Economie Sociale et Solidaire – Europe Ecologie Les Verts – Lille https://lille_old.eelv.fr L'écologie Politique au service des citoyens Sun, 16 Jun 2019 17:58:55 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 À Pérenchies, défendons le maintien d’une agriculture de proximité face aux promoteurs immobiliers. https://lille_old.eelv.fr/2013/05/a-perenchies-defendons-le-maintien-dune-agriculture-de-proximite-face-aux-promoteurs-immobiliers/ Thu, 30 May 2013 16:07:17 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=7599 Ce samedi 25 mai, des militants et sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts ont répondu présents à l’appel des nombreux membres de l’AMAP Lomme de terre : une mobilisation sur la commune de Pérenchies, à la ferme de la Ruelle, où se trouve l’exploitation d’Isabelle et Patrick Ruhant, un couple de maraîchers reconvertis à la production de légumes bio, une mobilisation afin que la mairie de Pérenchies abandonne un projet de construction non loin de leur exploitation ...]]>

Ce samedi 25 mai, des militants et sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts ont répondu présents à l’appel des nombreux membres de l’AMAP Lomme de terre : une mobilisation sur la commune de Pérenchies, à la ferme de la Ruelle, où se trouve l’exploitation d’Isabelle et Patrick Ruhant, un couple de maraîchers reconvertis à la production de légumes bio, une mobilisation afin que la mairie de Pérenchies abandonne un projet de construction non loin de leur exploitation

Si rien n’est fait, c’est 4000 m² que les Ruhant pourraient perdre au profit du béton et de la transaction immobilière. Ce terrain, classé inondable, a en réalité fait l’objet d’une modification du plan local d’urbanisme (PLU) en 2004. Figurant au départ comme terre agricole, il fût ensuite classé en terrain à bâtir puis proposé à Isabelle et Patrick Ruhant à un prix avoisinant les 200 000 euros ! Cette somme était bien évidemment impossible à débourser pour nos deux maraîchers, même s’il reste paradoxal à leur yeux que « La terre qui sert à nourrir les hommes coûte moins cher que la terre qui sert à construire. »

En effet, cette terre vouée au bio est aujourd’hui rachetée par un promoteur qui veut y réaliser des logements. Si l’opération se réalise, c’est tout un travail de requalification de la terre, de plusieurs années, qui sera détruit. Rappelons que l’exploitation tenue par nos maraichers nourrit aujourd’hui 75 familles, soit plus de 200 personnes. Une terre perdue est désormais impossible à retrouver, Pérenchies ne disposant quasiment plus de foncier non bâti.

Une pétition a aujourd’hui recueilli plus de 2000 signatures de plusieurs régions de France. La mobilisation pour le retrait de ce projet se fera très prochainement auprès de Lille Métropole Communauté Urbaine, du Département mais aussi de la Région, afin d’interpeller les élus et de les contraindre à faire machine arrière. Samedi, 941197_523271094387127_1268045471_nChristiane Bouchart, conseillère EELV à Lille Métropole Communauté Urbaine en charge de l’Économie Sociale et Solidaire, et Virginie Drapier, conseillère régionale EELV étaient présentes pour apporter leur soutien aux agriculteurs.

Alors que le nombre d’exploitations est en constante régression, on assiste aujourd’hui à une véritable prise de conscience de l’importance de préserver les surfaces agricoles et d’accompagner l’agriculture péri-urbaine. De plus, les cultures vivrières (maraîchage, arboriculture) participent à une économie de proximité diversifiée, qu’il convient de valoriser. Les terres du Nord-pas-de-Calais sont parmi les plus fertiles d’Europe, et doivent être globalement préservées pour l’avenir. La densification nécessaire de la métropole lilloise peut et doit se faire sans pénaliser les agriculteurs. Les logements sociaux peuvent être implantés sur d’autres terrains, plus en cœur de ville. C’est un enjeu majeur d’aménagement du territoire métropolitain.

David Basseux, militant EELV à Pérenchies.

Pour aller plus loin :

La pétition de l’AMAP Lomme de Terre à signer en ligne ici :
http://www.petitionduweb.com/Petition_c_est_ma_terre_c_est_mon_assiette_-1000861.html

L’article sur la Voix du Nord :
http://www.lavoi
xdunord.fr/region/a-perenchies-combat-symbolique-pour-terres-bios-ia11b49735n1276917

L’interview de Vincent Dhelin, président de l’AMAP, dans la Voix du Nord :
http://www.lavoixdunord.fr/region/terre-bio-contre-logements-a-perenchies-les-amapiens-ia21b0n1193771

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L’économie sociale et solidaire existe… https://lille_old.eelv.fr/2011/06/leconomie-sociale-et-solidaire-existe/ Thu, 23 Jun 2011 18:35:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4929 Je l’ai rencontrée. En mai à  Montréal : des acteurs, des citoyens et des universitaires partageaient leurs méthodes d’élaboration participative pour développer cette économie juste. Les résultats sont probants, comme les ressourceries du Québec avec leurs centaines d’emplois.

La semaine dernière, nous recevions le ministre luxembourgeois en charge de cette politique. C’est dire si les politiques publiques de notre ville sont bien identifiées en la matière. Et nous envisageons de travailler ensemble à  l’échelle européenne.

Le 18 juin à  Paris se tenaient les états généraux de l’économie sociale et solidaire, moment-clé d’une mobilisation forte des structures, venues bâtir un projet de transformation sociale. 5000 participants, plus de 400 cahiers d’espérance et une déclaration finale qui confirme trois objectifs : notre pari est d’élargir le cercle des acteurs, pour convaincre les citoyens de l’utilité et de la crédibilité de l’économie sociale et solidaire, tout en influençant les décideurs.

Les états généraux représentent une étape majeure pour intensifier cette économie responsable qui cherche à  produire, consommer, décider et vivre autrement, de manière plus respectueuse de l’humain, de l’environnement et des territoires. La dynamique engagée se poursuit. Elle interpellera les candidats à  la présidentielle 2012 pour leur dire qu’il ne suffit pas de paver une économie prédatrice de bonnes intentions – nommées « croissance verte » ou « social business ».

Une vraie politique de gauche devra porter et déployer un esprit de résistance et de création, pour réaliser une autre économie. Elle est déjà  là , elle existe. Il ne lui reste qu’à  grandir.

Christiane Bouchart

déléguée à  l’ESS et présidente du RTES

Voir aussi www.pouruneautreeconomie.fr

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Tribune à  paraître dans le prochain numéro de Lille Magazine

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« Equitable au quotidien » https://lille_old.eelv.fr/2010/05/equitable-au-quotidien/ Tue, 11 May 2010 19:37:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2847 ---- Communication de Christiane Bouchart lors du conseil municipal du 10 mai 2010, à l'occasion de la Quizaine du commerce équitable ...]]>

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Communication de Christiane Bouchart lors du conseil municipal du 10 mai 2010, à l’occasion de la Quizaine du commerce équitable

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Madame le maire, mes chers collègues, Mesdames, Messieurs

A l’occasion de la quinzaine du commerce équitable qui a démarré ce week-end, jusqu’au 23 mai, je vous dirai quelques mots à la fois de notre campagne « équitable au quotidien » et sur le Forum national du commerce équitable, dont la 5e édition s’achève ce soir et qui s’est tenu pour la première fois à Lille alors que les 4 éditions précédentes étaient parisiennes.

Ce forum a été labellisé au titre de l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, tout comme notre campagne d’ailleurs : 68 projets retenus sur 600. C’est le signe de la reconnaissance, par les autorités européennes, de la qualité de notre projet et atteste de notre capacité à répondre aux critères de gouvernance, de transparence, de partenariat territoriaux, d’insertion et de citoyenneté.

A cette heure on ne peut pas encore tiré de bilan de cette manifestation mais il y avait énormément de monde hier après-midi, des débats extrêment intéressants, notamment autour du film de Coline Serreau, et aujourd’hui, beaucoup d’écoles, de rendez-vous commerciaux.

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11 délégations municipales sont impliquées dans les actions menées à Lille depuis janvier dans la campagne « équitable au quotidien ». L’enjeu y est certes d’assurer une juste rémunération des producteurs du Sud, qui prenne en compte les coûts économiques, sociaux et environnementaux, mais également de promouvoir la consommation responsable, en particulier dans les rapports Nord/Nord.

Notre campagne représente donc un levier économique et politique pour :

  • Influencer les modes de production des entreprises,
  • Inventer d’autres circuits de distribution, et plus largement,
  • Viser à un autre rapport à la consommation pour l’ensemble des citoyens, un rapport à la fois plus sobre, plus créatif et plus solidaire.

Ce désir de consommer autrement pose pour nous la question corollaire de notre modèle économique, qui définit la nature et les modalités de nos échanges. En défendant les valeurs du commerce équitable, nous replaçons l’économie à sa juste place et nous nous situons en contrepoint du modèle dominant du « toujours plus, à moindre prix ». Source d’injustice sociale et de graves dégradations environnementales, ce modèle génère des phénomènes de concentration et de monopole, des délocalisations, des pressions incessantes sur les fournisseurs, les producteurs, et les salariés, qui laisse bien peu de place aux richesses humaines, qui sont – elles – inquantifiables.

Par sa présence à l’inauguration du forum, Monsieur le Ministre aux solidarités actives a d’ailleurs pu observé que l’on était loin des fantasmes, mais bien dans la réalité, pour reprendre une expression entendue dans notre assemblée métropolitaine.

Localement, cela se traduit – entre autres – par des actions impliquant des services municipaux, et qui méritent d’être signalées. Ainsi a-t-on mis en place:

  • des formations au commerce équitable à destination des ambassadeurs de Lille 3000, ou du conseil municipal de la jeunesse,
  • des petits déjeuners thématiques dans les crèches municipales avec les parents,
  • des manifestations et des activités équitables, tels que :

> l’espace solid’air, Place Rihour;

> le marché Lill’overt;

> la semaine de pleine nature, qui a touché plus de 4000 enfants;

> la journée de collecte des objets pour une seconde vie et des solutions locales pour un avenir solidaire, qui a récolté plus d’une tonne et demi;

> la journée sport, en direction des femmes, où 60 d’entre elles ont confectionné des huiles de massage;

  • mais encore des expositions insolites dans des lieux divers comme les piscines, les bains douches, les salles de sport….
  • ou bien des temps forts sportifs, comme celui du tournoi de futsala, avec maillots et ballons équitables, qui a touché plus de 500 enfants.
  • enfin des repas bio et équitables (comme le dîner du Conseil communal de concertation, ou les menus bio que l’on va retrouver cette Quinzaine dans les restaurants du réseau des Tables gourmandes…)

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Je voudrais aussi mettre l’accent sur l’intérêt manifeste des 50 personnes présentes aux déjeuners et débats animés par le forum permanent de l’insertion, l’association Magdala, et les Petits frères des pauvres. Nous allons d’ailleurs poursuivre l’action afin de favoriser l’accès pour tous à une alimentation saine, biologique, et équitable.

Cette campagne va également se poursuivre avec des concours de dessin, ou des confections de repas inter-générationnels au Musée des Beaux-Arts pour ne citer que ces 2 exemples.

Enfin je voudrais souligner l’implication de notre collectivité qui a mis en place depuis plusieurs années une stratégie d’achats responsables permettant de sensibiliser les différents services acheteurs de la ville. Nous participons d’ailleurs au réseau des villes « achats responsables » du Nord Pas de Calais, qui – aux côtés d’autres collectivités – essaient d’être un chainon du « buy-cott » qui, contrairement au boycott, vise à promouvoir les produits vertueux.

Je tiens donc à remercier l’ensemble des services qui sont impliqués, et tout particulièrement Malika Bohem-Monnier, directrice de l’économie sociale et de l’emploi, ainsi que Alexandra Michat, chargée de mission, qui toutes deux n’ont pas ménagé leurs efforts et leur temps, bien au delà de leur engagement professionnel.

Je vous remercie de votre attention.

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Les femmes, actrices singuliéres du commerce équitable https://lille_old.eelv.fr/2009/05/les-femmes-actrices-singulieres-du-commerce-equitable/ Thu, 21 May 2009 01:24:03 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4847 S'il ne fallait retenir qu'une rencontre de la Quinzaine du commerce équitable qui se clôt le 24 mai, ce pourrait bien être l'échange/débat entre les acteurs lillois du secteur et deux productrices, l'une venue du Nicaragua, l'autre du Pas de Calais. Participaient également à  ce débat Benjamin de Poncheville, responsable marché Max Haavelar France, notamment pour le café, et Mme Meauxsoone, directrice de la société familiale Méo. ...]]>

S’il ne fallait retenir qu’une rencontre de la Quinzaine du commerce équitable qui se clôt le 24 mai, ce pourrait bien être l’échange/débat entre les acteurs lillois du secteur et deux productrices, l’une venue du Nicaragua, l’autre du Pas de Calais. Participaient également à  ce débat Benjamin de Poncheville, responsable marché Max Haavelar France, notamment pour le café, et Mme Meauxsoone, directrice de la société familiale Méo.

Organisée à  la mairie de Lille, cette rencontre voulait conjuguer au féminin le commerce équitable en s’intéressant au rôle des femmes comme actrices du développement rural. L’idée maîtresse issue de cet échange a été résumé par Christiane Bouchart de façon limpide: pour ces femmes, le commerce – celui dont il est question: équitable – est un moyen et non une fin en soi. Malgré les parcours bien différents de chacune d’entre elles, leurs propos se rejoignaient nettement sur ce point.

Il était aussi intéressant d’associer une pratique du Nord, qui vise à développer les circuits courts à  une expérience emblématique des rapports Nord-Sud engendrés par le commerce équitable: celle de la production caféiére.

Valérie Magniez a présenté sa démarche singuliére qui va bien au delà de l’élevage de chévre pour la production de fromage et de la fabrication du pain (dont l’activité est en conversion vers le bio). Basée à  Hesmond, Valérie Magniez a développé son activité avec une double volonté:

  • élaborer et écouler sa production dans le cadre de circuits courts, dans une zone rurale donc (à  la différence des Amap, dont les acheteurs sont urbains ou péri-urbains).
  • Associer pleinement les visiteurs et acheteurs à l’activité, en faisant fi des frontiéres habituelles : possibilité d’hébergement, participation à  la fabrication du pain, à la traite manuelle des chévres, soin des animaux, apprentissage pour l’élaboration de fromage…

Des clients sont devenus des amis, et la modeste exploitation vit aussi au gré des visites, de coup de main imprévus… Valérie Magniez a décidé de nommer ce lieu La Halte d’Autrefois, alors même que rien ne la destinait à  priori à  aboutir dans ce coin du Pas de Calais: originaire de la Réunion, citadine, ayant fait des études de commerce, elle arrive dans la région du Nord pour le travail et en profite pour cultiver son jardin et cette envie de gestes en lien avec la nature qui germait depuis un moment. Une fois que le pied était posé, plus moyen de résister à l’appel. Il va de soi que cette bifurcation est d’abord une aventure humaine: tisser et renforcer les liens entre les individus.

Alexa Marin, elle, a bien reçu sa terre en héritage et son histoire est riche d’enseignement pour nous.

Productrice de café, détenant une hectare tout au plus, elle fait partie du conseil d’administration de Prodecoop, une coopérative réunissant 39 coopératives de base, 2300 producteurs, dont 30% sont des femmes.

Elle même mére célibataire de 2 enfants, vivant avec sa mére, elle a été à  l’initiative d’une évolution majeure du fonctionnement de la coopérative et de l’intégration des femmes aux processus de décision. En 2003, elle est la seule administratrice, aux côté de 39 hommes. Une réforme législative du systéme coopératif est une opportunité à  saisir qui va aboutir – après tout un travail de diagnostic, et bien des déplacements, sessions d’information – à l’article 83 du réglement de Prodecoop qui stipule la « participation réelle, effective et équitable des femmes ». Pour y parvenir, Alexa Marin a dû passer par des journées bien longues, partant à  4 heures du matin, rentrant à  23h00, confiant son bébé de 2 mois à  sa soeur. Elle a obtenu gain de cause à  force de volonté, plaçant chaque administrateur face à  l’obligation de respecter les décisions des producteurs qu’il représente.

A partir du moment où ont été créés au sein de Prodecoop les commissions éducation, Certification, Formation (ces 3 derniéres rendues obligatoires par la nouvelle loi), et Femmes, le mode de fonctionnement s’en est ressenti:

Bien davantage de femmes ont la possibilité de participer aux formations, mieux adaptées à leur emploi du temps de chef de famille et de mére.

La répartition des revenus, et notamment de la part issu du label Commerce équitable, a été examinée de prés et a donné lieu à des attributions bien réfléchies: les 5 dollars correspondant à  la prime du commerce équitable sont répartis comme suit:

  • 1 $ en capitalisation
  • 2 $ pour du projet social (dont 1.5 pour les bourses, matériel scolaire… et 0.5 attribué à un fond en faveur des femmes)
  • 1 $ pour la coopérative de base (construction de route, écoles…)
  • 1 $ pour la structure Prodecoop

Aujourd’hui, 80 % du café issu de Prodecoop est vendu dans le cadre du commerce équitable. C’est une femme qui préside la structure.

Et Alexa Marin ne manque d’évoquer le questionnement de certains face à sa détermination: mais que veut-elle à la fin ? Agrandir sa parcelle ? Acheter la ferme voisine ? Eh bien non dit-elle: ce qu’elle a tiré de ces années de travail en faveur des femmes, c’est la confiance en soi, la fierté du travail bien fait, le perfectionnement de son métier, la possibilité de se former et de vaincre une forme de timidité propre aux paysans, l’indépendance, l’épanouissement personnel en somme.

Voilà une leçon d’humilité et d’humanité qui ragaillardirait n’importe quel blasé !

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Intervention de Christiane Bouchart au conseil municipal du 18 mai 2009 (Quinzaine du commerce équitable) https://lille_old.eelv.fr/2009/05/intervention-de-christiane-bouchart-au-conseil-municipal-du-18-mai-2009-quinzaine-du-commerce-equitable/ Mon, 18 May 2009 20:02:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4849 Madame le Maire, mes chers collègues,

Quelques mots pour vous parler de la quinzaine du commerce équitable qui se déroule en ce moment. C’est l’occasion pour l’ensemble des entrepreneurs et des réseaux de cette filière, d’informer, de sensibiliser les citoyens à  une consommation respectueuse des producteurs du Sud comme du Nord, de rappeler les enjeux du commerce équitable ( qui à mon sens devraient être ceux de tous les modes d’échange économique..):

  • juste rémunération,
  • équilibre économique,
  • respect des règles éthiques, du droit international du travail, et des droits de l’homme….

La crise actuelle dans les pays occidentaux révèle à tous les limites de l’idéologie dominante. Depuis des dizaines d’années, les peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine savent à  quel point le tout-marché, la concurrence sans limite, la recherche du plus grand profit à  court terme ou pour quelques uns, ou les seules lunettes du PIB sont inaptes et ineptes à répondre aux besoins de milliards d’habitants et de leur environnement.

La démocratisation de l’économie portée par le commerce équitable et plus largement par l’économie sociale et solidaire implique de donner les moyens aux consommateurs – à tous les consommateurs et pas seulement à une minorité aisée ou militante – de devenir consom’acteurs, citoyens économiques actifs, exerçant véritablement, en toute liberté, leur pouvoir sur l’économie. Elle reconnaît de la même manière la dignité des producteurs, de tous les producteurs, dans tous les secteurs et dans tous les points de la planète.

Cette réappropriation citoyenne des actes quotidiens de la vie économique est au cœur du projet et des pratiques du commerce équitable. Elle conduit à promouvoir la consommation responsable comme levier économique et politique pour influencer les modes de production des entreprises, inventer d’autres circuits de distribution et, plus largement, viser à  un autre rapport à  la consommation pour l’ensemble des citoyens, un rapport à la fois plus sobre, plus créatif et plus solidaire.

Au-delà des mécanismes incitatifs à  la consommation responsable, (que devraient prendre en compte les plans de relance), influer sur les comportements suppose aussi d’éduquer le citoyen-consommateur, pour qu’il ait à  la fois le désir et la capacité d’y adhérer. Les campagnes de sensibilisation publiques et citoyennes auprès du grand public ou l’ensemble du système éducatif en sont un des leviers.

C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, l’intérêt pour le commerce équitable n’est plus anecdotique. En 2000, c’était 9% seulement des citoyens qui en avaient entendu parler, aujourd’hui c’est 80%.

Différentes études montrent que le commerce équitable ne souffre pas de la crise. Dans certains pays européens, en 2008, l’augmentation des ventes de produits certifiés a été phénoménale: jusque 75% de hausse en Suède par exemple, 10% aux états-Unis, et sur l’alimentaire, en France, 8%… Ces données confirment que la crise du pouvoir d’achat influence nos choix de consommation : on consomme moins et de façon plus responsable.

Si le commerce équitable s’est d’abord intéressé aux échanges Sud-Nord, aujourd’hui il concerne aussi des pratiques au Nord et notamment le développement des circuits courts avec par exemple les AMAP ou les Jardins de cocagne, ou le tourisme solidaire avec l’accueil paysan… L’engagement des collectivités à soutenir son développement est essentiel: en permettant de peser sur les filières et marchés au travers des appels d’offres, en accompagnant les acteurs, en donnant l’exemple. C’est ce que nous essayons de faire ici…

La vitalité du commerce équitable à  Lille, c’est aussi la densité exceptionnelle de ses acteurs. Avec les précurseurs comme Artisans du Monde, de nouveaux acteurs apparus plus récemment, et sont réunis au sein du Collectif « Comm’ une idée » particulièrement actif pendant cette Quinzaine.

Depuis une dizaine de jours, différentes manifestations ont été réussies; elles ont pris la forme de dégustations porté par Max Havelaar, les cafés Méo et le CCFD, en passant par la mobilisation de groupes d’étudiants (IEP, Sup Infocom) ou les auberges espagnoles organisées par des groupes d’habitants ou le marché de la place du vieux marché aux chevaux ce samedi… Mais c’est aussi au cœur des quartiers, la mobilisation des centres sociaux (et j’en remercie Marc Bodiot) pour proposer des activités et ateliers autour de la confection de savons ou de repas…

Je tiens également à  souligner,tout en remerciant par l’intermédiaire de Jacques Mutez, l’implication des commerçants qui jouent le jeu en apposant le logo « j’aime le commerce équitable». Enfin le personnel du restaurant municipal s’est mobilisé pour offrir des repas avec des produits du commerce équitable: qu’il en soit également remercié.

Des remerciements aussi particuliers à  Malika Bohem Monnier pour l’excellent travail de coordination et à Floriane Gabriels et l’ensemble de son service pour leur disponibilité et leur professionnalisme.

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Première régie de quartier à Lille, portée par l’association Mos’ART https://lille_old.eelv.fr/2009/02/premiere-regie-de-quartier-a-lille-portee-par-lassociation-mosart/ Fri, 13 Feb 2009 16:40:28 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4833 Mos'ART, association née à Fives en 1996 et œuvrant dans le domaine de l'insertion, vient de franchir une étape supplémentaire dans son action en recevant le label « régie de quartier », première du nom reconnue à  Lille, et inaugurée le 17 janvier 2009. Cette labellisation est l'aboutissement d'un ensemble de démarches entreprises dés avril 2006, à  l'initiative de la délégation de l'économie sociale et solidaire portée par Christiane Bouchart, auxquelles Mos'ART s'est associé en amont. ...]]>

Mos’ART, association née à Fives en 1996 et œuvrant dans le domaine de l’insertion, vient de franchir une étape supplémentaire dans son action en recevant le label « régie de quartier », première du nom reconnue à  Lille, et inaugurée le 17 janvier 2009. Cette labellisation est l’aboutissement d’un ensemble de démarches entreprises dés avril 2006, à  l’initiative de la délégation de l’économie sociale et solidaire portée par Christiane Bouchart, auxquelles Mos’ART s’est associé en amont.

Une régie de quartier, c’est quoi ?

« Une régie regroupe en partenariat, collectivités locales, logeurs sociaux et habitants pour intervenir ensemble dans la gestion du quartier. Sa mission technique – entretenir et embellir le quartier – concourt à  un objectif plus global: renforcer le lien social, mobiliser les acteurs, inventer des modes de gestion partagée, et surtout construire avec les habitants une citoyenneté active sur leur quartier de vie. » (Rapport d’activités 2007 de Mos’ART)

Concrètement, ce nouveau label permet à Mos’ART d’élargir ses champs de compétences, en y associant de nouveaux partenaires, et de renforcer ses projets de développement local (au delà  de l’insertion des personnes en difficulté). De ce fait, sont réunis au sein du conseil d’administration la ville de Lille, Lille Métropole Habitat, les centres sociaux Roger Salengro et Mosaïque, le service civil international, l’union des commerçants et artisans de Fives, et bien sûr des habitants du quartier.

« Le projet de l’association s’inscrit désormais dans une triple démarche d’insertion, d’économie sociale et solidaire et de participation des habitants » [Rapport d’activités 2007 de Mos’ART]] et se prête notamment à  l’expérimentation [SOL. Les objectifs de la régie de quartier – développer des services de proximité (en direction des habitants, de la ville et des bailleurs) en générant des emplois – se fondent sur 4 axes fondamentaux:

  • Lien social
  • Participation des habitants
  • Amélioration du cadre de vie
  • Insertion sociale et professionnelle

Lors de l’inauguration, les échanges entre les différents acteurs (habitants, administrateurs, association etc…) sont allés bon train et témoignent de cette proximité sociale visée par la régie de quartier, qui doit « contribuer à  renforcer les liens entre ces habitants, à  développer leur sens de la responsabilité collective et de la citoyenneté. Une meilleure connaissance mutuelle qui relance également le dialogue entre les habitants, les élus et les bailleurs. » [in site internet des régies de quartier du Nord Pas de Calais]]

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[Mos’ART en quelques mots

  • Premiers domaines d’activités: Repassage-retouche / Bâtiment / Propreté urbaine
  • Moyens d’actions: Chantiers d’insertion / Accompagnement social / Formation (certificat d’employé familial polyvalent)
  • 28 emplois créés, dont 8 permanents
  • siège de l’association: 29H – rdc droit, rue Eugène Jacquet, 59000 Lille
  • Tel: 03 20 47 70 05

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« Le label  » Régie de quartier  » est une marque collective, de droit privé, fondée sur l’adhésion au CNLRQ (Comité national de liaison des Régies de quartier) et sur la reconnaissance de la Charte nationale des Régies de quartier et du Manifeste des Régies de quartier ». Le CNLRQ représente le mouvement de tous les acteurs impliqués localement dans la vie d’une Régie.

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Vers un modéle économique à part entiére, l’économie sociale et solidaire – Le commerce équitable https://lille_old.eelv.fr/2008/12/vers-un-modele-economique-a-part-entiere-leconomie-sociale-et-solidaire-8211-le-commerce-equitable/ Wed, 10 Dec 2008 14:19:32 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4786 Que l’on accole les termes de sociale et solidaire à une économie qui privilégie la coopération, les nouvelles manières d’entreprendre, la mixité sociale, la proximité, l’équilibre Nord-Sud et l’environnement… cela nous questionne sur les finalités de l’économie globale.

Que ce secteur, pourtant vieux de plus d’un siècle, soit désormais reconnu comme secteur à part entière, incite enfin certaines villes à dégager des politiques municipales lui étant dédiées à part entière. Christiane Bouchart retrouve en mairie de Lille la délégation initiée à son arrivée lors du mandat précèdent, avec le plaisir d’y voir nouvellement associé le commerce équitable.

LES PLANS LILLOIS DE DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE SOCIALE & SOLIDAIRE

Pour contribuer davantage à un accroissement significatif de l’Economie sociale & solidaire, Christiane Bouchart entend persévérer dans le sens des actions menées durant les 7 années du mandat précèdent.

Le bilan est solide et engageant pour l’avenir: un premier plan lillois de développement de l’économie sociale sociale et solidaire (2002-2007) a mis en place des outils (coopérative d’activités et d’emploi, plateforme de la finance solidaire, projet de la maison de l’économie sociale et solidaire) qui ont renforcé et permis de coordonner le réseau des acteurs.

De l’évaluation et des bénéfices de ce premier plan a découlé le second (2007-2010), toujours intitulé LEA Lille, Liberté d’entreprendre autrement à Lille. Ce plan est doté de 1,2 M€, suite aux contributions de la ville de Lille, du conseil régional, ainsi que de celles de la Caisse des dépôts et du conseil général qui sont versées directement aux acteurs.

L’engagement municipal se structure autour des objectifs suivants:

  • Animer et coordonner le réseau lillois de l’ESS
  • Développer et qualifier l’offre existante
  • Promouvoir l’innovation sociale
  • Accroître la demande de biens et services « solidaires »

S’adressant à 5 familles d’acteurs (Echanger, Produire et consommer, Epargner et financer, Entreprendre… autrement, Former, se former), ce plan compte mettre l’accent sur la qualification et l’innovation des acteurs, ainsi que sur la sensibilisation à la démarche auprès d’un large public.

Piloté par les financeurs et les représentants des réseaux, le plan profite de la concertation et des propositions élaborées par la commission extra-municipale.

L’APPEL A PROJET

LEA Lille comprend un appel à projet désormais permanent. Cet appel s’adresse à des acteurs voulant monter des projets, notamment collectifs, en accord avec la démarche de l’économie sociale et solidaire, ou à des structures souhaitant développer des pratiques solidaires, éthiques, sociales et environnementales.

Les projets retenus bénéficient alors d’un accompagnement qui facilite leur développement, d’une médiatisation et d’un coup de pouce financier qui soutient le démarrage des projets ou actions structurantes.
La finalité de l’appel consiste donc bien à œuvrer pour la structuration et la pérennisation de projets qui prouveront leur viabilité et leur autonomie financière.

Ainsi, cet appel contribue à réaliser les objectifs déclarés du plan LEA Lille, à savoir favoriser la reconnaissance des pratiques existantes et faire émerger de nouvelles initiatives et de nouveaux acteurs.

LES GRANDES ORIENTATIONS DU MANDAT

  • Finaliser le projet de la Maison Métropolitaine de l’Economie Sociale et Solidaire (Porte de Valenciennes) afin d’améliorer la visibilité de l’Economie Sociale et Solidaire, de favoriser le montage de projets, d’ y intégrer des dispositifs d’accompagnement à la création;
  • Développer l’offre existante à Lille, en détectant les besoins non couverts, en favorisant l’accompagnement de projets, innovants, solidaires ou montés sous forme collective ou coopérative, en développant l’emploi de proximité, notamment grâce aux régies de quartier;
  • Encourager les projets liés aux énergies renouvelables et aux nouveaux défis environnementaux (production d’énergie solaire, éco-matériaux & éco-construction, centre d’ éco-produits);
  • Améliorer la lisibilité de la finance solidaire et de son utilisation, avec notamment la poursuite du développement des Cigales, la bonification du micro-crédit;
  • Accroître la demande de biens solidaires y compris chez les plus démunis, en favorisant l’accès des lillois en situation sociale précaire aux éco-produits grâce à SOL et la mise en place de réseaux réciproques d’échanges de savoirs des quartiers ANRU;
  • Renforcer les valeurs de l’ESS dans les politiques municipales, via une commande publique responsable (achats éthiques, inclusion sociale) et en complémentarité avec d’autres délégations de la ville telle la coopération décentralisée (accompagner l’initiative économique à Naplouse, Oujda) et la politique de la ville (soutien aux quartiers prioritaires).

COMMERCE EQUITABLE

Dans la lignée de la démarche adoptée pour promouvoir l’économie sociale et solidaire, la politique en faveur du commerce équitable veillera à:

  • Améliorer sa visibilité par l’organisation d’un temps fort « rencontres européennes du commerce équitable » à l’occasion de la quinzaine du commerce équitable en mai 2010 ;
  • Développer une offre de tourisme équitable (en lien avec l’office du tourisme et les acteurs de plate-forme du tourisme équitable);
  • Poursuivre les actions de sensibilisation dans les écoles, les centres sociaux et auprès du grand public;
  • Développer une politique d’achats responsables de la ville.

MUTUALISER LES EXPERIENCES

Christiane Bouchart est par ailleurs Présidente du Réseau des Territoires pour l’Economie Solidaire – réseau national de collectivités- qui :

  • promeut les différentes initiatives des territoires,

défend, auprès des institutions nationales et européennes, la richesse des actions menées,

  • favorise le transfert de bonnes pratiques,
  • recherche les conditions d’amélioration des politiques mises en œuvre,
  • développe, avec l’ensemble des acteurs, un autre modèle économique, créateur d’emplois.

A ce titre, Christiane Bouchart participait en février 2008 à une conférence nationale de l’Ifore (Institut de Formation de l’Environnement créé en 2001), consacrée à l’économie sociale et solidaire. Les actes de cette conférence sont disponibles.

QUELQUES CHIFFRES DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

En région:

  • 9 812 établissements
  • 137 074 salariés
  • 10,6 % de l’emploi salarié
  • Progression de 27,6 % pour les établissements et 13 % pour l’emploi, entre 2000 et 2006.

Métropole lilloise

  • 8 400 établissements
  • 45 000 salariés

-Plus de 11% de l’emploi salarié

Lille

  • Un budget de 1 220 000 euros consacré à ces actions de 2002 à 2006 pour le premier plan triennal à Lille
  • 534.000 euros à charge de la Ville de Lille
  • Un réseau de plus de 150 acteurs associatifs à Lille
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