euralille – Europe Ecologie Les Verts – Lille https://lille_old.eelv.fr L'écologie Politique au service des citoyens Sun, 16 Jun 2019 17:58:55 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 DécouVerte autour de la couronne verte, sur les anciennes fortifications entre Lille et la Madeleine. https://lille_old.eelv.fr/2017/12/decouverte-lille-la-madeleine/ Sat, 30 Dec 2017 18:38:40 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=9001 33 participants sont au rendez-vous devant la station V'Lille de Lille Europe pour cette DécouVerte du samedi 23 décembre 2017. Le temps est gris mais relativement sec. ...]]>

33 participants sont au rendez-vous devant la station V’Lille de Lille Europe pour cette DécouVerte du samedi 23 décembre 2017. Le temps est gris mais relativement sec.

La DécouVerte du jour, loin de la frénésie commerciale du centre ville à deux jours de Noël, va nous permettre de cheminer autour de la couronne verte, sur les anciennes fortifications entre Lille et la Madeleine, aujourd’hui menacée de « grignotages » successifs, par Euralille 3000, par le projet d’urbanisation du Tir à l’Arc et du Sililam à La Madeleine et par la construction du nouveau Palais de Justice sur la Plaine Winston Churchill dans le Vieux-Lille.

Après être passés devant la station « Leeds » du réseau de mesure de la pollution de l’air du réseau ATMO, nous marquons un premier arrêt le long des grilles du Parc Matisse, face à l’immeuble de la MEL. Stéphane Baly, conseiller municipal et communautaire EELV, qui siège au CA de l’Agence d’Urbanisme et de la SPL Euralille, évoque le projet Euralille 3000 de densification autour de Lille Europe, avec à la fois la volonté de faciliter les circulation des piétons et la desserte de la gare,  ce qui ne serait pas un luxe, mais aussi de construire dans la prolongement des immeubles qui abritent la chambre régionale de commerce et d’industrie et l’agence ferroviaire européenne. Le risque est de rogner sur le Parc Matisse et de diminuer encore la superficie d’espaces verts dans une ville qui est déjà pauvre en ce domaine.

Un bidonville au coeur d’Euralille

Au carrefour Pasteur nous nous arrêtons  devant l’entrée du bidonville où habitent dans des caravanes déglinguées et des cabanes de bric et de broc environ 150 personnes Roms venues de Roumanie. Certaines sont installées là depuis plusieurs années, d’autres sont arrivées plus récemment, expulsées du bidonville de Fives le 20 avril, ou de celui du Pont Royal le 22 août ou encore du Vieux-Lille le 3 novembre. Emanuel Dobrea qui travaille à Lomme et habite maintenant avec sa femme et son bébé un appartement à St-Maurice Pellevoisin vient nous saluer. Ses parents et deux de ses frères et leurs familles habitent eux encore ce bidonville.

 

Nous croisons trois enfants qui partent chercher de l’eau avec des bidons à la bouche d’incendie du Jardin des Géants. Ce bidonville est dépourvu d’eau courante, il est équipé de toilettes de fortune, mais les containers à ordures y sont ramassés chaque semaine. Certains adultes travaillent, d’autres récupèrent la ferraille, certains autres font la manche. La quasi-totalité des enfants sont scolarisés. Le terrain appartient maintenant à la MEL depuis que les routes du département lui ont été transférées.

De l’autre côté du Grand Boulevard se dressent les immeubles du Romarin, quartier madeleinois de la ZAC d’Euralille.  20 hectares au total, sur lesquels on trouve aujourd’hui 36 000 m² de logements et résidences, 65 000 m² de bureaux, 2 000 m² de commerces et activités, 3 500 m² d’hôtel (Campanile), 3 000 m² d’équipements et 3,75 ha d’espaces verts. Cette surface d’espaces verts est essentiellement constituée par le Jardin des Géants, au pied de l’immeuble de la MEL.

La Madeleine, la ville la plus dense de la métropole, veut encore construire

La Madeleine compte 22248 habitants, c’est la commune la plus dense de la métropole (hors Lannoy), avec 7887 habitants au km carré.

La commune est issue de plusieurs hameaux cités dès le 13 ème siècle. L’axe principal déjà à l’époque, c’est la rue de Lille,  l’actuelle rue du Général de Gaulle, route qui mène de Lille à Menin et à la Flandre. Au cours des siècles, les assiégeants de Lille soumettent La Madeleine à de nombreuses destructions, en particulier lors de la prise de Lille sous Louis XIV puis sous la Révolution.

Autour de 1800, La Madeleine compte environ 600 habitants. Dans les premières décennies du 19 ème siècle, quelques industriels s’installent autour de  la rue de Lille, mais aussi dans le quartier de Berkem, proche de la Deûle (sucrerie, fabrique de céruse). Le véritable essor économique date du milieu du 19 ème siècle siècle, avec la reprise par Kuhlmann en 1847 d’une petite entreprise à proximité du canal, à laquelle il va donner une ampleur considérable, et qui deviendra Rhodia.  Mais c’est l’arrivée du chemin de fer en 1848, sur la ligne de Lille à Calais, qui facilite ce développement. D’abord installée entre les remparts de Lille et le sud de La Madeleine (le cadastre en porte encore quelques traces), la voir sera déplacée en 1875 au nord à partir du triangle des Rouges-Barres, sur son site actuel.

Une main-d’œuvre venue pour l’essentiel de la Flandre belge voisine alimente les grandes usines qui s’installent surtout à Berkem, comme Agache en 1874 puis Saint-Léger. La ville compte autour de 7000 personnes en 1875, avec les quartiers ouvriers de la rue Jeanne Maillotte et de Berkem, les plus proches de Lille.

La ville s’étend, s’équipe (eau potable, gaz, et électricité) Une première ligne de tramway est construite sur la rue de Lille, même si elle ne subsistera qu’entre entre 1905 et 1935. Après Berkem, c’est le quartier de la Gare qui voit s’installer de nouvelles activités.

C’est ensuite l’ouverture en 1909 du Grand Boulevard entre Lille, Roubaix et Tourcoing qui modifie profondément la ville, avec une urbanisation dense des terrains situés de part et d’autre de ce nouvel axe, qui étaient restés jusque là agricoles. Sur ce boulevard, s’installe aussi un deuxième tramway, le Mongy que nous connaissons encore aujourd’hui.

Après la seconde guerre mondiale, son cortège de destructions, et la sinistre présence dans la commune de la Gestapo, rue François de Baets, la vie reprend petit à petit, avec de nouvelles transformations et avec la construction de la «Nouvelle Madeleine » qui voit disparaître des ilots de maisons anciennes, et la construction de la piscine, de plusieurs équipements sportifs, d’écoles avec notamment le collège Flandres et le lycée technique Valentine-Labbée. Les vastes usines qui avaient permis le développement de la ville disparaissent une à une entre 1970 et 1985.

Notre groupe chemine le long du boulevard de Coubertin. On ne sait pas très bien si on est là sur un trottoir ou une piste cyclable, la largeur va du simple au double, mais la vitesse et le bruit des voitures qui nous dépassent sont impressionnants. Nous prenons à droite dès que possible avant de nous arrêter à l’angle de la rue Paul Doumer devant ce que l’on appelle encore le terrain du Tir à l’Arc, une parcelle de 18.000 mètres carrés propriété de la Ville de La Madeleine.

Une élue écolo tétanisée par un nouveau projet « tout béton »

Laurence Brassart, conseillère municipale EELV d’opposition à La Madeleine nous explique que lors de sa dernière réunion, le 20 décembre, le Conseil Municipal de La Madeleine a retenu, suite à un appel à projets, la proposition d’un promoteur, le groupement Bouygues Immobilier – Projectim, avec les bailleurs sociaux Logis Métropole et Notre Logis.

Le long du boulevard de Coubertin, le projet prévoit des bureaux (18 050 m2) et des commerces (sur 840 m2), avec deux bâtiments de 4 à 6 étages (jusqu’à 24 m de haut). Du côté des rues Paul-Doumer et des garages des maisons de la rue du Chaufour, 154 appartements (dont 30 % de logements sociaux) dans des immeubles allant de 2 à 5 étages. Une place est prévue au carrefour. Entre les nouveaux immeubles et les garages actuels, le projet propose un « parc central » , nom prétentieux pour qualifier 4600 m2 d’espaces verts, avec une serre pour l’agriculture urbaine ! Il est prévu de créer 697 places de stationnement privées et 62 autres accessibles aux riverains. Le promoteur va acheter le terrain 20 millions d’euros à la Ville.

Lors du Conseil Municipal Laurence Brassart « tétanisée » par ce qu’elle a découvert en séance s’est déclarée totalement hostile à ce projet, pour dire stop à la ville bétonnée.  Avec Stéphane Baly, elle avait au contraire il y a quelques semaines proposé que la MEL réfléchisse à un grand arc vert du carrefour Pasteur aux rives de la Deûle, incluant ce site et celui du Sililam.

La plaine sportive du Sililam nouvel enjeu métropolitain

Après avoir cheminé sur un étroit trottoir de 1,10 mètre, nous traversons la rue du Général de Gaulle pour rejoindre la rue Jeanne Maillotte et rejoindre le Parc Yvonne Abbas en traversant la résidence Aurélia, l’un des symboles de la « Nouvelle Madeleine » des années 1970. Yvonne Abbas est une résistante française, née le 29 avril 1922 à Pérenchies, et morte le 13 décembre 2014 à 92 ans. Elle fut déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück.

Au fond du Parc Abbas, s’étend devant nous la Plaine de Sports du Sililam (Syndicat Intercommunal Lille La Madeleine) créé en 1972 pour gérer ce vaste espace de 6 hectares, sur des terrains propriété de la ville de Lille, mais sur le territoire de La Madeleine. D’un commun accord entre les deux communes ce syndicat sera dissous le 31 décembre 2017 et l’avenir du terrain n’est pas connu aujourd’hui.

La plaine s’étend depuis le Parc Abbas jusqu’au Carrefour Market de la rue du Pré Catelan. L’enjeu de son avenir est considérable nous explique Stéphane Baly. Sur une carte on voit bien l’intérêt de réfléchir sur l’ensemble de la couronne verte de part et d’autre du boulevard Schuman actuel. Celui-ci devrait devenir un boulevard urbain et perdre son caractère autoroutier.  Malheureusement on semble s’acheminer vers de petits arrangements entre maires pour rendre constructibles le secteur. Les 20 millions d’€ offerts pour le seul site du Tir à l’Arc vont aiguiser les appétits.

L’accès piéton qui nous permet de rejoindre le Vieux-Lille depuis la rue Jeanne Maillotte est périlleux : pas de trottoir, nous cheminons sur un talus herbeux détrempé, et la traversée du Carrefour Coubertin se fait via l’itinéraire cyclable lui même peu pratique et peu sécurisé. Manifestement les modes doux ne sont pas une préoccupation madeleinoise. On touche ici du doigt l’absence de volonté politique dans la plupart des communes pour mettre en place le PDU voté par la MEL.

 

Le choix de la Plaine Winston Churchill pour le nouveau Palais de Justice : une erreur pour les Verts

Nous arrivons sur le site retenu par le Ministère de la Justice pour édifier un nouveau Palais de Justice Palais de Justice pour remplacer celui de l’avenue du Peuple Belge. Le projet prévoit 21 000 mètres carrés de surface de plancher. Lors de l’enquête publique, EELV a eu l’occasion d’expliquer pourquoi le site retenu était une erreur, sur le plan de l’urbanisme, du patrimoine, de la mobilité et de la préservation de la biodiversité.

Renaissance du Lille Ancien et Axe Culture ont aussi fait part de leur opposition à ce projet.

Pour EELV le choix de ce site constitue un premier « grignotage » d’une zone naturelle à vocation intercommunale, qui va du parc des Dondaines à la Citadelle et aux rives de la Deûle, via le Parc Matisse, la Plaine Winston Churchill, la zone actuelle du Sililam, le site de la Poterne et du Jardin écologique. Avec les urbanisations telles que prévues sur le site de St Sauveur et sur le parc Matisse, ce projet de tribunal relève malheureusement du même manque de prise en compte des enjeux de climat et de biodiversité à l’échelon local. Ce projet va encore diminuer la surface d’espaces verts par habitant à Lille. La prolongation prévue de la rue des Bateliers en ligne droite jusqu’au carrefour de Coubertin va entraîner la disparition d’un hectare de surface boisée le long de l’actuelle rue Gandhi.

Nous prenons celle-ci pour rejoindre la Porte de Gand. En contrebas, dans le jardin des fossés de la Porte, un petit bidonville abrite depuis 6 ans une grosse vingtaine de personnes Roms roumaines.

Du faubourg de Courtrai au faubourg des Reignaux

La Porte de Gand, bâtie en 1625 et restaurée en 2003 est avec la Porte de Roubaix ce qu’il reste de l’enceinte espagnole de la Ville. A l’époque la ville s’agrandit sur les Faubourg des Reignaux et Faubourg de Courtrai. Christiane Lesage y a consacré un article très documenté dans la revue du Nord en 1997. Les deux portes ont ensuite été percées au 19 ème siècle par des passages de chaque côté du passage d’origine pour y faire passer le tramway.

La porte franchie, nous arrivons sur la Place de Gand dont la rénovation s’achève avec un élargissement des trottoirs du côté des commerces.

Par la rue de Courtrai, nous rejoignons la Place aux Bleuets. Le rang des Arbalétriers, du 2 au 14 de cette place a été construit en 1640. Etienne Poncelet, architecte des monuments historiques la décrit comme « un manifeste de bichromie en briques et en pierres. Les arcs en anse de panier alternant la brique et la pierre sont marqués par des décors en pointe de diamant. Les tympans sont incrustés de sculptures, comme à la maison de Gilles Le Boé Place Louise de Bettignies ».

Rue des Urbanistes, nous longeons d’un côté le Musée des Canonniers et de l’autre le lycée Pasteur. Celui-ci avait été appelé lors de sa construction la Cité Nord, et faisait le pendant de la Cité Sud (Lycées Faidherbe et Gaston Berger). L’INPI a pris la place de l’ancienne école des Beaux Arts.

Juste après avoir traversé le boulevard Carnot et avant de rejoindre le Parc Matisse, nous apercevons sur le sol une petite plaque carrée en fonte avec fleur de lys et pattes de hérisson, qui indique que nous sommes sur la promenade des remparts. En 2008, la Ville de Lille a édité un topo-guide de cette Promenade des remparts, héritage de la Promenade du Préfet, qui permet de parcourir un circuit de 16 km autour de la ville à pied ou à vélo.

Des ruches contemporaines

Lise Daleux, adjointe au Maire en charge de la nature en ville, présente les 4 ruches issues d’un projet lancé en octobre 2015 par un appel à candidatures pour la conception de quatre ruches de la MAV (devenue WAAO – Centre d’architecture et d’urbanisme), en collaboration avec la ferme pédagogique Marcel-Dhénin. Imaginées par Camille Garzuel et Malvina Bali, deux jeunes architectes, et le rucher école de Lille, ces ruches installées à l’automne 2016 sortent de l’ordinaire pour attirer l’œil des passants en plus d’être adaptées aux conditions de vie des abeilles et résistantes au vandalisme.

Le jardin de l’Ile Derborence intrigue plusieurs membres de notre groupe : imaginé comme l’ensemble du Parc Matisse par le paysagiste Gilles Clément avec deux paysagistes locaux, cet espace de 2500 m² (dont le nom fait référence à une forêt primaire suisse) se situe à plus de sept mètres de haut, avec un socle en béton dont la forme reprend celle d’une petite île de l’hémisphère sud se trouvant aux antipodes de Lille. Cet endroit inaccessible, a été conçu comme un laboratoire donnant une idée de l’évolution de la forêt sur plusieurs décennies sans l’intervention directe de l’homme. Les brassages des espèces végétales sont donc laissés libres et peuvent être observés de temps en temps par les scientifiques qui sont les seuls à avoir accès à cette plateforme. Les végétaux qu’on y a initialement plantés sont tous issus de l’hémisphère nord et ont la particularité d’offrir de belles feuillaisons colorées à l’automne.

Le projet Swam en construction se composera de trois bâtiments sur une surface de près de 12 000 m². Organisé autour d’une promenade haute reconstituant les anciennes fortifications de la Porte de Roubaix, il abritera des commerces et restaurants, des bureaux, un restaurant panoramique , et un hôtel de 112 chambres avec salles de réunion et bars. Le projet initial a été modifié pour prendre en compte les découvertes archéologiques faites l’an passé sur le site avec la fouille de l’ancien Faubourg des Reigneaux. Lise Daleux explique qu’une promenade haute devra permettre de joindre le boulevard Carnot à l’avenue Le Corbusier en passant par le haut de la Porte de Roubaix. La Place St Hubert doit aussi enfin devenir une Place plantée.

Notre découVerte s’achève sur la Place François Mitterrand, avec un peu de retard alors que la nuit tombe.

Prochaine DécouVerte prévue le samedi 10 février à 14 h 30.

(Photos Philippe Lagatie, Marc Santré et Dominique Plancke)

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Compte rendu de la DécouVerte d’Euralille du samedi 12 août 2017 https://lille_old.eelv.fr/2017/08/compte-rendu-decouverte-euralille-12-aout-2017/ Thu, 17 Aug 2017 06:19:08 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8823 Sous un ciel menaçant, ce sont 48 personnes qui se regroupent à 14 h 30 autour de Dominique Plancke à la sortie de la station de métro de la Porte de Valenciennes pour cette traditionnelle découVerte d'Euralille de la mi-août proposée par le groupe EELV de Lille, qui nous mènera jusqu'à Lille-Flandres. ...]]>

Sous un ciel menaçant, ce sont 48 personnes qui se regroupent à 14 h 30 autour de Dominique Plancke à la sortie de la station de métro de la Porte de Valenciennes pour cette traditionnelle découVerte d’Euralille de la mi-août proposée par le groupe EELV de Lille, qui nous mènera jusqu’à Lille-Flandres.


Petit rappel historique avant de commencer la balade

C’est l’annonce à la fin des années 80 de l’arrivée du TGV à Lille qui provoque la création d’un nouveau quartier, d’abord dénommé le Centre International des Gares. Une société d’économie mixte chargée de l’aménagement de cette ZAC de 90 hectares à cheval sur Lille et La Madeleine, Euralille, est créée, présidée par Pierre Mauroy. Devenue société publique locale, on lui confie ensuite en 2000 la ZAC Euralille 2 pour aménager la zone de 22 hectares qui comprend aujourd’hui le siège du Conseil régional, le Bois Habité et le triangle où s’élève le Rectorat. En 2006 ses mission s’étendent à la ZAC de la Porte de Valenciennes sur une superficie 16 hectares. Aujourd’hui la SPL est aussi missionnée sur l’aménagement de la friche St Sauveur. Les trois ZAC s’alignent sur plus de deux kilomètres en un long ruban à l’emplacement des anciennes fortifications de la ville, resté inconstructible jusque 1985.

La balade d’aujourd’hui commence au pied de la tour Clémenceau, témoin isolé des immeubles de logements HLM de la reconstruction après la deuxième guerre mondiale.  6 immeubles au nom évocateur de la première guerre mondiale comptant au total 346 logements sociaux ont été démolis aux abords de cette tour depuis 2005 : les immeubles Somme et Marne, le petit et le grand Verdun et enfin le petit et le grand Clémenceau.

La Porte de Valenciennes était l’une des portes qui donnait accès à la ville dans les remparts construits au 19ème siècle, après l’agrandissement de la ville en 1858. Il est difficile de reconstituer aujourd’hui le paysage urbain tel qu’il était il y a 10 ans : les voiries ont été détournées, avec le raccordement direct du boulevard Painlevé au boulevard de Belfort, le prolongement de la rue de Cambrai, et le nouveau tracé de l’avenue Cordonnier.

Un nouveau quartier entre Fives et Moulins

De nouveaux immeubles de logements au nom d’une banalité affligeante (Lux, Métropolis…) viennent maintenant s’accrocher au boulevard entre l’Onera et la tour Clémenceau. Quand elle sera achevée, la ZAC de la Porte de Valenciennes doit compter 1000 logements, dont 30% de logements sociaux, 9000 mètres carrés de bureaux, 7500 mètres carrés de commerces et d’activités, et des équipements publics. Les commerces tardent à s’installer. Pour l’instant seul un livreur de pizzas annonce son arrivée prochaine.

Creusé sous le viaduc du métro, un skate (et vélo) park coloré, en cours de construction il y a un an; est maintenant en service. C’était l’une des propositions de la liste écologiste conduite par Lise Daleux lors des municipales de 2014  que de transformer les espaces informes situés sous le viaduc en jardins ou espaces de loisirs.

Sur le terrain aujourd’hui en friche derrière les palissades colorées, entre la Place Guy de Dampierre et le nouveau boulevard, doivent en principe trouver place dans les prochaines années de nouveaux logements et des commerces, le siège de Partenord, une école, et un foyer de jeunes travailleurs de 167 chambres qui fait partie des projets retenus par l’ADIVbois pour la réalisation d’immeubles en bois dans 23 villes de France.

Si les anciennes résidences HLM portaient le nom de batailles de la première guerre mondiale, ce sont bien des soldats allemands qui occupaient Lille pendant la seconde guerre qui ont gravé leur nom en 1941 sur des briques d’un mur d’une ancienne usine. 76 ans après, ces traces s’effacent peu à peu.

Arrivés rue de Cambrai, nous découvrons face à nous la friche de l’ancienne gare de marchandises de St Sauveur, désaffectée depuis le transfert de ses activités sur la plate-forme multimodale de Dourges il y a plus de 10 ans.

Un projet archaïque et dépassé ?

Le groupe EELV de Lille estime que le projet d’aménagement de cette friche présenté en 2013 est aujourd’hui archaïque et dépassé. S’ils sont favorables à une ville dense, qui n’empiète pas sur les terres agricoles, les écologistes lillois défendent aussi une ville verte, avec plus d’espaces de respiration et de rencontres. Aujourd’hui la densité d’espaces verts par habitant est insuffisante à Lille. Le projet Gehl, qui prévoit 2500 logements sur la friche St Sauveur, va encore faire baisser le ratio de mètres carrés d’espace vert par habitant. Ce n’est pas acceptable et c’est incohérent quand on prétend défendre les engagements de la COP 21 et lutter contre le réchauffement climatique.

EELV demande aussi que soient entendues les expressions comme celles du collectif « Fête la friche » qui plaide pour des expérimentations et des utilisations provisoires du site. Un container décoré « la belle vénère » accueille les curieux à l’entrée de la friche. La municipalité ne doit pas non plus mépriser la pétition « Lille étouffe » qui réclame plus d’espaces verts.

Dominique Plancke raconte aussi comment un tour de passe-passe a fait passer le Belvédère sur lequel nous grimpons de la ZAC de Porte de Valenciennes, où il est toujours présenté comme un « poumon vert » sur le site internet de la SPL Euralille, à la ZAC de St Sauveur, où il est devenu une réserve foncière sur lequel la MEL et la Ville veulent construire une piscine olympique qui doit remplacer celle de Marx Dormoy.

Alors qu’une petite pluie commence à tomber, le groupe se rassemble devant la spectaculaire maison Stéphane Hessel ouverte depuis l’automne 2015, qui abrite l’Auberge de Jeunesse, la maison de l’économie sociale et solidaire et un équipement d’accueil de la petite enfance.

Notre guide rappelle que pendant l’entre deux guerres la municipalité lilloise avait imaginé un vaste programme d’équipements sur ce secteur depuis la cité administrative jusqu’au Jardin des plantes : résidences universitaires, Foire Internationale de Lille, institut de mécanique des fluides (devenu l’Onera), école de plein air, observatoire astronomique, jardin des plantes et même l’institut de médecine légale. La maison Stéphane Hessel s’inscrit dans cette histoire. Un regret : l’absence d’anticipation de l’aménageur qui n’a pas prévu de stationnement pour les nombreux autocars qui amènent les groupes à l’Auberge et qui stationnent en mordant sur les bandes cyclables.

Dans les interstices de la ville se cache la misère

Souvent invisibles pour les passants pressés, plus de 200 personnes vivent aujourd’hui dans des conditions précaires et insalubres aux abords de notre balade. Dans la friche St Sauveur, derrière la halle A, ce sont plus de 40 tentes qui hébergent de jeunes migrants en provenance d’Afrique .

Sous le pont entre le Boulevard Painlevé et l’avenue Hoover, mais aussi sur la coursive Willy Brandt et sur les escaliers de secours du Tri Postal des tentes, des cartons et des sacs de couchage témoignent qu’ici survivent des SDF. Et entre la rue de Bavay et l’avenue Cordonnier, des cabanes et des caravanes en piteux abritent plus de 120 personnes Roms roumaines, dont de nombreux enfants. Le 7 juillet dernier un violent incendie a détruit 4 de ces cabanes sans faire heureusement de victime. Dès le lendemain les familles ont recommencé à bâtir de nouvelles cabanes juste à côté.

Le Bois Habité

Passé le pont qui enjambait les voies ferrées qui desservaient la gare St Sauveur, nous quittons la zac de la Porte de Valenciennes pour rejoindre la Zac Euralille 2.Rue de Bavay, derrière l’immeuble du CNFPT,  l’immeuble du Rectorat aujourd’hui en chantier abritera l’an prochain les 800 agents qui travaillent aujourd’hui dans les locaux de la rue St Jacques, mais aussi ceux qui travaillent dans l’immeuble de l’inspection académique de la rue Claude Bernard.

 

La pluie s’incruste quand notre groupe pénètre dans le Bois Habité, que nous traversons donc plutôt rapidement. Dans ce petit quartier, les arbres ont enfin pris de l’ampleur. Devant certaines façades, les branches se font même envahissantes, ce qui pose la question du choix des essences plantées. Ce quartier est plutôt calme, les immeubles de bureaux constituent un écran efficace contre le bruit des voies routières qui l’entourent. La mixité des immeubles et des espaces verts privés, publics et semi-publics semble fonctionner. Les commerces longtemps attendus par les premiers habitants se sont installés en pied d’immeuble côté boulevard Hoover.  Mais il n’y a plus d’association d’habitants.

L’agence du médicament sur le champ libre en 2019 ?

Passé le siège du Conseil Régional des Hauts de France, qui accueille 1500 agents sur les 9000 qu’emploie l’institution (6000 travaillent au sein des lycées et 800 dans les ports de Boulogne et Calais, les autres sont à Amiens et sur différents sites de la région), nous nous arrêtons devant le « champ libre », espace en friche entre la Région et Lille Grand Palais à la limite des Zac Euralille et Euralille 2.

 

C’est sur ce terrain que doit s’élever l’Agence Européenne du Médicament, si la candidature de Lille est retenue parmi 13 villes. Le Brexit va en effet entraîner le rapatriement de cette agence qui emploie 900 personnes sur le continent. La France a présenté la candidature de Lille avec un projet d’immeuble qui devra être construit en 18 mois. Le choix de la ville qui accueillera l’Agence du Médicament doit être fait le 20 novembre. La tour sur la photo est une option pour un hôtel. L’Etat a indiqué qu’il était prêt à mettre à disposition toute la Cité Administrative en cas d’urgence.

Tel qu’il apparaît aujourd’hui, l’ensemble Agence + hôtel semble compromettre l’extension de Lille Grand Palais qui est dans les tuyaux depuis une quinzaine d’années et qui permettrait d’accueillir de très grands salons, ce que ne permet pas le Grand Palais actuel. La gestion de LGP doit être réattribuée à la fin de cette année, soit à l’opérateur actuel (une SEM dont la ville est partie prenante), soit au groupe GL events. Mais dans la délégation de service public, l’extension n’est pas un critère obligatoire.

Du Pont de Flandres, nous apercevons dans la grisaille l’immeuble EKLA en construction, aux limites de Fives, au delà du périphérique. Cette nouvelle réalisation, à l’emplacement de l’ancien château de Fives dont les , se compose de 15.000m² de bureaux dans l’immeuble plus bas en bordure du périphérique, et de 127 logements dans une tour de 17 étages avec des commerces en pied d’immeuble. Il est prévu qu’elle soit livrée fin 2018.

Derrière le Casino, le Parc des Dondaines s’est étendu l’an passé en absorbant le terrain situé au dessus du TGV. Les animaux de la Ferme ont gagné de nouvelles pâtures et les promeneurs de nouveaux espaces plantés plutôt agréables malgré la présence du périphérique quelques mètres plus bas.

Par la coursive Willy Brandt du deuxième niveau, qui borde le centre commercial, nous rejoignons la Place des Buisses, en prenant les escaliers métalliques (l’ascenseur est comme d’habitude en panne). Nous avons de là une vue étonnante sur les faisceaux des voies de la gare et sur le centre.
On aperçoit aussi l’arrière d’un nouvel immeuble du nom de « Conex » qui a été construit cette année rue de Tournai, avec une façade en lamelles métalliques plutôt sombre et l’ensemble est plutôt « lourd », peu élégant. Le parking a vélos de grand capacité qui était sur ce site avant la construction de l’immeuble va être réinstallé au rez de chaussée.

Euralille 3000

Un projet a été engagé par la SPL Euralille pour « revisiter » la première zac d’Euralille entre les gares. Pour le densifier du côté « Ilot St Maurice », rue du Luxembourg et pour tenter de le rendre plus vivant en dehors des horaires de travail et des arrivées de TGV. L’accès à la gare par le boulevard de Turin devrait être revu avec un parvisIl faudra en profiter pour trouver une solution pour l’accueil des passagers des bus « macron » qui aujourd’hui s’arrêtent dans des conditions « low-cost ».
Ce projet « Euralille 3000 » a démarré avec l’opération Swam (grotesque déformation anglo-saxonne à des fins commerciales de Souham, maréchal dont l’ancienne caserne située à côté porte le nom). Cet immeuble qui sort de terre au bord du Parc Matisse accueillera des bureaux, mais aussi de nouveaux commerces (en principe pas les mêmes qu’en face), et des restaurants, dont un restaurant gastronomique et panoramique. Le nouvel immeuble sera doté d’une promenade reprenant le tracé des anciens remparts du bastion situé devant la Porte de Roubaix, témoin de l’enceinte espagnole du 17ème siècle. L’architecte a du s’adapter aux éléments archéologiques de l’ancien Faubourg des Reignaux découverts l’an passé sur le site.

La balade s’achève à 16 h 35, à l’entrée du centre commercial (dans les effluves de cannabis…)

http://www.lavoixdunord.fr/204058/article/2017-08-13/dominique-plancke-cornaque-des-marcheurs-curieux

Prochaine DécouVerte samedi 14 octobre à 14 h 30.

Photos Julien Dubois, Dominique Plancke, SPL Euralille et MEL

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DécouVerte d’Euralille samedi 20 août 2016 🗺 https://lille_old.eelv.fr/2016/08/decouverte-d-euralille-samedi-20-aout-2016/ Mon, 29 Aug 2016 15:41:42 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8601 C'est un groupe important, de plus de 40 personnes, qui se rassemble à 14 h 30 au métro Porte de Valenciennes, sous un soleil qui nous accompagnera finalement jusqu'à la fin de la visite. ...]]>

C’est un groupe important, de plus de 40 personnes, qui se rassemble à 14 h 30 au métro Porte de Valenciennes, sous un soleil qui nous accompagnera finalement jusqu’à la fin de la visite.

Comme chaque année depuis 1995, la DécouVerte proposée autour du 15 août par le groupe Europe Ecologie Les Verts de Lille sera consacrée à Euralille. ( compte rendu de celle de 2015 )

C’est l’occasion de faire le point sur l’évolution en un an de ce projet urbain lancé à la fin des années 1980 pour accompagner l’arrivée du TGV à Lille. Le projet initial de « Centre International des Gares » s’est étendu au fil des années vers le sud le long de l’ancien tracé des fortifications avec Euralille 2 puis jusqu’à la Porte de Valenciennes. Le projet « brutal » de Rem Koolhaas s’est, notamment sous la pression des écologistes, petit à petit raccordé à la ville existante, en prenant mieux en compte les quartiers limitrophes et les habitants et en intégrant les déplacements des piétons et des cyclistes.

Dominique Plancke, qui guide la visite comme à l’accoutumée, explique que cette année les changements les plus visibles sont situés à la Porte de Valenciennes et aux limites de Fives, rue de la Chaude Rivière.

La Zac de la Porte de Valenciennes que nous arpentons est à la fois l’extension, le long des anciennes fortifications du 19ième siècle, de la Zac Euralille et une opération spécifique de renouvellement urbain. Au total 346 logements sociaux construits après-guerre ont été démolis. 1000 nouveaux logements sont prévus d’ici 2019 à la Porte de Valenciennes dont un tiers de logements sociaux. programme municipales

Sous le métro de la Porte de Valenciennes, un terrain de skate est en cours d’aménagement . C’est l’occasion pour Lise Daleux, adjointe au maire EELV, de rappeler que l’aménagement de jardins ou de terrains de sports sur ces terrains jusque là à l’abandon sous le viaduc du métro avaient été proposés par la liste écologiste qu’elle conduisait aux élections municipales de 2014.

métropolis

En longeant les chantiers des futurs immeubles Lux et Métropolis, nous arrivons devant le bel immeuble de l’Onera inscrit comme Monument Historique.

direction l'onera

L’Institut de Mécanique des Fluides de Lille (IMFL) est créé en 1930. Il devait constituer un centre d’enseignement supérieur et de recherches scientifiques dans les domaines de l’aérodynamique. L’inauguration officielle des locaux qui sont ceux actuels de l’Onera Lille a lieu le 7 avril 1934. En 1950, l’IMFL ne compte que 10 personnes sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale qui s’exercera jusqu’en 1967. 

City ZenEn 1955 naît le projet de construction de l’actuelle soufflerie verticale SV4 destinée à l’étude de la vrille débutante. Les premiers essais industriels s’y dérouleront en 1966. Aujourd’hui l’Onera de Lille est devenu un centre de recherche de pointe, qui travaille notamment actuellement sur les drones.

Le boulevard de Verdun est devenu une petite rue qui dessert toujours l’Onera, mais aussi de nouveaux immeubles de logement dont la construction s’achève, avec notamment l’immeuble City Zen sur lequel s’élèvent, comme posées sur le toit, de petites constructions en bois, sortes d’hybrides entre lofts et maisons individuelles en duplex (avec terrasse), d’une centaine de mètres carrés chacune.

De l’autre côté du Boulevard Périphérique, on quitte Moulins, c’est le quartier de Fives. Aujourd’hui le no man’s land qu’était devenu l’ancien Faubourg de Valenciennes, entre Moulins, le Centre et Fives se transforme petit à petit en véritable quartier. Seuls témoins de cette époque : les 3 immeubles en brique aujourd’hui gérés par Partenord qui accueillaient dans le passé des résidences étudiantes. En revanche la Maison Georges Lyon et l’Institut de Médecine Légale ont été démolis. 

La Maison Stéphane Hessel

maison stéphane hessel

La Maison Stéphane Hessel dont l’architecture remarquable marque le nouveau quartier a été ouverte à la fin de l’été 2015. Elle  héberge 3 équipements : l’Auberge de Jeunesse, une maison de l’économie sociale et solidaire et une équipement d’accueil de la petite enfance.

La maison de l’économie solidaire et sociale accueille une vingtaine de structures, soit 70 employés et des visiteurs. L’auberge de jeunesse peut héberger jusqu’à 200 « ajistes », et le centre multi-accueil petite enfance peut accueillir 70 enfants. Dominique Plancke en profite pour proposer à Lise Daleux de demander que l’arrêt de bus « Georges Lyon » soit débaptisé et nommé « Stéphane Hessel ».

La rue Jean Prouvé (qui porte le nom du constructeur de l’ancienne Foire Commerciale de Lille) nous mène jusqu’au pont qui enjambe les voies ferrées de l’ancienne gare de marchandise de St Sauveur. En franchissant ce pont on prend conscience de l’importance de ce site aujourd’hui en friche entre la rue de Cambrai, la rue Camille Guérin et le boulevard Lebas.

La Friche St Sauveur, à long terme et à court terme.

La Ville de Lille a retenu un cabinet d’architecture danois, celui de Jan Gehl, pour élaborer un plan masse du futur quartier qui doit y prendre place. Après plusieurs réunions de présentation et de concertation du projet, le projet construit ne fait pas l’unanimité, considéré par beaucoup comme trop dense et ne faisant pas assez le lien avec Fives. Un architecte lillois, Antoine Kubiak propose de transformer l’ensemble du site en parc urbain qui prolongerait le parc Lebas vers Fives. Sans retenir l’idée d’un parc sur l’ensemble du terrain, Lise Daleux, adjointe EELV chargée de l’environnement, estime que la superficie réservée à la nature est trop réduite dans le projet Gehl. Lise explique aussi la question de l’utilisation temporaire du site et présente le projet de « ferme urbaine » à Saint-Sauveur, mené avec la Mres Nord-Pas de Calais. Les projets urbains mettent (très) longtemps à émerger (le site de St Sauveur n’a plus d’usage ferroviaire depuis presque 15 ans). Des usages temporaires permettent donc de répondre aux besoins des habitants des quartiers environnants. Un collectif dénommé « Fêtes la Friche » a aussi investi le site pour la fête de la Musique et pour le 14 juillet.

cnfptLe CNFPT  qui était anciennement rue Meurein, est installé rue de Bavay depuis 2 ans. Il accueille jusqu’à 800 stagiaires dans un immeuble aujourd’hui encore isolé. Sur le terrain à côté doit se construire le Rectorat. Ce projet prend du retard puisque depuis un an la seule évolution sur le terrain, c’est l’affichage du permis de construire. L’immeuble prévu permettra de regrouper les quelque 800 personnes qui travaillent pour le Ministère de l’Éducation nationale et qui sont dispersées sur plusieurs sites de la métropole lilloise, dont principalement l’immeuble du rectorat de la rue St Jacques et l’immeuble de l’inspection académique rue Claude Bernard.

Deux femmes et un enfant poussant une poussettes lourdement chargée nous dépassent pour rejoindre le bidonville situé le long des voies ferrées, au fond de la rue de Bavay, qui abrite environ 80 personnes. Dans la plupart des interstices de la ville, le long des voies ferrées ou des délaissés routiers se sont installés des familles Roms ou des SDF, et même plus récemment parfois des réfugiés syriens. C’est le cas entre Porte de Valenciennes et St Sauveur.

le bois habité, toujours peu animéLe Bois Habité que nous traversons ensuite reste apparemment toujours peu animé (il est rare d’y croiser quelqu’un), mais calme (on n’entend pas le périphérique) et agréablement planté (noue, rues ombragées, mais aussi cheminements plantés et espaces verts ouverts ou fermés en coeur d’ilôt)

Sur le terrain en friche entre le Siège de Région et Lille Grand Palais, le long de la rue des Cités Unies, est prévue depuis 4 ans la construction d’un hôtel de grande capacité. Mais rien n’a bougé. Le projet d’extension des surfaces d’exposition de Lille Grand Palais sur la parcelle derrière le siège de région est lui complètement au point mort du fait de l’absence de financement.

piste cyclable pont de fivesNous poursuivons le long des voies de chemin de fer pour rejoindre le Pont de Fives, dont la piste cyclable du Pont de Fives est largement fissurée. Suite à l’intervention de Dominique Plancke, via twitter, le Conseil Départemental est venu en urgence signaler la dégradation et combler provisoirement les fissures provoquées par le passage d’un véhicule lourd sur une piste qui n’est pas prévue pour cela. (photo)

En traversant le bidonville où survivent quelques familles Roms, dont l’une a été expulsée en quelques mois de Tourcoing, puis de Faches avant d’échouer ici, le groupe rejoint la rue de la Chaude Rivière. Environ 1200 personnes de culture Rom, la plupart de nationalité roumaine, vivent aujourd’hui dans la métropole lilloise, dans des bidonvilles ou dans des squatts, dans des conditions indignes. La circulaire du 26 août 2012 est rarement appliquée et les expulsions continuent régulièrement sans proposer aucune solution, obligeant les familles à errer d’un terrain à l’autre. La scolarité des enfants et l’intégration sont trop souvent interrompues par ces expulsions. Petite avancée, il y a quelques semaines la Préfecture a mis en place dans le quartier de Vauban des caravanes sur un terrain « sas » équipé de sanitaires, avec un suivi social, pour 6 familles, dont 2 ont vécu ici avant. Les collectifs de soutien continuent à accompagner les familles Roms et à les aider à faire valoir leurs droits, en palliant souvent les carences de l’Etat et des collectivités locales.

Le château de Fives

devant EklaEn préalable au chantier du projet immobilier Ekla, porté par le promoteur Icade, à la frontière entre le quartier d’affaires Euralille et celui de Fives, une équipe de l’Inrap a réalisé, d’août à novembre 2015, une fouille archéologique prescrite par l’État (Drac Nord-Pas-de-Calais). 

Cette fouille a permis des découvertes très intéressantes sur l’histoire de ce site depuis le 1er siècle jusqu’à la fin du 18ème. De la céramique et des ossements d’origine animale, mais aussi de multiples fosses découvertes dans une terre marécageuse témoignent d’une occupation dès le Ier siècle avant notre ère. Trois grands fossés parallèles semblent marquer la présence d’un parcellaire antique probablement lié à un établissement rural à proximité. Au Moyen Âge (XIVe-XVe siècles), le site est encore occupé, comme en témoigne une série de très grandes fosses, probablement à usage artisanal. Il pourrait s’agir de la basse-cour du château de la Phalecque, attesté à cette époque dans les archives et qui aurait laissé place à l’édifice fouillé par les archéologues. Des différents châteaux qui se sont succédé sur ce site, seuls subsistent les vestiges archéologiques.  La première vocation du château semble être défensive : il est entouré d’un fossé dans lequel les archéologues ont mis au jour des boulets de canon en métal et en pierre portant des traces d’impacts. La découverte témoigne des périodes de conflits entre le Royaume de France et les Flandres. Fin XVIIe – début XVIIIe siècle, l’édifice du XVIe siècle est arasé et réaménagé en jardin tandis qu’un nouveau logis est construit au sud. Témoin de la fonction résidentielle du nouveau château, une « folie » occupait le fond de jardin. Lors du dernier siège de Lille par les Autrichiens, en 1792, le château de la Phalecque sert de poste avancé pour les assiégeants et abrite 300 uhlans. Pour une meilleure défense de la ville, il est ensuite décidé de créer un no man’s land autour de ses remparts et de détruire définitivement la propriété.

De la jeune fille au pair à l’auxiliaire de vie :

Trois grandes grues marquent, à l’emplacement de l’ancien château de Fives, le chantier du programme EKLA qui marquera l’achèvement de l’opération Euralille de ce côté en venant la relier à Fives .  Cet ensemble comprendra 16 160 m² de bureaux, 1 152 m² de surfaces commerciales, une crèche de 403 m², 107 logements sur une surface de 8 084 m² et 392 places de stationnement.

Etonnant : dans sa présentation publicitaire, Ekla propose également un nouveau style de vie au travers de quelques appartements répondant au concept « BIHOME : deux espaces de vie sont créés préservant l’intimité de chacun : 2 entrées indépendantes, 2 salles de bains-wc. Ainsi, les logements BIHOME accompagnent les besoins et l’évolution de leurs occupants. L’espace dédié à la jeune fille au pair devient chambre pour étudiant puis bureau de travailleur indépendant avant d’accueillir un parent isolé ou une auxiliaire de vie… ».

Le Parc des Dondaines est agrandi et mis en valeur :

Par la rue de la Chaude Rivière puis l’allée du Fort Ste Agnès, nous montons sur le Parc des Dondaines. Cette partie du Parc était quasiment en friche l’an passé. Aujourd’hui son avenir en tant que jardin est garantie, suite aux travaux réalisés cet hiver et ce printemps, qui agrandissent et valorisent ce Parc des Dondaines.

Décou-verte Lille Dondaines

aux abords de la friche st sauveurLise Daleux présente l’opération de plantation d’extension du parc des Dondaines de Lille, réalisée avec le collectif des Planteurs Volontaires où environ 2500 arbres et arbustes ont été plantés sur un mode participatif. L’objectif est de réaliser des plantations de haies et d’arbres isolés permettant aux brebis de la ferme urbaine Marcel Dhénin d’avoir de nouveaux espaces de pâturage.  L’association des habitants à la requalification du parc doit assurer une meilleure appropriation du site par les usagers. Lise explique aussi la politique municipale en faveur de l’apiculture urbaine, à l’occasion de l’installation prochaine de ruches « contemporaines » dans le Parc Matisse, en lien avec la Maison de l’architecture et de la ville.

Un nouveau plan de circulation pour une ville apaisée :

avenue Willy brandtEn reprenant l’avenue Willy Brandt, encombrée de voitures dont les conducteurs n’ont manifestement pas encore intégré le nouveau plan de circulation, nous rejoignons la Place des Buisses, terme de notre DécouVerte. C’est l’occasion pour notre guide d’expliquer le sens de ce nouveau plan, qui vise à dissuader le trafic de transit dans le Centre Ville et le Vieux-Lille, en utilisant le système des boucles, qui n’est pas révolutionnaire puisque déjà mis en oeuvre avec succès depuis 25 ans à Strasbourg. C’est une avancée très importante dans l’apaisement de la ville. Dommage que la Grand Place n’ait pas été totalement rendue aux piétons et aux vélos. Et il reste à faire le même travail sur l’ensemble des quartiers et dans les deux communes associées de Lomme et Hellemmes.

 

Photos Mathilde Steinauer et Dominique Plancke

Prochaine DécouVerte le samedi 15 octobre à 14 h 30

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DécouVerte d’Euralille samedi 15 août https://lille_old.eelv.fr/2015/08/decouverte-euralille-samedi-15-aout/ Mon, 31 Aug 2015 08:57:45 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8412 Rendez-vous à 14 h 30 en ce jour férié estival pour la traditionnelle DécouVerte d'Euralille de la mi-août. ...]]>

Rendez-vous à 14 h 30 en ce jour férié estival pour la traditionnelle DécouVerte d’Euralille de la mi-août.

Ce rendez-vous régulier (dont le premier remonte à 1995) proposé par EELV Lille a permis de suivre année après année l’évolution d’un quartier qui continue à se transformer. Dès 1989 Les Verts de Lille avaient fait part de leurs réserves sur le projet d’urbanisme fondé sur la « rupture » avec la ville existante proposé par Rem Koohlaas. L’avenir leur a donné raison. Depuis plus de 15 ans les aménageurs de la société Euralille s’évertuent à corriger les erreurs initiales et à recoudre les liens entre Euralille et les autres quartiers.

Aujourd’hui nous remonterons le temps en allant de la Porte de Valenciennes à la gare Lille Europe. La Zac de la Porte de Valenciennes créée en 2006 a en effet prolongé les ZAC Euralille 2 et Euralille 1 engagées dès le début des années 90.

32 personnes se rassemblent autour de Dominique Plancke au départ de la visite à la sortie de la station de métro de la Porte de Valenciennes. Quelques gouttes de pluie nous accompagneront sporadiquement tout au long du parcours.

Porte de Valenciennes : un paysage urbain complètement transformé en quelques années.

présentation Porte de Valenciennes 150815La configuration de la Porte de Valenciennes a été complètement transformée depuis deux ans. La tour Clémenceau a été réhabilitée. Elle abrite toujours au rez de chaussée la Galerie Carré Bleu qui travaille beaucoup avec les habitants du quartier et la Pharmacie du Sud qui profite de la proximité de l’hôpital St Vincent. Les barres dites du Petit et du Grand Clémenceau ont été démolies quelques années après les barres Marne et Somme. Au total en quelques années ce sont 346 logements qui ont été démolis ici. Le relogement des dernières familles du Grand Clémenceau a été long et compliqué. Le siège de LMH est vide depuis le déménagement sur la zone de l’Union à Tourcoing le 11 mai dernier.

noue bd painlevé150815Le double rond-point qui reliait la rue de Cambrai à Fives et l’ancien périphérique est en train d’être démantelé : un nouveau boulevard planté d’arbres et avec une noue de récupération des eaux de pluie en son milieu rejoint le Boulevard Painlevé (qui fut boulevard périphérique pendant presque 30 ans) et le boulevard de Belfort, assurant la jonction directe entre Euralille et le quartier de Moulins.

L’ONERA, vestige d’un vaste programme dédié à l’enseignement et à la recherche

A droite, la rue des Alouettes (du nom d’un ancien passage souterrain qui reliait Moulins au Mont de Terre sous l’ancien périphérique) donne sur la façade de l’Onéra, ancien Institut de Mécanique des Fluides. Ce passage avait lui même repris le nom d’un chemin qui menait à un moulin.
L’Institut de mécanique des Fluides a été construit en 1934, à proximité de l’aérodrome aujourd’hui disparu et constituait un ensemble consacré à la recherche aéronautique. L’espèce de grand silo construit en 1938 abrite la soufflerie verticale. L’ONERA qui est aujourd’hui sous tutelle du Ministère de la Défense a été rénové en 2004.
L’Institut faisait partie d’un vaste programme décidé par la municipalité lilloise après la première guerre mondiale et dédié principalement à l’enseignement et à la recherche. La construction du périphérique en 1970 et les démolitions successives renstreet art150815dent illisibles le plan d’origine. Mais on y trouvait l’Institut de Médecine légale, et la résidence universitaire Georges Lyon,  (aujourd’hui disparues), l’IMF, l’école de Plein Air, l’Observatoire et le Jardin des Plantes.

De part et d’autre du nouveau boulevard s’élèvent des immeubles : 1000 logements sont attendus en 2020, dont un tiers de logements sociaux, mais aussi des bureaux (avec le siège de Partenor), un groupe scolaire et des équipements collectifs. Les premiers habitants sont arrivés en 2012, et certains ont l’impression de vivre depuis dans un chantier. Lors de la campagne municipale de mars 2014 la liste EELV conduite par Lise Daleux avait proposé l’utilisation des espaces situés sous le viaduc du métro en espaces plantés et en espaces sportifs de proximité. Cela sera fait ici avec un espace sportif à proximité de la rue de Valenciennes.

Trois équipements en un 

CISE Auberge 150815Entre le Boulevard, la rue Jean Prouvé et l’avenue Denis Cordonnier s’achève un bâtiment qui intrigue les passants, de par son architecture et de par les matériaux qui recouvrent ses façades, dont l’une  est très colorée. Le Centre Stéphane Hessel qui doit être livré en octobre doit abriter trois équipements : le CISE (centre des innovations socio-économiques) qui regroupera des entreprises liées à l’économie sociale et solidaire, l’Auberge de Jeunesse (qui quittera ses locaux de l’ancienne maternité Salengro) avec une capacité de 200 lits, et un centre de la petite enfance de 70 places.

Parmi les élus à l’origine du projet il y a Lise Daleux (qui était adjointe chargée de la petite enfance dans le mandat précédent) et  Christiane Bouchart, conseillère municipale EELV en charge de l’économie sociale et solidaire. Celle-ci l’avait présenté il y a quelques mois lors d’une visite de chantier : L’Auberge de Jeunesse et le CISE partageront des espaces communs : salle d’exposition, de réunions et de conférences. L’équipement dédié à la petite enfance sera autonome, pour des raisons règlementaires.

Ce nouveau bâtiment est situé à peu près à l’emplacement de la Maison Georges Lyon construite dans les années 30, qui était réservée aux étudiants qui « y trouveront les conditions matérielles, le milieu intellectuel les plus propices à leurs études. Construite spécialement pour son affectation particulière, elle dispose de 200 chambres meublées, pourvues de tout le confort moderne : chauffage central, électricité, distribution d’eau chaude et froide. La Maison comporte également des services annexes : restaurant, salle de réunion, salle de jeux, bibliothèque de culture générale, salles de bains et de douches, infirmerie, salles d’éducation physique, jardin, installations sportives.  » Avec la Maison Georges Lefevre qui existe toujours à l’extrémité du Bd Louis XIV, qui est elle alors réservée aux étudiantes, elle constitue la Cité Universitaire de l’époque.

L’enjeu de la Gare St Sauveur

En franchissant le pont qui enjambe les voies de chemin de fer qui menaient autrefois à la gare de marchandises St Sauveur, on prend conscience de l’emprise de ce site aujourd’hui en friche qui rejoint le boulevard Lebas.
La Ville de Lille a retenu un cabinet d’architecture danois, celui de Jan Gehl, pour élaborer un plan masse du futur quartier qui doit y prendre place. Après plusieurs réunions de présentation et de concertation du projet, le projet construit ne fait pas l’unanimité, considéré par beuacoup comme trop dense et ne faisant pas assez le lien avec Fives. Un architecte lillois, Antoine Kubiak rejette le projet Gehl et propose de transformer l’ensemble du site en parc urbain qui prolongerait le parc Lebas vers Fives.
Sans retenir l’idée d’un parc sur l’ensemble du terrain, Lise Daleux, adjointe EELV chargée de l’environnement, estime que la superficie réservée à la nature est trop réduite dans le projet Gehl. Elle précise sa position dans un article publié au printemps dans Croix du Nord. S’agissant d’un  projet qui doit aboutir au mieux à l’horizon 2030, il est pour EELV encore temps d’amender le projet de Gehl.

La ZAC Euralille 2

De l’autre côté du pont (sous lequel survivent plusieurs personnes sans abri), nous entrons dans la ZAC Euralille 2 qui s’étend sur 22 hectares. Le CNFPT qui était anciennement rue Meurein, est installé rue de Bavay depuis un an, isolé aujourd’hui. Les services du Rectorat et de l’inspection académique devraient le rejoindre sur le terrain situé à côté, d’ici deux ans.

Le Bois-Habité, un quartier qui finit par se boiser, mais dont la vie reste absente.

bois habité 150815Nous cheminons à travers les allées piétonnes du Bois Habité. Toutes les constructions de ce quartier sont aujourd’hui achevées. Les premiers habitants ont vécu dans un chantier pendant 6 ou 7 ans. Les arbres ont poussé, commençant à justifier l’appellation de « Bois », mais pour certains, plantés trop près des façades commencent à poser des problèmes aux habitants. Si des restaurants et une supérette se sont finalement installés sur l’avenue Hoover, on ne peu pas dire la vie de quartier se soit vraiment développée dans ce quartier coupé du Centre et de Fives. Les gens qui travaillent dans les bureaux autour (URSSAF, Conseil Régional, France Bleu, Lutti,…) ne font que croiser ceux qui habitent là (près de 600 logements ont été construits, sans compter un hôtel et une résidence hôtelière). Il faudra voir si à l’avenir ce micro-quartier pourra créer des liens avec Moulins par la Porte de Valenciennes ou avec le Centre par St Sauveur.

Le siège de la région Nord Pas de Calais accueillera à partir de janvier 2016 les réunions du  Conseil Régional de la nouvelle région Nord Pas de Calais Picardie. Il faudra ajouter les noms des communes de Picardie aux noms des communes du Nord Pas de Calais qui sont inscrits sur les vitre du bâtiment. Aujourd’hui tous les services de la Région Nord Pas de Calais n’ont pas trouvé place dans le siège, du fait des transferts de compétences qui ont été opérés depuis la décision de construire le siège (Ports, aéroports, personnels TOS des lycées, service de l’inventaire de la DRAC…). Le beffroi du siège de région a été adopté par les faucons pèlerins qui nichent à nouveau à Lille : ils viennent souvent y déguster leurs proies.

D’Euralille 2 à Euralille 1

mouvement tellurique 150815Petite curiosité : un mouvement tellurique a affecté le pavage entre la Région et Lille Grand Palais. Début juillet au cours d’une période de canicule, une espèce de vague de quelques centimètres de haut s’est formée sur toute la largeur du passage. Quelques jours plus tard les services de la Métropole, craignant sans doute une éruption volcanique, sont venus l’entourer complètement de barrières métalliques. Les paris sont maintenant ouverts sur le temps qui va se passer avant que la situation évolue.

Le terrain en friche entre le Siège de Région et Lille Grand Palais, le long de la rue des Cités Unies est répertorié dans les documents d’Euralille comme « le champ libre » . Le Plan local d’urbanisme a été modifié il y a deux ans pour y permettre la construction d’un hôtel de grande capacité. Mais depuis rien n’a bougé. Il est aussi prévu que le fond de la parcelle puisse accueillir une extension des surfaces d’exposition de Lille Grand Palais. Mais là aussi on en parle depuis 15 ans.

En arrivant à Lille Grand Palais, on rejoint la ZAC Euralille d’origine. Lille Grand Palais est le seul bâtiment conçu à Lille par Rem Koolhaas, l’architecte et urbaniste néerlandais qui a été chargé par Pierre Mauroy en 1989 de la conception d’Euralille. Le bâtiment abrite trois équipements : le Zénith, un centre de Congrès et un centre de Salons.
Aujourd’hui l’ensemble Grand Palais-Siège de Région crée de fait une coupure dans la continuité urbaine entre Lille Europe et le Bois Habité. A pied, c’est une promenade très peu agréable.

Une fois les voies de chemins de fer qui desservent Lille Flandres franchies, par un petit escalier le long de l’immeuble de la Caisse d’Epargne, nous accédons à l’avenue Willy Brandt. Dans les projets de la SPL Euralille, cette avenue ne devrait prochainement plus déboucher Place des Buisses, mais servir uniquement de desserte.

La ferme Marcel Dhénin une rescapée d’Euralille

Remontant l’allée du fort Ste Agnès (du nom d’un ouvrage fortifié avancé détruit pour permettre le passage du TGV), nous accédons par un petit escalier en bois au Parc des Dondaines. Cette partie qui longe le Casino n’a pas aujourd’hui d’affectation. Selon Lise Daleux, elle devrait bientôt servir de pâture aux animaux de la Ferme des Dondaines.
dondaines 150815Le Parc des Dondaines était un bidonville jusqu’au début des années 70. C’est devenu un « parc de loisirs », qui a été rogné une quinzaine d’années plus tard par le TGV et la déviation du périphérique. Mais la Ferme des Dondaines, qui porte aujourd’hui le nom de son initiateur, Marcel Dhenin, créateur d’Animavia, longtemps menacée, a survécu, en partie grâce à la crise financière qu’a connu Euralille en 1995, mais aussi grâce à la mobilisation des écologistes. Ouverte tous les jours sauf l’hiver, 50.000 personnes la fréquentent maintenant chaque année, notamment les enfants des écoles et des centres de loisirs. Elle abrite aussi le Rucher école municipal qui forme chaque année une promotion de 20 apiculteurs amateurs. La liste d’attente est longue…

De l’autre côté de la rue Eugène Jacquet, SPL Euralille travaille depuis plusieurs années sur une « reprise » de la ZAC Euralille 1, autour des 2 gares. Baptisé Euralille 3000  (3000 est un nombre qui plaît au Maire de Lille) ce projet prévoit entre autres de repenser complètement l’entrée de la Gare Lille Europe du côté de l’inepte Place de Valladolid, de construire des immeubles de bureaux à cheval sur le périphérique côté St Maurice-Pellevoisin, une nouvelle passerelle entre le Jardin des Géants et le Parc Matisse, des constructions autour du Parc Matisse, et autour de la caserne Souham. Le projet très contesté lors de notre DécouVerte de l’an passé d’un barre le long du viaduc Le Corbusier semble abandonné.

Quand il y a une faille, la voiture s’engouffre toujours

Il y avait une zone de dépose-minute le long de la place de Valladolid très utile pour déposer ou récupérer un passager à la gare Lille-Europe : malheureusement la barrière a été arrachée depuis 2 ans et depuis c’est devenu une zone de stationnement longue durée gratuite. Personne ne semble en mesure que ce soit à la SPL Euralille, à la Ville de Lille ou à la MEL de trouver une solution.

De la même façon, depuis 1994, personne n’a trouvé de solution pérenne pour empêcher le stationnement sauvage sur l’allée de Liège et la Place François Mitterrand : la dernière tentative avec des bornes amovibles à l’entrée de l »allée de Liège n’a tenu que quelques semaines. Et aujourd’hui le stationnement sauvage a hélas repris ses droits.

loi macron Cars ! 150815Conséquence de la loi Macron (qu’EELV a combattu) : la MEL vient de réaménager l’avenue de Turin devant Lille-Europe pour accueillir les 3 opérateurs d’autocars qui ont annoncé leur venue à la suite d’IDBus et d’Eurolines.

Place de Rotterdam un panneau nous annonce l’aménagement d’un café brasserie à l’extrémité du hall de la gare Lille Europe, au pied de la Tour du même nom. Lors de la DécouVerte d’août 2014, nous nous étions moqués de cette volonté de la SPL Euralille de mettre des cafés et des brasseries dans tous les lieux ou Euralille ne vivait pas bien.
Cet aménagement va en tout cas faire disparaître ici l’ahurissante façade en troncs, rondins et plastique qui fermait cette façade de la gare depuis 20 ans.

Rendez-vous pour la prochaine découVerte samedi 10 octobre à 14 h 30.

Photos de Martine Verquère, Marc Santré et Dominique Plancke.

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