DécouVerte de Wazemmes du samedi 18 avril 2015

Plus de 30 personnes se regroupent à 14h 30 sous le soleil à la Porte des Postes pour une balade guidée par Dominique Plancke, avec un regard écolo, du quartier de Wazemmes et plus précisément de la partie de ce quartier compris entre la rue des Postes et la rue Gantois.

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l’église St­Benoit Labre

Le quartier de Wazemmes est un ancien village annexé à Lille par décret impérial en 1858. Le village était d’ailleurs plus étendu que le quartier d’aujourd’hui. A partie de son intégration dans Lille, Wazemmes connaît une urbanisation très rapide, avec l’installation d’usines et la construction de logements, et en particulier de très nombreux logements ouvriers en courée.

Par la rue des Postes, le groupe se dirige vers la Malterie. A l’angle de la rue de Colmar notre guide nous fait remarquer la plaque apposée à droite de l’entrée de l’église St­Benoit Labre par l’association Mémoire et fraternité, en hommage aux morts dans la rue et dans l’isolement. A gauche de l’église se trouve l’ancienne école Ste Colombe, qui sert l’hiver de foyer d’hébergement. Début avril de cette année 14 personnes en ont été expulsées, sans solution de logement et sont hébergées depuis dans le local des Sans­Papiers à Fives. EELV leur a apporté son soutien et a interpellé le Préfet pour qu’ils puissent être relogés de façon décente.

La Malterie a 20 ans et elle ne veut pas mourir !

Arrivés rue Kuhlman, deux animateurs de La Malterie présentent la façade arrière du bâtiment industriel inoccupé de la Malterie, avant de nous conduire rue du Docteur Yersin dans la partie du bâtiment qui revit depuis 1994.

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Ils ouvrent au groupe les portes de ce grand et massif bâtiment en briques et les participants grimpent jusqu’à la grande salle sous les toits. 140 artistes animent cet espace unique, mais la Malterie, qui n’est pas qu’un lieu d’hébergement, mais aussi un lieu de concert, d’expo, d’animation, de formation et de conseil, est menacée d’expulsion. Le propriétaire (privé) souhaite aujourd’hui rentabiliser son bien avec des exigences financières qui ne sont pas compatibles avec le fonctionnement d’un tel lieu.

> Rendez-vous sur le site de la Malterie pour en savoir plus et suivre l’évolution du projet

La rue du Docteur Yersin, rue tranquille en retrait du boulevard Victor Hugo, portait le nom de Louis Pasteur jusqu’en 1954.

Mais la Ville de Lille a alors donné le nom de Pasteur au nouveau boulevard périphérique qui s’ouvrait, et a baptisé celle­ci du nom du découvreur du bacille de la peste. Les nombreuses « fenêtres qui parlent » et les façades « verdies » d’un très bel alignement de façades soignées témoignent d’une rue qui vit.

La Cité des Jardins, un programme architectural et social précurseur

Face à la rue du Docteur Yersin, dans la rue de la Justice s’ouvre la Cité des Jardins. Cet ensemble, a été construit en 1912 à l’initiative de l’abbé Lestienne, fondateur de la Société Jardins (aujourd’hui société d’HLM SRCJ).

L’idée directrice de l’abbé est non seulement d’offrir aux ouvriers des logements décents, un environnement sain et chrétien, mais aussi de : » frais ombrages, des jeux, des distractions honnêtes, un bon emploi, des loisirs aux familles et à leurs enfants ». Des cercles d’études et des cours professionnels étaient donnés, faisant de la Cité un centre d’éducation populaire. Une caisse mutualiste et une caisse de crédit étaient aussi à la disposition des habitants.

Cité des 4 Chemins

Cité des 4 Chemins

Sur la rue de la Justice, il reste une épicerie, témoin des quelques commerces et artisans qui avaient aussi été prévus dans le projet.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog des clubdesambassadeursdewazemmes

La Cité a été transformée, notamment dans les années 70, un nouveau bâtiment a été construit là où se trouvait le « château » qui abritait le bureau de l’abbé Lestienne. Aujourd’hui les bâtiments ont encore fière allure, mais la cour intérieure est sacrifiée au stationnement des voitures et mériterait un nouveau projet.

De l’autre côté de la rue, la friche industrielle propriété de l’EPF abritait il y a peu Esterra (qui s’appelait avant la TRU). Anne Mikolajczak, adjointe écolo à la Mairie et habitante de la rue Yersin, nous explique les inquiétudes des riverains sur le projet de logements qui doit y prendre place.

L’enjeu de la Pouponnière de la rue des Meuniers

La pouponnière

La pouponnière

L’îlot dit « Citroën » du nom de la concession automobile qui occupait la plus grand partie du site a fait l’objet d’une procédure officielle de concertation par la MEL (ex LMCU) du 9 mars au 9 avril 2015.

Le projet prévoit la construction d’environ 280 logements et la création d’une nouvelle voie de desserte entre la rue de Wazemmes et la rue de la Justice.

Le projet qui s’étendra entre la rue de la Justice, de Wazemmes et des Meuniers prévoit aussi de raser l’ancienne pouponnière de la rue des Meuniers. En quelques jours, plus de 700 personnes ont signé la pétition initiée par une habitante du quartier, qui souhaite préserver un témoin architectural moderniste des volontés hygiénistes des municipalités social-démocrates lilloises entre 1930 et 1960.visite-Wazemme-Julien-Dubois-Michel-Ifri

D’autant qu’il s’agit ici de raser une pouponnière et des arbres pour y installer une crèche et un parc…

> Pour signer la pétition : rendez-vous sur le site avaaz

La presse régionale a relayé cette mobilisation et Julien Dubois, adjoint EELV en charge du Patrimoine a alerté ses collègues en charge du dossier sur l’intérêt patrimonial de ce bâtiment.

 

La Cité philanthropique, un exemple des « architectures sociales utopiques »

Cité Napoléon

Cité Napoléon

La Cité Philanthropique (construite en 1861 sous le nom de Cité Napoléon) est aujourd’hui la maison de retraite de la Résidence des Beigneaux. C’est l’une des œuvres majeures de l’architecte lillois Emile Vandenbergh (1827­1909). Cet ensemble de six pavillons est réalisé en brique et fonte d’ornement. L’objectif de cet projet était de loger les ouvriers dans des conditions décentes et pour un prix peu élevé, juste après l’agrandissement de Lille. Environ mille habitants pouvaient vivre au sein de deux­ cent ­vingt­huit logements, accordés aux personnes inscrites au registre des indigents. Le bureau de bienfaisance de l’époque avait eu beaucoup de mal à convaincre l’équipe municipale de l’époque.

Une restauration récente a permis de gommer les errements d’une transformation précédente, même si elle n’a pas permis de restituer les verrières et les passages couverts entre les bâtiments.

Rue Bathélémy Delespaul, entre la rue Gantois et la rue des Meuniers l’ancien CAT imprimerie est fermé depuis quelques années. Le CAT est devenu ESAT et a déménagé rue de Bellevue à Fives. Après avoir été squattés, les locaux du CAT et ceux voisins de l’ancienne école St Michel sont aujourd’hui emballés, désamiantage oblige, et seront transformés en logements par SIA Habitat.

Avec la MER, les écolos montrent l’exemple !

Au 30 Rue des Meuniers on arrive à la MER. L’ancien local des Verts est devenu la Maison de l’Ecologie Régionale après une transformation complète des locaux. Vincent Dhélin, trésorier régional d’EELV et François Lacoste, architecte présentent avec passion le parti pris d’une réhabilitation écologique exemplaire en matière d’utilisation de matériaux locaux et d’économie d’énergie. Trois ans de réflexion et de travaux pour un résultat qui impressionne chaque visiteur avec des locaux clairs, accueillants et chaleureux.

Après avoir pu admirer de très belles façades rues Stappaert et rue Louis Faure, le groupe traverse la rue Littré et la visite s’achève à 16h 40 devant le métro Gambetta, sur l’emplacement de l’école Marie Pape­Carpantier, qui occupait les locaux de l’ancienne église de Wazemmes.

 

Cette DécouVerte doit beaucoup au guide « Laissez vous conter la rue de la Justice » édité par le service Ville d’Art et d’Histoire de la direction du patrimoine de la Ville de Lille, que vous pouvez retrouver en suivant ce lien.

 

Prochaine Découverte le samedi 20 juin à 14 h 30.

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