadelle. La restauration du cette partie de l’enceinte extérieure (qui appartient à la ville) intègre clairement la préservation des espèces sauvages de plantes et d’animaux, témoignant ainsi de l’importance d’associer restauration du patrimoine et milieu naturel, selon des procédés de génie écologique.

Ces visites guidées auront lieu le samedi 25 et le dimanche 26 avril dans le cadre des Journées euro-régionales des villes fortifiées.

Départ à 10h30 : devant le Monument aux pigeons voyageurs (entrée Parc de la Citadelle)

Renseignements à l’Office de tourisme : 08 91 56 2004 (0,225€ TTC/mn)

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