EELV Lille – Europe Ecologie Les Verts – Lille https://lille_old.eelv.fr L'écologie Politique au service des citoyens Sun, 16 Jun 2019 17:58:55 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 Fives – Industries, solidarités, logements, écologie, Histoire : la dernière DécouVerte EELV de 2018 🗓 🗺 https://lille_old.eelv.fr/2019/01/decouverte-de-fives-samedi-22-decembre-avec-eelv-lille/ Sun, 06 Jan 2019 14:31:45 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=9204 Tous les deux mois le groupe EELV de Lille propose une DécouVerte, visite guidée avec un regard écolo d'un quartier de la ville. ...]]>

Tous les deux mois le groupe EELV de Lille propose une DécouVerte, visite guidée avec un regard écolo d’un quartier de la ville.

Vous trouverez-ci dessous le compte rendu complet de la dernière DécouVerte 2018 à Fives :

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Plus de cinquante personnes ont fait le choix aujourd’hui de fuir la fièvre acheteuse qui frappe le centre ville juste avant Noël pour répondre à l’invitation du groupe EELV de Lille, pour aller à la DécouVerte de Fives, guidée par Dominique Plancke, et se rassemblent sur la Place Madeleine Caulier à la sortie du métro. Notre attroupement n’est manifestement pas tout à fait du goût de quelques « teneurs de murs » qui viennent s’enquérir du motif de notre présence.

 

Petit rappel sur l’histoire de Fives :

Il semble que la première mention de Fives date de 874 quand le comte d’Artois y préside une réunion. Fives est alors un « pagus » (pays), c’est-à-dire un petit village. En 1066 Fives fait partie de la châtellenie de Lille, et forme une paroisse avec Faches. Vers 1130, la présence de moines bénédictins est attestée à Fives dans un Prieuré, établissement de moindre importance qu’une abbaye, qui sera rasé en 1793 lors de la Révolution. Au début du 13ème siècle Fives est devenue une paroisse autonome. Au cours des siècles Fives souffrira de sa proximité avec Lille lors des sièges et des conflits, et sera rasée de nombreuses fois avant d’être à chaque fois reconstruit (1213, 1297, 1451, 1485, 1491, 1498, 1667). Au 16ème siècle, Philippe II, roi d’Espagne, autorise la construction d’un canal au départ de Lille vers Fives pour évacuer les eaux polluées vers la Marque.

Après avoir souffert des  conflits religieux au 16 ème siècle au milieu du 17ème siècle, Fives et sa   chapelle Notre Dame de Fives deviennent un lieu important de pèlerinage. L’eau « vive et limpide » de la Chaude Rivière est réputée guérir de la fièvre.

Le 28 juillet 1667 Louis XIV s’empare de Lille lors de la guerre de dévolution. La reddition de la ville se fait à Fives dans un bâtiment devenu « la ferme Louis XIV » rue de Lannoy, à l’angle de la rue des Montagnards, malheureusement démolie sans procès en 1920.

 

L’industrie a marqué le quartier pendant un siècle avant de disparaître

Entre 1815 et 1845, trois filatures de coton s’installent à Fives, ce qui marque le véritable démarrage de l’industrie à Fives, qui profite surtout au milieu du 19ème siècle de l’arrivée du train. En 1861 c’est la création de la compagnie de Fives-Lille, entreprise de métallurgie de transformation, qui va construire notamment des locomotives, des ponts ferroviaires et routiers, des gares de chemins de fer dont celle d’Orsay à Paris, etc…  En 1898, c’est Peugeoot qui arrive, au nord du quartier.

 

Fives est lourdement frappée par les bombardements alliés en 42, puis les 10 mai et 22 juin 44, bombardements qui en visant les infrastructures ferroviaires et industrielles feront plus de 1000 victimes civiles au printemps 44 à Lille et Lomme.

 

L’usine de Fives compte 4500 ouvriers en 1945. Mais dans les années 60, on assiste à la concentration de l’entreprise, avec des absorptions et des fusions, et à son recentrage sur les ponts roulants, sur les usines clés en main. Les marchés à l’exportation représentent de 40 à 70% selon les années. Les premiers plans de licenciement se mettent en place dès 1958.

Le quartier connaît dans les années 80 une désindustrialisation rapide, avec la fermeture des deux grandes usines Fives Cail et Peugeot, et des industries textiles, ce qui entraîne l’apparition de nombreuses friches et le départ d’une main d’oeuvre qualifiée. Les travaux du métro rue Pierre Legrand et l’ouverture du centre commercial V2 porteront aussi un coup dur au commerce local.

 

Mais qui est donc Madeleine Caulier ?

Madeleine Caulier est une héroïne du siège de Lille de 1708. Servante à l’auberge du Tournebride  à Avelin, elle se porte volontaire pour aller porter un message au Maréchal Boufflers, alors assiégé à Lille par les Anglais et les Autrichiens. Elle réussit finalement sa mission en traversant les lignes ennemies, ce qui n’empêchera pas Lille de tomber. Elle s’engagera ensuite dans l’armée, dans le corps des Dragons, et sera tuée au combat en 1712 lors de la bataille de Denain. Son nom est donné à la Place en 1881, puis à la station de métro, c’est d’ailleurs la seule station du métro lillois à porter un nom de femme.

 

Sur l’ancien cimetière de Fives, un marché de plein air qui aurait besoin d’un nouveau souffle

La Place Madeleine Caulier est située à l’emplacement de l’ancien cimetière de Fives (d’où le nom de rue du Repos que porte la rue au fond de la place), ce qui explique la découverte d’ossements lors du creusement d’un nouvel escalier d’accès au métro en février 2014. C’était déjà arrivé au début des années 80 lors de la construction de la station de métro. Après le rattachement par décret impérial de Fives à Lille en octobre 1858 le cimetière est fermé. Un marché de plein air se tient sur cette place depuis 1873. Depuis quelques mois ce marché a vu partir plusieurs commerçants et il a tendance à s’étioler, concurrencé le dimanche matin par ceux de Wazemmes, du Vieux-Lille et de Mons en Baroeul.

Un chantier de rénovation de la Place Caulier, régulièrement évoqué depuis plus de 10 ans, est  prévu pour 2019 avec la volonté d’y limiter le stationnement.

De la dalle au Square

Nous passons sous la voie ferrée pour aller sur la dalle de Fives (construite sur la Voie rapide urbaine) avec la salle de sports Louison Bobet et l’immeuble de bureaux qui lui fait face. Cet espace entre la Maison Blanche (résidence étudiante haut de gamme), l’école et la caserne de pompiers va faire l’objet en 2019 d’un réaménagement concerté avec les habitants et les parents des écoles Descartes-Montesquieu. Un budget de 140.000 € est prévu pour cette opération.

Par le Square Lardemer (qui porte le nom d’un généreux lillois qui a légué 240.000 francs à la Ville en 1884), dont les 27 essences d’arbres et le bassin sont très représentatifs des parcs de la deuxième moitié du 19ème siècle, nous rejoignons la rue de la Phalecque.

 

Une école trop belle pour les enfants de la classe ouvrière !

A l’angle de la rue de Rivoli et de la rue Cabanis, nous nous arrêtons pour admirer les façades du groupe scolaire Bara-Cabanis et de l’IEM Jules Ferry. Pendant un temps l’école a porté le nom de groupe scolaire Paulin Parent, un lillois qui avait fait un don à la Ville pour la construction de cette école. Dans ses célèbres (et très conservatrices) « Promenades lilloises » publiées en 1888, François Chon, ancien professeur d’histoire, membre de la Société des Sciences de Lille et chevalier de la légion d’honneur, déplorait que la ville ait construit un aussi beau bâtiment pour une école publique : « Ouverte aux nombreux enfants de la classe la moins favorisée de la commune, il n’est pas véritablement indispensable qu’une école paraisse si riche (…) A quoi bon ces pilastres, ces balustres, ces sculptures, ces moulures, ces ornements symboliques en couleur sur fond d’or ce fronton magnifique dominé par le toit d’un pavillon princier … »

L’école Bara Cabanis est labellisée éco-école depuis 2008 et est dotée d’un blog qui donne plein d’infos sur ce qui se passe dans l’école, mais aussi  dans le quartier http://www.baramalice.com/

 

La rue Cabanis doit être prochainement mise en sens unique avec un double sens cyclable.

 

L’usine Desombre, le « Lip lillois »

Face à l’école un ancien bâtiment industriel abrite aujourd’hui les locaux du Secours Populaire. Ce fut entre 1975 et 1977  le lieu d’une lutte ouvrière qui a marqué le quartier, celle de la chemiserie Desombre  http://cfdthistoire-5962.fr/?p=3547

Confection de chemises, pyjamas, robes de chambre et de rideaux, l’usine Desombre de Fives travaille aussi pour de grandes marques comme Ted Lapidus. 200 salariés y sont employés, essentiellement des femmes, qui feront aussi de leur lutte un combat féministe. En août 1975, c’est l’annonce-du dépôt de bilan. Le  personnel se mobilise immédiatement et des actions sont entreprises auprès de la Direction du Travail  pour empêcher la fermeture. Manifs, occupation de la première chaîne de télévision en septembre et en octobre les ouvrières occupent l’usine et empêchent le départ de marchandises destinées à la livraison. Chemises, chemisiers et pyjama sont revendus, dans le quartier, au profit des travailleuses.  Le conflit bascule avec l’intervention des forces de l’ordre le 20 octobre pour récupérer la marchandise (20 000 chemises) et faire évacuer l’usine. Nouvelle occupation dès le lendemain, distributions de tracts, manifs, assemblées générales, envoi de délégations un peu partout : les ouvrières poursuivent l’occupation de l’usine tout en maintenant l’outil de travail en état de marche. Le 3 novembre, le maire de Lille, organise une table-ronde pour tenter de résoudre le conflit…En vain : les responsables économiques n’y participent pas. Le personnel occupera les locaux de FR3 pour obtenir un reportage sur leur conflit et réveillonnera dans l’usine le 1er janvier 1976.

Après 17 mois d’occupation, une solution se profile, en mars 1977, grâce en partie à la municipalité. La société Godde-Bedin, une usine de confection de voilage, rachète le terrain Desombre et cède le sien à la ville de Lille. Cette société reprend 23 des 30 ouvrières qui occupaient les ateliers. Les 7 autres sont reclassées dans d’autres établissements. Celles qu’on appelle « les LIP du Nord » ont gagné. Mais Godde-Bedin fermera à son tour 4 ans plus tard…

Le Square des Mères :

Au début des années 1920 , la municipalité de Lille fait l’acquisition de cette propriété appartenant à la famille Barrois dans le quartier de Fives. Elle comprend un petit château et un parc, devenu le Square des Mères, sur lequel, le conseil municipal en avril 1925 décide de construire une « salle de fête et salle d’éducation physiques ». Le projet est confié à l’architecte municipal Marcel Cools. La première pierre est posée le 14 juillet 1926 et la salle des fêtes est inaugurée lev14 juillet 1928 par Roger Salengro, alors maire de Lille. Après avoir accueilli pendant sept décennies, des bals, des réunions politiques, des manifestations culturelles et sportives, la salle est désaffectée en 1997 pour des raisons de sécurité. Inscrite comme monument historique en 2000, elle est totalement réhabilitée en 2002-2003 par la Ville de Lille. Le « château » accueille de son côté une crèche multi accueil : la Capucine. En 2005, le Centre social Mosaïque installé depuis 1946 rue du Long-Pot, près de l’Usine de Fives s’installe dans un nouveau bâtiment construit dans le parc, côté rue Cabanis. L’espace Seniors de Fives y avait aussi trouvé place, avant de déménager en décembre 2018 rue de Flers.

 

Rue Edouard Vaillant et rue Daumier, les habitants des rangées des maisons (HBM de l’entre-deux guerres) ont beaucoup investi cette année dans les décorations de Noël, avec plus ou moins de discrétion et de réussite.

La rue St Just

a été réaménagée cette année en zone 30 avec de beaux trottoirs, un sens unique pour les voitures et un double sens cyclable : un bel aménagement. Une nouvelle entrée a été percée dans le mur pour faciliter l’accès des enfants de l’école Bara-Cabanis, et éviter ainsi une cohabitation dangereuse avec les véhicules qui viennent chercher les élèves handicapés de l’IEM Jules Ferry. De grands parkings vélos ont été installés à l’intérieur de part et d’autre du portail pour accueillir les nombreux vélos des enfants. L’école Bara Cabanis possède 2 lignes de vélobus et accueille chaque jour en moyenne une quarantaine de petits cyclistes, ce qui en fait l’école la plus active sur ce point dans la métropole.

 

Mais à qui sont ces arbres ?

Dans la deuxième partie de la rue St Just vers la rue Gutenberg, le long du trottoir, une vilaine clôture en plaques de béton part en morceaux sous la pression des arbres qui poussent juste derrière. Sylvie B., qui habite depuis 12 ans l’une des 12 maisons de la rue de Rivoli dont le jardin donne là vient nous expliquer que les arbres ont poussé, sans doute de façon spontanée, entre la limite qui  marque le fond de ces jardins et cette vilaine clôture posée sur le domaine public. Après une première intervention inopinée de bûcherons mandatés par la MEL stoppée par les riverains, cela fait des mois que ces habitants, qui souhaitent que les arbres soient préservés, mais entretenus, tentent d’obtenir une réponse de la ville et ou de la MEL pour trouver une solution à cet imbroglio.

 

Rue Gutenberg : une piste de vitesse, jusque quand ?…

La rue Gutenberg présente aujourd’hui une surlargeur démesurée, qui est la trace d’un projet des années 70-80, heureusement abandonné de « voie des centres » à deux fois deux voies entre la Gare de Lille et Mons en Baroeul. Mais la longue ligne droite et l’absence d’aménagement et même de marquage au sol en fait un axe où les voitures roulent beaucoup trop vite avec des pointes de vitesse relevées à 110 km/h la nuit. On parle d’un aménagement provisoire en 2019. Le fait que la rue change 4 fois de commune (Lille, Mons, Lille et encore Mons) sur quelques dizaines de mètres ne facilite pas les choses.

 

Les gros tuyaux gris qui sortent de la pelouse témoignent de la présence du réservoir souterrain de 20.000 mètres cubes qui a été construit par la MEL pour stocker les eaux de pluie et éviter les inondations à répétition à Fives et sur la Voie Rapide.

 

Il y a aussi là sur cet espace herbeux un projet de jardin porte par le Centre social Mosaïque de Fives, qui a obtenu pour cela un financement de la  Fondation de France.

 

Peugeot-Lille

Les bâtiments en brique de l’autre côté de la rue Gutenberg et rue de Rivoli sont ceux de l’ancienne usine Peugeot. Créée par Armand Peugeot en 1898, c’est la première usine installée hors du bastion originel de la famille à Montbéliard. Elle a d’abord construit des  voitures en bois. Son développement doit beaucoup à un dénommé Ernest Mattern, qui dès 1906, alors contremaître de l’atelier des châssis, évalue le coût de tout ce qu’il entreprend et anticipe, à l’aube du taylorisme, les possibles évolutions de la production, du petit atelier à la fabrication en série. Plus tard, il recommande d’acquérir de larges espaces et de les aménager de manière à pouvoir les réorganiser en fonction des besoins et de la demande.

En 1928, l’usine, rebaptisée Compagnie lilloise de moteurs (CLM), entame pour la première fois en France la construction d’un moteur Diesel. Elle produit tout au long du XXème siècle de nombreux véhicules, mais aussi du matériel agricole, et industriel. En 1958, elle  se spécialise dans la production de moteurs Diesel pour véhicules rapides et produira en 1976 700 moteurs par jour et son millionième moteur. L’usine emploie alors près de 3000 ouvriers. Mais en 1998, l’usine ferme définitivement ses portes. Les derniers salariés vont travailler à la Française de mécanique à Douvrin. Après une période de friche, les 10 hectares de l’usine, situés à cheval sur Lille et Mons, sont aujourd’hui occupés notamment par les assurances La Mondiale et par le Secrétariat général pour l’administration de la police (SGAP).

 

Rue de Flers, une concentration de solidarité

Rue de Flers, l’espace Seniors municipal de Fives a été inauguré il y a quelques jours dans des locaux restés longtemps inoccupés au rez de chaussée d’une résidence. Pendant l’hiver il accueille les restaus du cœur jusqu’ici hébergés salle Alain Colas. En face, au 57, l’APU défend les locataires de Fives-St Maurice et Hellemmes, dans des locaux où étaient situées les Editions de la Contre-Allée. Et au 55 la garage ATS n’est pas un garage ordinaire, mais un garage solidaire et participatif https://www.toutvert.fr/atelier-solidaire-auto/ .

 

Les courées de Fives 

 

Christiane Bouchart, élue EELV de Lille et de la MEL (ci-dessous en photo), et fivoise de longue date nous rappelle l’importance des courées à Fives. En 1970 l’Orsucomn (Organisation pour la suppression des courées de la Métropole Nord) avait réalisé un inventaire des courées à Lille dans la perspective de  leur suppression pour cause d’insalubrité. Il en recense 618 avec au total 5264 logements qui abritent environ 11000 personnes. Fives compte alors 122 courées pour 1169 logements.

Si au début du 20è siècle Fives comptait 350 cafés, c’était aussi parce que c’était des lieux où on pouvait se réchauffer et qui permettaient aux ouvriers de sortir des logements la plupart du temps exigus et insalubres.

En 1987 un nouvel inventaire (auquel a participé Christian Bouchart) est réalisé à Fives : il relève que 103 courées existent toujours (961 logements dont seuls 41 sont jugés en bon état, 7 n’ont même pas l’eau courante) : la résorption de l’habitat insalubre ne se fait pas «naturellement ». A partir des années 80, les pouvoirs publics sont passés avec l’opération OPAH courées d’une politique d’éradication des courées à une politique de restauration d’un certain nombre d’entre elles avec mise aux normes de confort et d’hygiène.

 

 

Des logements à la place de la friche Organum

 

A gauche dans la rue de Rivoli, nous nous engageons dans la rue Louise Bourgeois, construite en 2010. La résidence porte le nom d’Organum, un  collectif théâtral qui s’était installé quelques années dans la friche industrielle d’une ancienne fabrique de paillassons. Très calme, plutôt agréable à vivre selon l’une de ses habitantes qui participe à notre visite, la rue comporte 23 appartements sociaux, 11 maisons individuelles en accession et 20 maisons de ville.  Mais elle n’a pas été épargnée par les malfaçons https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/2014/06/05/lille-fives-le-coup-de-gueule-des-habitants-de-la-residence-bas-cout-organum-492067.html .

 

La Voie Rapide Urbaine, une saignée urbaine de plus de 100 m de large à la gloire de l’automobile

 

Juste avant la rue Chappe, en empruntant le très étroit Sentier du Petit Bois, notre groupe s’engage en file indienne vers la rue du Pont du Lion d’Or et on change de monde. Le bruit de la circulation qui monte de la VRU en contrebas derrière le mur « anti-bruit » nous envahit et rend la discussion très difficile. Christiane Bouchart  nous reparle de l’histoire de la VRU, l’une des plus grosses saignées urbaines de l’histoire de Lille, qui fait aujourd’hui partie du paysage visuel et sonore de la ville.

 

Envisagé dès 1964 dans le schéma de la « métropole Nord », imaginé par le Ministère de l’Equipement, ce projet autoroutier, qui prévoit de doubler le Grand Boulevard pour relier Lille Roubaix et Tourcoing, doit éventrer Fives avec la démolition de 750 logements.

En sommeil quelques années et après la création d’un premier comité de défense à l’initiative du PCF en 1967, le projet ressort en 1971 avec les déclarations du ministre de l’Equipement de l’époque, Albin Chalandon, et la publication du Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU). En janvier 1972, le conseil municipal de Lille se prononce contre l’autoroute et tente de proposer des tracés alternatifs. Mais finalement, la CUDL se range aux côtés de l’Etat pour le tracé réalisé aujourd’hui.

 

Parallèlement aux achats successifs qui vident petit à petit le quartier malgré les squats, la DDE et l’Office d’HLM portent la création d’un programme de logements de 451 logements entre 1977 et 1984. Ce programme est élaboré sans négociation  avec les habitants, mais finalement mais grâce au rapport de forces établi par le comité de gestion des habitants de la Voie rapide la moitié des logements construits leur fut attribuée.

Ce comité de gestion est né du conflit opposant les derniers habitants qui vivent dans des maisons situées sur le tracé à la DDE qui les avait tolérés voire pour certains relogés à titre précaire en attendant le début des travaux qui ont démarré en 84 pour se terminer en 88.

Avec l’appui de la CAF les institutions se sont rencontrées et organisées pour prendre en compte les demandes des habitants, et des deux associations qui se sont mobilisées : celle des habitants de la voie rapide qui avait créé un petit journal « Laisse béton », et celle de propriétaires riverains « l’association des habitants de la place Alexandre Dumas ». Ces associations ont organisé pendant des années de l’alphabétisation, des vacances…qui ont généré du lien social. L’entreprise d’insertion Gaspard est née pour permettre à des chefs de familles d’accéder à l’emploi dans le domaine du bâtiment…

Et Christiane précise : « toutes les familles dont certaines sont toujours dans le quartier ont été relogées soit en HLM soit dans de l’habitat diffus et les îlots qui ont refermé les rues éventrées ont pris en compte en partie les souhaits de mode de vie des habitants. Comme quoi organisation collective et écoute des habitants, cela peut payer ! ».

Mais sur le plan de l’urbanisme et de la qualité de la vie, cette saignée reste une hérésir, et le bruit ce samedi après-midi est insupportable à la porte des maisons sur une partie de la « nouvelle » rue du Lion d’Or (l’ancienne ayant été rasée à l’emplacement de la VRU), malgré le mur anti-bruit.

 

Nous laissons le sentier des noisettes pour prendre à droite la rue Claude Lorrain.

 

Le quartier de Gabriel Pagnerre

Fils d’architecte, Gabriel Pagnerre (1874-1939) est l’auteur de plus de 400 villas et maisons d’habitation et de quelques bâtiments publics et de cinémas dans la métropole lilloise, en particulier à Lille, La Madeleine, Marcq en Baroeul, Wasquehal, Villeneuve d’Ascq et Mons en Baroeul où il a longtemps habité et installé son premier cabinet d’architecture. Ses réalisations sont marquées par une recherche constante de modernité qui le conduira à se rapprocher de Robert Mallet-Stevens, créateur de la Villa Cavrois à Croix, et de Le Corbusier (qu’il fait venir à Lille en 1933). Les dizaines de maisons qu’il a conçu dans le quartier que nous parcourons aujourd’hui (et dont beaucoup ont malheureusement disparu lors de la construction de la VRU) attestent de son  style très éclectique qui épouse les grands courants architecturaux du début du XXe siècle, de l’Art Déco géométrique bruxellois, en passant par le régionalisme, la période Art and Crafts pour aboutir au modernisme. Sa dernière réalisation, en 1934, rue César Franck est d’ailleurs souvent atribuée par les passants à Mallet-Stevens. L’association Eugénies à Mons tient un blog très documenté sur sa vie et ses réalisations http://pagnerre.blogspot.com/ et organise régulièrement des visites guidées.

Mais Gabriel Pagnerre n’a pas été le seul architecte de ce quartier, et une nouvelle fois Dominique Plancke invite les participants à cette DécouVerte au blog remarquable sur l’art  nouveau dans la métropole : http://art-nouveau-lille.blogspot.com/2011/04/lille-fives-rue-dartagnan-place.html  pour en savoir plus sur les autres architectes du secteur.

 

En contournant la charmante Place Alexandre Dumas, nous laissons à notre droite la rue Berthollet qui se prolonge par la rue Delemar à Mons-en Baroeul.

Les Franciscains ont quitté en 2018 leur couvent au début de la rue Berthollet, mais, malgré les pressions des promoteurs, ont tenu à assurer une transmission de leur bâtiment à une structure qui prolongera leur engagement dans le quartier. C’est une communauté de l’Arche de Jean Vanier qui l’occupe donc désormais.

La rue que nous remontons pour repartir vers St Maurice se partage en son milieu entre Lille et Mons. De la rue Chanzy à Lille, nous arrivons rue Courcot à Mons. Là aussi Gabriel Pagnerre a beaucoup bâti, des deux côtés et sur les deux communes, avec quelques très belles réalisations.

 

 

Le Pont du Lion d’Or, une coupure autoroutière

 

C’est sur le Pont du Lion d’Or qu’en 1843 avait été installé le premier débarcadère de la voie ferrée Paris-Lille avant la construction de la gare de Fives et de celle devenue Lille-Flandres. Depuis la construction de la Voie Rapide, c’est devenu un passage où les piétons qui doivent franchir les bretelles autoroutières pour aller de Lille à Mons en Baroeul ne sont plus les bienvenus. Il est question de travaux prochains qui redonneraient à cet endroit un caractère plus urbain et moins autoroutier. Attendons donc.

 

En regardant vers Lille, on découvre le minaret en construction de la Mosquée El Forkane qui a racheté au Diocèse la chapelle de l’ancien couvent de Dominicaines, et presque dans l’alignement, le clocher de St-Maurice des Champs qui vient d’être restauré par la Ville de Lille.

 

Face à l’entrée de la Mosquée, la rue St Druon abritait naguère l’entreprise Vrau (le fil au chinois), après qu’elle ait déménagé du Vieux-Lille pour prendre la place de l’entreprise de toile Dickson-Constant partie à la Pilaterie. Des logements HLM ont pris sa place.

 

La visite s’achève à 16 h 40 sur la place de la médiathèque de St-Maurice Pellevoisin.

 

Prochaine DécouVerte le samedi 9 février. Sur inscription désormais  !

 

Revisitez les anciennes DécouVertes grâce à nos compte-rendus détaillés : https://lille.eelv.fr/category/vie-du-groupe/decouvertes/

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Lille Verte 2020 : Europe Ecologie Les Verts en ordre de marche pour les municipales de 2020 https://lille_old.eelv.fr/2018/12/lille-verte-2020-europe-ecologie-les-verts-en-ordre-de-marche-pour-les-municipales-de-2020/ Thu, 06 Dec 2018 19:06:49 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=9217   Une seule adresse : https://www.lilleverte2020.fr Consultez l'article de la Voix du Nord : Article la voix du nord - eelv-en-ordre-de-marche-pour-les-municipales-de-2020 ...]]>


 

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Compte rendu de la DécouVerte du samedi 11 février 2017 https://lille_old.eelv.fr/2017/02/decouverte-avec-eelv-lille-samedi-11-fevrier/ Mon, 13 Feb 2017 06:28:10 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8740 Rendez-vous à 14 h 30 métro Porte de Douai pour plus d'une trentaine de personnes chaudement vêtues, malgré le pic de pollution aux particules fines que subit toute la région depuis 3 jours. ...]]>

Rendez-vous à 14 h 30 métro Porte de Douai pour plus d’une trentaine de personnes chaudement vêtues, malgré le pic de pollution aux particules fines que subit toute la région depuis 3 jours.

De la Porte de Douai à la Porte d’Arras, par le Jardin des Plantes et Filbertville.

Le quartier que nous allons arpenter aujourd’hui, toujours guidés par Dominique Plancke, se situe en partie sur le quartier de Moulins et en partie sur Lille Sud, la voie ferrée Lille-Béthune marquant la limite. Nous serons sur le territoire de l’ancienne commune de Wazemmes puis de Moulins après la création de celle-ci. Et enfin à Lille depuis l’absorption de Wazemmes et de Moulins par celle-ci lors de l’agrandissement de 1858. La station de métro est située quasiment à l’emplacement de la Porte de Douai. En effet avant l’arasement des fortifications dans l’entre deux guerres, la rue du Faubourg de Douai empruntait le tracé actuel de l’impasse de l’observatoire puis de la rue du Jardin des Plantes. Pour des raisons stratégiques, les portes portes de Lille n’étaient pas dans l’axe des rues qui y menaient pour ne pas permettre à un éventuel ennemi de les prendre en enfilade. La rue Armand Carrel qui est aujourd’hui l’axe principal n’existait pas dans sa configuration actuelle, elle a été ouverte après la disparition des remparts.

Au bout de la rue Louise Michel, le groupe emprunte la passerelle qui permet d’enjamber le boulevard périphérique sud creusé à la fin des années 60 à l’emplacement du Boulevard des défenseurs de Lille. Le bruit de la circulation est assourdissant et couvre les voix.

Entre sciences et éducation : l’école de plein air et l’observatoire

Devant nous au pied de la passerelle s’élève l’ancienne Ecole de Plein Air construite en 1931. Voulue par le Docteur Désiré Verhaeghe, adjoint au Maire de l’époque, qui convainc Roger Salengro de l’intérêt de la construction d’écoles de plein-air pour les enfants les plus fragiles, elle s’inscrit dans un contexte national hygiéniste. Il s’agit notamment de tenter d’éradiquer des épidémies telle que la tuberculose encore très présente. On crée ici des bâtiments dotés de grandes baies vitrées qui permettent aux enfants de 7 à 12 ans, qui viennent ici sur prescription médicale, de profiter au maximum de la lumière naturelle et faire le plein de vitamine D. Avec la proximité du périphérique, on a du mal à imaginer aujourd’hui que l’emplacement avait été choisi pour faire bénéficier les enfants de la verdure et du bon air. L’école est transférée en 1976 à Lambersart avant de fermer en 1985. Les bâtiments abritent aujourd’hui l’institut médico-éducatif « la Roseraie » qui accueille des enfants et des adultes en situation de handicap.

Comme l’Ecole de plein air, l’Observatoire fait partie des équipements voués à la science et à l’éducation et s’appuyant sur les valeurs de l’hygiénisme, créés par la municipalité de Roger Salengro à l’emplacement des remparts dans les années 30, en réponse à l’entassement industriel  et urbain dont souffre alors notamment le quartier de Moulins (Institut de mécanique des fluides, Institut Diderot…)

Julien Dubois, actuel adjoint au Maire en charge du Patrimoine, nous explique l’histoire de l’Observatoire, propriété de la ville de Lille, construit en 1934. il est toujours confié au laboratoire d’astronomie de l’université de Lille 1, et animé par l’association Jonckheere (du nom d’un négociant roubaisien passionné d’astronomie qui avait créé un observatoire à Hem) Il se visite notamment lors des journées du patrimoine. Le bâtiment, d’une grande qualité architecturale, mêlant éléments art déco et modernistes a fait l’objet de restauration en 2015-2016. Il est inscrit monument historique depuis 2001.

Le jardin des plantes

Nous entrons dans le Jardin des Plantes aménagé ici par la municipalité entre 1948 et 1951, sur les plans de Jean Dubuisson (architecte) et de Jacques Marquis (paysagiste).

Lise Daleux, adjointe au maire en charge de la nature en ville, nous explique que le rucher école municipal jusqu’ici à la Ferme Marcel Dhenin, rue Eugène Jacquet à Fives vient d’être installé au jardin des plantes. Il utilise d’ailleurs la salle de cours de l’observatoire. Le Jardin des plantes est après le parc de la Citadelle le plus grand parc de la ville avec 10 hectares. Et même si le calme espéré n’est pas toujours au rendez-vous entre voie ferrée et périphérique, le Jardin des Plantes est un beau lieu de promenade qui abrite aussi de très riches collections botaniques et de splendides roseraies et des aires de jeux pour enfants. On y trouve même comme à la Citadelle de grosses pierres rescapées de la démolition de l’ancien palais de justice de Lille. Les bassins inutilisés vont prochainement être transformés en lagunages. La serre équatoriale construite en 1970 vaut elle aussi la visite.

Le grand bâtiment de l’orangeraie accueille les plantes les plus fragiles qui doivent être protégées du froid l’hiver. Les serres de production municipales qui étaient situées derrière l’Orangeraie le long de la voie ferrée vont être prochainement reconstruites. Le jardin est inscrit comme monument historique depuis 1997.

Moulins et maisons en bois

La dénomination de la rue Cervantes, qui est en réalité une impasse, est sans doute un clin d’oeil à Don Quichotte. A proximité s’élevaient en effet quelques uns des nombreux moulins qui ont donné leur nom au quartier. A l’emplacement de l’observatoire s’élevait aussi une perche de tir à l’arc.

Par l’actuelle rue du Capitaine Ferber, le chemin de l’évêque, permettait à l’évêque de Tournai (dont dépendait Lille) de se rendre à sa résidence de Wazemmes (du côté de la Place de Girard actuelle), via la rue de Bapaume et la rue de la Justice, et la place de la solidarité.

La rue du Jardin-des-plantes compte encore sur le côté gauche en venant du Jardin quelques maisons en bois, comme on en trouve encore quelques unes à Fives ou à St-Maurice Pellevoisin. Ces maisons étaient construites dans la zone de servitude militaire présente à proximité des remparts et devaient être construite en bois pour pouvoir être démolies rapidement en cas de conflit.

Les mystérieux doubles trottoirs de la rue du Faubourg de Douai

Avant la voie ferrée qui mène de Lille à Béthune traversait la rue à un passage à niveau. En 1950 la voie est surélevée et franchit la rue sur un pont métallique réalisé et posé par l’entreprise Paindavoine. A cette occasion, pour limiter le remblai de la voie de chemin de fer, la chaussée est aussi creusée jusqu’à 1,5m, ce qui explique le curieux double trottoir de part et d’autre du Pont de chemin de fer. C’est à cette époque aussi qu’est créée la halte ferroviaire de la Porte de Douai.

Et nous arrivons à Filbertville

Passé le Pont de chemin de fer, un peu plus loin c’est Ronchin. La rue est bordée de très belles maisons du début du 20ème siècle art déco ou art nouveau. Nous empruntons à gauche la rue Abélard et tout de suite encore à gauche la rue des Hannetons. A la fin du 19 ème siècle il n’y avait ici que des sentiers à travers champs et bordés de haies connues pour abriter des hannetons qu’on appelait « bruants » en picard. D’où l’appellation de bruants utilisée pour dénommer les habitants de Ronchin. le n*28 abrite une chambre d’hôtes et au 51 s’élevait la dernière ferme de la rue.
A l’angle de la rue Lesage-Senault, on peut encore deviner l’inscription « boucherie-charcuterie » au dessus de la porte sur le pan coupé. En 1965 le quartier comptait dans sa partie lilloise une cinquantaine de commerces pour 3500 habitants, dont quatorze  cafés et six épiceries.
La Ville de Lille a engagé une réflexion pour  redonner une cohérence urbaine au site qui comprend l’école Moulin-Pergaud, la résidence ICF, le collège Verlaine, le local associatif de Filberjoie, et les équipements sportifs (terrain et salle de sports) où l’on accède par le chemin des Margueritois. Tous ces équipements ont été construits de façon un peu aléatoire au fil des années sur une partie des terrains de l’entreprise Paindavoine, expropriés à l’époque où l’entreprise était en difficulté, terrains sur lesquels se situait le Stade Paindavoine et des jardins ouvriers.

La saga Paindavoine

L’entreprise Paindavoine s’est installée rue Berthelot sur des terrains achetés aux hospices de Lille en 1923, après avoir été créée rue de Douai et après une installation à l’angle de la rue des Meuniers et du Bd Victor Hugo. Elle construit des ponts et des charpentes métalliques, concurrente de la société Eiffel. A partir de 1931 elle se lance dans la construction d’engins de levage. Après la 2ème guerre mondiale, les nouveaux dirigeants Paul et Jacques, neveux des fondateurs, se lancent dans de grands chantiers à l’international (Iran, Amérique Centrale et du Sud, Asie, Afrique). L’entreprise Paindavoine a compté jusqu’à 800 salariés. Elle occupait presque tout l’espace entre le prolongement de la rue des Hannetons et la rue Victor Renard et entre la rue Berthelot et la rue des Margueritois. C’est le pont d’Onitsha, le plus grand d’Afrique, au Nigeria qui provoquera la perte de l’entreprise, mal assurée. La destruction du pont, pas encore payé, dans le conflit du Biafra entraîne la fermeture de l’entreprise et le licenciement de tout le personnel en mars 1965. Jacques Pandavoine se lance dans la location de hangars et des bureaux. En 1989 l’ensemble du site est acheté par le groupe Garonor, qui rase les bâtiments en 1997. Seuls les bureaux sont conservés, et sont devenus le domaine Paindavoine, pépinière d’entreprises gérée par la société Mémoire de Pierre depuis 2001, et sont ouverts au public lors des journées du patrimoine. On peut y visiter le bureau des directeurs conservé « dans son jus », mais aussi découvrir sur les murs les photos des réalisations de l’entreprise Paindavoine, dont les archives sont conservées aux archives du monde du travail à Roubaix.

En 2011 un ouvrage sur l’entreprise : « Paindavoine, une mémoire de fer » a été publié par Marc Paindavoine et Hervé Leroy. A Lille, Paindavoine a construit le siège de La Voix du Nord sur la Grand-Place, le beffroi et la verrière de la Chambre de Commerce ou encore l’immense bâtiment de la foire commerciale, ou l’immeuble du Rectorat rue St Jacques.

Au début du 20ème siècle, seuls les grands axes de la rue du Faubourg de Douai (RN17) et du Faubourg d’Arras (RN25) sont habités. Le diocèse décide en 1908 de construire une église à mi chemin entre ces deux axes sur ce qui n’est pas encore la rue Berthelot. L’église est achevée en juillet 1911 et est consacrée à St Philibert, en hommage à Philibert Vrau, industriel lillois (« le fil au chinois »), un des promoteurs de la faculté catholique de Lille et des sociétés St Vincent de Paul, décédé en 1905. Les rues Michel-Ange, Berthelot, Caventou, Le Fort et Louis-Spriet sont ouvertes tour à tour à cette époque dans un quartier bientôt dénommé quartier St Philibert. Plus tard le quartier deviendrait « le quartier Fllbertville », puis en 1948, la commune libre de Filbertville fut inaugurée solennellement en juillet 1948 lors de la kermesse des écoles. L’identité villageoise reste forte aujourd’hui dans ce quartier qui, même s’il est officiellement à Lille Sud, revendique sa personnalité propre, aux limites de Ronchin et de Faches-Thumesnil. Dans les années 60, c’est la rue Jeanne Godart qui est ouverte pour accueillir des petites maisons avec jardins et garage.

A l’emplacement d’une ancienne briqueterie, autour de l’église Saint-Philibert et du presbytère construits en 1911 et aujourd’hui restaurés après avoir failli disparaître dans les années 2000, sont érigées en janvier 1914 l’école maternelle et l’école des filles Sainte-Marie aujourd’hui remplacées  par un immeuble de logements en construction, en 1927 l’école des garçons Saint-Philibert et en 1933 le foyer-théâtre, salle des fêtes, dont seul le pignon a été conservé.

Au 44, rue Michel-Ange (et non Michel ANGE, comme noté sur les plaques de rue), nous sommes gentiment accueillis par le propriétaire de la maison dont la façade est ornée de deux visages – l’un grimaçant, tourné vers l’église, l’autre réjoui, tourné vers l’ancien café situé presqu’en face. Il nous explique que c’est son grand-père qui a sculpté ces deux visages, et que son grand oncle a sculpté les visages figés d’une autre maison rue Caventou. Au 13-15, rue Le Fort nous admirons l’étonnante villa Sainte-Marthe, habitée après-guerre par René Gaifie, maire RPF de Lille de 1947 à 1955, villa qui  hébergea pour une nuit le général de Gaulle. René Gaifié dut démissionner après avoir été accusé de mauvaise gestion. Il fut remplacé par Augustin Laurent (SFIO).
En 1950, une « Petite Histoire locale, Filbertville » est publiée par J. Van Agt, curé de St Philibert, reproduisant les notes qu’il avait publié depuis 1947 dans « Le Filbertois », journal du quartier.

La Zac des Margueritois

Dès la fin des années 90, on parle de construire des logements entre la rue Berthelot et Faches-Thumesnil sur le site libéré après la démolition des hangars Paindavoine. Mais les études de sols révèlent qu’ils sont très pollués, non pas par l’activité de l’usine elle- même, mais du fait des remblais apportés dans les années 20  pour la construction de l’usine. Plusieurs promoteurs jettent donc l’éponge et ce sont les pouvoirs publics, via l’EPF qui prend en charge la dépollution, puis via la SORELI qui aménagent le site avec la construction de trois rues et la réalisation d’un square. Au total 265 logements ont été construits mêlant logements sociaux, logements en accession aidée et logements « libres ». Les rues qui portent les noms de Filbertville, de Paul et Elisée Pandavoine et de Renée Lambert, syndicaliste féministe décédée en 2008, sont bordées de noues plantées qui récupèrent les eaux de pluies. Quelques uns des nouveaux logements portent un autocollant « voisins vigilants », initiative qui veut assurer la sécurité des nouveaux habitants.

Une autre association, aux objectifs nettement plus positifs, s’est créée en 2014 dans le quartier, l’association des deux faubourgs qui a en projet entre autres un café associatif, une donnerie, des échanges de savoir-faire.

Rue Abélard, du côté de la voie ferrée, a été ouvert il y a deux ans l’Atri-Home, qui a remplacé l’Atrium qui avait été construit au pied des Biscottes. C’est un foyer de Jeunes Travailleurs qui accueille 300 locataires.

La Ferblanterie, lieu de création indépendant

Au 16 rue Abélard est installée depuis 2010 la Ferblanterie, lieu de création et d’expérimentation géré par un collectif disposant d’un hangar en location. Elle se définit comme une fabrique artistique de 1200m² composée d’ateliers, lieu de travail pour la soixantaine de résidents. « Artistes, artisans et compagnies d’arts vivants se côtoient au quotidien, se partageant les locaux agencés en espace d’ateliers individuels et collectifs, et en espaces communs composés : d’un hall d’exposition, d’un plateau modulable, d’une cour, et d’espaces de convivialité. La Ferblanterie est un lieu pour échanger, rebondir, soutenir, un lieu pour inventer d’autres possibles. » Mais le bail de la Ferblanterie arrive à terme au 1er janvier 2018 et le collectif réfléchit à la mise en place de dispositifs permettant des mises à disposition temporaires ou plus pérenne. D’une part en vue de pérenniser ou redéployer le projet de l’association Ferblanterie, d’autre part en lien avec de futurs projets en gestation, favorisant l’émergence de lieux intermédiaires et indépendants. En 2009 le collectif était installé à Moulins dans un ancien atelier de fabrication de fer blanc, dont il a gardé le nom.

De l’autre côté de la rue Abélard s’achève le premier bâtiment de la Cité des métiers et de l’artisanat, projet lancé en 2006 et qui a eu du mal à se concrétiser. La Cité de l’artisanat et des métiers, parfois dénommée Eurartisanat, accueillera d’ici la fin de l’année la chambre des métiers, le Centre de formation d’apprentis de la restauration, une université régionale des métiers et le centre de formation continue des artisans. L’intégration de cet équipement dans le quartier devra être travaillée pour éviter qu’il ne soit « hors-sol ». Une place est prévue à l’angle de la rue Abélard.

Les pieds dans la boue répandue sur le trottoir (signe d’un chantier pas très bien tenu), nous rejoignons le pont qui enjambe la voie ferrée et qui a remplacé en 1950 le passage à niveau de la gare du Faubourg d’Arras qui était jusque là située à l’extrémité de la rue Abélard.

De l’autre côté de la rue du Faubourg d’Arras, rue de Carvin, s’achève un autre bâtiment, dont un panneau nous explique qu’il s’agit de « Décathlon Jardin des Plantes ». Le projet d’usine de fabrication de chaussures Essensole et ses 120 emplois annoncés en 2008 n’est plus à l’ordre du jour semble-t-il.

Ici la voiture a pris le pas sur la ville

Avant de rejoindre le terme de notre Découverte, le métro Porte d’Arras, nous nous arrêtons quelques instants sur l’un des pires lieux  qui soient pour les piétons à Lille : la traversée de la rue Jussieu entre Moulins et Lille Sud, un vaste endroit où les bretelles d’accès au périphérique sont une négation de la ville et gaspillent l’espace.  Pour EELV, il faut d’urgence couvrir à cet endroit le périphérique pour permettre un accès facile depuis Moulins et le métro au Jardin des Plantes et à Lille sud.

Rendez-vous est pris pour la prochaine DécouVerte, samedi 1er avril à 14 h 30 au métro Canteleu.

Photos Marc Santré

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Compte rendu de la DécouVerte du samedi 23 janvier 2016 https://lille_old.eelv.fr/2017/02/compte-rendu-de-la-decouverte-du-samedi-23-janvier-2016/ Wed, 01 Feb 2017 09:18:43 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8756 De Capinghem à Lomme, d’Humanicité au Parc Urbain et à l’Ecole du cirque. Avant de commencer la découVerte, un peu d’histoire locale sur la plaine du Grand But de Lomme. ...]]>

De Capinghem à Lomme, d’Humanicité au Parc Urbain et à l’Ecole du cirque.


Avant de commencer la découVerte, un peu d’histoire locale sur la plaine du Grand But de Lomme.

La station St Philibert est  le terminus de la ligne 2 du nom de l’hôpital attenant qui est ouvert dans la plaine  du Grand But en 1977. L’idée d’un métro avait germé quelques années auparavant  et un réseau  de 4 lignes était initialement prévu  par la Communauté Urbaine et son président, le bouillant maire de Lomme Arthur NOTEBART dont il est prévu de célébrer le souvenir lors d’un prochain changement de nom pour la station Lomme-Lambersart.

Au milieu des champs de céréales, pommes de terre et betteraves une drève menait au  château d’Isenghien, qui va devenir KINEPOLIS. Entre 1970 et 1976 ,  la municipalité  souhaite s’étendre et établir un  nouveau quartier non loin du parc urbain.  Le groupe d’immeubles collectifs des Arbres est construit, on ouvre une nouvelle école mais le maire souhaite préserver le patrimoine existant et  la place de l’église du Bourg est repavée et requalifiée, en 1978. Le rappel historique dans ce quartier se poursuit  dans l’actuelle station de métro du Bourg  par une exposition des photos du siècle dernier montrant une avenue de Dunkerque exempte de toute circulation où les habitants prennent la pose au milieu de la chaussée où passe un  troupeau de moutons.
En 1980,  les premiers ouvrages d’arts de la rocade NO sortent de terre et le chantier du nouveau parc urbain est décidé. Le maire aime  poser dans le sillage des engins qui bouleversent la plaine. La rocade achevée, Euromarché qui deviendra Carrefour peut enfin s’installer face à l’hôpital et se mesurer à la marque frappée de l’ oiseau rouge d’Englos !

Le parc d’attractions LILLOM, contraction des futures villes associées  ouvre en 1985 et on y élit la Miss locale  de l’année. Cependant l’entreprise n’arrive pas à atteindre la rentabilité, vivotera deux  années avant d’être revendue pour fermer définitivement en 1988. IKEA installe son premier magasin en région du Nord  en 1989 et la station de métro St Philibert devient  opérationnelle, l’année suivante. La clinique de La Mitterie s’ouvre rue Defrenne et la ferme Béharel,  future ferme pédagogique est acquise par la municipalité.  C’est également à cette époque que commencent en ville les cours de l’Ecole du Cirque qui rejoindra en 1993 le château-fort de l’ancien parc d’attraction près de l’étang.
1996 voit l’ouverture du complexe cinématographique de la société Bert et Claeys, entreprise familiale belge qui gérait un petit cinéma à Harelbeke et possède à présent plus  46 complexes en Belgique, France, Espagne, Suisse et Pologne. Cet accueil des grand groupes financiers  n’est pas toujours bien compris par les administrés et Yves Durand communique beaucoup sur l’utilisation des loyers pour financer les  bourses des étudiants de la commune.

C’est également l’ouverture de la Ferme Educative, des jardins familiaux puis du club canin en 1997. Autour du  centre commercial et du complexe multi-salles, une trentaine d’enseignes viennent s’installer bientôt rejointes par des chaines d’hôtels bon marché , un magasin de sports et des salles d’activités sportives.
Le parc urbain résiste à la pression exercée par les enseignes présentes pour s’agrandir, cependant  la zone « ludique et marchande » n’est accessible qu’aux voitures et une étude est confiée à la SOPIC en vue de la requalifier, et la rendre plus accueillante aux piétons, handicapés et cyclistes.

L’hôpital St Philibert et le nouveau quartier d’Humanicité….

Les participants, guidés par Robert Herman et Vincent Dhélin, découvrent les abords de la station de métro terminant la ligne 2 et il est remarqué que les lignes du métro communautaire semblent rejoindre les hôpitaux entre eux. A la différence des maladreries du moyen-âge  où les pestiférés étaient éloignés du centre de la ville, l’hôpital va être le déclencheur d’une nouvelle expansion urbaine et ici même, d’un éco-quartier. En effet à partir de l’hôpital, et des besoins d’implantation de divers organismes dispensant des soins  dans des structures répondant à des normes nouvelles,  l’université privée va être amenée à conduire le plan d’aménagement des établissement de soins et des quartiers d’habitation attenants.

Une maison d’église multi-fonctions

Le premier arrêt se fera à la maison d’Eglise  Marthe et Marie qui occupe l’entrée du site au rez-de-chaussée : un espace-accueil bienvenu dans ce quartier en devenir qui propose des activités telles un café littéraire, du qi gong, tricot, peintures et perles, un dépôt-vente de librairie en partenariat avec une librairie lilloise spécialisée, une grande salle de 300 places destinée à accueillir des manifestations diverses.
à l’étage : une salle de réunion de 19 places, une chapelle de 170 places pour le recueillement, la prière et les célébrations liturgiques. Une présence de prière y est assurée par les Soeurs de la Fraternité Oecuménique voisine. Une mezzanine permet aux patients de la Maison Médicale Jean XXIII ainsi qu’à leurs familles de participer aux offices. Cette dernière dont le coeur de métier est le soin palliatif depuis 46 ans a quitté Frelinghien pour trouver à Lomme des locaux neufs et une capacité d’accueil étendue.

Les visiteurs longent ensuite le centre d’accueil médicalisé « Hélène Borel » qui dispose de 64 lits pour personnes lourdement handicapées, (l’Association Centre Hélène Borel née de la volonté d’un groupe de personnes (de Lille et sa région), sensibilisées à ce qui se fait en Angleterre pour les patients atteints de sclérose en plaques, et souhaitant reproduire un modèle similaire en France) le nom de l’association est celui de l’épouse du fondateur décédée peu avant l’ouverture du centre de Raimbeaucourt dans le Douaisis. Malheureusement, on peut noter les grandes difficultés rencontrées par les personnes en fauteuil roulant pour se déplacer dans le quartier : pour sortir de la station de métro, pour se déplacer sur les trottoirs exigus souvent colonisés par des voitures ne trouvant pas à se garer, pour se rendre au centre commercial ou encore rejoindre le parc Urbain et le Centre Régional des Arts du Cirque.
La promenade se poursuit le long de Prévenlys, centre de prévention financé par les caisses de retraites Agirc –Arrco et qui propose des bilans individuels et des ateliers de santé à l’intention des seniors.

Une fois le panneau d’entrée de ville de Capinghem une fois franchi, Vincent Dhélin évoque le problème de l’enclavement de ce nouveau quartier éloigné du centre de Capinghem dont il est séparé par des friches et des champs. En effet la nouvelle municipalité dernièrement élue a refusé de  poursuivre l’urbanisation de ce secteur mais aussi de financer une voirie douce pour relier cette partie de la ville à la mairie et à ses établissements scolaires.

Le groupe s’arrête devant  le foyer d’accueil médicalisé de l’ ABEJ  ( Association Baptiste pour l’Entraide et la Jeunesse) qui dispose également de 36 studios à l’intention des sans domicile fixe. L’annonce de la venue cette association avait fédéré  l’opposition de certains riverains lommois et capinghemois au projet  et  la présence de sdf conjointement à  celle des fauteuils roulants était censée donner  au site, un aspect de « cour des miracles ». en fait, l’établissement  et ses occupants a rapidement trouvé sa place dans le paysage.
Au passage il est remarqué l’espace restreint réservé aux piétons sur la voirie et l’impossibilité de traverser les jardins des différents îlots d’habitation ou d’unités de soins .
Mention est faite au passage devant leur bâtiment, des Ateliers d’Humanicité organisés par l’université catholique afin de faire participer habitants, patients et professionnels de la santé à la vie du nouveau quartier; les habitants des appartements sont à 98% locataires et la taille actuelle relativement petite des logements proposés ne favorise pas leur maintien dans le quartier et semblent freiner  leur implication dans la vie de ce dernier.
Face à la mairie de Capinghem, au-delà des champs fraîchement labourés est évoquée la prolongation de la voie  vers la mairie et croisée l’unique cellule commerciale du quartier: le salon de coiffure attenant à l’Ehpad St François de Sales. En effet, la proximité du centre commercial et le nombre d’habitants pour le moment relativement restreint ( moins de 2000) ne favorisent pas l’arrivée de nouveaux commerces de proximité.

L’Ehpad Saint-François-de-Sales accueille quatre-vingt-deux personnes dont la moitié atteintes de surdité de naissance.
Le groupe remonte la rue du Tournebride et longe une résidence pour seniors en construction puis  l’école IF Santé qui forme aide-soignant(e)s infirmier(e)s, sages-femmes et cadres de santé soit plus de 600 étudiants.
La visite du quartier s’achève dans le parking relais de Transpole qui peut accueillir 330 véhicules et qui est complet chaque matin à partir de 8:00, un garage à vélos de 30 places est également disponible.
La traversée de la rue du Grand But afin de rejoindre le chemin paysager menant au Parc Urbain se passe sans problème en cette heure de samedi après-midi mais peut s’avérer très  dangereuse pour le piéton en période de pointe du trafic.

A travers le parking peu accueillant du Centre Commercial

La ferme de la Vie Devant soi est laissée sur la gauche :  en 2004, la famille Torck  (groupe Camaieu) choisit d’allouer une somme pour promouvoir un projet à but non lucratif apportant une réponse à des personnes en marge de la société. Leur attention se tourne plus particulièrement vers des personnes en situation de handicap après un accident de la route . Un représentant de la famille porte ce projet dans la prospection, la conception et la mise en œuvre. L’association est née de cette rencontre en juin 2005. Son objet est de créer un lieu de vie et de projets pour des personnes cérébro-lésées, suite à un traumatisme crânien ou suite à d’autres causes comme un AVC.

Le groupe s’arrête à présent face aux bâtiments du campus Véolia et de la chaudière biomasse qui apporte le chauffage urbain au nouveau quartier. La petite cité pédagogique lommoise regroupe des équipements utilisés par le groupe. Dans la halle technique, force brûleurs emplissent toute une salle. Un peu plus loin, un banc de démonstration du cycle frigorifique voisine avec un panneau solaire, dont une maquette sur roulette peut être déplacée à l’extérieur. Une station d’épuration complète est utilisée à des fins pédagogiques et, dans la chaufferie biomasse, une chaudière au centième répond aux mêmes usages.
Côté bois, Véolia a créé sa propre filière, qui consomme 5 000 tonnes par an (bois de récupération, bois d’élagage…). Elle a ainsi volontiers pris possession des chutes végétales issues du récent et sévère élagage des talus de la rocade Nord-Ouest. Enfin, le campus, qui forme à 17 diplômes et espère ajouter, à la rentrée, celui de la stérilisation en milieu hospitalier, éduque ses chauffeurs à l’écoconduite, simulateur à l’appui.

Le parking est atteint par le groupe des visiteurs et c’est l’occasion d’annoncer sa cession dernière par les villes associées aux enseignes opérant sur la zone.

La Parc Urbain et l’école du cirque, havres de paix au bord d’une zone commerciale

Le Parc Urbain s’offre à présent aux visiteurs : son intérêt paysager et naturel est qu’il présente une variété de milieux, de nombreuses zones boisées , des plans d’eau , le tout sillonné par deux sentiers pédestres qui font découvrir cette diversité aux visiteurs : pêche, école du cirque, la zone de pique-nique, découverte de la faune et de la flore et des espaces nouvellement aménagés pour  la marche nordique et de parcours sportifs. Son seul problème est de ne pas être connu des lillois et des lommois et parce que situé à l’écart des habitations et au-delà d’une  zone commerciale à l’architecture paysagère datée et vieillissante.

Le groupe pénètre enfin dans la cour de l’Ecole du Cirque et est accueilli par le Président de l’association de gestion « Et vous trouvez cela drôle » qui brosse un petit historique du lieu et de l’école :
1990 Quatre passionnés de cirque dont Pascal Croain, formateur sportif et Christophe Crampette, instituteur, créent l’association “Et vous trouvez ça drôle – Les Ateliers du cirque”.
1992 Une petite salle est mise à leur disposition par la mairie de Lomme pour proposer des ateliers de formation aux arts ducirque pour une soixantaine d’enfants et adultes. Bernard Séname, adjoint au maire de Lomme chargé des Affaires Culturelles et Arlette Gruss en sont les parrains.
1993 L’association crée à Lomme le 1er Festival international de clowns.
1998  Une nouvelle étape est franchie avec l’installation sur le site du parc Urbain de Lomme. L’association dispose là d’une structure unique en France regroupant 3 salles d’enseignement, des bureaux, un chapiteau permanent de 400 places, un espace caravanes et chapiteaux.
2000 Le Centre des arts du cirque accueille sa première promotion d’élèves en formation professionnelle aux métiers des arts du cirque.
2001 Il devient le 1er Centre de formation de loisirs aux arts du cirque en France grâce à 950 adhérents, 50 cours hebdomadaires et 25 formateurs. Le Centre des arts du cirque accueille les 29/30 juin et 1er juillet 2001 les 1ères Rencontres Nationales des Ecoles de Cirque : 30 écoles venant de toute la France, 250 jeunes de 8 à 25 ans, 3 spectacles ouverts au public.
2002 Dans le cadre de sa programmation annuelle, le Centre accueille une trentaine de spectacles dont Les Bleus de Travail, La Famille Morallès et Gosh.
2004 Le Centre des arts du cirque accueille du 24 au 27 juin 2004 les Premières Rencontres Nationales et Européennes des Ecoles de Cirque dans le cadre de Lille 2004 et coproduit également avec Lille 2004 Rushs, le nouveau spectacle de la Cie de l’Ebauchoir.
2005 Création au Centre régional des arts du cirque de Laissez porter, première création de la cie XY é avec 4 étudiants de la formation professionnelle du CRAC et deux professeurs. Le succès de ce premier spectacle sera suivi du Grand C et Il n’est pas encore minuit qui réuniront des douzaines d’anciens étudiants du CRAC.Le Fardeau, studio de création 2004, piste d’or à la Piste aux Espoirs de Tournai.
2007 Le Fardeau, studio de création 2004, Médaille d’argent au Festival Mondial du Cirque de Demain de Paris.
2008 Mise en place du BJJEPS activités du cirque.
2009 Antoine Tyrion et Aurore Liotard : médailles d’argent au Festival Mondial du Cirque de Demain et médaille d’or au Festival de Moscou.
2010  Signature de la convention  ERPAC (Etablissement Régional pour la Pédagogie des Arts du Cirque) avec la Fédération Française des Ecoles de Cirque.
2010/2011 Début du partenariat médical entre le Centre régional, l’école d’ostéopathie du CHR, Florence Delahousse et Bechir Boudjemaa en ce qui concerne les formations artistiques.
2012 Ouverture d’un nouveau créneau : les seniors.
2013 Soirée de soutien à la Cie Le Fardeau suite au vol de « La machine », objet phare de leur dernière création. En décembre, Simon Heulle, élève du CRAC remporte l’émission »La France a un incroyable talent » grâce à ses prestations au mât chinois.
2014  Le Centre de documentation des arts du cirque migre dans « La roulotte » fraîchement installée sur le site.
2014/2015  Mise en place du projet « roulottes-musées », en partenariat avec le musée du cirque La Gardine, à Wasquehal

La visite s’achève par un moment de convivialité sous le chapiteau  autour d’un vin chaud revigorant gracieusement  offert par nos hôtes.

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DécouVerte d’Esquermes avec EELV Lille – le samedi 17 décembre 2016 https://lille_old.eelv.fr/2016/12/decouverte-desquermes-avec-eelv-lille-le-samedi-17-decembre-2016/ Tue, 20 Dec 2016 16:22:57 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8698 C'est un groupe important de 45 personnes qui se rassemble dans une atmosphère très humide devant l'ancien Consulat d'Italie, Place Cormontaigne pour la DécouVerte d'Esquermes proposée par le groupe EELV de Lille. ...]]>

C’est un groupe important de 45 personnes qui se rassemble dans une atmosphère très humide devant l’ancien Consulat d’Italie, Place Cormontaigne pour la DécouVerte d’Esquermes proposée par le groupe EELV de Lille.

Dominique Plancke, notre guide habituel, rend d’abord hommage à Christiane Bailleul, disparue en juillet 2015, ancienne professeur de français au collège Mme de Stael, et qui a souvent participé à nos Découvertes. Amoureuse de son quartier, elle en connaissait tout et publiait chaque jour un billet sur son  blog consacré à Esquermes, blog malheureusement inaccessible depuis quelques semaines.

Au milieu du 19ème, un gros bourg avec de nombreux hameaux, dans une campagne marécageuse.

Au moment de son rattachement à Lille par décret impérial en 1858, Esquermes était un gros village de 3500 habitants qui comprenait plusieurs hameaux au delà du périmètre actuel du quartier : le Faubourg de Béthune, le Faubourg des Postes, les Bois-Blancs, Canteleu, et une partie du Wazemmes actuel. Vauban était en revanche un hameau de Wazemmes. Les habitants d’Esquermes ont longtemps manifesté une vive hostilité à l’absorption de leur commune par Lille.

Sur le territoire que nous allons parcourir aujourd’hui, les innombrables bras de l’Arbonnoise et du Fourchon sillonnaient une campagne marécageuse. Et il y avait de grandes propriétés avec des châteaux, (la Haute Anglée, la Haye d’Esquermes, la Belle Promenade). Après le rattachement à Lille, l’espace est profondément bouleversé, quand il est traversé par les nouvelles fortifications qui entourent le Lille agrandi (à l’emplacement du Boulevard de la Moselle actuel). Les cultures ont perduré quelque temps mais l’industrie en plein essor les a inexorablement conquises. Des tanneries, brasseries, filatures, teintureries n’ont pas tardé à s’établir, exploitant les eaux de l’Arbonnoise dont la qualité était appréciée. L’urbanisation du quartier s’accélère en 1880, cités ouvrières et cours font leur apparition, beaucoup moins nombreuses qu’à Wazemmes. On compte 12000 habitants en 1882. Depuis les années 60-70, les usines et les grandes propriétés sont remplacées par des ensembles immobiliers.

De nombreuses découvertes attestent d’une occupation très ancienne du quartier : des vestiges Gallo-Romains à l’angle de la Place Cormontaigne et de la rue de Turenne, des sépultures des Vème et VIème siècles, des vestiges mérovingiens boulevard de la Moselle, etc..

Le groupe rejoint la rue de Canteleu, une des voies les plus anciennes du quartier, par la rue d’Isly qui est-elle issue de l’agrandissement de 1858.  Sur la gauche nous apercevons l’église St Martin d’Esquermes.

Visite du plus ancien édifice religieux de Lille, en plein chantier.

Nous somme accueillis en plein chantier par deux responsables de l’association des Amis de la Chapelle Notre Dame de Réconciliation, qui nous présentent l’histoire mouvementée de la Chapelle, le plus ancien édifice religieux de Lille, inscrit comme Monument Historique depuis 1926.

Vraisemblablement fondée au 11 ème siècle après une apparition, et profondément remaniée en 1831, la chapelle, propriété du Diocèse après avoir été celle de la communauté religieuse des Clarisses, a fait l’objet depuis une vingtaine d’années de plusieurs campagnes de restauration initiées par l’association des Amis de la Chapelle. Une nouvelle tranche de travaux est en cours portant sur le bas-côté droit et a reçu le soutien de la Fondation du Patrimoine. La chapelle est toujours consacrée au culte, mais accueille aussi des manifestations culturelles.  Le pèlerinage qui menait de Lille à cette Chapelle a donné son nom à la rue des Stations.

La rue de la Bassée est bordée de grandes propriétés, qui témoignent de ce que pouvait être le quartier jusqu’au 19ème siècle. Le Parc Zoologique créé ici à la fin du 19ème n’avait pas rencontré le succès escompté et n’avait pas duré longtemps. Dans cette rue comme dans les rues perpendiculaires, nous apercevons certains immeubles qui se fissurent, du fait de la présence souterraine de l’Arbonnoise.

La dernière exécution en place publique à Lille

Par la rue Vergniaud dont nous pouvons admirer la diversité des façades et la qualité des constructions, nous arrivons sur une petite placette, à l’angle de la rue Boissy d’Anglasemplacement-de-la-guillotine, bien tranquille avec son arbre majestueux, et qui a pourtant une histoire particulière. C’est ici que s’est déroulée la dernière exécution publique à Lille le 28 avril 1938. Un dénommé Fernand Hubert y a en effet été guillotiné après avoir assassiné l’année précédente une rentière de Lambersart de 67 coups d’une mèche d’acier. Le choix de cette placette pour cette exécution de celui qui était détenu à la prison de Loos reste mystérieux. Les exécutions en place publique furent supprimées en France l’année suivante avant que la peine de mort ne soit abolie en 1981.

Juste en face de cette placette deux petites rues parallèles, rue de Dieppe et rue Violette, rejoignent la rue de l’Orphelinat. Constituées de petites maisons ouvrières, elles ont été construites en 1884-1885 par la Compagnie Immobilière de Lille, présidée par Henri Violette, dont le   nom a été donné à l’une d’entre elles. Sur le modèle de ce qu’elle avait expérimenté quelques années plus tôt à Moulins, la CIL a bâti ici 121 maisons de bonne qualité, certaines mansardées. Il était interdit d’y établir un débit de boissons.

Entre les rues de la Bassée et la rue d’Isly il y a plusieurs petites rues calmes dont on imagine ce qu’elles pourraient être si l’emprise de la voiture y était moindre. Rue de Dieppe c’est plutôt un problème de stationnement des vélos qui semble commencer à se poser : sur toutes les barrières et les poteaux sont accrochés des vélos.

La rue de l’Orphelinat était à l’origine une avenue bordée d’arbres qui menait au château de Monsieur Duhau, qui avait fait construire un orphelinat dans sa propriété. La résidence « les Clarisses », qui donne aussi sur le boulevard de la Moselle, occupe bien la place d’un ancien couvent, mais il s’agissait du Carmel ! La rigueur historique n’est pas vraiment la préoccupation des promoteurs immobiliers.

Jusque dans les années 1980, sur le terre-plein central du boulevard de la Moselle, une voie ferrée permettait le transport de marchandises entre la gare St Sauveur et le Port fluvial. Elle fut supprimée lors de la construction de la ligne 2 du métro. A cet endroit, de l’autre côté du boulevard, c’est le Faubourg de Béthune

Rue de la Bassée, un projet contesté par des riverains très mobilisés !

mme-de-staelNous rejoignons l’extrémité de la rue de la Bassée. Devant l’entrée du Collège Mme de Stael aujourd’hui fermé nous attendent Nicolas Ver Eecke et Annick Georget, qui animent l’association des riverains de Mme de Stael, qui s’est créée il y a quelques mois en opposition à un projet immobilier qui prévoit là entre autres une tour d’habitation de 17 étage et 56 m de haut.

affichette-mme-de-staelNous avions eu l’occasion en cheminant dans les rues du quartier de voir que de très nombreux habitants avaient apposé à leur fenêtre des affichettes manifestant leur hostilité à ce projet. Les responsables de l’association nous précisent que les habitants du secteur ne s’opposent pas au principe que des constructions s’élèvent à l’emplacement du collège, ils contestent en revanche la présence de la tour, un projet qu’ils estiment inadapté au bâti existant et même « déraisonnable et abracadabrantesque ». Récemment le Conseil de la MEL a modifié le plan d’urbanisme pour permettre la construction de cette tour. Les élus écologistes se sont abstenus et demandent une concertation plus globale sur les projets d’aménagement du secteur (boulevard de la Moselle, Port fluvial). L’association a déposé un recours gracieux contre cette modification du PLU avant un éventuel recours contentieux.

Résidences et supermarché ont remplacé les industries

Par la très belle rue Alfred de Musset, notre découVerte rejoint le boulevard de la Moselle. La Résidence de Musset occupe l’emplacement d’une grande entreprise de construction. Dans le quartier, à partir des années 70, de nombreuses résidences ont ainsi pris la place d’entreprises industrielles, ou se sont installées dans le parc de grandes propriétés ou de congrégations religieuses.

Sur le boulevard de la Moselle, c’est un supermarché et Pole Emploi qui ont pris la place de la Grande Brasserie coopérative de Lille démolie en 1989. Créée en 1908 par Henri Jooris, également fondateur de la boulangerie L’indépendante Bd Montebello, cette brasserie s’est beaucoup développée entre les deux guerres. En 1956, 493 personnes y travaillent. Elle a été connue ensuite sous le nom de brasserie Excelsior, avant de changer plusieurs fois de propriétaires, de devenir la brasserie Koeniegsbier en 1983 et de fermer ses portes en 1987.

Au bout de l’impasse St Joseph, face à une cité ouvrière s’élève la résidence Ste Claire dans l’enceinte du beau parc de la maison provinciale de la Compagnie des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul.

Par la rue de Crimée, nous retrouvons la rue de Canteleu. Face à nous l’ancien Lycée Michel Servet, dont une partie des sections d’enseignement à été transférée dans le nouveau lycée hôtelier de Fives-Cail et d’autres au lycée de La Bassée. Cet hiver le lycée sert pour l’hébergement hivernal de sans-abri. 50 personne seules y sont accueillies par l’ABEJ  jusqu’au 31 mars.  Et nous rejoignons la Place Cormontaigne par la rue de Turenne.

Pour plus d’information sur Vauban Esquermes  : Cahier de territoire Vauban Esquermes, Forum ouvert Vauban Esquermes

Photos : Dominique Plancke, Stéphanie Bocquet et DR Bibliothèque municipale de Lille

]]> DécouVerte des Bois Blancs – samedi 15 octobre 2016 🗺 https://lille_old.eelv.fr/2016/10/decouverte-des-bois-blancs-samedi-15-octobre-2016/ https://lille_old.eelv.fr/2016/10/decouverte-des-bois-blancs-samedi-15-octobre-2016/#comments Tue, 18 Oct 2016 19:12:04 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8657 Un quartier marqué par l'eau, aujourd'hui en pleine transformation. Un peu plus de 30 personnes se rassemblent à la sortie du métro Bois-Blancs pour cette découVerte du 15 octobre 2016, guidée par Dominique Plancke qui, en attendant les retardataires, rappelle l'histoire du quartier. ...]]>

Un quartier marqué par l’eau, aujourd’hui en pleine transformation.

Un peu plus de 30 personnes se rassemblent à la sortie du métro Bois-Blancs pour cette découVerte du 15 octobre 2016, guidée par Dominique Plancke qui, en attendant les retardataires, rappelle l’histoire du quartier.

Jusqu’au 19ème siècle, ce qui est aujourd’hui le quartier des Bois-Blancs est peu urbanisé hormis quelques constructions le long de la route de Dunkerque. En 1858 ce hameau est, comme toute la commune d’Esquermes auquel il appartient alors, rattaché à Lille. La nouvelle enceinte de fortifications qui est construite sous le second empire laisse les Bois-Blancs à l’extérieur des remparts, remparts dont il ne subsiste que la Porte de Dunkerque que manifestement peu de lillois connaissent.

À la fin du XIXème siècle, avec le drainage du terrain et l’industrialisation, les constructions s’accélèrent sur un territoire jusque là marqué par des jardins et des cultures maraîchères drainées par de nombreux ruisseaux bordés de bois-blancs (bouleaux, aulnes, saules, peupliers).

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Des usines se développent sur de vastes surfaces le long du quai de l’ouest et sur le secteur de Canteleu à la limite de Lomme. La population des Bois-Blancs augmente progressivement au rythme de l’installation des industries. La plupart des rues sont construites au tout début du 20ème siècle. Les commerces et équipements ne sont que faiblement représentés (une école, une caserne de pompiers et une église). En revanche les très nombreux cafés et estaminets (58 recensés en 1930) offrent de l’espace pour la vie sociale, politique et associative.

Avec la deuxième vague industrielle des années 1920-1930 le quartier poursuit son développement. La création du nouveau port de Lille à l’emplacement des remparts et l’achèvement du canal de la Deûle, en 1955, confortent l’enclavement du quartier qui devient alors une île renforçant l’aspect village auquel sont encore attachés de nombreux anciens habitants.

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La résidence HLM des Aviateurs, constituée de six barres construites sur une axe est-ouest, face au nouveau Port permet ensuite l’accueil de nouveaux habitants pour la plupart relogés du quartier St Sauveur soumis à une rénovation radicale.

Dans le dernier quart du 20 ème siècle, le quartier subit la désindustrialisation qui entraîne l’apparition de grandes friches industrielles à Canteleu et sur le quai de l’Ouest. Le quartier des Bois-Blancs est le premier quartier lillois à être doté d’une mairie de quartier. En 1989, le quartier des Bois Blancs est relié au centre ville de Lille et à Lomme par le métro. Dès 1988, la ville de Lille lance une première étude sur le foncier disponible sur le site autour de l’usine Le Blan Lafont. L’intérêt est uniquement économique et ne concerne pas à ce moment là le renouvellement urbain, contrairement à ce qui se fera une dizaine d’années plus tard avec la Zac des Rives de la Haute Deûle.

Le Port de Lille

Notre groupe rejoint la Deûle par le petit chemin ombragé qui descend de l’avenue de Dunkerque pour desservir les jardins familiaux situés à l’arrière de l’avenue Marx Dormoy. Face à nous sur l’autre rive se dressent les bâtiments du Port de Lille, géré par la Chambre de Commerce Grand Lille. Après le Pont de Dunkerque, le Port a inauguré en mai 2015 son Centre Multimodal de Distribution Urbaine (CMDU), plateforme multimodale pouvant réceptionner tous types de marchandises par la voie fluviale, par la voie ferrée et par la route. C’est aussi un entrepôt logistique pour recevoir la marchandise, la stocker temporairement, ou juste la faire transiter avant d’entrer dans la ville par des véhicules plus adaptés aux petites rues qu’un 38 tonnes.

Le Port de Lille est territorialement situé sur le quartier des Bois-Blancs (et non sur celui de Vauban Esquermes), mais le canal à grand gabarit forme une coupure infranchissable.

De la Plaine des Vachers au jardin des Passereaux

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Vinciane Faber, conseillère municipale déléguée au quartier des Bois Blancs et Présidente du conseil de quartier, nous rejoint sur la Plaine des Vachers pour nous présenter le projet d’aménagement sur plusieurs années de cette plaine élaboré en concertation avec les habitants. L’aire du jeu pour enfants a été libérée cette semaine des grillages qui l’enserraient, de nouveaux jeux « nature » vont être installés, un labyrinthe végétal est en cours de plantation, des barbecues vont être installés…

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École Desbordes-Valmore

Par la rue Gobin, l’une des premières rues à être bâties au 19 ème siècle (carte postale), nous rejoignons la rue Guillaume Tell, où s’élève l’école Desbordes-Valmore, seule école primaire du quartier, construite par l’architecte Wallars en 1908, et qui en fut le premier bâtiment public, agrandi en 1930. En face l’espace Pignon géré par le Comité d’animation des Bois Blancs accueille des expositions artistiques et culturelles.

Nous nous dirigeons par la rue Van Oost vers la rue des Bois-Blancs et l’église St Charles. Celle-ci, postérieure à 1905 n’est donc pas propriété de la ville, mais du diocèse. Son état entraîna sa fermeture au public en 2009. Sa démolition est alors envisagée, mais le quartier se mobilisa pour la conserver, au-delà des convictions religieuses, comme point de repère pour la quartier. L’argent versé par la Ville de Lille pour l’acquisition du terrain situé à gauche de l’église a permis la remise en état du bâtiment et sa réouverture en 2014.eglise-st-charles-bb

A gauche de l’église, nous sommes accueillis par deux de ses animatrices dans l’ancien jardin du presbytère devenu le magnifique Jardin des Passereaux qui accueille les habitants et les enfants du quartier. Un composteur collectif vient d’être installé.

Les projets d’habitat participatif

Devant un panneau annonçant le démarrage d’un projet de logements, sur la parvis de l’autre côté de l’église, l »un des membres du collectif « les voisins du quai » nous explique la démarche d’habitat participatif  à laquelle il participe. Il a répondu à l’appel à projets lancé par la ville de Lille il y a 5 ans sur plusieurs terrains des Bois-Blancs. «  Les voisins du quai.. (pas à l’ouest » ont élaboré collectivement un projet pour une parcelle située 41 quai de l’Ouest : Lille Métropole Habitat y construit  11 logements (du T1 au T4) collectifs en habitat participatif pour « les voisins du quai » (locatif social et en accession sociale à la propriété). Chaque ménage aura son propre logement, mais des espaces seront partagés comme une chambre d’amis de 16m², une buanderie, un salon de 35m², et des espaces extérieurs (local de tri des déchets, un abri vélos, un jardin, et des places de parking). Ce projet s’inscrit dans une démarche environnementale exemplaire : ossature en bois d’essences régionales, éco-matériaux et panneaux solaires thermiques qui alimenteront un chauffe-eau solaire.

A l’évidence, cette initiative ne laisse pas indifférent et elle suscite beaucoup de questions de la part des participants à la DécouVerte sur le projet, le coût, la future gestion, les relations avec les autres membres du collectif, etc.

Pour le projet du 216 rue des Bois-Blancs, c’est Partenord Habitat qui construit 8 logements (du T2 au T4) en habitat participatif pour le collectif « Les voisins et caetera » (accession sociale et accession libre). Chaque ménage aura son propre logement, mais des espaces seront partagés comme une chambre d’amis, une buanderie, un salon, et des espaces extérieurs (un jardin de 300m², un abri vélos et des garages). Les logements seront également exemplaires d’un point de vue énergétique : l’exposition permettra de profiter de la lumière et de la chaleur naturelle, et les matériaux et le mode de chauffage utilisés seront écologiques (ossature en bois et chaufferie bois collective).

Un troisième projet doit voir le jour avec un troisième collectif rue du Pont à Fourchon du côté de l’actuelle Mairie de quartier, qui elle doit déménager quai de l’Ouest à l’angle de la rue du Pont à Fourchon.

Sur les friches Coignet et Aubrun un nouveau quartier s’achève

Par un passage bordé de poiriers en espalier, nous rejoignons l’allée Coignet, du nom de l’entreprise qui avait occupé ces terrains. Nous sommes maintenant sur la ZAC de la Haute-Deûle qui s’étend sur 100 hectares de part et d’autre du canal sur d’anciennes friches industrielles. De ce côté ci nous somme sur les friches Coignet et Aubrun. Le paysage est totalement différent de la rue des Bois-Blancs, avec des noues pour recueillir les eaux pluviales, des allées piétonnes et trois jardins en cours de réalisation entre de petites immeubles collectifs.

La rue du Pont à Fourchon (photo) est un axe important du quartier transformé qui relie par le très beau Pont à Fourchon Euratechnologie au « vieux Bois-Blancs ». Malheureusement le petit canal qui la longe sert trop souvent de poubelle et mériterait un nettoyage plus régulier.

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De l’autre côté du canal, l’aménagement du Quai Hegel prouve que la SORELI (la société publique chargée de l’aménagement des Rives de la Haute Deûle) a manifestement encore de gros progrès à faire en matière d’aménagement pour les vélos… Prévoir une piste cyclable sur de gros pavés mal jointoyés, c’est un peu n’importe quoi.

Faute de temps, nous n’irons pas aujourd’hui découvrir de près Euratechnologie, autour de l’ancienne filature Le Blan Lafont construite entre 1896 et 1900 et aujourd’hui restaurée et reconvertie pour l’accueil d’activités tertiaires, de recherche et de formation liées aux nouvelles technologies. Selon les chiffres officiels, 3800 personnes travaillent désormais dans le secteur.

Les « d’à terre » de la Gare d’eau

expo-nacarat-gare-deauPar le Quai de l’Ouest, nous rejoignons donc la Gare d’eau qui accueille ce week-end une fête, avec des concerts des spectacles, des visites, des débats, manifestation organisée par l’association TCF. Sur la palissade de la future résidence des Canotiers, le promoteur Nacarat a fait réaliser une riche exposition bien documentée sur l’histoire du site et du quartier.

Camille et Charlotte qui habitent chacun une péniche installée à demeure à la Gare d’eau nous expliquent qu’aujourd’hui celle-ci ‘est plus utilisée par des mariniers en activité. La plupart des péniches sont des logements habités par des gens d’ « à terre », comme eux, qui ont fait le choix de cet habitat original. Petite particularité: le quai est sur le territoire de Lille, mais le bassin où stationnent les péniches est sur celui de Lomme.

Poursuivant notre chemin sur le Quai de l’Ouest, nous arrivons à la pointe de l’île. Deux activités industrielles y sont encore installées : les cafés Méo, et Transfoplastique qui produit des sacs en plastique, mais aussi en papier. La teinturerie Montpellier installée là depuis 1898 a fait l’objet d’une liquidation judiciaire en mai 2015. Le bailleur social Vilogia a depuis racheté son emprise. De l’autre côté de l’eau, sur Lomme c’est l’îlot Boschetti qui suscite les convoitises des aménageurs et promoteurs. Les élus écologistes de Lille et Lomme sont mobilisés pour que le plus grande partie devienne un parc. Tout le secteur est pour l’instant englobé dans le périmètre de protection « seveso » de l’usine des Produits Chimiques de Loos, (ex Kuhlman), ce qui empêche toute construction.

Bientôt une guinguette au bord de l’eau ?

Devant la belle demeure de la famille Montpellier, située à l’entrée de l’ancienne teinturerie 121 quai de l’Ouest, deux responsables de l’association « au plus vite » nous attendent pour nous présenter leur projet de café solidaire et participatif dont ils espèrent qu’il pourra s’installer dans cette grande maison et dans le verger. Dans l’immédiat, l’association a organisé le massage des pommes du verger situé derrière la maison et propose des dégustations.

Par le chemin qui longe la Deûle face au Port, nous contournons les usines jusqu’aux Aviateurs. A l’arrière de l’école Montessori, Vinciane Faber nous présente le projet d’agrandissement lié à l’arrivée de nombreux nouveaux habitants sur le quartier . Elle nous explique aussi la problématique du Chalet, local destiné aux jeunes du quartier, construit sur l’emprise de l’école à l’époque où celle-ci était en perte de vitesse. Le Chalet va finalement rester sur place, mais les contraintes de sécurité liées à l’école vont l’entourer de grilles. L’école de musique qui avait aussi trouvé place dans l’école va déménager dans l’ancien lycée Jean Monnet aujourd’hui fermé et qui accueille déjà le Greta.

Poursuivant le long de la Deûle, sous le soleil, et en croisant de nombreux promeneurs malgré le bruit de fond de l’autoroute de Dunkerque, nous rejoignons la Plaine des Vachers et regagnons un peu avant 17 h notre point de départ, après quelques précisions sur l’ancien Lycée Monnet, et sur l’importance de l’emprise de la Clinique du Bois et de ses annexes sur cette partie du quartier.

A noter : un blog sur les Bois-Blancs

Prochaine DécouVerte : samedi 17 décembre à 14 h 30.

Photos Marc Santré et Dominique Plancke

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DécouVerte d’Euralille samedi 20 août 2016 🗺 https://lille_old.eelv.fr/2016/08/decouverte-d-euralille-samedi-20-aout-2016/ Mon, 29 Aug 2016 15:41:42 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8601 C'est un groupe important, de plus de 40 personnes, qui se rassemble à 14 h 30 au métro Porte de Valenciennes, sous un soleil qui nous accompagnera finalement jusqu'à la fin de la visite. ...]]>

C’est un groupe important, de plus de 40 personnes, qui se rassemble à 14 h 30 au métro Porte de Valenciennes, sous un soleil qui nous accompagnera finalement jusqu’à la fin de la visite.

Comme chaque année depuis 1995, la DécouVerte proposée autour du 15 août par le groupe Europe Ecologie Les Verts de Lille sera consacrée à Euralille. ( compte rendu de celle de 2015 )

C’est l’occasion de faire le point sur l’évolution en un an de ce projet urbain lancé à la fin des années 1980 pour accompagner l’arrivée du TGV à Lille. Le projet initial de « Centre International des Gares » s’est étendu au fil des années vers le sud le long de l’ancien tracé des fortifications avec Euralille 2 puis jusqu’à la Porte de Valenciennes. Le projet « brutal » de Rem Koolhaas s’est, notamment sous la pression des écologistes, petit à petit raccordé à la ville existante, en prenant mieux en compte les quartiers limitrophes et les habitants et en intégrant les déplacements des piétons et des cyclistes.

Dominique Plancke, qui guide la visite comme à l’accoutumée, explique que cette année les changements les plus visibles sont situés à la Porte de Valenciennes et aux limites de Fives, rue de la Chaude Rivière.

La Zac de la Porte de Valenciennes que nous arpentons est à la fois l’extension, le long des anciennes fortifications du 19ième siècle, de la Zac Euralille et une opération spécifique de renouvellement urbain. Au total 346 logements sociaux construits après-guerre ont été démolis. 1000 nouveaux logements sont prévus d’ici 2019 à la Porte de Valenciennes dont un tiers de logements sociaux. programme municipales

Sous le métro de la Porte de Valenciennes, un terrain de skate est en cours d’aménagement . C’est l’occasion pour Lise Daleux, adjointe au maire EELV, de rappeler que l’aménagement de jardins ou de terrains de sports sur ces terrains jusque là à l’abandon sous le viaduc du métro avaient été proposés par la liste écologiste qu’elle conduisait aux élections municipales de 2014.

métropolis

En longeant les chantiers des futurs immeubles Lux et Métropolis, nous arrivons devant le bel immeuble de l’Onera inscrit comme Monument Historique.

direction l'onera

L’Institut de Mécanique des Fluides de Lille (IMFL) est créé en 1930. Il devait constituer un centre d’enseignement supérieur et de recherches scientifiques dans les domaines de l’aérodynamique. L’inauguration officielle des locaux qui sont ceux actuels de l’Onera Lille a lieu le 7 avril 1934. En 1950, l’IMFL ne compte que 10 personnes sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale qui s’exercera jusqu’en 1967. 

City ZenEn 1955 naît le projet de construction de l’actuelle soufflerie verticale SV4 destinée à l’étude de la vrille débutante. Les premiers essais industriels s’y dérouleront en 1966. Aujourd’hui l’Onera de Lille est devenu un centre de recherche de pointe, qui travaille notamment actuellement sur les drones.

Le boulevard de Verdun est devenu une petite rue qui dessert toujours l’Onera, mais aussi de nouveaux immeubles de logement dont la construction s’achève, avec notamment l’immeuble City Zen sur lequel s’élèvent, comme posées sur le toit, de petites constructions en bois, sortes d’hybrides entre lofts et maisons individuelles en duplex (avec terrasse), d’une centaine de mètres carrés chacune.

De l’autre côté du Boulevard Périphérique, on quitte Moulins, c’est le quartier de Fives. Aujourd’hui le no man’s land qu’était devenu l’ancien Faubourg de Valenciennes, entre Moulins, le Centre et Fives se transforme petit à petit en véritable quartier. Seuls témoins de cette époque : les 3 immeubles en brique aujourd’hui gérés par Partenord qui accueillaient dans le passé des résidences étudiantes. En revanche la Maison Georges Lyon et l’Institut de Médecine Légale ont été démolis. 

La Maison Stéphane Hessel

maison stéphane hessel

La Maison Stéphane Hessel dont l’architecture remarquable marque le nouveau quartier a été ouverte à la fin de l’été 2015. Elle  héberge 3 équipements : l’Auberge de Jeunesse, une maison de l’économie sociale et solidaire et une équipement d’accueil de la petite enfance.

La maison de l’économie solidaire et sociale accueille une vingtaine de structures, soit 70 employés et des visiteurs. L’auberge de jeunesse peut héberger jusqu’à 200 « ajistes », et le centre multi-accueil petite enfance peut accueillir 70 enfants. Dominique Plancke en profite pour proposer à Lise Daleux de demander que l’arrêt de bus « Georges Lyon » soit débaptisé et nommé « Stéphane Hessel ».

La rue Jean Prouvé (qui porte le nom du constructeur de l’ancienne Foire Commerciale de Lille) nous mène jusqu’au pont qui enjambe les voies ferrées de l’ancienne gare de marchandise de St Sauveur. En franchissant ce pont on prend conscience de l’importance de ce site aujourd’hui en friche entre la rue de Cambrai, la rue Camille Guérin et le boulevard Lebas.

La Friche St Sauveur, à long terme et à court terme.

La Ville de Lille a retenu un cabinet d’architecture danois, celui de Jan Gehl, pour élaborer un plan masse du futur quartier qui doit y prendre place. Après plusieurs réunions de présentation et de concertation du projet, le projet construit ne fait pas l’unanimité, considéré par beaucoup comme trop dense et ne faisant pas assez le lien avec Fives. Un architecte lillois, Antoine Kubiak propose de transformer l’ensemble du site en parc urbain qui prolongerait le parc Lebas vers Fives. Sans retenir l’idée d’un parc sur l’ensemble du terrain, Lise Daleux, adjointe EELV chargée de l’environnement, estime que la superficie réservée à la nature est trop réduite dans le projet Gehl. Lise explique aussi la question de l’utilisation temporaire du site et présente le projet de « ferme urbaine » à Saint-Sauveur, mené avec la Mres Nord-Pas de Calais. Les projets urbains mettent (très) longtemps à émerger (le site de St Sauveur n’a plus d’usage ferroviaire depuis presque 15 ans). Des usages temporaires permettent donc de répondre aux besoins des habitants des quartiers environnants. Un collectif dénommé « Fêtes la Friche » a aussi investi le site pour la fête de la Musique et pour le 14 juillet.

cnfptLe CNFPT  qui était anciennement rue Meurein, est installé rue de Bavay depuis 2 ans. Il accueille jusqu’à 800 stagiaires dans un immeuble aujourd’hui encore isolé. Sur le terrain à côté doit se construire le Rectorat. Ce projet prend du retard puisque depuis un an la seule évolution sur le terrain, c’est l’affichage du permis de construire. L’immeuble prévu permettra de regrouper les quelque 800 personnes qui travaillent pour le Ministère de l’Éducation nationale et qui sont dispersées sur plusieurs sites de la métropole lilloise, dont principalement l’immeuble du rectorat de la rue St Jacques et l’immeuble de l’inspection académique rue Claude Bernard.

Deux femmes et un enfant poussant une poussettes lourdement chargée nous dépassent pour rejoindre le bidonville situé le long des voies ferrées, au fond de la rue de Bavay, qui abrite environ 80 personnes. Dans la plupart des interstices de la ville, le long des voies ferrées ou des délaissés routiers se sont installés des familles Roms ou des SDF, et même plus récemment parfois des réfugiés syriens. C’est le cas entre Porte de Valenciennes et St Sauveur.

le bois habité, toujours peu animéLe Bois Habité que nous traversons ensuite reste apparemment toujours peu animé (il est rare d’y croiser quelqu’un), mais calme (on n’entend pas le périphérique) et agréablement planté (noue, rues ombragées, mais aussi cheminements plantés et espaces verts ouverts ou fermés en coeur d’ilôt)

Sur le terrain en friche entre le Siège de Région et Lille Grand Palais, le long de la rue des Cités Unies, est prévue depuis 4 ans la construction d’un hôtel de grande capacité. Mais rien n’a bougé. Le projet d’extension des surfaces d’exposition de Lille Grand Palais sur la parcelle derrière le siège de région est lui complètement au point mort du fait de l’absence de financement.

piste cyclable pont de fivesNous poursuivons le long des voies de chemin de fer pour rejoindre le Pont de Fives, dont la piste cyclable du Pont de Fives est largement fissurée. Suite à l’intervention de Dominique Plancke, via twitter, le Conseil Départemental est venu en urgence signaler la dégradation et combler provisoirement les fissures provoquées par le passage d’un véhicule lourd sur une piste qui n’est pas prévue pour cela. (photo)

En traversant le bidonville où survivent quelques familles Roms, dont l’une a été expulsée en quelques mois de Tourcoing, puis de Faches avant d’échouer ici, le groupe rejoint la rue de la Chaude Rivière. Environ 1200 personnes de culture Rom, la plupart de nationalité roumaine, vivent aujourd’hui dans la métropole lilloise, dans des bidonvilles ou dans des squatts, dans des conditions indignes. La circulaire du 26 août 2012 est rarement appliquée et les expulsions continuent régulièrement sans proposer aucune solution, obligeant les familles à errer d’un terrain à l’autre. La scolarité des enfants et l’intégration sont trop souvent interrompues par ces expulsions. Petite avancée, il y a quelques semaines la Préfecture a mis en place dans le quartier de Vauban des caravanes sur un terrain « sas » équipé de sanitaires, avec un suivi social, pour 6 familles, dont 2 ont vécu ici avant. Les collectifs de soutien continuent à accompagner les familles Roms et à les aider à faire valoir leurs droits, en palliant souvent les carences de l’Etat et des collectivités locales.

Le château de Fives

devant EklaEn préalable au chantier du projet immobilier Ekla, porté par le promoteur Icade, à la frontière entre le quartier d’affaires Euralille et celui de Fives, une équipe de l’Inrap a réalisé, d’août à novembre 2015, une fouille archéologique prescrite par l’État (Drac Nord-Pas-de-Calais). 

Cette fouille a permis des découvertes très intéressantes sur l’histoire de ce site depuis le 1er siècle jusqu’à la fin du 18ème. De la céramique et des ossements d’origine animale, mais aussi de multiples fosses découvertes dans une terre marécageuse témoignent d’une occupation dès le Ier siècle avant notre ère. Trois grands fossés parallèles semblent marquer la présence d’un parcellaire antique probablement lié à un établissement rural à proximité. Au Moyen Âge (XIVe-XVe siècles), le site est encore occupé, comme en témoigne une série de très grandes fosses, probablement à usage artisanal. Il pourrait s’agir de la basse-cour du château de la Phalecque, attesté à cette époque dans les archives et qui aurait laissé place à l’édifice fouillé par les archéologues. Des différents châteaux qui se sont succédé sur ce site, seuls subsistent les vestiges archéologiques.  La première vocation du château semble être défensive : il est entouré d’un fossé dans lequel les archéologues ont mis au jour des boulets de canon en métal et en pierre portant des traces d’impacts. La découverte témoigne des périodes de conflits entre le Royaume de France et les Flandres. Fin XVIIe – début XVIIIe siècle, l’édifice du XVIe siècle est arasé et réaménagé en jardin tandis qu’un nouveau logis est construit au sud. Témoin de la fonction résidentielle du nouveau château, une « folie » occupait le fond de jardin. Lors du dernier siège de Lille par les Autrichiens, en 1792, le château de la Phalecque sert de poste avancé pour les assiégeants et abrite 300 uhlans. Pour une meilleure défense de la ville, il est ensuite décidé de créer un no man’s land autour de ses remparts et de détruire définitivement la propriété.

De la jeune fille au pair à l’auxiliaire de vie :

Trois grandes grues marquent, à l’emplacement de l’ancien château de Fives, le chantier du programme EKLA qui marquera l’achèvement de l’opération Euralille de ce côté en venant la relier à Fives .  Cet ensemble comprendra 16 160 m² de bureaux, 1 152 m² de surfaces commerciales, une crèche de 403 m², 107 logements sur une surface de 8 084 m² et 392 places de stationnement.

Etonnant : dans sa présentation publicitaire, Ekla propose également un nouveau style de vie au travers de quelques appartements répondant au concept « BIHOME : deux espaces de vie sont créés préservant l’intimité de chacun : 2 entrées indépendantes, 2 salles de bains-wc. Ainsi, les logements BIHOME accompagnent les besoins et l’évolution de leurs occupants. L’espace dédié à la jeune fille au pair devient chambre pour étudiant puis bureau de travailleur indépendant avant d’accueillir un parent isolé ou une auxiliaire de vie… ».

Le Parc des Dondaines est agrandi et mis en valeur :

Par la rue de la Chaude Rivière puis l’allée du Fort Ste Agnès, nous montons sur le Parc des Dondaines. Cette partie du Parc était quasiment en friche l’an passé. Aujourd’hui son avenir en tant que jardin est garantie, suite aux travaux réalisés cet hiver et ce printemps, qui agrandissent et valorisent ce Parc des Dondaines.

Décou-verte Lille Dondaines

aux abords de la friche st sauveurLise Daleux présente l’opération de plantation d’extension du parc des Dondaines de Lille, réalisée avec le collectif des Planteurs Volontaires où environ 2500 arbres et arbustes ont été plantés sur un mode participatif. L’objectif est de réaliser des plantations de haies et d’arbres isolés permettant aux brebis de la ferme urbaine Marcel Dhénin d’avoir de nouveaux espaces de pâturage.  L’association des habitants à la requalification du parc doit assurer une meilleure appropriation du site par les usagers. Lise explique aussi la politique municipale en faveur de l’apiculture urbaine, à l’occasion de l’installation prochaine de ruches « contemporaines » dans le Parc Matisse, en lien avec la Maison de l’architecture et de la ville.

Un nouveau plan de circulation pour une ville apaisée :

avenue Willy brandtEn reprenant l’avenue Willy Brandt, encombrée de voitures dont les conducteurs n’ont manifestement pas encore intégré le nouveau plan de circulation, nous rejoignons la Place des Buisses, terme de notre DécouVerte. C’est l’occasion pour notre guide d’expliquer le sens de ce nouveau plan, qui vise à dissuader le trafic de transit dans le Centre Ville et le Vieux-Lille, en utilisant le système des boucles, qui n’est pas révolutionnaire puisque déjà mis en oeuvre avec succès depuis 25 ans à Strasbourg. C’est une avancée très importante dans l’apaisement de la ville. Dommage que la Grand Place n’ait pas été totalement rendue aux piétons et aux vélos. Et il reste à faire le même travail sur l’ensemble des quartiers et dans les deux communes associées de Lomme et Hellemmes.

 

Photos Mathilde Steinauer et Dominique Plancke

Prochaine DécouVerte le samedi 15 octobre à 14 h 30

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DécouVerte de Hellemmes et Fives samedi 13 décembre avec Europe Ecologie les Verts https://lille_old.eelv.fr/2014/12/decouverte-de-hellemmes-et-fives-samedi-13-decembre-avec-europe-ecologie-les-verts/ Thu, 11 Dec 2014 08:53:35 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=8269 Tous les deux mois le groupe EELV de Lille organise une découVerte, visite guidée avec un regard écolo d'un quartier de la ville, avec la participation d'élus et de responsables associatifs. ...]]>

Tous les deux mois le groupe EELV de Lille organise une découVerte, visite guidée avec un regard écolo d’un quartier de la ville, avec la participation d’élus et de responsables associatifs.

Samedi 13 décembre, la balade ira d’Hellemmes à Fives. Elle permettra au fil des rues de comprendre l’importance des emprises ferroviaires et des ateliers SNCF, d’évoquer le passé industriel du secteur, avec en particulier l’avenir des friches NEA et FCB, mais aussi de parler de l’intégration des familles Roms dans la ville, de l’avenir des gares de Lezennes et d’Hellemmes et de l’église ND de Lourdes. On y parlera aussi d’aménagement urbain et d’architecture.

Le rendez-vous est fixé à 14 h 15 à la station de métro Lezennes. La visite s’achèvera vers 16 h 45 à la station de métro Marbrerie.

 

 

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Agenda 21 – Plan Climat Energie Territorial (Conseil Municipal du 1er Février 2013) https://lille_old.eelv.fr/2013/02/agenda-21-plan-climat-energie-territorial-conseil-municipal-du-1er-fevrier-2013/ Tue, 05 Feb 2013 09:01:57 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=7145  

Conseil Municipal du 1er février 2013

« Agenda 21 – Plan Climat Energie Territorial »

Délibération n°13/5

Intervention de Philippe TOSTAIN

 

 

(Le diaporama est disponible en téléchargement ici : 2013-02-Diaporama-Plan-climat-CM)

 

  • Diapo 1

 

Madame le maire, mes chers collègues, mesdames et messieurs,

Dans le cadre de l’agenda 21, je viens vous présenter le plan climat énergie territorial de Lille. Vous avez en main la délibération proprement dite, le plan sous-titré « engagements 2013 » y est annexé, ainsi vous l’avez noté que l’avis du CCC du 24 novembre dernier.

Après un rappel du contexte, des enjeux et de la démarche, je vous présenterai le contenu et l’organisation de ce plan d’actions dont le dossier qui m’incombe en propre, le passage du réseau de chaleur à la filière bois, puis laisserai la parole à quatre collègues de la majorité qui témoigneront de leurs propres contributions.

Sur le contexte, le président de la République a lancé en septembre le débat national sur la transition énergétique, qu’il a confié à la ministre de l’Environnement, Delphine Bathô et dont les conclusions étaieront une loi cadre sur l’énergie fin juin.

A Lille, comme dans beaucoup d’autres collectivités locales, nous prenons la mesure de nos responsabilités et affirmons nos capacités en matière d’énergie, nous en avons récemment témoigné en tant qu’autorité organisatrice de la distribution de l’électricité, du gaz et de la chaleur lors de l’examen des CRAC d’ERDF, de GRDF et de Résonor.

Aujourd’hui le plan climat est l’occasion et la matière d’une contribution lilloise au débat national, de notre municipalité sur la gouvernance et la compétence et je cite le CCC « de la nécessaire pédagogie à mener auprès des habitants pour conduire les mutations pour la maîtrise des enjeux énergétiques ».

  • Diapo 2

 

Après ce contexte, une introduction sur les enjeux, la démarche et la procédure légale, puis le PCET proprement dit.

 

  • Diapo 3

 

Je vous rappelle tout d’abord l’engagement dans le pacte des maires d’Europe sur les 3 x 20 en 2020 : économiser 20% d’énergie, éviter 20% d’émissions de CO2 et produire et consommer 20% d’énergies renouvelables.

Face à ces objectifs globaux, trois enjeux locaux :

  • la solidarité en luttant contre la précarité énergétique, 60.000 ménages dans la métropole dépensent plus de 10% de leurs revenus pour l’énergie,

  • l’économie, pour maîtriser nos dépenses, l’électricité doit augmenter de 45% d’ici 2020, soit 5% par an,

  • l’environnement, pour limiter le changement climatique et s’y adapter.

 

 

  • Diapo 4

 

Sur la démarche, notre Plan Climat Energie Territorial poursuit une démarche d’engagements progressifs, on peut en mesure le chemin parcouru depuis 2004 et les objectifs qui restent à atteindre.

Cette progressivité, c’est celle de la couverture du territoire, à l’aune du bilan carbone : 1% des émissions par la mairie, 30% maîtrisées ou influencées par les compétences municipales, 100% pour le territoire de Lille, de Lomme et d’Hellemmes.

Le chemin parcouru,

  • En 2004, plan solaire et marché d’éclairage public.

  • En 2008, affichage des 3 x 20 en 2020.

Plan climat sur les consommations d’énergie de la mairie avec des délégations pilotes : je cite la petite enfance, la culture, l’habitat.

  • En 2013, bilan du plan climat 2008 et PCET : c’est l’engagement dans toutes les compétences de la Ville.

Ce sont 17 fiches validées par les élus délégués qui sollicitent des partenaires et des initiatives citoyennes pour animer le territoire et atteindre les objectifs à cette échelle

 

 

  • Diapo 5

 

Sur la procédure, nous répondons à un mois près à l’échéance fixée par le Grenelle, nous allons adresser notre plan au Préfet pour agrément, ainsi qu’à LMCU pour l’articulation métropolitaine, enfin au Conseil Régional et au Préfet de Région pour examiner sa compatibilité avec le SRCAE adopté fin 2012.

 

  • Diapo 6

 

Pour notre organisation interne, les consommations sont réparties et diffusées depuis 2008, l’ensemble des élus et des services ont été consultés, ils sont associés dans un comité de pilotage annuel et outillés par l’outil de management et de labellisation énergétique Cit’ergie.

 

  • Diapo 7

 

Après la démarche, le contenu :

Voici la page de garde de notre plan, elle cite les engagements 2013, si une révision officielle est prévue tous les cinq ans, nous suivrons chaque année nos objectifs et leurs extensions de notre fonctionnement au territoire en passant par nos compétences.

 

  • Diapo 8

 

Tout d’abord, le bilan de nos consommations, de nos bâtiments et de nos services.

 

  • Diapo 9

 

Le dernier bilan énergie fait état de 8% d’économies de consommation, on peut même apprécier cette performance à 10 ou 15% en tenant compte de l’augmentation du périmètre des services municipaux.

Nous sommes donc sur le bon scénario pour 2020.

En revanche l’utilisation d’énergies renouvelables s’établit à 8%, en légère augmentation grâce à notre plan solaire.

 

  • Diapo 10

 

Dans le détail on trouve des tendances contrastées entre l’éclairage public à -38% et l’électricité à +7%. S’agissant de cette électricité et du chauffage à +3%, il faut rétablir la performance en considérant que les surfaces de locaux ont augmenté de 13%. En performance, l’électricité est donc à 6% et le chauffage à 10% d’économies.

 

  • Diapo 11

 

Enfin au plan financier, si l’augmentation du prix de l’énergie a fait passer la facture de 11 à 12,5 M€, les économies ont réduit la facture de 2,5 M€. Ainsi, face à la hausse annoncée de l’électricité nous poursuivons nos efforts sur l’efficacité énergétique et sur les comportements.

 

  • Diapo 12

 

Au niveau des compétences municipales, nous détaillerons 6 fiches sur les 17 puisque mes collègues apporteront leur témoignage.

 

  • Diapo 13

 

J’ai lu dans la presse sous une plume dont l’ironie est souvent stimulante et parfois hilarante, que ce document était « pétri de bonnes intentions », je crois précisément qu’il témoigne d’un vrai engagement collectif et de mesures pesées et soupesées.

Elles concernent la ville numérique, l’habitat et l’urbanisme, la solidarité et les sports.

Je présenterai pour ma part les fiches sur l’énergie du réseau de chaleur et sur la solidarité.

 

  • Diapo 14

 

Sur le réseau de chaleur, nous nous inscrivons dans le cadre des objectifs régionaux de desserte de 85.000 logements par des réseaux de chaleur renouvelable.

Pour atteindre les 20% d’énergie renouvelable à Lille et pour maîtriser les coûts de l’énergie pour les usagers, nous avons ainsi décidé en novembre 2010 d’étudier le passage du réseau de chaleur lillois de la cogénération à la filière bois.

 

  • Diapo 15

 

Il s’agit d’atteindre 50% d’énergie renouvelable dans le réseau, ce qui permet de bénéficier d’un taux de TVA réduit, et aussi de créer des emplois et des richesses en région et en France plutôt que d’importer du gaz

Nous avons eu un débat en majorité sur l’urgence et les moyens de ce changement, sur l’appréciation de l’efficacité de l’outil industriel et sur la procédure juridique à adopter, dans le cadre d’une DSP d’une durée très longue, puisqu’elle se déroule depuis 1990 et jusqu’en 2024.

Depuis deux ans, le modèle économique a rattrapé le modèle écologique, la cogénération d’électricité n’est plus subventionnée alors que la chaleur renouvelable bénéficie d’aides sous la forme de subventions en plus de la TVA réduite. D’autre part des références de réalisation nous sont données avec 8 implantations dans la métropole et dernièrement grâce à la mise en service à Metz d’une unité de taille équivalente à celle de Lille.

Ces références nous garantissent de la maturité de la filière technique des réseaux de chaleur bois.

Nous avons donc décidé du principe du passage du réseau de chaleur de Lille à la filière bois naturel.

Pour autant, le site d’implantation historique de la centrale, s’il est idéal en termes de desserte ferroviaire, est aussi très sensible précisément car il s’agit d’un nœud d’infrastructures, ferroviaires mais aussi routières qui impactent la qualité de vie des habitants.

En effet une concertation a été menée avec l’association locale, « Mont de Terre Petit Maroc », avec le conseil de quartier et le projet a été soumis à l’avis du Conseil Communal de concertation.

A l’issue de cette concertation, il a été acté que le projet devra comporter une desserte par train maximisée, l’isolation phonique du broyage des grumes, recourir aux meilleures techniques disponibles pour la filtration des poussières émises et à l’utilisation de bois naturel.

Au plan juridique, une procédure et un calendrier prévisionnel ont été établis et portés à la connaissance des membres du Conseil. Elles prévoient que l’opérateur soumette son projet à l’autorité délégante pour un agrément sous trois mois à compter de son dépôt. Un débat pourrait ainsi avoir lieu au Conseil Municipal du mois de mai Dans cette hypothèse, des autorisations réglementaires seront alors instruites par les services de l’Etat.

Si ce futur débat est conclusif, si toutes les garanties sont apportées, l’installation devrait être mise en service au plus tôt, et en 2015 au plus tard, afin de bénéficier des avantages économiques de la filière bois et de limiter l’impact négatif de l’arrêt de la subvention à la cogénération.

 

  • Diapo 19

 

Sur la santé et la solidarité, je me fais le porte parole de Marie-Christine Staniec-Wavrant qui coordonne notre action contre la précarité énergétique avec la diffusion d’éco-box, la pérennisation de la formation de tous nos partenaires chaque semestre et la généralisation des tarifs sociaux du gaz et de l’électricité aux ayants droits.

 

  • Diapo 21

 

J’en arrive à notre action sur le territoire.

 

  • Diapo 22

 

l’enjeu est bien de mobiliser les partenaires et les citoyens, notre exemplarité devant être décuplée car on le revoit sur cette diapo, avec 20.000 t de CO2 émis la Ville ne représente qu’1% des émissions à Lille.

 

  • Diapo 23

 

Parmi les partenaires sollicités, je cite les commerçants, les bailleurs sociaux, les associations sportives et les concessionnaires des réseaux d’énergie. Je laisse le soin à mes collègues d’en témoigner, pour ma part je précise que Mme le Maire a écrit à ERDF, GDRF et Résonor pour leur demander, conformément à la loi, de fournir toutes données utiles au suivi de ce PCET et pour définir leurs contributions à ces objectifs.

Ils seront partagés lors du rendez-vous énergie du jour de la nuit les 11 et 12 octobre prochains.

Enfin, notre plan climat sera mis en ligne pour information et consultation, nous devons en définir les modalités d’une « e-participation » et nous inscrire dans le débat national organisé localement par le Conseil Régional.

S’agissant de notre coordination avec LMCU, nous travaillons à la mise en réseau des espaces info énergie dans le cadre de la Maison de l’Habitat Durable et nous exprimerons nos attentes vis-à-vis du PCET communautaire et des axes d’animation de la coopération intercommunale en transmettant le PCET lillois.

Je laisse maintenant la parole à Jaëlle Lannoy, Stanislas Dendievel, Michèle Demessine puis Cyrille Pradal.

Madame le Maire, mesdames et messieurs, je vous remercie.

Philippe TOSTAIN

Conseiller délégué et communautaire

Economies d’énergie – Energies et fluides – Plan solaire

Gestion technique des bâtiments communaux

Tel : 03 20 49 50 07

ptostain[a]mairie-lille.fr

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Conseil municipal du 12 décembre 2011 – Etre plus inventifs et moins gaspilleurs https://lille_old.eelv.fr/2011/12/conseil-municipal-du-12-decembre-2011-etre-plus-inventifs-et-moins-gaspilleurs-2/ Fri, 16 Dec 2011 08:36:10 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2403 Fin d’année oblige, le conseil municipal du 12 décembre aura été dédié principalement au débat budgétaire de la ville. Michel Ifri est intervenu au nom du groupe des élus EELV sur le budget en pointant les priorités à poursuivre dans le contexte actuel de la crise.

A l’occasion du rapport d’activités de Lille Métropole, Eric Quiquet aura auparavant signalé combien se font sentir les conséquences des choix sur le grand stade, financé par un partenariat public-privé bancal.

Vous pouvez revoir la séance du conseil municipal sur le site internet de la mairie.

 

Intervention de Michel Ifri au nom du groupe des élus EELV – Budget 2012 (délibérations N° 11/1046 à 11/1051).

Madame le Maire, Monsieur le Premier adjoint, chers Collègues,

Mon propos ce soir s’inscrira sans surprise dans la lignée de l’intervention de Lise Daleux lors du débat d’orientation budgétaire de novembre dernier. Le document qui nous est présenté ce soir est, en effet, le reflet des orientations définies à ce moment là.

Mes collègues de la majorité l’ont évoqué, je ne vais donc pas trop m’attarder sur ce point mais relever néanmoins que la crise effectivement s’aggrave, que l’Etat se désengage, que les incertitudes sur le financement des collectivités sont nombreuses, que l’accès au crédit est de plus en plus difficile. Face à ces difficultés, nous saluons le travail accompli par le Premier Adjoint et toute son équipe, et nous savons que la construction du budget a été particulièrement délicate cette année.

Nous approuvons dans l’ensemble les orientations générales du budget 2012, marqué par une augmentation de l’épargne, le report d’un certain nombre de projets et une vigilance accrue sur les dépenses de fonctionnement. Nous approuvons le choix de prudence que sous-tend ce budget et comme nous l’avions déjà dit en 2009, nous ne pouvons plus faire comme si tout allait redevenir « comme avant ».

Il est à noter que malgré toutes ces difficultés, la ville reste ambitieuse, notamment dans la politique d’investissements prévus dans les quartiers. Nous nous félicitons de la création d’une nouvelle bourse du travail, de la construction de l’équipement Porte de Valenciennes qui accueillera la maison de l’économie sociale et solidaire, une crèche et l’implantation de l’auberge de jeunesse. L’effort constant de la ville en matière de logement est notable, nous souhaitons qu’il soit poursuivi.

Concernant le fonctionnement, le groupe EELV partage la volonté de protéger les actions qui concourent au maintien, du lien social et de la solidarité. Nous souscrivons également au maintien et au développement du bien commun des lillois en conservant un service public de qualité, un réseau associatif dense et dynamique bref une ville agréable pour tous. Pour y arriver, il nous faut des moyens, « humains » notamment, et, n’en déplaise à nos collègues de l’opposition, nous ne serons pas de ceux qui fustigent la part des dépenses de personnel dans le budget de fonctionnement.

Par contre nous nous interrogeons toujours sur l’opportunité et le montant de certaines dépenses, comme la multiplication des cérémonies des vœux, les réceptions de corps de métiers mais aussi sur les fortes subventions allouées a Lille 3000 par exemple.

En cette période de crise, il nous faut être raisonnable et inventifs. Il faut, d’une manière générale, développer une meilleure gestion de notre patrimoine municipal. Cela passe par un entretien permanent et suivi du bâti. Il y a trop d’urgence qui coûte cher à la ville. Des cessions immobilières pourraient par ailleurs nous apporter des deniers bien utiles.

Concernant les recettes notre groupe est satisfait que soient prises en compte les propositions faites par le passé.

Nous soutenons par exemple la révision des grilles tarifaires et notamment celles des cantines scolaires et je veux ce soir rassurer nos collègues communistes, cette mesure va permettre une plus grande justice sociale, car ne seront touchés par ce changement que les foyers les plus favorisés.

En revanche nous sommes dubitatifs sur la politique tarifaire en matière d’urbanisme commercial. Alors que les droits de place pour les commerçants non sédentaires augmentent, ceux des terrasses sont gelés pour 3 ans. Une augmentation même symbolique nous aurait semblé plus équitable.

Sur la politique d’emprunt nous sommes satisfaits de constater et je cite « que la ville ne travaillera qu’avec les banques qui ont intégré une certaine forme d’éthique dans leur activité ».

Pour terminer, nous voulons rappeler que le développement durable ne doit pas être une variable d’ajustement du budget 2012. Nos projets doivent être compatibles avec notre plan climat. Les économies d’eau et d’énergie constituent d’autres marges de manœuvre qui découlent de la responsabilité de tous et qui feront école dans un futur proche.

Nous restons aussi vigilants sur l’introduction du bio dans les cantines et les crèches, aujourd’hui freiné pour des raisons d’ordre budgétaire et d’accès à une offre qu’il faut mieux appréhender. Pour la santé de nos enfants, la préservation de notre environnement, le maintien à l’emploi des producteurs qui croient en l’engagement de la ville, nous sommes « condamnés » a réussir.

Nous l’avons déjà dit, face à un monde qui change, nous devons être inventifs, beaucoup moins gaspilleurs, et à notre modeste niveau, nous devons rester actifs et solidaires face aux conséquences sociales, économiques et écologiques de la crise que nous traversons.

Pour conclure Madame le Maire, Monsieur le premier Adjoint, le groupe EELV approuve bien sûr le budget primitif qui nous est présenté ce soir.

Je vous remercie.

 

 

Intervention Eric Quiquet – Rapport d’activités LMCU 2010 (délibération N° 11/1014).

Comme chaque année, Alain Cacheux, Christian Decocq et moi-même passons en revue le rapport d’activité de Lille Métropole. C’est devenu un petit rituel, mais ô combien indispensable pour rappeler au public que notre sympathique petit théâtre municipal n’est rien sans la puissance financière de Lille Métropole. Il n’y a pas d’action municipale sans l’intervention de Lille Métropole.

Il suffit de feuilleter effectivement ce rapport d’activités pour constater le rôle majeur de Lille Métropole dans la vie quotidienne des habitants : distribution de l’eau, gestion des déchets, voirie, transport collectif, culture, économie, ou encore dernièrement, gestion de l’accueil des gens du voyage. Ces compétences ne peuvent se résumer à des préoccupations techniques. La façon de recycler les déchets, les enjeux de mobilité, la façon de produire la ville, intense ou étalée, relève de choix de société, c’est à dire du débat politique. Qui dit choix politiques dit suffrage universel direct.

La réforme territoriale de l’UMP maintient les intercommunalités dans le trou noir de la démocratie locale en maintenant une élection au second degré, c’est à dire en refusant au citoyen la possibilité d’élire directement leurs conseillers communautaires au suffrage universel. Mais que le public présent ici ce soir se rassure, l’accord de mandature entre le Parti Socialiste et Europe Ecologie Les Verts ne se résume pas à l’arrêt de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025. Cet accord s’intéresse aussi à l’acte 3 de la décentralisation et prévoit qu’une partie des conseillers d’intercommunalités soient élus au suffrage universel directement par les électeurs. L’alternance souhaitée de 2012 permettra de combler ce déficit démocratique en donnant la possibilité à chaque force politique de présenter son projet politique pour la métropole devant les citoyens.

Je me souviens qu’en mars 2008 les enjeux métropolitains avaient été peu présents du débat des élections municipales. Je me souviens même que les écologistes avaient été les seuls à profiter des élections municipales pour débattre de l’opportunité du grand stade. Mais pour débattre devant les citoyens, il faut au moins être deux. Nous étions seuls pour évoquer les conséquences du grand stade. Pages 56 et 57 du rapport d’activité était évoquée l’accessibilité du grand stade. C’est très pédagogique, c’est bien fait, mais il manque un chiffre. Le coût de l’accessibilité : 140 millions d’euros.

140 millions d’euros, pour donner un idée, c’est deux années de budget de voirie pour toute la communauté urbaine. Je me souviens, en février 2008, lors du dernier conseil de Lille Métropole du dernier mandat, j’avais demandé à Pierre Mauroy, à l’époque président : quelle politique allons-nous tuer ?

Quatre ans plus tard, je commence à avoir un début de réponse. Alors on va m’objecter « oui, la crise est là… ». Mais j’ai parfois l’impression que la crise a bon dos. Les 140 millions d’accessibilité pèsent terriblement sur les choix ou les non-choix de Lille Métropole. D’ailleurs en 2012 et 2013 LMCU pourra aussi produire un rapport de non-activité. En effet, nous différons des investissement importants. A Lille même, on a évoqué il y a quelques semaines le chantier avenue du peuple belge qui sera décalé. La place Rihour continuera à ne ressembler à rien. Et surtout nous garderons nos trottoirs défoncés à Fives et ailleurs. Alors ces trottoirs pourront certes servir de décor à des cinéastes voulant restituer l’ambiance du Bucarest des années 20, mais ces non-investissements sur la voirie, ce sont les lillois qui – dans leur quotidien – vont le subir.

Dans 8 mois, en pleine crise financière et sociale, nous allons donc inaugurer une boite à spectacle ultra-moderne. Une fois que l’accessibilité sera payée, restera à payer l’objet. Quand on parle de partenariat public-privé, en l’occurrence, c’est le public qui va payer pendant 30 ans une somme d’à peu près 7 millions d’euros par an. 7 millions d’euros pendant 30 ans c’est à peu près 45 ans de gratuité du transport des lycéens. L’Humanité, dans son édition du premier octobre que j’ai ici, parle du partenariat public-privé pour l’hôpital. L’organe central du parti communiste français évoque un partenariat qui pille le public. Le journal L’Humanité dénonce effectivement les visées libérales de ces PPP. En citant l’exemple de l’hôpital d’Evry, le journaliste évoque les 8000 malfaçons qu’on découvre dans cet hôpital. Ces 8000 malfaçons résonnent assez curieusement lorsque le PDG d’Eiffage doute lui-même de la capacité de son propre stade à résister à des chocs sismiques. Chez nous, le PPP pourrait s’appeler « profit pour le privé » ou « perte pour le public » puisque ce sera effectivement la communauté urbaine qui assumera pendant 30 ans le risque sportif.

Voilà, mes chers collègues, ce que je voulais moi aussi extraire de ce rapport d’activités en me disant qu’à l’avenir des projets aussi décalés, aussi douteux sur le plan de l’intérêt social, n’auront plus d’avenir au sein d’assemblées qui seront élues directement par les citoyens.

Je vous remercie.

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