Fives – Europe Ecologie Les Verts – Lille https://lille_old.eelv.fr L'écologie Politique au service des citoyens Sun, 16 Jun 2019 17:58:55 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 DécouVerte d’Euralille samedi 20 août 2016 🗺 https://lille_old.eelv.fr/2016/08/decouverte-d-euralille-samedi-20-aout-2016/ Mon, 29 Aug 2016 15:41:42 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8601 C'est un groupe important, de plus de 40 personnes, qui se rassemble à 14 h 30 au métro Porte de Valenciennes, sous un soleil qui nous accompagnera finalement jusqu'à la fin de la visite. ...]]>

C’est un groupe important, de plus de 40 personnes, qui se rassemble à 14 h 30 au métro Porte de Valenciennes, sous un soleil qui nous accompagnera finalement jusqu’à la fin de la visite.

Comme chaque année depuis 1995, la DécouVerte proposée autour du 15 août par le groupe Europe Ecologie Les Verts de Lille sera consacrée à Euralille. ( compte rendu de celle de 2015 )

C’est l’occasion de faire le point sur l’évolution en un an de ce projet urbain lancé à la fin des années 1980 pour accompagner l’arrivée du TGV à Lille. Le projet initial de « Centre International des Gares » s’est étendu au fil des années vers le sud le long de l’ancien tracé des fortifications avec Euralille 2 puis jusqu’à la Porte de Valenciennes. Le projet « brutal » de Rem Koolhaas s’est, notamment sous la pression des écologistes, petit à petit raccordé à la ville existante, en prenant mieux en compte les quartiers limitrophes et les habitants et en intégrant les déplacements des piétons et des cyclistes.

Dominique Plancke, qui guide la visite comme à l’accoutumée, explique que cette année les changements les plus visibles sont situés à la Porte de Valenciennes et aux limites de Fives, rue de la Chaude Rivière.

La Zac de la Porte de Valenciennes que nous arpentons est à la fois l’extension, le long des anciennes fortifications du 19ième siècle, de la Zac Euralille et une opération spécifique de renouvellement urbain. Au total 346 logements sociaux construits après-guerre ont été démolis. 1000 nouveaux logements sont prévus d’ici 2019 à la Porte de Valenciennes dont un tiers de logements sociaux. programme municipales

Sous le métro de la Porte de Valenciennes, un terrain de skate est en cours d’aménagement . C’est l’occasion pour Lise Daleux, adjointe au maire EELV, de rappeler que l’aménagement de jardins ou de terrains de sports sur ces terrains jusque là à l’abandon sous le viaduc du métro avaient été proposés par la liste écologiste qu’elle conduisait aux élections municipales de 2014.

métropolis

En longeant les chantiers des futurs immeubles Lux et Métropolis, nous arrivons devant le bel immeuble de l’Onera inscrit comme Monument Historique.

direction l'onera

L’Institut de Mécanique des Fluides de Lille (IMFL) est créé en 1930. Il devait constituer un centre d’enseignement supérieur et de recherches scientifiques dans les domaines de l’aérodynamique. L’inauguration officielle des locaux qui sont ceux actuels de l’Onera Lille a lieu le 7 avril 1934. En 1950, l’IMFL ne compte que 10 personnes sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale qui s’exercera jusqu’en 1967. 

City ZenEn 1955 naît le projet de construction de l’actuelle soufflerie verticale SV4 destinée à l’étude de la vrille débutante. Les premiers essais industriels s’y dérouleront en 1966. Aujourd’hui l’Onera de Lille est devenu un centre de recherche de pointe, qui travaille notamment actuellement sur les drones.

Le boulevard de Verdun est devenu une petite rue qui dessert toujours l’Onera, mais aussi de nouveaux immeubles de logement dont la construction s’achève, avec notamment l’immeuble City Zen sur lequel s’élèvent, comme posées sur le toit, de petites constructions en bois, sortes d’hybrides entre lofts et maisons individuelles en duplex (avec terrasse), d’une centaine de mètres carrés chacune.

De l’autre côté du Boulevard Périphérique, on quitte Moulins, c’est le quartier de Fives. Aujourd’hui le no man’s land qu’était devenu l’ancien Faubourg de Valenciennes, entre Moulins, le Centre et Fives se transforme petit à petit en véritable quartier. Seuls témoins de cette époque : les 3 immeubles en brique aujourd’hui gérés par Partenord qui accueillaient dans le passé des résidences étudiantes. En revanche la Maison Georges Lyon et l’Institut de Médecine Légale ont été démolis. 

La Maison Stéphane Hessel

maison stéphane hessel

La Maison Stéphane Hessel dont l’architecture remarquable marque le nouveau quartier a été ouverte à la fin de l’été 2015. Elle  héberge 3 équipements : l’Auberge de Jeunesse, une maison de l’économie sociale et solidaire et une équipement d’accueil de la petite enfance.

La maison de l’économie solidaire et sociale accueille une vingtaine de structures, soit 70 employés et des visiteurs. L’auberge de jeunesse peut héberger jusqu’à 200 « ajistes », et le centre multi-accueil petite enfance peut accueillir 70 enfants. Dominique Plancke en profite pour proposer à Lise Daleux de demander que l’arrêt de bus « Georges Lyon » soit débaptisé et nommé « Stéphane Hessel ».

La rue Jean Prouvé (qui porte le nom du constructeur de l’ancienne Foire Commerciale de Lille) nous mène jusqu’au pont qui enjambe les voies ferrées de l’ancienne gare de marchandise de St Sauveur. En franchissant ce pont on prend conscience de l’importance de ce site aujourd’hui en friche entre la rue de Cambrai, la rue Camille Guérin et le boulevard Lebas.

La Friche St Sauveur, à long terme et à court terme.

La Ville de Lille a retenu un cabinet d’architecture danois, celui de Jan Gehl, pour élaborer un plan masse du futur quartier qui doit y prendre place. Après plusieurs réunions de présentation et de concertation du projet, le projet construit ne fait pas l’unanimité, considéré par beaucoup comme trop dense et ne faisant pas assez le lien avec Fives. Un architecte lillois, Antoine Kubiak propose de transformer l’ensemble du site en parc urbain qui prolongerait le parc Lebas vers Fives. Sans retenir l’idée d’un parc sur l’ensemble du terrain, Lise Daleux, adjointe EELV chargée de l’environnement, estime que la superficie réservée à la nature est trop réduite dans le projet Gehl. Lise explique aussi la question de l’utilisation temporaire du site et présente le projet de « ferme urbaine » à Saint-Sauveur, mené avec la Mres Nord-Pas de Calais. Les projets urbains mettent (très) longtemps à émerger (le site de St Sauveur n’a plus d’usage ferroviaire depuis presque 15 ans). Des usages temporaires permettent donc de répondre aux besoins des habitants des quartiers environnants. Un collectif dénommé « Fêtes la Friche » a aussi investi le site pour la fête de la Musique et pour le 14 juillet.

cnfptLe CNFPT  qui était anciennement rue Meurein, est installé rue de Bavay depuis 2 ans. Il accueille jusqu’à 800 stagiaires dans un immeuble aujourd’hui encore isolé. Sur le terrain à côté doit se construire le Rectorat. Ce projet prend du retard puisque depuis un an la seule évolution sur le terrain, c’est l’affichage du permis de construire. L’immeuble prévu permettra de regrouper les quelque 800 personnes qui travaillent pour le Ministère de l’Éducation nationale et qui sont dispersées sur plusieurs sites de la métropole lilloise, dont principalement l’immeuble du rectorat de la rue St Jacques et l’immeuble de l’inspection académique rue Claude Bernard.

Deux femmes et un enfant poussant une poussettes lourdement chargée nous dépassent pour rejoindre le bidonville situé le long des voies ferrées, au fond de la rue de Bavay, qui abrite environ 80 personnes. Dans la plupart des interstices de la ville, le long des voies ferrées ou des délaissés routiers se sont installés des familles Roms ou des SDF, et même plus récemment parfois des réfugiés syriens. C’est le cas entre Porte de Valenciennes et St Sauveur.

le bois habité, toujours peu animéLe Bois Habité que nous traversons ensuite reste apparemment toujours peu animé (il est rare d’y croiser quelqu’un), mais calme (on n’entend pas le périphérique) et agréablement planté (noue, rues ombragées, mais aussi cheminements plantés et espaces verts ouverts ou fermés en coeur d’ilôt)

Sur le terrain en friche entre le Siège de Région et Lille Grand Palais, le long de la rue des Cités Unies, est prévue depuis 4 ans la construction d’un hôtel de grande capacité. Mais rien n’a bougé. Le projet d’extension des surfaces d’exposition de Lille Grand Palais sur la parcelle derrière le siège de région est lui complètement au point mort du fait de l’absence de financement.

piste cyclable pont de fivesNous poursuivons le long des voies de chemin de fer pour rejoindre le Pont de Fives, dont la piste cyclable du Pont de Fives est largement fissurée. Suite à l’intervention de Dominique Plancke, via twitter, le Conseil Départemental est venu en urgence signaler la dégradation et combler provisoirement les fissures provoquées par le passage d’un véhicule lourd sur une piste qui n’est pas prévue pour cela. (photo)

En traversant le bidonville où survivent quelques familles Roms, dont l’une a été expulsée en quelques mois de Tourcoing, puis de Faches avant d’échouer ici, le groupe rejoint la rue de la Chaude Rivière. Environ 1200 personnes de culture Rom, la plupart de nationalité roumaine, vivent aujourd’hui dans la métropole lilloise, dans des bidonvilles ou dans des squatts, dans des conditions indignes. La circulaire du 26 août 2012 est rarement appliquée et les expulsions continuent régulièrement sans proposer aucune solution, obligeant les familles à errer d’un terrain à l’autre. La scolarité des enfants et l’intégration sont trop souvent interrompues par ces expulsions. Petite avancée, il y a quelques semaines la Préfecture a mis en place dans le quartier de Vauban des caravanes sur un terrain « sas » équipé de sanitaires, avec un suivi social, pour 6 familles, dont 2 ont vécu ici avant. Les collectifs de soutien continuent à accompagner les familles Roms et à les aider à faire valoir leurs droits, en palliant souvent les carences de l’Etat et des collectivités locales.

Le château de Fives

devant EklaEn préalable au chantier du projet immobilier Ekla, porté par le promoteur Icade, à la frontière entre le quartier d’affaires Euralille et celui de Fives, une équipe de l’Inrap a réalisé, d’août à novembre 2015, une fouille archéologique prescrite par l’État (Drac Nord-Pas-de-Calais). 

Cette fouille a permis des découvertes très intéressantes sur l’histoire de ce site depuis le 1er siècle jusqu’à la fin du 18ème. De la céramique et des ossements d’origine animale, mais aussi de multiples fosses découvertes dans une terre marécageuse témoignent d’une occupation dès le Ier siècle avant notre ère. Trois grands fossés parallèles semblent marquer la présence d’un parcellaire antique probablement lié à un établissement rural à proximité. Au Moyen Âge (XIVe-XVe siècles), le site est encore occupé, comme en témoigne une série de très grandes fosses, probablement à usage artisanal. Il pourrait s’agir de la basse-cour du château de la Phalecque, attesté à cette époque dans les archives et qui aurait laissé place à l’édifice fouillé par les archéologues. Des différents châteaux qui se sont succédé sur ce site, seuls subsistent les vestiges archéologiques.  La première vocation du château semble être défensive : il est entouré d’un fossé dans lequel les archéologues ont mis au jour des boulets de canon en métal et en pierre portant des traces d’impacts. La découverte témoigne des périodes de conflits entre le Royaume de France et les Flandres. Fin XVIIe – début XVIIIe siècle, l’édifice du XVIe siècle est arasé et réaménagé en jardin tandis qu’un nouveau logis est construit au sud. Témoin de la fonction résidentielle du nouveau château, une « folie » occupait le fond de jardin. Lors du dernier siège de Lille par les Autrichiens, en 1792, le château de la Phalecque sert de poste avancé pour les assiégeants et abrite 300 uhlans. Pour une meilleure défense de la ville, il est ensuite décidé de créer un no man’s land autour de ses remparts et de détruire définitivement la propriété.

De la jeune fille au pair à l’auxiliaire de vie :

Trois grandes grues marquent, à l’emplacement de l’ancien château de Fives, le chantier du programme EKLA qui marquera l’achèvement de l’opération Euralille de ce côté en venant la relier à Fives .  Cet ensemble comprendra 16 160 m² de bureaux, 1 152 m² de surfaces commerciales, une crèche de 403 m², 107 logements sur une surface de 8 084 m² et 392 places de stationnement.

Etonnant : dans sa présentation publicitaire, Ekla propose également un nouveau style de vie au travers de quelques appartements répondant au concept « BIHOME : deux espaces de vie sont créés préservant l’intimité de chacun : 2 entrées indépendantes, 2 salles de bains-wc. Ainsi, les logements BIHOME accompagnent les besoins et l’évolution de leurs occupants. L’espace dédié à la jeune fille au pair devient chambre pour étudiant puis bureau de travailleur indépendant avant d’accueillir un parent isolé ou une auxiliaire de vie… ».

Le Parc des Dondaines est agrandi et mis en valeur :

Par la rue de la Chaude Rivière puis l’allée du Fort Ste Agnès, nous montons sur le Parc des Dondaines. Cette partie du Parc était quasiment en friche l’an passé. Aujourd’hui son avenir en tant que jardin est garantie, suite aux travaux réalisés cet hiver et ce printemps, qui agrandissent et valorisent ce Parc des Dondaines.

Décou-verte Lille Dondaines

aux abords de la friche st sauveurLise Daleux présente l’opération de plantation d’extension du parc des Dondaines de Lille, réalisée avec le collectif des Planteurs Volontaires où environ 2500 arbres et arbustes ont été plantés sur un mode participatif. L’objectif est de réaliser des plantations de haies et d’arbres isolés permettant aux brebis de la ferme urbaine Marcel Dhénin d’avoir de nouveaux espaces de pâturage.  L’association des habitants à la requalification du parc doit assurer une meilleure appropriation du site par les usagers. Lise explique aussi la politique municipale en faveur de l’apiculture urbaine, à l’occasion de l’installation prochaine de ruches « contemporaines » dans le Parc Matisse, en lien avec la Maison de l’architecture et de la ville.

Un nouveau plan de circulation pour une ville apaisée :

avenue Willy brandtEn reprenant l’avenue Willy Brandt, encombrée de voitures dont les conducteurs n’ont manifestement pas encore intégré le nouveau plan de circulation, nous rejoignons la Place des Buisses, terme de notre DécouVerte. C’est l’occasion pour notre guide d’expliquer le sens de ce nouveau plan, qui vise à dissuader le trafic de transit dans le Centre Ville et le Vieux-Lille, en utilisant le système des boucles, qui n’est pas révolutionnaire puisque déjà mis en oeuvre avec succès depuis 25 ans à Strasbourg. C’est une avancée très importante dans l’apaisement de la ville. Dommage que la Grand Place n’ait pas été totalement rendue aux piétons et aux vélos. Et il reste à faire le même travail sur l’ensemble des quartiers et dans les deux communes associées de Lomme et Hellemmes.

 

Photos Mathilde Steinauer et Dominique Plancke

Prochaine DécouVerte le samedi 15 octobre à 14 h 30

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Fives-Hellemmes : Des premiers logements sociaux aux lofts de la friche Mossley https://lille_old.eelv.fr/2015/04/fives-hellemmes-des-premiers-logements-sociaux-aux-lofts-de-la-friche-mossley/ Wed, 08 Apr 2015 14:39:24 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8336 Tous les deux mois, les DécouVertes proposent de déambuler dans un quartier avec un regard écolo. A la suite de Dominique Plancke, fin connaisseur du territoire, on repère des traces anciennes ou récentes d'aménagements publics ou privés (bâtiments, jardins, rues et ruelles), on discute avec les gens rencontrés au fil de la balade et l'on comprend mieux les réalités des habitants d'hier et d'aujourd'hui. De quoi donner envie de participer à la construction du quartier de demain ? ...]]>

Tous les deux mois, les DécouVertes proposent de déambuler dans un quartier avec un regard écolo. A la suite de Dominique Plancke, fin connaisseur du territoire, on repère des traces anciennes ou récentes d’aménagements publics ou privés (bâtiments, jardins, rues et ruelles), on discute avec les gens rencontrés au fil de la balade et l’on comprend mieux les réalités des habitants d’hier et d’aujourd’hui. De quoi donner envie de participer à la construction du quartier de demain ?

Le 14 février 2015, nous avons parcouru les rues de Fives et d’Hellemmes.

Métro Marbrerie, 14h, un samedi après-midi. Une trentaine d’habitants, de curieux, de sympathisants et quelques élus empruntent la rue de Pologne à la suite de Dominique Plancke, sous une petite pluie fine.

1 groupe début

« Fives et Hellemmes ont une histoire commune, commence le guide. Ces bourgs ruraux se trouvaient sur la route des envahisseurs de tous poils, ils ont donc été détruits à chaque conflit, depuis Bouvines en 1214 jusqu’aux bombardements de la deuxième guerre mondiale, en passant par la prise de Lille par Louis XIV en 1667. » Le XIXème siècle a vu la population croître très rapidement en même temps que l’industrialisation se développait : arrivée du chemin de fer et construction de matériel ferroviaire à Fives Cail, installation d’usines textile, de brasseries…. La disparition de ces industries à la fin du XXème a laissé des friches immenses qui sont aujourd’hui en cours de transformation.

On passe près de 4 maisons particulières un peu en retrait de la rue : « Des maisons Castor, lance un marcheur. Elles ont été auto-construites à l’époque par des habitants dans une démarche de coopération. »

Jardin de poche et concertation

2 jardin de poche

Arrêt au croisement de la rue de Pologne et de Madagascar sur un « jardin de poche ». Celui-ci a été aménagé en 2014, suite à la consultation des habitants par le Conseil lillois de la Jeunesse. Nous sommes accueillis par des membres du collectif BW Friches. Né en juillet 2013, ce collectif composé d’habitants du quartier de Fives mène une réflexion sur le devenir du site dit « Brunel » (BW, c’est le numéro de la parcelle Brunel, ancien site industriel de 6500 m2 entouré des rues de Pologne, Désaugiers, du Bois d’Annapes et de Madagascar), et qui souhaite plus généralement agir sur le quartier. « Les habitants ont voulu donner au jardin une vocation ludique pour les enfants, et de convivialité pour permettre aux habitants du quartier de se rencontrer. L’été, on pourra organiser des projections de court-métrages, faire de la musique, du théâtre. »

Un autre membre du collectif évoque l’organisation prochaine des « fenêtres qui parlent » sur le quartier. Des artistes vont réaliser sur les murs du quartier des œuvres à partir des idées farfelues récoltées auprès des habitants. « Pourquoi pas une aire pour les pigeons voyageurs, ou une aire d’atterrissage pour les montgolfières ? » L’idée est d’habiter le quartier, pas seulement les espaces privés, mais aussi les espaces publics. Le collectif a donc également fait des propositions pour l’aménagement de la friche Brunel. A la place d’une usine qui fabriquait des produits nettoyants et des insecticides, des logements devraient voir le jour. « On milite pour des solutions alternatives au tout-logement. On pourrait prévoir aussi des jardins ouverts, un local pour se rencontrer… » Le militant regrette le manque de concertation de la ville de Lille et du Conseil de quartier. Une discussion impromptue s’engage : un habitant aimerait avoir plus d’informations sur la dépollution du site. Une conseillère de quartier évoque les réunions déjà mises en place. La rencontre est intéressante, mais manifestement la concertation officielle « à la lilloise » a encore des marges de progression.

Première intervention de l’Etat en faveur du logement social

Fin de la pause. Le groupe repart, prend à gauche dans la rue de Madagascar. Les maisons de la rue témoignent de la première intervention de l’Etat en faveur du logement social, suite à la loi Loucheur (1928). Ces maisons ont été réalisées après la première guerre mondiale pour l’Union des Mutilés du Nord. Elles ont toute une façade étroite (5 mètres) mais sont profondes, avec un jardin à l’arrière. Et pour éviter l’effet miroir, celles qui se font face n’ont pas la même forme d’encadrement de fenêtre (arrondi pour les unes, carrées pour les autres).

4 maison loi loucheur

« Pratique ! Le nouveau macadam posé permet à la pluie d’évacuer plus facilement les crottes de chien », note un quidam !

« N’y a-t-il pas des métaux lourds dans le sol ? » demande une marcheuse « Si, sans doute, note Dominique Plancke. Mais dans ce quartier comme à Lille Sud, il est souvent inutile de faire des tests, car l’état du sol varie d’un endroit à l’autre. Beaucoup de terrains ont été remblayés lors de la construction des maisons avec de la terre issue d’usines différentes, et il n’y a donc pas de pollution homogène.»

Reprise de la marche, sous un ciel plus clément. On passe près de la fameuse friche Brunel, qui occupe toute le coeur de l’ îlot entre les rues de Madagascar, de Pologne et Desaugiers. Le propriétaire du 51 rue de Madagascar (lui-même co-fondateur de l’association des Raisins de Fives) nous explique que dans son jardin se trouvent les plus anciens pieds de vigne du quartier !

Mossley et la médiathèque en friche ?

Le groupe longe rapidement la rue Etienne Dolet, qui marque la frontière entre Fives et Hellemmes. On emprunte le sentier du Curé, transformé en rue depuis l’an passé et on arrive sur une friche de plus de 3 hectares, l’ancienne usine Mossley, immenses bâtiments en cours de transformation.

5 rue du curé mossley

Impression curieuse. Des vestiges de l’ancienne usine perdurent tandis que des logements sont déjà habités. « Dans le temps, l’usine s’appelait Delbart Mallet, puis ce fut Mossley. En 1982, 350 personnes travaillaient encore sur le site. En 2001, lorsque l’usine a fermé, il y a eu des combats douloureux et un film « 300 jours de colère » de Marcel Trillat, a été consacré à cette lutte. » Rachetée par un opérateur privé, la zone, renommée Parc de la filature, a été décrétée zone d’aménagement concertée par les pouvoirs publics. Ici, des lofts sont déjà habités, mais aussi des logements sociaux et une crèche et on attend une résidence pour personnes âgées. Le projet de médiathèque sans cesse retardé semble avoir du mal à sortir, faute de financements. Derrière la remarquable porte d’entrée de la filature qui est restée telle quelle, des équipements publics, un cabinet médical et des commerces devraient s’installer. Mais l’aménagement de la ZAC prend du retard et le tout donne une impression d’inachevé.

6 mossley pan de mur

On repart vers la rue Fénelon, puis la rue des Travailleurs, pour atteindre la place Dombrowski. Dans ce quartier des Sarts, aussi nommé la Chapelle d’Elocques, ont été construits plus de 300 logements par l’usine de Fives en 1923 pour ses salariés. Repris par Lille Métropole Habitat, bailleur social, et malgré une rénovation dans les années 80, ceux-ci ont besoin d’une nouvelle remise en état. Dans ce secteur qui vient d’être classé en « Politique de la Ville » on trouve de nombreuses familles monoparentales et des personnes très âgées, aux revenus très limités. Le vote FN est très important dans ce secteur. Un local pour les jeunes récemment construit est fermé en ce samedi après midi.

14 marche rapide

Jardins familiaux et voyettes

On reprend la rue Saint Eloi vers la verdure des jardins familiaux. « La rue traversante a été fermée et transformée en chemin piéton. On y a installé des jeux et des stations de vélos VLille. Mais au sol on note des traces de voitures brûlées », constate notre guide.

On prend l’allée des Tilleuls, au milieu des jardins familiaux. 330 parcelles de jardins ont été créées à l’origine pour les ouvriers habitant les logements autour. « Une tradition du Nord initiée par l’Abbé Lemire pour éviter qu’ils n’aillent au bistrot ». « Ils ont fait la même chose en Angleterre », note un marcheur.

17 allée des tilleuls

De fait, les jardins sont bien entretenus, mais le bailleur, LMH, n’a pas l’habitude de gérer ceux-ci, ce que nous confirme l’un des jardiniers en nous expliquant les difficultés qu’il a eu pour obtenir un jardin, notamment parce que LMH ne connaissait pas l’identité de chaque jardinier . « Des locataires vieillissants les ont passés à d’autres, et aujourd’hui, un inventaire est réalisé en partenariat avec la Fédération des jardins familiaux et les Jardins dans la ville. » Cette dernière association exploite une partie des jardins et vend les légumes sous forme de paniers à des habitants. Une démarche de concertation va être menée avec les habitants pour rendre plus accessibles ces jardins.

20 maisons derrière jardins

On repart, on passe devant un bâtiment qui a accueilli les bains-douches, on s’arrête devant une « voyette ». « Il y avait pas mal de sentiers qui traversaient les îlots pour passer d’un quartier à l’autre ». Celui-ci n’est pas de nom. « On pourrait l’appeler le sentier de la Comtesse », note un marcheur, « du nom de la comtesse Mimerel qui possédait les terrains autour ».

Arrivée à la mairie de quartier sous les rayons du soleil. Devant nous, l’espace des Acacias qui accueille les conseils communaux, des concerts et événements associatifs et une halte-garderie. « L’immeuble a été construit au départ pour y tenir un marché couvert dans les années 90, sous l’impulsion de la Chambre de commerce. Malheureusement, il a tenu à peine 6 mois. Les commerçants n’y ont pas trouvé leur bonheur. La municipalité a du en catastrophe donner un nouvel usage au bâtiment» Le marché d’Hellemmes, en plein air, a plus de succès.

Dernière question avant de se séparer au métro d’Hellemmes : le joli petit bâtiment en briques à l’écart, qui ne paie pas de mine, qu’est ce que c’est ? « C’est un petit local qui sert de médiathèque temporaire en attendant celle qui est prévue sur la friche Mossley. Espérons qu’elle voie le jour ! »

A la prochaine balade ?

Le collectif BW friches :
http://www.bw-friches.fr/

les quartiers en politique de la ville à Hellemmes :
http://www.hellemmes.fr/files/content/sites/hellemmes/files/Votre%20mairie/actualit%C3%A9s/priorites%20de%20la%20commune.pdf

la loi loucheur dans l’agglo de Lille (Diana Palazova-Lebleu) :
http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=RDN_374_0173

La filature Mossley et le parc de la filature :
http://ecen.free.fr/mossley.pdf

Les jardins de la Chapelle d’Elocques :
http://www.lmh.fr/accueil-general/blogs-agences/fives-hellemmes-st-maurice/actualites/545-les-jardins-de-la-chapelle-d-elocques

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DécouVerte de Hellemmes et Fives samedi 13 décembre avec Europe Ecologie les Verts https://lille_old.eelv.fr/2014/12/decouverte-de-hellemmes-et-fives-samedi-13-decembre-avec-europe-ecologie-les-verts/ Thu, 11 Dec 2014 08:53:35 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8269 Tous les deux mois le groupe EELV de Lille organise une découVerte, visite guidée avec un regard écolo d'un quartier de la ville, avec la participation d'élus et de responsables associatifs. ...]]>

Tous les deux mois le groupe EELV de Lille organise une découVerte, visite guidée avec un regard écolo d’un quartier de la ville, avec la participation d’élus et de responsables associatifs.

Samedi 13 décembre, la balade ira d’Hellemmes à Fives. Elle permettra au fil des rues de comprendre l’importance des emprises ferroviaires et des ateliers SNCF, d’évoquer le passé industriel du secteur, avec en particulier l’avenir des friches NEA et FCB, mais aussi de parler de l’intégration des familles Roms dans la ville, de l’avenir des gares de Lezennes et d’Hellemmes et de l’église ND de Lourdes. On y parlera aussi d’aménagement urbain et d’architecture.

Le rendez-vous est fixé à 14 h 15 à la station de métro Lezennes. La visite s’achèvera vers 16 h 45 à la station de métro Marbrerie.

 

 

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Fêtes des jardins, les 6 et 7 juin ! https://lille_old.eelv.fr/2009/06/faates-des-jardins-les-6-et-7-juin/ Mon, 01 Jun 2009 17:53:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4848 Le mois de juin invite à la flânerie, et la ville de Lille a voulu appuyer, pour cette manifestation annuelle et nationale, de discrets et paisibles parcs et jardins de quartier. ...]]>

Le mois de juin invite à la flânerie, et la ville de Lille a voulu appuyer, pour cette manifestation annuelle et nationale, de discrets et paisibles parcs et jardins de quartier.

Par ailleurs, vous pourrez vous laisser happer par des animations en divers lieux de Lille: ateliers, découvertes, balades (sorties chauve-souris, des ateliers/expo « art & nature », profiter cirque, visite de la serre équatoriale…) Le programme complet sera disponible la semaine prochaine.

Focus sur les quartiers !

Voici un avant-goût des festivités qui attendent les promeneurs et amoureux des jardins durant le week-end du 6 et 7 juin, avec 4 temps forts dans 4 lieux différents:

 

  • Saint Maurice Pellevoisin

Inauguration du parc des Buissonnets (Cirque, musique, ateliers de création, restauration…)

  • Fives

Square Lardemer (animations autour des arbres, initiation à  la grimpe, repas dans les arbres, avec les Arbronomades…)

  • Moulins

Jardin communautaire des Ajoncs (fête, concert, mini-ciné…)

  • Faubourg de Béthune

Jardin des coccinelles (portes ouvertes, ateliers cerf-volants, fête).

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