Solis, la Société Locale d’Investisement Solaire Coopératif !
La Ville de Lille s’est engagée dans un plan climat axé sur la maîtrise de l’énergie et l’adaptation au changement climatique. Ce plan climat promeut le développement d’énergies renouvelables, en s’appuyant sur le potentiel existant de la région. Le projet Solis s’inscrit dans cette dynamique : il s’agit de repenser la production d’énergie de manière collective, de valoriser le photovoltaïque et d’impliquer davantage le citoyen sur ces questions.
Le projet Solis a été mis en place grâce à la volonté de deux élus EELV municipaux Lillois : Christiane Bouchart (Economie Sociale et Solidaire, Commerce Equitable) et Philippe Tostain (Economie d’énergie, plan solaire, gestion technique des bâtiments). Il s’agit en effet de mettre en place une coopérative solaire photovoltaïque afin d’assurer la production d’énergie renouvelable pour couvrir une partie des besoins de la métropole via l’installation de centrales photovoltaïques sur les toits d’entreprises et de bâtiments administratifs.
Les objectifs du projet Solis sont multiples :
Environnementaux : développement d’un système de production d’énergies renouvelables.
Economiques : rationaliser la production et bénéficier d’économies d’échelles / création d’emplois.
Sociaux : Implication des individus dans la production et la gestion énergétique, notamment via la mobilisation de l’épargne citoyenne.
Ce projet a démarré il y a quelques années par la réalisation d’une étude menée par le cabinet conseil Extramuros pour en déterminer les conditions de faisabilité. Plusieurs mois ont ensuite été nécessaires pour adapter ce projet innovant au cadre juridique. Enfin, fin 2010, le changement brutal de politique concernant le rachat de la production d’énergie a également modifié l’équilibre financier du projet.
En mars dernier, le projet s’est finalement concrétisé autour de deux axes :
D’une part autour d’une association régionale Solis chargée d’effectuer les études de réalisation, la promotion et la communication du solaire photovoltaïque.
D’autre part, autour de structures attachées à des territoires locaux qui réaliseront les projets d’installation des panneaux photovoltaïques. L’association régionale soutient et accompagne le développement des structures locales qui, elles, assurent la gestion entrepreneuriale de la production d’énergie solaire.
Ces structures locales, gérées sous forme coopérative (SCIC*), assureront l’installation et la gestion des panneaux photovoltaïques. C’est dans ces entités que les collectivités locales et les citoyens auront un rôle important à jouer en s’appropriant le projet et en participant à son financement, et pour les collectivités en fournissant également les surfaces à équiper. Après une durée de 6 à 20 ans, les actionnaires récupèrent leur investissement et la Ville, le matériel.
Cette forme de partenariat entre le secteur public et le secteur privé est innovante : la première SCIC solaire : Solis-Territoire a vu le jour sur le territoire lillois en juillet dernier. La Ville de Lille lui a attribué lors du Conseil Municipal du 25 juin 30 000 euros de subvention d’investissement, et a également pris part au capital de cette société coopérative à hauteur de 6 000 euros.
Plusieurs projets sont en cours : le plus avancé est celui de l’école Malot-Painlevé de Lille, mais à termes, d’autres bâtiments sont concernés, à Ronchin par exemple, ou à Lille, avec le local d’Europe Ecologie – Les Verts situé rue des Meuniers.
Entreprise, collectivité, citoyen : si le projet vous intéresse, et que vous souhaitez y prendre part, vous pouvez contacter : Thomas ROILLET soliscoop.contact[@]orange.fr ou l’association Solaire en Nord (Attention cependant, les projets sont soumis à des conditions techniques et financières strictes !).
* Une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) est une coopérative de production. Son sociétariat doit être obligatoirement multiple (multistakeholders). C’est une société anonyme ou une SARL qui associe obligatoirement autour d’un projet des acteurs salariés, des acteurs bénéficiaires (clients, usagers, riverains, fournisseurs, …) et des contributeurs (associations, collectivités, sociétés, bénévoles etc.) pour produire des biens ou des services d’intérêt collectif au profit d’un territoire ou d’une filière d’activités.
Elle promeut des valeurs collectives et doit avoir un double objectif : efficacité économique et dimension sociale. Elle fonctionne selon le principe coopératif « un associé, une voix », mais peut pondérer le résultat des votes en assemblée générale par sous-groupes d’associés définis dans les statuts (collèges de vote).