Economie sociale et solidaire, commerce équitable (Christiane Bouchart) – Europe Ecologie Les Verts – Lille https://lille_old.eelv.fr L'écologie Politique au service des citoyens Sun, 16 Jun 2019 17:58:55 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 Solis, la Société Locale d’Investisement Solaire Coopératif ! https://lille_old.eelv.fr/2012/09/solis-la-societe-locale-dinvestisement-solaire-cooperatif/ Tue, 11 Sep 2012 22:20:38 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=7516 La Ville de Lille s’est engagée dans un plan climat axé sur la maîtrise de l’énergie et l’adaptation au changement climatique. Ce plan climat promeut le développement d’énergies renouvelables, en s’appuyant sur le potentiel existant de la région. Le projet Solis s’inscrit dans cette dynamique : il s’agit de repenser la production d’énergie de manière collective, de valoriser le photovoltaïque et d’impliquer davantage le citoyen sur ces questions.

Le projet Solis a été mis en place grâce à la volonté de deux élus EELV municipaux Lillois : Christiane Bouchart (Economie Sociale et Solidaire, Commerce Equitable) et Philippe Tostain (Economie d’énergie, plan solaire, gestion technique des bâtiments). Il s’agit en effet de mettre en place une coopérative solaire photovoltaïque afin d’assurer la production d’énergie renouvelable pour couvrir une partie des besoins de la métropole via l’installation de centrales photovoltaïques sur les toits d’entreprises et de bâtiments administratifs.

Les objectifs du projet Solis sont multiples :
- Environnementaux : développement d’un système de production d’énergies renouvelables.
- Economiques : rationaliser la production et bénéficier d’économies d’échelles / création d’emplois.
- Sociaux : Implication des individus dans la production et la gestion énergétique, notamment via la mobilisation de l’épargne citoyenne.

Ce projet a démarré il y a quelques années par la réalisation d’une étude menée par le cabinet conseil Extramuros pour en déterminer les conditions de faisabilité. Plusieurs mois ont ensuite été nécessaires pour adapter ce projet innovant au cadre juridique. Enfin, fin 2010, le changement brutal de politique concernant le rachat de la production d’énergie a également modifié l’équilibre financier du projet.

En mars dernier, le projet s’est finalement concrétisé autour de deux axes :
- D’une part autour d’une association régionale Solis chargée d’effectuer les études de réalisation, la promotion et la communication du solaire photovoltaïque.
- D’autre part, autour de structures attachées à des territoires locaux qui réaliseront les projets d’installation des panneaux photovoltaïques. L’association régionale soutient et accompagne le développement des structures locales qui, elles, assurent la gestion entrepreneuriale de la production d’énergie solaire.

Ces structures locales, gérées sous forme coopérative (SCIC*), assureront l’installation et la gestion des panneaux photovoltaïques. C’est dans ces entités que les collectivités locales et les citoyens auront un rôle important à jouer en s’appropriant le projet et en participant à son financement, et pour les collectivités en fournissant également les surfaces à équiper. Après une durée de 6 à 20 ans, les actionnaires récupèrent leur investissement et la Ville, le matériel.

Cette forme de partenariat entre le secteur public et le secteur privé est innovante : la première SCIC solaire : Solis-Territoire a vu le jour sur le territoire lillois en juillet dernier. La Ville de Lille lui a attribué lors du Conseil Municipal du 25 juin 30 000 euros de subvention d’investissement, et a également pris part au capital de cette société coopérative à hauteur de 6 000 euros.

Plusieurs projets sont en cours : le plus avancé est celui de l’école Malot-Painlevé de Lille, mais à termes, d’autres bâtiments sont concernés, à Ronchin par exemple, ou à Lille, avec le local d’Europe Ecologie – Les Verts situé rue des Meuniers.

Entreprise, collectivité, citoyen : si le projet vous intéresse, et que vous souhaitez y prendre part, vous pouvez contacter : Thomas ROILLET soliscoop.contact[@]orange.fr ou l’association Solaire en Nord (Attention cependant, les projets sont soumis à des conditions techniques et financières strictes !).

 

* Une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) est une coopérative de production. Son sociétariat doit être obligatoirement multiple (multistakeholders). C’est une société anonyme ou une SARL qui associe obligatoirement autour d’un projet des acteurs salariés, des acteurs bénéficiaires (clients, usagers, riverains, fournisseurs, …) et des contributeurs (associations, collectivités, sociétés, bénévoles etc.) pour produire des biens ou des services d’intérêt collectif au profit d’un territoire ou d’une filière d’activités.

Elle promeut des valeurs collectives et doit avoir un double objectif : efficacité économique et dimension sociale. Elle fonctionne selon le principe coopératif « un associé, une voix », mais peut pondérer le résultat des votes en assemblée générale par sous-groupes d’associés définis dans les statuts (collèges de vote).

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Une charte des associations dans le sens de l’intérêt général https://lille_old.eelv.fr/2012/02/une-charte-des-associations-dans-le-sens-de-linteraat-general/ Wed, 08 Feb 2012 14:21:42 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4944 Intervention de Christiane Bouchart en conseil municipal le 6 février 2012 – Délibération N°12/104 – Charte de partenariat entre la Ville de Lille et les associations lilloises.

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Notre groupe se réjouit de voir la Ville confirmer son engagement auprès des associations au travers de cette charte. Avec les crises multiples que nous traversons aujourd’hui, nous voyons combien les contraintes budgétaires touchent de plein fouet les structures associatives locales. La charte a donc le mérite de fixer des engagements et des orientations en faveur d’un secteur associatif qu’il importe de consolider. Je reviens sur trois aspects qui nous tiennent à  cœur, à  savoir : l’affirmation de l’intérêt général, la sécurisation, et le principe d’autonomie.

Intérêt général

Nous approuvons le rappel des missions d’intérêt général portées conjointement par les associations et collectivités. En ce sens, nous insistons sur le nécessaire accompagnement des villes pour identifier leurs SIEG, et sur la cohésion sociale amenée par le secteur associatif, complémentaire de l’action publique.

Sécurisation de l’emploi et des budgets

Ensuite, nous approuvons la contractualisation pluriannuelle qui donne aux associations une visibilité à  plus long terme, gage d’initiatives et d’emploi. Le dossier unique interne de subvention apporte une simplification et une lisibilité bienvenues, qui gagneraient à  être partagées aussi entre les différentes collectivités. Nous apprécions l’accompagnement vers d’autres formes de financement comme le mécénat, qui reste à  nos yeux un apport spécifique, ciblé, qui ne doit pas se substituer aux financements publics.

Toujours dans le sens d’une sécurisation, nous insistons sur la nécessaire consolidation des emplois et sur la valorisation du bénévolat, qui constituent des savoir-faire et des savoir-vivre précieux pour notre ville.

Autonomie

Enfin, nous approuvons le principe d’autonomie qui appelle les associations :

  • à  jouer leur rôle au sein de notre démocratie locale,
  • à  émettre un avis sur les politiques publiques,
  • et à  participer à  leur évolution,

Il nous reste à  répondre aux défis nombreux qui se posent aujourd’hui. La mutualisation, les cycles de formation, les plateformes de réflexion défendues dans la charte constituent déjà  des réponses à  ces nouveaux défis.

Nous pourrions renforcer la démarche évaluative :

  • en prenant en compte la professionnalisation par exemple en engageant des démarches de progrès ou en mobilisant le dispositif local d’accompagnement,
  • en précisant des mesures d’impact des résultats sur les habitants
  • ou en mettant en évidence les efforts de mutualisation fait par les associations.

Nous avons récemment entendu des positions fortes du secteur de l’économie sociale et solidaire, qui s’organise, émet des propositions. La situation est difficile. Il va falloir s’organiser et faire autrement, ce qui est aussi porteur d’espoir. Il nous semblait donc important ce jour de réaffirmer le soutien des élus Europe Ecologie les Verts aux associations qui œuvrent en faveur de la cohésion sociale, et dont le rôle est si essentiel à  la vie de cité.

évidemment, une charte n’a d’intérêt que si elle est suivie. La deuxiéme partie du travail commence et notre groupe veillera à  sa bonne application. C’est la raison de notre abstention sur la subvention à  Lille 3000 qui selon nous n’est pas suffisamment en accord avec les engagements réciproques énoncés dans la charte.

Je vous remercie de votre attention.

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Une économie solidaire au plus prés des quartiers https://lille_old.eelv.fr/2011/10/une-economie-solidaire-au-plus-pres-des-quartiers/ Fri, 14 Oct 2011 20:21:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4937 Christiane Bouchart est intervenue en conseil municipal le 14 octobre pour rappeler les orientations du plan local de développement de l’économie sociale et solidaire, à  travers deux exemples : la création d’une conserverie à  Saint Maurice et la labellisation de Lille Sud Insertion en régie de quartier.

Au delà  de ces exemples, les autoentrepreneurs comme les acteurs associatifs, dans les domaines de la petite enfance, de la culture, de la solidarité, du service à  la personne sont notamment concernés par ce plan de développement.

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Madame le Maire, Mes chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Avec les deux délibérations que je présente ce soir je souhaite rappeler les principaux objectifs que le Plan local de développement de l’économie sociale et solidaire (2011-2015) s’est assigné et que j’ai eu le plaisir de vous présenter en mai dernier.

Une conserverie à  Saint Maurice Pellevoisin

La première délibération appuie la création d’une conserverie par le Service Civil International. Cette activité vient diversifier les activités d’insertion de cette association qui intervient dans le domaine du bâtiment mais également du maraichage biologique. La conserverie se situe dans le prolongement du maraîchage et donne une réponse qualitative à  la surproduction de légumes durant l’été. Le projet permet la création de 6 emplois dont 5 en insertion.

Cette conserverie entre complétement dans la dynamique portée par la collectivité autour de l’alimentation puisque les produits frais sont produits localement (Wambrechies) et sont issus de l’agriculture biologique. Cela renvoie à  d’autres projets que j’accompagne sur ce thème à  l’échelle de Lille Métropole tel que le projet de légumerie bio pour répondre aux besoins des collectivités de développer l’alimentation bio dans les cantines.

Tout cela donne de la cohérence territoriale avec des projets structurants à  l’échelle locale et communautaire. L’ancrage territorial se manifeste notamment par le fait que les salariés de la conserverie sont issus du territoire lillois et que la vente des produits est d’abord réalisée en direction des habitants de St Maurice, à  l’occasion d’un marché hebdomadaire dans les locaux du SCI.

Lille Sud Insertion, bientôt « régie de quartier »

La seconde délibération vise la labellisation de Lille Sud Insertion en Régie de Quartier. Cette action répond là  aussi à  la volonté portée par la Ville de créer de l’activité économique de proximité dans les quartiers et d’associer les habitants à  la vie de l’association.

Lille Sud Insertion salarie plus de 100 personnes du quartier de Lille Sud, ceci chaque année dans le cadre de chantiers d’insertion. Depuis 9 mois, soutenue par la ville, elle a engagé une démarche de labellisation  » Régie de Quartier « . Pour concrétiser cet objectif, Lille Sud Insertion a mis en place des temps de concertation associant les forces vives du quartier et les habitants sur différentes thématiques touchant :

  • la gestion urbaine de proximité,
  • les services aux commerçants,
  • et les services aux habitants.

J’ai pu apprécier l’implication des acteurs et des habitants lors des différentes rencontres, en tout cas pour celles auxquelles j’ai pu participer. A l’occasion de ce travail – vecteur de lien social et de redynamisation – se dessine aujourd’hui quelques orientations sur du développement d’activités ou de la création d’activités nouvelles répondant à  des besoins non satisfaits en particulier dans le domaine de la sensibilisation à  la propreté, la médiation de proximité, le petit bricolage pour les personnes âgées….

Même si ces activités ne seront pas toutes solvabilisées, elles côtoieront d’autres actions économiques en projet, comme le développement des services autour du vélo, ou la création d’un point de restauration bio (peut-être dans les locaux de Jardins des modes, en négociation avec LMCU actuellement). L’ensemble de ces points appartiennent à  un modèle économique spécifique et c’est aussi ce qui a motivé le soutien de la Ville au projet.

Les actions prioritaires du plan de développement

Comme j’ai pu le dire en introduction de mon propos, ces actions entrent dans la droite ligne du PLDESS. Un programme d’actions a été fixé avec les élus de la ville membres du Comité de Pilotage, à  savoir : Walid Hanna, Bernard Charles, Catherine Cullen, Marie Pierre Bresson, Lise Daleux, Evelyne Ledez et Hugo Vandamme. Voici quelques exemples des principales orientations :

> Nous voulons initier des réponses alternatives aux modes de garde existants pour la petite enfance afin d’augmenter le nombre de places et diversifier les réponses avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Une crèche coopérative et une  » mini crèche  » à  titre expérimental à  Lille Sud devraient voir le jour, en réponse à  la demande d’habitantes assistantes maternelles qui ne trouvent pas d’enfants à  garder.

> Nous voulons accompagner des acteurs du secteur culturel dans la mutualisation d’emplois et/ou de locaux. Ainsi, une redéfinition du modèle économique de l’Aéronef devrait aussi intégrer un projet de restauration d’insertion. De même, la création d’une plateforme de récupération de matériaux et textiles pouvant être mis à  disposition des structures et des acteurs de la culture mais aussi du réemploi.

> Nous tenons encore à  soutenir les projets de création d’entreprises dans les quartiers politique de la ville. Cela inclut la professionnalisation des auto–entrepreneurs afin de les amener vers d’autres formes de création d’entreprise. En outre, des entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire se mobiliseront dans ces mêmes quartiers pour des activités de services et de commerce en pied d’immeubles, lié à  la rénovation urbaine, notamment autour de notre futur centre d’innovations socio-économiques à  la porte de Valenciennes.

> Nous allons aussi accompagner le partenariat avec nos villes jumelées autour de projets d’économie sociale et solidaire : régie de quartier à  Oujda, partenariat entrepreneurs de l’ESS à  Lille et entrepreneurs de Naplouse.

> Enfin, en terme de développement de l’emploi et des services, nous accompagnerons la mise en place de projets collectifs pour la future bourse du travail à Fives. Et surtout, nous veillerons à  soutenir l’emploi associatif, de même que nous travaillerons à  qualifier encore davantage les services d’intérêt général.

Voici rapidement la feuille de route que nous nous sommes assignés pour les prochaines années. Parce que collectivement, nous portons la conviction que le véritable enjeu pour lutter contre la crise réside dans le développement d’une économie de proximité, plus sociale et solidaire.

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Economie sociale et solidaire : le Plan 2011-2015 voté en conseil municipal https://lille_old.eelv.fr/2011/05/economie-sociale-et-solidaire-le-plan-2011-2015-vote-en-conseil-municipal/ Thu, 26 May 2011 17:06:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4927 Intervention de Christiane Bouchart (groupe Europe Ecologie Les Verts) – Présentation du 3e plan pluriannuel de développement de l’économie sociale et solidaire – conseil municipal de Lille le 23 mai 2011

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Madame le Maire, mes chers collégues, Mesdames, Messieurs

Je vais ce soir vous présenter nos perspectives à  5 ans pour le développement de l’économie sociale et solidaire, économie du lien plus que du bien – et ceci dans la continuité de notre soutien indéfectible depuis 2001.

Notre premier plan intitulé LEALille a été l’occasion :

  • de permettre la connaissance et la reconnaissance des réseaux et acteurs ;
  • d’aider à  structurer des filières, comme la finance solidaire ;
  • de consolider les outils d’accompagnements – comme les coopératives d’activités et d’emplois ;
  • de faire émerger des projets innovants comme la SCIC d’auto partage.

Notre second plan – qui s’achève – aura permis de répondre à  des besoins nouveaux, de mieux s’ancrer dans nos quartiers, d’être le fer de lance de la politique communautaire de ce secteur…. Pour entrer dans le vif du sujet, je vous propose de découvrir quelques points de vue d’entrepreneurs solidaires.

Vous allez y voir que la création de richesse n’est pas que monétaire.

(Passage du film)

Vous le constatez : l’évaluation de ce second plan montre des résultats positifs tant quantitatifs que qualitatifs.

Nous avons aujourd’hui des projets économiques qui s’amplifient et se mutualisent. On vient de le voir avec La Trace des fées – 3éme entreprise du groupe tandem (69 salariés) – qui propose du service aux entreprises en s’appuyant sur les sociétés du réseau de l’économie sociale et solidaire…

La grappe d’entreprises Initiative et Cité est le premier cluster dans le champ de l’économie sociale et solidaire reconnu par la DATAR – avec 13 entreprises qui mutualisent aussi leurs services…

Nous avons accompagné directement prés de 500 emplois, cela sans compter les emplois indirects. Or, on vient de voir que Smart – membre du cluster Initiative et Cités – accompagne 900 projets artistiques et culturels dont 400 sur la métropole.

Et ce plan est un levier financier puisque pour un euro dépensé par la ville, prés de 4 euros sont investis dans ces activités.

Sur le plan qualitatif, nous avons consolidé des filières autour des métiers de l’environnement, comme la récupération des huiles de friture avec Gecco, ou autour du réemploi de matériel informatique, avec l’association ANIS et le réseau ordi 2.0.

Nous avons encore renforcé l’ancrage territorial :

  • avec des forums de l’emploi à  Moulins et Lille Sud ;
  • avec la Régie de quartier de Fives impliquant les habitants du quartier ;
  • avec des liens sociaux ou familiaux créés ou renforcés, comme en témoigne le Café des enfants.

Enfin, nous avons articulé les logiques de production et de consommation, et de ce fait privilégié les circuits courts. Notre soutien est allé à  des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne à  Lomme comme à  Lille. Cela favorise les liens entre producteurs et consommateurs.

L’association Colline est accompagnée pour mutualiser les achats de structures de la petite enfance. Cela provoque une réflexion au sein des créches sur les modes de consommation.

Nous faisons également la promotion des biocabas solidaires en lien avec la politique Santé et les centres sociaux.

Dernier exemple : Le forum de l’insertion et la campagne équitable au quotidien ont montré qu’une alimentation saine peut être accessible à  tous.

Les résultats de ce second plan ont été rendus possibles :

  • par une meilleure lisibilité des actions conjointes des deux réseaux (l’APES et la CRESS)
  • par l’action transversale des élus et services de la ville,
  • et par la gouvernance participative que nous avons impulsée.

Le troisième et nouveau plan 2011-2015 que je vous propose de voter ce soir est complémentaire au plan communautaire. Ses objectifs stratégiques sont clairs :

  • Favoriser la création ou la pérennisation de 1000 emplois de qualité
  • Renforcer l’attractivité économique des quartiers avec une véritable dimension sociale et solidaire
  • Développer de nouvelles filiéres et favoriser leur présence dans tous les échanges économiques de la ville

Ces objectifs stratégiques se déclinent en 3 objectifs opérationnels.

Premier Objectif : Soutenir l’expérimentation et l’innovation socio-économique.

Concrètement, c’est d’abord la réalisation de la maison de l’économie sociale et solidaire. Ce centre d’innovation socio économique rassemblera en son sein toutes les structures de « l’entreprendre autrement » (structures de la finance solidaire en passant par les réseaux d’accompagnement APES, Union régionale des SCOOP, les coopératives d’activités et d’emplois) y compris l’institut de recherche Godin. Nous voulons favoriser dans la proximité de la Porte de Valenciennes des implantations d’entreprises de l’économie sociale pour créer là  un réel pôle d’attractivité.

Ce seront également de nouveaux services de proximité : des régies de quartier comme à  Lille Sud, une crèche coopérative, une zone artisanale intégrant l’économie sociale et solidaire seront autant de projets réalisés avant la fin du plan.

Des démarches d’entrepreneuriat collectif seront développées. Une ruche d’entreprises sociales verra le jour à  St Maurice Pellevoisin et LMH sera accompagné pour créer une société coopérative de gestion des encombrants.

Toujours sur ce volet innovant, la transmission des valeurs de l’économie sociale et solidaire se poursuivra notamment en direction des organisations syndicales, des comités d’entreprises et de la collectivité, dans le but de promouvoir la consommation responsable de biens et services solidaires. (dans le champ par ex du tourisme social, du commerce équitable, de la finance solidaire…)

Deuxième objectif : Consolider des projets économiques solidaires de proximité.

La formation, la professionnalisation, l’essaimage de projets comme l’extension de Lilas Autopartage sur le territoire métropolitain seront autant de moyens de développer et pérenniser les activités et les emplois du secteur.
Au delà , nous souhaitons apporter un soutien particulier aux associations employeuses, pour maintenir dans certaines filiéres la plus-value portée par les valeurs de l’économie sociale. Je pense au secteur des services aux personnes, ou à  celui de la médiation familiale.

Enfin le troisième objectif opérationnel est de poursuivre l’intégration de l’économie sociale et solidaire dans les politiques municipales.

Cela nécessite d’améliorer l’accès à  la commande publique, par la sensibilisation des agents de la collectivité et celle des usagers. Il s’agit aussi de prendre en compte la thématique dans les politiques municipales, comme cela a été le cas avec la coopération décentralisée qui promeut le tourisme local solidaire à  Oujda. Cela s’expérimente aussi dans la mutualisation des lieux et services pour les créations artistiques dans le cadre de l’agenda 21 de la culture.

Ce nouveau plan s’appuiera sur une animation trés largement participative pour optimiser la mobilisation des acteurs du territoire en lien avec les instances communautaires. Nous favoriserons une animation de proximité en renforçant la collaboration avec les chefs de projet de la politique de la ville, les mairies de quartier et les communes associées. Nous animerons le forum des Acteurs pour une économie plus solidaire mis en place à  l’échelle de Lille Métropole.

Le comité de pilotage du plan mobilisera aux côtés des partenaires financeurs (Région, Département, Lille Métropole) ; de l’APES et la CRESS ; des élus de la ville de Ville avec qui des actions sont portées. Je veux citer ici Bernard Charles, Hugo Vandamne, Walid Hanna, Catherine Cullen, Marie-Pierre Bresson, Lise Daleux, Evelyne Ledez.

En cette période de crises financière, économique, sociale, écologique, et démocratique, nous montrons ici, dans notre ville, que l’économie sociale et solidaire est forte d’expérimentations significatives et nombreuses. Nous montrons qu’il est possible de faire autrement :

  • de manière viable sur le plan économique,
  • en respectant l’humain : producteur, consommateur, citoyen
  • en respectant l’environnement et la dynamique des territoires « ici et là -bas ».

Face à  une concurrence sans limites et exacerbée entre individus, entre entreprises, entre territoires et Etats, la coopération territoriale s’affirme comme un mode de réappropriation de l’économie réelle, comme un mode de régulation pertinent. Elle doit être au coeur de notre politique publique.

D’ailleurs nous nous impliquons aux côtés des acteurs dans l’organisation des Etats Généraux de l’économie sociale et solidaire qui se dérouleront pour un temps régional le 8 juin à  Lille puis les 17, 18 et 19 juin au Palais Brognart à  Paris. Je vous invite bien entendu à  participer à  cette mobilisation nationale de grande ampleur.

Je tiens à  remercier l’ensemble des services qui œuvrent dans la ville au développement de l’économie sociale et solidaire et particulièrement Malika Bohem Monnier. Je tiens également à  remercier le Conseil Communal de Concertation qui souligne la pertinence et l’intérêt du plan, tout en pointant comme facteur de réussite l’importance de l’engagement personnel et collectif des élus dans le cadre de leurs responsabilités.

Pour conclure je voudrai citer Edgard Morin qui dit que : « Tout est à  réformer et à  transformer mais tout a commencé sans qu’on le sache encore. Des myriades d’initiatives fleurissent un peu partout sur la planéte. Certes elles sont souvent ignorées mais chacune, sur sa voie, apporte reliance et conscience ».

Je vous remercie de votre attention.

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« Equitable au quotidien » https://lille_old.eelv.fr/2010/05/equitable-au-quotidien/ Tue, 11 May 2010 19:37:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=2847 ---- Communication de Christiane Bouchart lors du conseil municipal du 10 mai 2010, à l'occasion de la Quizaine du commerce équitable ...]]>

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Communication de Christiane Bouchart lors du conseil municipal du 10 mai 2010, à l’occasion de la Quizaine du commerce équitable

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Madame le maire, mes chers collègues, Mesdames, Messieurs

A l’occasion de la quinzaine du commerce équitable qui a démarré ce week-end, jusqu’au 23 mai, je vous dirai quelques mots à la fois de notre campagne « équitable au quotidien » et sur le Forum national du commerce équitable, dont la 5e édition s’achève ce soir et qui s’est tenu pour la première fois à Lille alors que les 4 éditions précédentes étaient parisiennes.

Ce forum a été labellisé au titre de l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, tout comme notre campagne d’ailleurs : 68 projets retenus sur 600. C’est le signe de la reconnaissance, par les autorités européennes, de la qualité de notre projet et atteste de notre capacité à répondre aux critères de gouvernance, de transparence, de partenariat territoriaux, d’insertion et de citoyenneté.

A cette heure on ne peut pas encore tiré de bilan de cette manifestation mais il y avait énormément de monde hier après-midi, des débats extrêment intéressants, notamment autour du film de Coline Serreau, et aujourd’hui, beaucoup d’écoles, de rendez-vous commerciaux.

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11 délégations municipales sont impliquées dans les actions menées à Lille depuis janvier dans la campagne « équitable au quotidien ». L’enjeu y est certes d’assurer une juste rémunération des producteurs du Sud, qui prenne en compte les coûts économiques, sociaux et environnementaux, mais également de promouvoir la consommation responsable, en particulier dans les rapports Nord/Nord.

Notre campagne représente donc un levier économique et politique pour :

  • Influencer les modes de production des entreprises,
  • Inventer d’autres circuits de distribution, et plus largement,
  • Viser à un autre rapport à la consommation pour l’ensemble des citoyens, un rapport à la fois plus sobre, plus créatif et plus solidaire.

Ce désir de consommer autrement pose pour nous la question corollaire de notre modèle économique, qui définit la nature et les modalités de nos échanges. En défendant les valeurs du commerce équitable, nous replaçons l’économie à sa juste place et nous nous situons en contrepoint du modèle dominant du « toujours plus, à moindre prix ». Source d’injustice sociale et de graves dégradations environnementales, ce modèle génère des phénomènes de concentration et de monopole, des délocalisations, des pressions incessantes sur les fournisseurs, les producteurs, et les salariés, qui laisse bien peu de place aux richesses humaines, qui sont – elles – inquantifiables.

Par sa présence à l’inauguration du forum, Monsieur le Ministre aux solidarités actives a d’ailleurs pu observé que l’on était loin des fantasmes, mais bien dans la réalité, pour reprendre une expression entendue dans notre assemblée métropolitaine.

Localement, cela se traduit – entre autres – par des actions impliquant des services municipaux, et qui méritent d’être signalées. Ainsi a-t-on mis en place:

  • des formations au commerce équitable à destination des ambassadeurs de Lille 3000, ou du conseil municipal de la jeunesse,
  • des petits déjeuners thématiques dans les crèches municipales avec les parents,
  • des manifestations et des activités équitables, tels que :

> l’espace solid’air, Place Rihour;

> le marché Lill’overt;

> la semaine de pleine nature, qui a touché plus de 4000 enfants;

> la journée de collecte des objets pour une seconde vie et des solutions locales pour un avenir solidaire, qui a récolté plus d’une tonne et demi;

> la journée sport, en direction des femmes, où 60 d’entre elles ont confectionné des huiles de massage;

  • mais encore des expositions insolites dans des lieux divers comme les piscines, les bains douches, les salles de sport….
  • ou bien des temps forts sportifs, comme celui du tournoi de futsala, avec maillots et ballons équitables, qui a touché plus de 500 enfants.
  • enfin des repas bio et équitables (comme le dîner du Conseil communal de concertation, ou les menus bio que l’on va retrouver cette Quinzaine dans les restaurants du réseau des Tables gourmandes…)

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Je voudrais aussi mettre l’accent sur l’intérêt manifeste des 50 personnes présentes aux déjeuners et débats animés par le forum permanent de l’insertion, l’association Magdala, et les Petits frères des pauvres. Nous allons d’ailleurs poursuivre l’action afin de favoriser l’accès pour tous à une alimentation saine, biologique, et équitable.

Cette campagne va également se poursuivre avec des concours de dessin, ou des confections de repas inter-générationnels au Musée des Beaux-Arts pour ne citer que ces 2 exemples.

Enfin je voudrais souligner l’implication de notre collectivité qui a mis en place depuis plusieurs années une stratégie d’achats responsables permettant de sensibiliser les différents services acheteurs de la ville. Nous participons d’ailleurs au réseau des villes « achats responsables » du Nord Pas de Calais, qui – aux côtés d’autres collectivités – essaient d’être un chainon du « buy-cott » qui, contrairement au boycott, vise à promouvoir les produits vertueux.

Je tiens donc à remercier l’ensemble des services qui sont impliqués, et tout particulièrement Malika Bohem-Monnier, directrice de l’économie sociale et de l’emploi, ainsi que Alexandra Michat, chargée de mission, qui toutes deux n’ont pas ménagé leurs efforts et leur temps, bien au delà de leur engagement professionnel.

Je vous remercie de votre attention.

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Les femmes, actrices singuliéres du commerce équitable https://lille_old.eelv.fr/2009/05/les-femmes-actrices-singulieres-du-commerce-equitable/ Thu, 21 May 2009 01:24:03 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4847 S'il ne fallait retenir qu'une rencontre de la Quinzaine du commerce équitable qui se clôt le 24 mai, ce pourrait bien être l'échange/débat entre les acteurs lillois du secteur et deux productrices, l'une venue du Nicaragua, l'autre du Pas de Calais. Participaient également à  ce débat Benjamin de Poncheville, responsable marché Max Haavelar France, notamment pour le café, et Mme Meauxsoone, directrice de la société familiale Méo. ...]]>

S’il ne fallait retenir qu’une rencontre de la Quinzaine du commerce équitable qui se clôt le 24 mai, ce pourrait bien être l’échange/débat entre les acteurs lillois du secteur et deux productrices, l’une venue du Nicaragua, l’autre du Pas de Calais. Participaient également à  ce débat Benjamin de Poncheville, responsable marché Max Haavelar France, notamment pour le café, et Mme Meauxsoone, directrice de la société familiale Méo.

Organisée à  la mairie de Lille, cette rencontre voulait conjuguer au féminin le commerce équitable en s’intéressant au rôle des femmes comme actrices du développement rural. L’idée maîtresse issue de cet échange a été résumé par Christiane Bouchart de façon limpide: pour ces femmes, le commerce – celui dont il est question: équitable – est un moyen et non une fin en soi. Malgré les parcours bien différents de chacune d’entre elles, leurs propos se rejoignaient nettement sur ce point.

Il était aussi intéressant d’associer une pratique du Nord, qui vise à développer les circuits courts à  une expérience emblématique des rapports Nord-Sud engendrés par le commerce équitable: celle de la production caféiére.

Valérie Magniez a présenté sa démarche singuliére qui va bien au delà de l’élevage de chévre pour la production de fromage et de la fabrication du pain (dont l’activité est en conversion vers le bio). Basée à  Hesmond, Valérie Magniez a développé son activité avec une double volonté:

  • élaborer et écouler sa production dans le cadre de circuits courts, dans une zone rurale donc (à  la différence des Amap, dont les acheteurs sont urbains ou péri-urbains).
  • Associer pleinement les visiteurs et acheteurs à l’activité, en faisant fi des frontiéres habituelles : possibilité d’hébergement, participation à  la fabrication du pain, à la traite manuelle des chévres, soin des animaux, apprentissage pour l’élaboration de fromage…

Des clients sont devenus des amis, et la modeste exploitation vit aussi au gré des visites, de coup de main imprévus… Valérie Magniez a décidé de nommer ce lieu La Halte d’Autrefois, alors même que rien ne la destinait à  priori à  aboutir dans ce coin du Pas de Calais: originaire de la Réunion, citadine, ayant fait des études de commerce, elle arrive dans la région du Nord pour le travail et en profite pour cultiver son jardin et cette envie de gestes en lien avec la nature qui germait depuis un moment. Une fois que le pied était posé, plus moyen de résister à l’appel. Il va de soi que cette bifurcation est d’abord une aventure humaine: tisser et renforcer les liens entre les individus.

Alexa Marin, elle, a bien reçu sa terre en héritage et son histoire est riche d’enseignement pour nous.

Productrice de café, détenant une hectare tout au plus, elle fait partie du conseil d’administration de Prodecoop, une coopérative réunissant 39 coopératives de base, 2300 producteurs, dont 30% sont des femmes.

Elle même mére célibataire de 2 enfants, vivant avec sa mére, elle a été à  l’initiative d’une évolution majeure du fonctionnement de la coopérative et de l’intégration des femmes aux processus de décision. En 2003, elle est la seule administratrice, aux côté de 39 hommes. Une réforme législative du systéme coopératif est une opportunité à  saisir qui va aboutir – après tout un travail de diagnostic, et bien des déplacements, sessions d’information – à l’article 83 du réglement de Prodecoop qui stipule la « participation réelle, effective et équitable des femmes ». Pour y parvenir, Alexa Marin a dû passer par des journées bien longues, partant à  4 heures du matin, rentrant à  23h00, confiant son bébé de 2 mois à  sa soeur. Elle a obtenu gain de cause à  force de volonté, plaçant chaque administrateur face à  l’obligation de respecter les décisions des producteurs qu’il représente.

A partir du moment où ont été créés au sein de Prodecoop les commissions éducation, Certification, Formation (ces 3 derniéres rendues obligatoires par la nouvelle loi), et Femmes, le mode de fonctionnement s’en est ressenti:

Bien davantage de femmes ont la possibilité de participer aux formations, mieux adaptées à leur emploi du temps de chef de famille et de mére.

La répartition des revenus, et notamment de la part issu du label Commerce équitable, a été examinée de prés et a donné lieu à des attributions bien réfléchies: les 5 dollars correspondant à  la prime du commerce équitable sont répartis comme suit:

  • 1 $ en capitalisation
  • 2 $ pour du projet social (dont 1.5 pour les bourses, matériel scolaire… et 0.5 attribué à un fond en faveur des femmes)
  • 1 $ pour la coopérative de base (construction de route, écoles…)
  • 1 $ pour la structure Prodecoop

Aujourd’hui, 80 % du café issu de Prodecoop est vendu dans le cadre du commerce équitable. C’est une femme qui préside la structure.

Et Alexa Marin ne manque d’évoquer le questionnement de certains face à sa détermination: mais que veut-elle à la fin ? Agrandir sa parcelle ? Acheter la ferme voisine ? Eh bien non dit-elle: ce qu’elle a tiré de ces années de travail en faveur des femmes, c’est la confiance en soi, la fierté du travail bien fait, le perfectionnement de son métier, la possibilité de se former et de vaincre une forme de timidité propre aux paysans, l’indépendance, l’épanouissement personnel en somme.

Voilà une leçon d’humilité et d’humanité qui ragaillardirait n’importe quel blasé !

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Intervention de Christiane Bouchart au conseil municipal du 18 mai 2009 (Quinzaine du commerce équitable) https://lille_old.eelv.fr/2009/05/intervention-de-christiane-bouchart-au-conseil-municipal-du-18-mai-2009-quinzaine-du-commerce-equitable/ Mon, 18 May 2009 20:02:00 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4849 Madame le Maire, mes chers collègues,

Quelques mots pour vous parler de la quinzaine du commerce équitable qui se déroule en ce moment. C’est l’occasion pour l’ensemble des entrepreneurs et des réseaux de cette filière, d’informer, de sensibiliser les citoyens à  une consommation respectueuse des producteurs du Sud comme du Nord, de rappeler les enjeux du commerce équitable ( qui à mon sens devraient être ceux de tous les modes d’échange économique..):

  • juste rémunération,
  • équilibre économique,
  • respect des règles éthiques, du droit international du travail, et des droits de l’homme….

La crise actuelle dans les pays occidentaux révèle à tous les limites de l’idéologie dominante. Depuis des dizaines d’années, les peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine savent à  quel point le tout-marché, la concurrence sans limite, la recherche du plus grand profit à  court terme ou pour quelques uns, ou les seules lunettes du PIB sont inaptes et ineptes à répondre aux besoins de milliards d’habitants et de leur environnement.

La démocratisation de l’économie portée par le commerce équitable et plus largement par l’économie sociale et solidaire implique de donner les moyens aux consommateurs – à tous les consommateurs et pas seulement à une minorité aisée ou militante – de devenir consom’acteurs, citoyens économiques actifs, exerçant véritablement, en toute liberté, leur pouvoir sur l’économie. Elle reconnaît de la même manière la dignité des producteurs, de tous les producteurs, dans tous les secteurs et dans tous les points de la planète.

Cette réappropriation citoyenne des actes quotidiens de la vie économique est au cœur du projet et des pratiques du commerce équitable. Elle conduit à promouvoir la consommation responsable comme levier économique et politique pour influencer les modes de production des entreprises, inventer d’autres circuits de distribution et, plus largement, viser à  un autre rapport à  la consommation pour l’ensemble des citoyens, un rapport à la fois plus sobre, plus créatif et plus solidaire.

Au-delà des mécanismes incitatifs à  la consommation responsable, (que devraient prendre en compte les plans de relance), influer sur les comportements suppose aussi d’éduquer le citoyen-consommateur, pour qu’il ait à  la fois le désir et la capacité d’y adhérer. Les campagnes de sensibilisation publiques et citoyennes auprès du grand public ou l’ensemble du système éducatif en sont un des leviers.

C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, l’intérêt pour le commerce équitable n’est plus anecdotique. En 2000, c’était 9% seulement des citoyens qui en avaient entendu parler, aujourd’hui c’est 80%.

Différentes études montrent que le commerce équitable ne souffre pas de la crise. Dans certains pays européens, en 2008, l’augmentation des ventes de produits certifiés a été phénoménale: jusque 75% de hausse en Suède par exemple, 10% aux états-Unis, et sur l’alimentaire, en France, 8%… Ces données confirment que la crise du pouvoir d’achat influence nos choix de consommation : on consomme moins et de façon plus responsable.

Si le commerce équitable s’est d’abord intéressé aux échanges Sud-Nord, aujourd’hui il concerne aussi des pratiques au Nord et notamment le développement des circuits courts avec par exemple les AMAP ou les Jardins de cocagne, ou le tourisme solidaire avec l’accueil paysan… L’engagement des collectivités à soutenir son développement est essentiel: en permettant de peser sur les filières et marchés au travers des appels d’offres, en accompagnant les acteurs, en donnant l’exemple. C’est ce que nous essayons de faire ici…

La vitalité du commerce équitable à  Lille, c’est aussi la densité exceptionnelle de ses acteurs. Avec les précurseurs comme Artisans du Monde, de nouveaux acteurs apparus plus récemment, et sont réunis au sein du Collectif « Comm’ une idée » particulièrement actif pendant cette Quinzaine.

Depuis une dizaine de jours, différentes manifestations ont été réussies; elles ont pris la forme de dégustations porté par Max Havelaar, les cafés Méo et le CCFD, en passant par la mobilisation de groupes d’étudiants (IEP, Sup Infocom) ou les auberges espagnoles organisées par des groupes d’habitants ou le marché de la place du vieux marché aux chevaux ce samedi… Mais c’est aussi au cœur des quartiers, la mobilisation des centres sociaux (et j’en remercie Marc Bodiot) pour proposer des activités et ateliers autour de la confection de savons ou de repas…

Je tiens également à  souligner,tout en remerciant par l’intermédiaire de Jacques Mutez, l’implication des commerçants qui jouent le jeu en apposant le logo « j’aime le commerce équitable». Enfin le personnel du restaurant municipal s’est mobilisé pour offrir des repas avec des produits du commerce équitable: qu’il en soit également remercié.

Des remerciements aussi particuliers à  Malika Bohem Monnier pour l’excellent travail de coordination et à Floriane Gabriels et l’ensemble de son service pour leur disponibilité et leur professionnalisme.

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Première régie de quartier à Lille, portée par l’association Mos’ART https://lille_old.eelv.fr/2009/02/premiere-regie-de-quartier-a-lille-portee-par-lassociation-mosart/ Fri, 13 Feb 2009 16:40:28 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4833 Mos'ART, association née à Fives en 1996 et œuvrant dans le domaine de l'insertion, vient de franchir une étape supplémentaire dans son action en recevant le label « régie de quartier », première du nom reconnue à  Lille, et inaugurée le 17 janvier 2009. Cette labellisation est l'aboutissement d'un ensemble de démarches entreprises dés avril 2006, à  l'initiative de la délégation de l'économie sociale et solidaire portée par Christiane Bouchart, auxquelles Mos'ART s'est associé en amont. ...]]>

Mos’ART, association née à Fives en 1996 et œuvrant dans le domaine de l’insertion, vient de franchir une étape supplémentaire dans son action en recevant le label « régie de quartier », première du nom reconnue à  Lille, et inaugurée le 17 janvier 2009. Cette labellisation est l’aboutissement d’un ensemble de démarches entreprises dés avril 2006, à  l’initiative de la délégation de l’économie sociale et solidaire portée par Christiane Bouchart, auxquelles Mos’ART s’est associé en amont.

Une régie de quartier, c’est quoi ?

« Une régie regroupe en partenariat, collectivités locales, logeurs sociaux et habitants pour intervenir ensemble dans la gestion du quartier. Sa mission technique – entretenir et embellir le quartier – concourt à  un objectif plus global: renforcer le lien social, mobiliser les acteurs, inventer des modes de gestion partagée, et surtout construire avec les habitants une citoyenneté active sur leur quartier de vie. » (Rapport d’activités 2007 de Mos’ART)

Concrètement, ce nouveau label permet à Mos’ART d’élargir ses champs de compétences, en y associant de nouveaux partenaires, et de renforcer ses projets de développement local (au delà  de l’insertion des personnes en difficulté). De ce fait, sont réunis au sein du conseil d’administration la ville de Lille, Lille Métropole Habitat, les centres sociaux Roger Salengro et Mosaïque, le service civil international, l’union des commerçants et artisans de Fives, et bien sûr des habitants du quartier.

« Le projet de l’association s’inscrit désormais dans une triple démarche d’insertion, d’économie sociale et solidaire et de participation des habitants » [Rapport d’activités 2007 de Mos’ART]] et se prête notamment à  l’expérimentation [SOL. Les objectifs de la régie de quartier – développer des services de proximité (en direction des habitants, de la ville et des bailleurs) en générant des emplois – se fondent sur 4 axes fondamentaux:

  • Lien social
  • Participation des habitants
  • Amélioration du cadre de vie
  • Insertion sociale et professionnelle

Lors de l’inauguration, les échanges entre les différents acteurs (habitants, administrateurs, association etc…) sont allés bon train et témoignent de cette proximité sociale visée par la régie de quartier, qui doit « contribuer à  renforcer les liens entre ces habitants, à  développer leur sens de la responsabilité collective et de la citoyenneté. Une meilleure connaissance mutuelle qui relance également le dialogue entre les habitants, les élus et les bailleurs. » [in site internet des régies de quartier du Nord Pas de Calais]]

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[Mos’ART en quelques mots

  • Premiers domaines d’activités: Repassage-retouche / Bâtiment / Propreté urbaine
  • Moyens d’actions: Chantiers d’insertion / Accompagnement social / Formation (certificat d’employé familial polyvalent)
  • 28 emplois créés, dont 8 permanents
  • siège de l’association: 29H – rdc droit, rue Eugène Jacquet, 59000 Lille
  • Tel: 03 20 47 70 05

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« Le label  » Régie de quartier  » est une marque collective, de droit privé, fondée sur l’adhésion au CNLRQ (Comité national de liaison des Régies de quartier) et sur la reconnaissance de la Charte nationale des Régies de quartier et du Manifeste des Régies de quartier ». Le CNLRQ représente le mouvement de tous les acteurs impliqués localement dans la vie d’une Régie.

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Vers un modéle économique à part entiére, l’économie sociale et solidaire – Le commerce équitable https://lille_old.eelv.fr/2008/12/vers-un-modele-economique-a-part-entiere-leconomie-sociale-et-solidaire-8211-le-commerce-equitable/ Wed, 10 Dec 2008 14:19:32 +0000 http://lille.eelv.fr/?p=4786 Que l’on accole les termes de sociale et solidaire à une économie qui privilégie la coopération, les nouvelles manières d’entreprendre, la mixité sociale, la proximité, l’équilibre Nord-Sud et l’environnement… cela nous questionne sur les finalités de l’économie globale.

Que ce secteur, pourtant vieux de plus d’un siècle, soit désormais reconnu comme secteur à part entière, incite enfin certaines villes à dégager des politiques municipales lui étant dédiées à part entière. Christiane Bouchart retrouve en mairie de Lille la délégation initiée à son arrivée lors du mandat précèdent, avec le plaisir d’y voir nouvellement associé le commerce équitable.

LES PLANS LILLOIS DE DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE SOCIALE & SOLIDAIRE

Pour contribuer davantage à un accroissement significatif de l’Economie sociale & solidaire, Christiane Bouchart entend persévérer dans le sens des actions menées durant les 7 années du mandat précèdent.

Le bilan est solide et engageant pour l’avenir: un premier plan lillois de développement de l’économie sociale sociale et solidaire (2002-2007) a mis en place des outils (coopérative d’activités et d’emploi, plateforme de la finance solidaire, projet de la maison de l’économie sociale et solidaire) qui ont renforcé et permis de coordonner le réseau des acteurs.

De l’évaluation et des bénéfices de ce premier plan a découlé le second (2007-2010), toujours intitulé LEA Lille, Liberté d’entreprendre autrement à Lille. Ce plan est doté de 1,2 M€, suite aux contributions de la ville de Lille, du conseil régional, ainsi que de celles de la Caisse des dépôts et du conseil général qui sont versées directement aux acteurs.

L’engagement municipal se structure autour des objectifs suivants:

  • Animer et coordonner le réseau lillois de l’ESS
  • Développer et qualifier l’offre existante
  • Promouvoir l’innovation sociale
  • Accroître la demande de biens et services « solidaires »

S’adressant à 5 familles d’acteurs (Echanger, Produire et consommer, Epargner et financer, Entreprendre… autrement, Former, se former), ce plan compte mettre l’accent sur la qualification et l’innovation des acteurs, ainsi que sur la sensibilisation à la démarche auprès d’un large public.

Piloté par les financeurs et les représentants des réseaux, le plan profite de la concertation et des propositions élaborées par la commission extra-municipale.

L’APPEL A PROJET

LEA Lille comprend un appel à projet désormais permanent. Cet appel s’adresse à des acteurs voulant monter des projets, notamment collectifs, en accord avec la démarche de l’économie sociale et solidaire, ou à des structures souhaitant développer des pratiques solidaires, éthiques, sociales et environnementales.

Les projets retenus bénéficient alors d’un accompagnement qui facilite leur développement, d’une médiatisation et d’un coup de pouce financier qui soutient le démarrage des projets ou actions structurantes.
La finalité de l’appel consiste donc bien à œuvrer pour la structuration et la pérennisation de projets qui prouveront leur viabilité et leur autonomie financière.

Ainsi, cet appel contribue à réaliser les objectifs déclarés du plan LEA Lille, à savoir favoriser la reconnaissance des pratiques existantes et faire émerger de nouvelles initiatives et de nouveaux acteurs.

LES GRANDES ORIENTATIONS DU MANDAT

  • Finaliser le projet de la Maison Métropolitaine de l’Economie Sociale et Solidaire (Porte de Valenciennes) afin d’améliorer la visibilité de l’Economie Sociale et Solidaire, de favoriser le montage de projets, d’ y intégrer des dispositifs d’accompagnement à la création;
  • Développer l’offre existante à Lille, en détectant les besoins non couverts, en favorisant l’accompagnement de projets, innovants, solidaires ou montés sous forme collective ou coopérative, en développant l’emploi de proximité, notamment grâce aux régies de quartier;
  • Encourager les projets liés aux énergies renouvelables et aux nouveaux défis environnementaux (production d’énergie solaire, éco-matériaux & éco-construction, centre d’ éco-produits);
  • Améliorer la lisibilité de la finance solidaire et de son utilisation, avec notamment la poursuite du développement des Cigales, la bonification du micro-crédit;
  • Accroître la demande de biens solidaires y compris chez les plus démunis, en favorisant l’accès des lillois en situation sociale précaire aux éco-produits grâce à SOL et la mise en place de réseaux réciproques d’échanges de savoirs des quartiers ANRU;
  • Renforcer les valeurs de l’ESS dans les politiques municipales, via une commande publique responsable (achats éthiques, inclusion sociale) et en complémentarité avec d’autres délégations de la ville telle la coopération décentralisée (accompagner l’initiative économique à Naplouse, Oujda) et la politique de la ville (soutien aux quartiers prioritaires).

COMMERCE EQUITABLE

Dans la lignée de la démarche adoptée pour promouvoir l’économie sociale et solidaire, la politique en faveur du commerce équitable veillera à:

  • Améliorer sa visibilité par l’organisation d’un temps fort « rencontres européennes du commerce équitable » à l’occasion de la quinzaine du commerce équitable en mai 2010 ;
  • Développer une offre de tourisme équitable (en lien avec l’office du tourisme et les acteurs de plate-forme du tourisme équitable);
  • Poursuivre les actions de sensibilisation dans les écoles, les centres sociaux et auprès du grand public;
  • Développer une politique d’achats responsables de la ville.

MUTUALISER LES EXPERIENCES

Christiane Bouchart est par ailleurs Présidente du Réseau des Territoires pour l’Economie Solidaire – réseau national de collectivités- qui :

  • promeut les différentes initiatives des territoires,

défend, auprès des institutions nationales et européennes, la richesse des actions menées,

  • favorise le transfert de bonnes pratiques,
  • recherche les conditions d’amélioration des politiques mises en œuvre,
  • développe, avec l’ensemble des acteurs, un autre modèle économique, créateur d’emplois.

A ce titre, Christiane Bouchart participait en février 2008 à une conférence nationale de l’Ifore (Institut de Formation de l’Environnement créé en 2001), consacrée à l’économie sociale et solidaire. Les actes de cette conférence sont disponibles.

QUELQUES CHIFFRES DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

En région:

  • 9 812 établissements
  • 137 074 salariés
  • 10,6 % de l’emploi salarié
  • Progression de 27,6 % pour les établissements et 13 % pour l’emploi, entre 2000 et 2006.

Métropole lilloise

  • 8 400 établissements
  • 45 000 salariés

-Plus de 11% de l’emploi salarié

Lille

  • Un budget de 1 220 000 euros consacré à ces actions de 2002 à 2006 pour le premier plan triennal à Lille
  • 534.000 euros à charge de la Ville de Lille
  • Un réseau de plus de 150 acteurs associatifs à Lille
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