Bio – Europe Ecologie Les Verts – Lille https://lille_old.eelv.fr L'écologie Politique au service des citoyens Sun, 16 Jun 2019 17:58:55 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 À Pérenchies, défendons le maintien d’une agriculture de proximité face aux promoteurs immobiliers. https://lille_old.eelv.fr/2013/05/a-perenchies-defendons-le-maintien-dune-agriculture-de-proximite-face-aux-promoteurs-immobiliers/ Thu, 30 May 2013 16:07:17 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=7599 Ce samedi 25 mai, des militants et sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts ont répondu présents à l’appel des nombreux membres de l’AMAP Lomme de terre : une mobilisation sur la commune de Pérenchies, à la ferme de la Ruelle, où se trouve l’exploitation d’Isabelle et Patrick Ruhant, un couple de maraîchers reconvertis à la production de légumes bio, une mobilisation afin que la mairie de Pérenchies abandonne un projet de construction non loin de leur exploitation ...]]>

Ce samedi 25 mai, des militants et sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts ont répondu présents à l’appel des nombreux membres de l’AMAP Lomme de terre : une mobilisation sur la commune de Pérenchies, à la ferme de la Ruelle, où se trouve l’exploitation d’Isabelle et Patrick Ruhant, un couple de maraîchers reconvertis à la production de légumes bio, une mobilisation afin que la mairie de Pérenchies abandonne un projet de construction non loin de leur exploitation

Si rien n’est fait, c’est 4000 m² que les Ruhant pourraient perdre au profit du béton et de la transaction immobilière. Ce terrain, classé inondable, a en réalité fait l’objet d’une modification du plan local d’urbanisme (PLU) en 2004. Figurant au départ comme terre agricole, il fût ensuite classé en terrain à bâtir puis proposé à Isabelle et Patrick Ruhant à un prix avoisinant les 200 000 euros ! Cette somme était bien évidemment impossible à débourser pour nos deux maraîchers, même s’il reste paradoxal à leur yeux que « La terre qui sert à nourrir les hommes coûte moins cher que la terre qui sert à construire. »

En effet, cette terre vouée au bio est aujourd’hui rachetée par un promoteur qui veut y réaliser des logements. Si l’opération se réalise, c’est tout un travail de requalification de la terre, de plusieurs années, qui sera détruit. Rappelons que l’exploitation tenue par nos maraichers nourrit aujourd’hui 75 familles, soit plus de 200 personnes. Une terre perdue est désormais impossible à retrouver, Pérenchies ne disposant quasiment plus de foncier non bâti.

Une pétition a aujourd’hui recueilli plus de 2000 signatures de plusieurs régions de France. La mobilisation pour le retrait de ce projet se fera très prochainement auprès de Lille Métropole Communauté Urbaine, du Département mais aussi de la Région, afin d’interpeller les élus et de les contraindre à faire machine arrière. Samedi, 941197_523271094387127_1268045471_nChristiane Bouchart, conseillère EELV à Lille Métropole Communauté Urbaine en charge de l’Économie Sociale et Solidaire, et Virginie Drapier, conseillère régionale EELV étaient présentes pour apporter leur soutien aux agriculteurs.

Alors que le nombre d’exploitations est en constante régression, on assiste aujourd’hui à une véritable prise de conscience de l’importance de préserver les surfaces agricoles et d’accompagner l’agriculture péri-urbaine. De plus, les cultures vivrières (maraîchage, arboriculture) participent à une économie de proximité diversifiée, qu’il convient de valoriser. Les terres du Nord-pas-de-Calais sont parmi les plus fertiles d’Europe, et doivent être globalement préservées pour l’avenir. La densification nécessaire de la métropole lilloise peut et doit se faire sans pénaliser les agriculteurs. Les logements sociaux peuvent être implantés sur d’autres terrains, plus en cœur de ville. C’est un enjeu majeur d’aménagement du territoire métropolitain.

David Basseux, militant EELV à Pérenchies.

Pour aller plus loin :

La pétition de l’AMAP Lomme de Terre à signer en ligne ici :
http://www.petitionduweb.com/Petition_c_est_ma_terre_c_est_mon_assiette_-1000861.html

L’article sur la Voix du Nord :
http://www.lavoi
xdunord.fr/region/a-perenchies-combat-symbolique-pour-terres-bios-ia11b49735n1276917

L’interview de Vincent Dhelin, président de l’AMAP, dans la Voix du Nord :
http://www.lavoixdunord.fr/region/terre-bio-contre-logements-a-perenchies-les-amapiens-ia21b0n1193771

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Marché de denrées alimentaires pour les villes de Lille, Lomme, Hellemmes (Conseil Municipal du 1er Février 2013) https://lille_old.eelv.fr/2013/02/marche-de-denrees-alimentaires-pour-les-villes-de-lille-lomme-hellemmes-conseil-municipal-du-1er-fevrier-2013/ Mon, 11 Feb 2013 08:14:49 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=7187 MARCHE DE DENREES ALIMENTAIRES POUR LES VILLES DE LILLE, LOMME, HELLEMMES et les CCAS de LILLE
autorisation de signature des marchés

LISE DALEUX POUR LE GROUPE DES ELUS EELV

(Retrouvez d’autres éléments sur le bio dans la restauration scolaire : https://lille.eelv.fr/2012/01/du-bio-a-la-cantine-et-du-champ-a-lassiette/ et sur le blog des élu(e)s.)

Madame Le Maire, Mesdames Messieurs, Mes Chers Collèges, 


La Ville de Lille a lancé un appel d’offres pour l’acquisition de denrées alimentaires dans le cadre de la restauration collective en septembre dernier et sur lequel  notre groupe s’était abstenu. En effet aucun des 38 lots concernés, qui allaient des légumes au pain, en passant par la viande et le lait, ne passaient au bio, contrairement aux engagements pris ensemble en 2008.


Aujourd’hui on  nous demande d’approuver l’attribution de ces marchés pour 4 ans. Aussi c’est logiquement que nous nous abstiendrons sur cette délibération. Une abstention que nous voulons constructive en soumettant au conseil une  proposition pour ne pas en rester là.


Pour nous, le bio demeure une priorité, pour des questions de bonne santé, de protection de l’environnement et pour des raisons économiques de structuration de filière.

 
Nous connaissons les contraintes financières de la Ville et nous les assumons. Pour autant, nous pensons qu’ il y a moyen de dégager des marges de manœuvre pour poursuivre l’introduction du bio.
Nous  proposons donc dès aujourd’hui  d’explorer d’autres marchés sur des petites quantités.

 
Dans les crèches municipales (500 repas jours), en plus de l’épicerie et des légumes bio , nous pourrions ouvrir un  marché spécifique, pour le pain , les laitages et desserts lactés . Dans le contexte des crèches , Il est tout à fait possible de passer au bio en restant à budget constant, si l’on décide de travailler sur les conditionnements, ce qui aura en plus l’intérêt de réduire le gaspillage alimentaire la preuve par l’exemple dans les crèches,  les pots de yaourt standards ne correspondent pas aux besoins et nous oblige a les jeter souvent à moitié plein.

Ainsi, en agissant pour les plus petits, nous affichons notre volonté de préservation de la santé de nos enfants et de l’environnement. Et Pour ce public « sensible », parents et grands parents lillois sont demandeurs.

Ainsi, en travaillant sur des petites quantités, nous envoyons un signe fort vers l’organisation de la filière locale en production et transformation de produits bios et nous donnons un gage que demain la Ville et les producteurs locaux seront bientôt partenaires pour les 10000 repas servis chaque jour en restauration scolaire ;


Ainsi, en autorisant le service marché à explorer ce type de solutions, nous favoriserons les circuits courts, ce qui signifie plus d’emplois locaux et moins de pollution.

 
Alors Mme Maire, pour toutes ces raisons, économiques, sociales, écologiques ; nous voulons continuer à soutenir l’introduction du bio aujourd’hui, en l’expérimentant largement aujourd’hui dans les crèches. Le passage au bio est attendu, je l’ai dit, par les parents, par les grands parents, par les acteurs de la filière. Ailleurs Nous avons des exemples  de grandes villes qui progressent dans ce domaine, Toulouse, Lyon. Nous aussi,  nous pouvons aller plus loin avec la proposition que nous faisons.

Je vous remercie.

 

Lise DALEUX

23ème ADJOINTE – Présidente du groupe des élu(e)s EELV.

Famille – Modes de garde – Parentalité – Aménagement des temps

Tel : 03 20 49 57 96

ldaleux[a]mairie-lille.fr

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Produire bio à Lille c’est possible! https://lille_old.eelv.fr/2012/05/produire-bio-a-lille-cest-possible/ Thu, 31 May 2012 17:25:27 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2941 Produire bio à Lille, c'est possible! En passant par le parc des Buissonnets à Saint Maurice, vous aurez l'occasion de croiser Iris et Inès, deux brebis Soay venues d'écosse. La municipalité fait depuis peu appel à leur expertise herbivore pour entretenir le parterre. Ce projet, porté par Eric Quiquet est un vrai symbole : il prouve qu'il est possible, en plein paysage urbain, d'avoir un élevage biologique, un circuit court de production. ...]]>

Produire bio à Lille, c’est possible! En passant par le parc des Buissonnets à Saint Maurice, vous aurez l’occasion de croiser Iris et Inès, deux brebis Soay venues d’écosse. La municipalité fait depuis peu appel à leur expertise herbivore pour entretenir le parterre. Ce projet, porté par Eric Quiquet est un vrai symbole : il prouve qu’il est possible, en plein paysage urbain, d’avoir un élevage biologique, un circuit court de production.

Une convention a établie avec Grégory Delassus, qui élève truies, vaches et brebis dans sa Ferme du beau pays à Borre, près d’Hazebrouck. Il vend notamment les produits sur son stand de boucherie bio, sous le marché couvert de Wazemmes. L’utilisation de ses deux brebis comme tondeuse dans les 18 000 m² de leur enclos au parc des Buissonnets permet d’un côté à l’éleveur de disposer de nouveaux espaces de pâturages, et de l’autre, à la municipalité de réduire les côtés d’entretien des espaces verts.

Ces opérations de pâturage extensif avec des races adaptées à l’environnement font le bonheur des petits citadins (comme des grands d’ailleurs). Et ce n’est pas tout : sur le long terme, le pâturage en milieu urbain permet de valoriser les espaces publics et la biodiversité.

D’ici à quelques temps, viendront s’ajouter une vingtaine de moutons sur le Triangle des Rouges Barres et deux moutons vont rejoindre la vache Roussy et son veau à la citadelle.

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Gratuit, mais à quel prix ? https://lille_old.eelv.fr/2012/01/gratuit-mais-a-quel-prix/ Wed, 18 Jan 2012 17:25:24 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2176 La crise économique remet au premier plan le slogan du « tout gratuit ». Hormis le soleil et le vent, rien n’est gratuit. Tout a un coût, et c’est à la puissance publique d’organiser la juste répartition des richesses pour y faire face.

A ce titre, était-il justifié qu’un ménage lillois argenté ne paie que 2,20 € pour un repas de cantine dont le coût total se situe autour de 8 € ? Etait-il logique qu’un fils de smicard vivant à 2,9 km de son lycée n’ait droit à aucune aide au déplacement, alors que les enfants de familles aisées bénéficiaient d’un aller-retour gratuit, s’ils habitaient à plus de 3 km du lycée ? Assurément non.

Nous plaidons pour une révision des tarifs publics, afin que chaque famille paie à hauteur de ses revenus. Nous avons proposé des tarifs de cantine (ré)adaptés avec la ferme volonté d’atteindre 50% de produits bio dans les repas en 2014. Nous préférons un abonnement de transport mensuel à 9 ou 18 € selon les revenus pour tous les lycéens, plutôt que d’en exclure les deux-tiers de façon arbitraire.

Invoquer sans cesse le bas prix est un leurre, que nous laissons aux hypermarchés. Des enfants de ménages démunis devraient-ils se satisfaire de produits industriels à la cantine et d’un strict aller-retour entre la maison et le lycée ? N’ont-ils pas droit, comme les autres, au goût, à la qualité, à la mobilité ?

Un siècle de consumérisme a ancré dans nos esprits que tout serait accessible à peu de frais, au mépris de la qualité, des besoins réels, et des limites de la planète. Ainsi, les cafés du centre-ville étalent leurs terrasses qu’ils s’évertuent à chauffer : le tout-marchand continue d’envahir notre espace social. Nous ne sommes pas obligés de l’accepter. Le sacro-saint chiffre d’affaires n’explique ni ne justifie de telles pratiques.

Michel Ifri

Tribune politique à paraître dans Lille Magazine.

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Du bio à la cantine et du champ à l’assiette https://lille_old.eelv.fr/2012/01/du-bio-a-la-cantine-et-du-champ-a-lassiette/ Wed, 11 Jan 2012 15:50:09 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2082 (Retrouvez les dernières actualités concernant le bio dans la restauration municipale à Lille dans l'article rédigé par Lise Daleux sur le blog des élu(e)s EELV) ...]]>

(Retrouvez les dernières actualités concernant le bio dans la restauration municipale à Lille dans l’article rédigé par Lise Daleux sur le blog des élu(e)s EELV)

Que peuvent faire les villes pour une meilleure alimentation, et indirectement pour le développement de l’agriculture biologique ?

Pour répondre à la question les élus EELV de Lille et le groupe local ont organisé un café politique le mercredi 14 décembre, au restaurant bio « La Source » à Lille. Les élus rendaient compte ainsi de leur action à la ville sur ce domaine – C’était leur 4e réunion publique de bilan – et notamment de leur vigilance quant à l’introduction du bio dans les cantines. Ils avaient invité Marion Lepresle, élue EELV adjointe au Maire d’Amiens en charge de la restauration scolaire notamment.

Un domaine vaste, et vital, avec des traductions locales concrètes

« Du champ à l’assiette »… L’intitulé n’était pas anodin. Dans nos sociétés où l’industrie agroalimentaire a pris une part prépondérante, on a tendance à oublier qu’à l’origine de nos repas se trouvent bien des agriculteurs. Il convenait aussi de garder à l’esprit que – selon les régions du monde – les populations sont confrontées à des problématiques très diverses : mal et sous-nutrition, aléas de production, santé, malbouffe, standardisation, poids de la grande distribution…

Ces questions sont importantes pour les écologistes, attachés au principe de souveraineté alimentaire et de commerce équitable au nord comme au sud, à la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique, causés pour partie par des modes de production intensifs. Pollution et réchauffement climatique induisent en retour des effets sur la production et l’alimentation : sols moins fertiles, baisse de production, maladies, pollution de l’eau, menaces sur les ressources.

L’alimentation est un domaine vital, qui dépend du marché économique mondial, des politiques agricoles au niveau international, européen, national. Les villes et régions ont pourtant un rôle à jouer puisqu’elles gèrent la restauration collective, passent des commandes publiques, soutiennent des filières (agricole, agroalimentaire), sensibilisent les citoyens.

A la ville de Lille, les élus EELV portent des délégations qui – indirectement – peuvent peser sur le sujet, via la petite enfance (Lise Daleux), le commerce équitable et l’économie sociale et solidaire (Christiane Bouchart), la consommation durable (Vinciane Faber). C’est une élue socialiste, Marielle Rengot qui suit le dossier de la restauration scolaire.

En outre, depuis 2010, Jean Louis Robillard porte à la région Nord Pas de Calais les politiques de l’alimentation, de la régionalisation de l’agriculture et de la ruralité.

Un des leviers majeurs pour répondre aux enjeux cités est le développement du bio

Ce label très identifié apporte des garanties sur le respect de l’environnement, sur une qualité certaine. De plus, le soutien aux filières bio induit des effets divers pour les agriculteurs comme pour la population : moindre dépendance envers les grandes firmes chimiques et de semences, relocalisation de la main d’oeuvre, changement des circuits de distribution, préservation de la ressource en eau (et notamment des champs captants), lutte contre la pollution, protection de l’environnement, etc.

Le contexte global en quelques chiffres

  • En France, le marché de l’alimentation bio a atteint 2% du marché alimentaire total (contre 1,1% en 2005). Il s’est élevé à 3,5 milliards d’euros en intégrant les achats par la restauration collective.
  • Avec les lois Grenelle, la France affirme vouloir combler le retard de la filière sur le territoire :

> Fin 2010 le bio représentait 3,09% des surfaces agricoles.[1]

> L’objectif est d’atteindre 20% de surfaces consacrées au bio en 2020 (6% en 2012, ce qui n’est pas gagné) et 20% de produits bio dans la restauration collective publique de l’Etat en 2012.

  • Le Nord Pas de Calais compte 237 exploitations bio, ce qui place la région au 18ème rang français, avec 6 009 ha (bio + conversion), soit 0,7 % de la surface agricole utile (SAU) en bio – le 22ème rang français. 323 transformateurs de produits bio et 116 distributeurs de produits bio travaillent en région. En Picardie, la part des surfaces cultivées en bio est plus faible encore, avec 0,5 % de la SAU, 23ème rang français.

 

A Lille, parviendra-t-on aux 50% de produits bio en 2014 pour les repas des enfants ?

Cet objectif figurait au programme socialiste pour les municipales et a été confirmé lors de la division par deux des tarifs de la cantine en juin 2008. Dès cette époque les élus Verts avaient indiqué combien il faudrait être vigilant à la concordance de ces deux mesures : la baisse des tarifs ne devant pas freiner l’introduction du bio.

Les élus Verts saluent donc le travail de fond qui a été mené sur 3 ans pour préparer les nouveaux achats de produits bio. Ce travail a permis d’évaluer les coûts, comme les changements d’habitudes à tous les niveaux : des élus et des services jusqu’à celui qui se nourrit. Une étude spécifique a établi des préconisations sur la composition des repas, sur les produits prioritaires, sur une nouvelle organisation des cuisines. Le 16 septembre 2011, le conseil municipal votait une délibération pour lancer des marchés publics de produits bio (12 lots au total). Mais cet automne, l’exercice délicat du budget est venu contrarier la mise en œuvre finale de ces marchés, et a nettement revu à la baisse le nombre de produits concernés, tout en négligeant la plupart des préconisations de l’étude.

Avec ce retard par rapport aux prévisions, il faudra que la ville soit très volontaire durant les deux années à venir si elle veut atteindre les objectifs fixés. En 2012, les enfants devraient toutefois recevoir régulièrement dans leur assiettes des fruits et des légumes bio.

Le contexte lillois en quelques chiffres

  • 11000 repas par jour sont servis par la ville (cantines, crèches, CCAS, restaurant municipal).
  • 9000 repas sont préparés dans une cuisine centrale pour les cantines scolaires.
  • Dans les crèches municipales, les repas sont produits sur place (900 environ).
  • Le prix unitaire global du repas des cantines est de 7,80€, dont 1,40€ pour les denrées (l’encadrement – et l’animation de la pause méridienne sont inclus).
  • Les tarifs pour les familles s’échelonnent de 0,50€ à 2,20€.

A titre de comparaison, le tarif maximum à Amiens est de 5,70€. Les deux premières tranches bénéficient de la gratuité grâce à une prise en charge par le département. A Lyon, les tarifs s’échelonnent de 0,75 € à 6,50€. Dans ces deux villes, des produits bio y sont déjà régulièrement servis ; et la restauration collective est confiée à des prestataires privés via une délégation de service public. Cependant, la ville d’Amiens, suite au changement de majorité municipale, a décidé de passer en régie directe.

Le bio, l’arbre qui cache la forêt

Les freins récents constatés à la ville de Lille ont amené les élus Verts à adresser un courrier au Maire pour insister sur les nombreux bénéfices du bio, dont l’introduction ne saurait être mesurée par des logiques purement comptables. Les limites et les difficultés observées à Lille et ailleurs (les objectifs du Grenelle pour 2012 ne seront vraisemblablement pas atteints) ont fait l’objet d’échanges nourris lors du café politique du 14 décembre, avec des points de vue multiples : agriculteurs, boulanger, cuisiniers, distributeurs, élus, parents d’élèves etc.

L’introduction du bio dans la restauration collective a d’ailleurs la vertu de mettre en évidence des questions trop souvent ignorées, et qui ont été fort discutées lors de la rencontre avec les élus EELV.

La qualité alimentaire  : D’une manière générale, la qualité des aliments – qui dépend des variétés, des modes de production et de préparation – aura une influence sur le sentiment de satiété, de satisfaction gustative, comme sur les apports nutritifs. Le bio amène une attention plus poussée à la qualité des ingrédients.

Les repas végétariens  : Limiter l’offre de viande reste encore mal perçu. Pourtant, proposer des repas végétariens constitue une réelle alternative pour limiter l’impact environnemental négatif de sa production, et pour éviter des surcoûts exacerbés par le gaspillage (refus pour des raisons de qualité, ou religieuses). Un travail en ce sens est mené par Vinciane Faber avec la diététicienne de la ville pour introduire des repas végétariens constitués de protéines végétales, qui ne consistent donc pas seulement à remplacer la viande par des œufs ou du poisson. Le témoignage de Marion Lepresle a confirmé la nécessité de veiller à des plats attractifs (couscous sans viande, pizza, gratins, etc.).

Le gaspillage  : La réflexion sur la composition des repas induite par le bio a mis en évidence un gaspillage déplorable. A Lille, sur certains sites, on jette de 50 à 70 % de la viande ! Cela milite en faveur d’une plus grande part des repas végétariens. Plus généralement 10% des repas préparés sont perdus, pour diverses raisons : évaluation difficile du nombre de repas à servir, repas à peine consommés, conditionnement inadapté des produits… De même, dans les lycées de la région, on jette en moyenne 100 grammes par repas. L’opération green cook (qui émane d’un projet européen de lutte contre le gaspillage) fait notamment l’objet d’une démarche pilote dans 10 lycées pour sensibiliser les élèves.

La préparation des repas  : L’introduction du bio amène aussi des denrées non conditionnées. Le simple fait d’incorporer des légumes pleins de terre par exemple bouleverse les habitudes et normes de la restauration collective. Ces nouveaux produits implique la création d’une légumerie dans la cuisine centrale pour les préparations (lavage, épluchage, découpe…). Aussi étonnant que cela puisse paraître, cela induit un changement de travail pour le personnel qui gère – ne l’oublions pas – 10.000 repas à la cuisine centrale. Le chef de cuisine tient là un rôle important : il doit être convaincu de l’intérêt des produits bio dans la restauration.

Ce que recouvre le prix  : La part des denrées alimentaires dans le coût global du repas est particulièrement faible à Lille.[2] Cela est dû au fait que la ville est un « bon acheteur ». Entendez par là que la ville sait acheter à bas prix. Pour autant, on peut s’interroger sur la qualité induite des ingrédients et relativiser le surcoût annoncé : flagrant non pas parce que le bio serait cher, mais parce que les produits conventionnels de référence ne sont pas de qualité suffisante. C’est bien connu, on ne compare pas des choux et des carottes.

La commande publique : effet levier pour la filière bio

Au regard des échelles importantes de la restauration collective, on aurait tendance à penser que les producteurs locaux en agriculture biologique seraient en difficulté pour répondre à la commande publique, faute de volumes suffisants. En réalité, 25 ha suffiraient à répondre aux besoins de la ville en produits bio [3].

En fait les commandes de la ville de Lille assureraient un volume de départ pour des paysans de la métropole. Surtout, en s’engageant précisément dans la commande de produits bio, la ville de Lille lance un signal fort, symbolique, notamment envers les autres communes de la communauté urbaine. Christiane Bouchart accompagne d’ailleurs une réflexion à LMCU avec un club des villes qui ont décidé d’introduire des produits bio dans leur restauration collective : échange de bonnes pratiques, recherche de mutualisation, connaissance des besoins… Une réunion le 15 décembre dernier a montré l’intérêt croissant et manifeste pour la qualité de l’alimentation et le bio.

Les Verts avaient demandé en 2008 qu’une nouvelle vice-présidence dédiée l’agriculture voit le jour à LMCU, agglomération à 60% rurale [4] ! C’est un premier pas qui permet possiblement aujourd’hui de mener des réflexions comme celle-là ou par exemple d’insister sur la préservation des terres agricoles et la recherche de surfaces cultivables pour l’agriculture biologique. Ainsi à Wavrin, on étudie la possibilité de consacrer 47,7 ha à l’installation en agriculture biologique. De son côté, la région Nord Pas de Calais a mis en place un plan de développement de l’agriculture biologique avec près de 1,5 millions d’euros investis en 2011.

Une cohérence des politiques publiques voudrait que le soutien à la production soit corrélé à des choix d’approvisionnement compatibles, en somme que les cantines des écoles, collèges et lycées reçoivent aussi des produits locaux et bio.

Alors d’où vient le difficile approvisionnement local en bio ? Il n’est pas dû – cela a été dit – à une production insuffisante. Il résulte plutôt d’une logique financière qui met en concurrence dans les marchés publics de grandes entreprises de distribution agroalimentaire avec des structures plus artisanales. Avec des produits transformés comme le pain, cela devient encore plus évident : comment faire face à une production industrielle de pain bio à grande échelle, réalisée avec des farines issues de blé cultivé sur de vastes surfaces ukrainiennes, nécessitant peu de main d’œuvre, qui plus est moins coûteuse ?

La volonté politique résulte aussi de l’exigence citoyenne

Ce n’est pas tant ce bio lointain, que certains disent « carboné » (expression vérifiée par aucune étude fiable) qui limite la décision d’approvisionnement local de qualité. C’est bien davantage d’une question politique qu’il s’agit. Industrialisation croissante du secteur bio, manque de fiabilité ou de traçabilité, faible rémunération des producteurs ici ou ailleurs : toutes ces questions viennent sur la table et montrent combien le souci de proposer une alimentation de qualité interpelle non seulement les politiques de santé et d’environnement, mais aussi agricoles, industrielles, d’emploi… Encore faut-il regarder ce que l’on paie. Le soi-disant « coût » du bio nous interroge finalement sur la durabilité de notre modèle économique.

Modestement, il convient déjà de voir comment les cahiers des charges et les marchés publics peuvent éviter ces effets de distorsion. Des critères environnementaux, de proximité, de saisonnalité existent. [5]

Il suffit aussi à tout un chacun de s’informer, d’interroger les responsables de structures (écoles, lycées, restaurant d’entreprise etc.), de faire connaître son exigence de qualité à la ville, aux élus… Exigence de qualité qui suppose une juste rémunération : ce qui arrive dans votre assiette a un jour été produit par un agriculteur !

Pour en savoir plus, pour agir…

> Consultez le site de l’Agence bio qui regorge d’informations sur la filière (à noter en rapport avec notre sujet une publication sur le bio et la restauration collective).

> Participez à la campagne « Développons l’agriculture biologique », menée par Agir pour l’environnement.

> Suivez le blog passionnant et très documenté « Ma cantine bio » ainsi que la campagne du WWF « Oui au bio dans ma cantine ».

Ajoutons ce samedi 7 janvier 2012 un lien vers un article très intéressant de La Voix du Nord. Il résume avec clarté l’évolution constatée ces derniers mois quant à l’introduction du bio dans les cantines. Evolution qui a motivé pour partie notre café politique du 14 décembre 2011 : « Loin des espoirs de 2008, le bio arrive dans les cantines sur la pointe des pieds« .

> Voyez la bande-annonce de L’Aile ou la Cuisse, toujours actuelle !

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Manifestation à Phalempin le 17 décembre 2011 contre une proposition de loi favorisant les semenciers

 

[1] Soit 845 440 ha (+25% par rapport à 2009), dont 273 626 ha en conversion.

[2] 1,40€ sur les 7,80€ du coût global. A Lyon, le coût global est de 10€, dont 2,50€ pour le repas. Encore faut-il voir ce que chacun de ces coûts reflète exactement.

[3] Par exemple, 80 tonnes de pommes commandées sur l’année équivalent à 4 ha.

[4] http://fr.wikipedia.org/wiki/Lille_M%C3%A9tropole_Communaut%C3%A9_urbaine

[5] Ils émanent d’une évolution du code des marchés publics – Voir ici notamment : http://macantinebio.wordpress.com/2011/08/31/le-code-des-marches-publics/

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Du bon, du bio … et moins de viande ! https://lille_old.eelv.fr/2009/06/du-bon-du-bio-8230-et-moins-de-viande/ Thu, 18 Jun 2009 19:20:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2780 Ce mercredi 18 juin était le temps fort de la campagne lancée par WWF:« Oui au bio dans ma cantine ». On ne peut pas dire que la mairie a été assaillie de courrier réclamant des cantines bio. On ne peut pas dire non plus que, hors les sites spécialisés et forums dédiés, la campagne a eu un écho énorme dans la presse générale. Dommage ! ...]]>

Ce mercredi 18 juin était le temps fort de la campagne lancée par WWF:« Oui au bio dans ma cantine ». On ne peut pas dire que la mairie a été assaillie de courrier réclamant des cantines bio. On ne peut pas dire non plus que, hors les sites spécialisés et forums dédiés, la campagne a eu un écho énorme dans la presse générale. Dommage !

Car, même si, en ce qui nous concerne, la ville de Lille a pris l’engagement de parvenir à 50 % d’aliments bio dans la restauration scolaire d’ici la fin du mandat, il n’est pas inutile que les parents viennent confirmer, renforcer même, les orientations politiques menées en ce sens.

Précisément, à Lille, un comité de pilotage réunissant élus, services et acteurs concernés étudie les moyens de sa mise en œuvre: Vinciane Faber y participe au titre de sa délégation « consommation durable ». Il va de soi que cela ne peut se réaliser en un claquement de doigt: l’approvisionnement suit la procédure du code des marchés publics, et dépend aussi de la capacité de la filière bio à pouvoir répondre à des appels d’offre conséquents (12000 repas/jour), d’où la réflexion nécessaire sur les choix de produits à favoriser en premier.

C’est pourquoi, aussi, parallèlement à l’introduction progressive d’aliments bio, il est essentiel de développer l’agriculture bio, en métropole notamment. Christiane Bouchart, conseillère communautaire, veut y lancer une dynamique et a rencontré à cet effet les services et l’élue en charge du développement durable à LMCU. De même Christiane Bouchart apporte son soutien dans le cadre de sa délégation au bio cabas, au développement des AMAP et Jardins de Cocagne: la multiplication d’initiatives locales élargit le cercle de ceux qui font le choix du bio et incite les parents à demander le meilleur pour leurs enfants. Lise Daleux s’intéresse aussi de très près au bio pour les crèches. A suivre donc…

Vinciane Faber entend défendre le principe d’une diminution de la consommation de viande dans les cantines. La ville de Gand (Belgique) a institué tout récemment une journée sans viande… Voilà un bel exemple dont il faudrait s’inspirer. En effet, la forte consommation de viande, ancrée dans nos mœurs, apporte des difficultés auxquelles il faut faire face, sur le plan:

  • nutritionnel (nos régimes sont trop riches en protéines animales)
  • écologique (l’élevage intensif est énergétivore, et facteur d’appauvrissement des sols et de la biodiversité)
  • économique (Pour fournir un kilo de viande, il faut 10 kilos de blé)

Evoluer vers des cantines bio suppose donc d’envisager sérieusement une moindre consommation de viande, parce que localement elle est un facteur d’économie, parce que c’est une affaire de responsabilité politique qui va dans le sens d’un changement des habitudes, et donc des mentalités.

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