Il serait tellement plus confortable de l’ignorer, et de faire le tartuffe : Cachez cette misère que je ne saurais voir ! Comme la halte de nuit que l’ABEJ a utilement instaurée pour permettre à ceux qui n’ont plus que la rue de se poser un moment. Comme les centres de distribution des Restos du Cœur ou du Secours Populaire qui « attirent » de plus en plus. Ou encore comme les villages d’insertion qui redonnent un peu de dignité aux Roms persécutés.

Mais cette misère n’est-elle pas aussi le produit, voire le moteur de notre modèle économique ? Parce que ce modèle use de la peur d’y sombrer. Parce que l’hyperconsommation a besoin de riches de plus en plus riches et de pauvres de plus en plus pauvres, pour générer les frustrations habilement utilisées par les publicitaires. Misères et gaspillages sont les deux faces d’une société qui vit à crédit sur les ressources naturelles et la misère exploitée, dans l’indifférence des agences de notation. Aujourd’hui le monde n’en peut plus. La crise est écologique, sociale et économique.

En ce 17 octobre 2011, avec les associations et autour de notre collègue Dalila Dendouga, nous avons aussi commémoré le cinquantenaire du massacre des Algériens, jetés à la Seine sur ordre du Préfet Papon. Anniversaire d’un passé colonial que notre République ne sait pas reconnaître.

Maudit 17 octobre. Quand est-ce qu’on en sort ?

Marc Santré

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Tribune politique publiée dans Lille Magazine N° 78 – Nov 2011

Pourtant les enjeux sont essentiels… Il s’agit juste d’agir dès maintenant et dans la durée pour que notre petite planète reste viable pour 6 milliards et plus d’êtres humains et bon nombre d’espèces animales et végétales. Le climat n’a pas de frontière, mais malheureusement à Copenhague ce sont bien les égoïsmes nationaux qui risquent de triompher. Et les populistes d’y faire écho sur l’air du «nous, nous sommes exemplaires, les fautifs ce sont les autres ». Pathétique !

Fort heureusement nous sommes de plus en plus nombreux à revendiquer une sobriété choisie aujourd’hui, plutôt qu’un rationnement contraint demain. Réduire les gaspillages est devenue une urgence sociale et environnementale.

A l’initiative de Philippe Tostain, un bus emmènera à Copenhague militants associatifs et élus lillois. C’est un autre élu Vert, Ronan Dantec, Adjoint au Maire de Nantes, qui conduira au sommet de Copenhague la délégation des exécutifs locaux. Jusqu’au terme des négociations, la société civile et les collectivités locales se doivent de faire pression pour obtenir un accord ambitieux, avec des objectifs de réduction chiffrés de nos émissions de gaz à effet de serre et un accompagnement financier des pays pauvres à la hauteur des enjeux.

Celles et ceux qui restent à Lille peuvent suivre les amis du géant KLIMATO qui termine son périple régional le samedi 12 décembre à Lille, à 14h devant la mairie [klimato.wordpress.com].

Marc Santré

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Tribune publiée dans Lille Magazine N° 62 – décembre 2009

L’actualité nous démontre chaque jour, parfois jusqu’à l’absurde, combien ce concept est fondé, et comment les crises globales qui secouent notre planète ont des conséquences locales, dans nos quartiers. Les associations au plus prés de notre quotidien et dont les bénévoles s’épuisent parfois à la tache, multiplient les appels, tirent la sonnette d’alarme : l’aide alimentaire ne suffit plus, les expulsions locatives se multiplient, les Roms n’en finiraient pas d’être délogés si au moins ils avaient un logement fût-il simplement d’urgence !

Mais peut-on parler de crise, par définition passagère, quand c’est tout un système qui est en faillite ? Qui peut encore croire en une croissance salvatrice lorsqu’elle continue de reposer sur le pillage des ressources de notre planète et sur l’aggravation des inégalités ? Arrêtons ici et ailleurs de mettre en compétition les plus fragiles, les plus précaires.

Il est urgent de changer de cap. Cette nouvelle route est celle de l’écologie politique, de la sobriété choisie de la coopération et du vivre ensemble sur notre planète mise à mal par 150 ans de productivisme, de cupidité et d’égoïsmes. Avec toutes celles et ceux qui se retrouvent dans le manifeste « Europe Ecologie », les élections européennes de juin prochain nous permettront de croire en l’avenir. A suivre.

Pour le groupe Les Verts

Marc SANTRE

Adjoint au Maire

Publié dans Lille Magazine N°54 – Décembre 2008