nucléaire – Groupe des élus EELV de Clermont-Ferrand https://elus-clermontferrand.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Mon, 01 Jul 2019 15:38:19 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 ‘Et ce qui devait arriver, Areva’ * https://elus-clermontferrand.eelv.fr/et-ce-qui-devait-arriver-areva/ Tue, 03 Mar 2015 14:12:58 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9294 Le groupe nucléaire français, Areva, devrait annoncer 4,9 milliards d’euros de pertes provisoires pour 2014. Sur un chiffre d'affaires de 8,4 milliards d'euros. Et près de 8 milliards de pertes en quatre ans. Décidément l'excellence française de l'atome a pris du plomb dans l'aile ! ...]]>

Le groupe nucléaire français, Areva, devrait annoncer 4,9 milliards d’euros de pertes provisoires pour 2014. Sur un chiffre d’affaires de 8,4 milliards d’euros. Et près de 8 milliards de pertes en quatre ans. Décidément l’excellence française de l’atome a pris du plomb dans l’aile !

Le 4 mars, l’entreprise présente ses résultats définitifs ainsi qu’un grand plan stratégique qui pourrait remettre en cause le modèle du groupe. Soucieuse de couper court à toutes les rumeurs, Areva a déjà communiqué sur les pertes pressenties le 23 février dernier.

Son endettement atteint 4,7 milliards d’euros pour 4 milliards de fonds propres. Pourtant, le groupe a déjà cédé quelque 7 milliards d’euros d’actifs en quelques années et a déjà bénéficié d’une première augmentation de capital de 600 millions ; c’est dire l’ampleur du désastre, tu ou nié depuis des années.

Au début de l’automne dernier, l’agence de notation Standard & Poor’s a placé Areva sous surveillance négative. Bercy s’est alors employé pour que le groupe nucléaire ne soit pas classé dans la catégorie infamante de ‘junk bonds’.

En échange, l’État, les actionnaires et la direction d’Areva ont promis de remédier à la situation en lançant une émission obligataire de quelque 800 millions début novembre 2014. Malgré un taux de 8 %, très supérieur aux conditions de financement actuelles, les investisseurs n’ont pas suivi et Areva a dû annoncer qu’il repoussait son opération. Dans l’attente de temps plus favorables…

Si Areva était une société privée, elle aurait déjà dû déposer le bilan.

A l’origine de ce crash industriel et financier, plusieurs explications :

1- L’ère post-Fukushima – Le groupe peine à s’adapter à l’ère post-Fukushima, marquée par le non-redémarrage des réacteurs japonais et un arrêt massif des centrales nucléaires allemandes. L’atonie de l’énergie nucléaire au niveau mondial ne contribue pas au dynamisme d’AREVA dont les projets-phares ont toujours du mal à s’exporter. C’est d’ailleurs une deuxième explication de la crise.

2- Le fiasco de l’EPR. Finlandais, tout d’abord. Alors que ce réacteur nucléaire devait à l’origine entrer en fonctionnement en 2009, son démarrage ne cesse d’être repoussé, d’abord en 2016, puis 2017. Le groupe parle maintenant de 2018. Chaque année de retard coûte 400 millions d’euros au groupe. Areva a déjà avoué un surcoût de 4 milliards d’euros par rapport aux 3,5 milliards d’euros prévus dans le contrat signé avec l’électricien finlandais TVO.

Mais au-delà du site finlandais, la question la plus sensible et qui est au cœur de l’avenir du groupe, est celle de l’arrêt ou non du programme EPR. Le réacteur nucléaire est un fiasco industriel et commercial. Il se révèle trop compliqué et trop cher à construire. A l’étranger comme en France, à Flamanville.

Même si «l’excellence industrielle française» en prend un sérieux coup, l’État ne peut plus ne plus mesurer l’ampleur financière du désastre et les couloirs des ministères bruissent d’une vague rumeur quant à la possibilité de tirer un trait sur cette coûteuse et malheureuse aventure. Un rapprochement des structures d’AREVA avec EDF signerait le démantèlement du premier groupe et, à terme, l’arrêt de mort de cette entité issue en 2001 de la fusion de la COGEMA et de FRAMATOME.

À l’intérieur de l’entreprise, la colère et la peur se mêlent à la stupeur. Les salariés savent que ce sont eux qui vont payer le prix des folies passées. Plus de 1 500 suppressions de poste sont déjà annoncés en Allemagne, 200 aux États-Unis. En France, le chiffre n’est pas encore connu. Mais les suppressions d’emploi pourraient se compter en milliers.

3- L’activité minière dans l’impasse. Il y a d’abord le dossier Uramin, qui devrait conduire à la mise en examen prochaine de certains responsables, et qui n’est pas totalement purgé. Il reste notamment le milliard d’euros de travaux réalisés en Namibie qui n’a jamais été provisionné.

Mais il faut aussi ajouter le dossier Imouraren, nom d’un site au Niger dont Areva a obtenu le permis d’exploitation début 2009. Le gisement devait produire 5 000 tonnes de minerai au moins par an avec un permis d’exploitation pendant 35 ans.

Mais début 2015, le groupe a décidé de tout arrêter, la mine semblant aussi inexploitable que les gisements d’Uramin. Coût total de cette acquisition : 800 millions d’euros (non encore inscrits dans les comptes).

4- Enrichissement. En 2008, Areva a décidé de construire une nouvelle usine de gazéification pour l’uranium sur le site de Tricastin, en remplacement de celle de Lodève. Le prix de cette nouvelle construction s’élève à un milliard d’euros environ. Elle devrait fonctionner à partir de 2016 mais n’a toujours pas de client. De même, l’usine d’enrichissement Georges-Besse 2, toujours sur le site de Tricastin, peine à monter en puissance, alors qu’elle a coûté elle aussi plus d’un milliard d’euros à réaliser.

L’excellence du gâchis

L’effondrement du système Lauvergeon, du nom de l’ancienne présidente du groupe, pose ouvertement la question d’une recapitalisation du groupe par l’État, opération qui se chiffrera en milliards d’euros.

Si à cela, vous ajoutez les coûts croissants de la globalité du parc électronucléaire français, qu’il s’agisse de gestion des déchets (issus des centrales ou des anciennes mines d’uranium comme celle de Saint-Priest-Laprugne dans le Puy-de-Dôme), du vieillissement des centrales ou de leur démantèlement dont les frais n’ont jamais été provisionnés, vous mettez le pied sur le seuil de la grande impasse industrielle de l’industrie nucléaire française. Les récents incidents de la centrale du Tricastin ou la mise à l’arrêt de celle de Fessenheim ne rendent le débat que plus urgent.

Que ces montagnes de pertes, de déficit et de provisions à réaliser s’accumulent au moment précis où l’urgence écologique nous commande de faire le pari de la maîtrise de la demande énergétique et de la transition vers les énergies renouvelables, tout cela laisse le goût amer d’un vaste gaspillage et d’une impuissance pourtant acquise au nom de l’indépendance nationale. Navrant.

* Le Canard Enchaîné, le 25 février 2015

]]> Nucléaire : alerte sur l’électricité ‘compétitive’ https://elus-clermontferrand.eelv.fr/nucleaire-alerte-sur-lelectricite-competitive/ Tue, 27 May 2014 12:38:52 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8168 Alerte, dérapage ! La Cour des comptes a rendu public, mardi 27 mai, un rapport très attendu sur les coûts de la filière nucléaire. Réalisé à la demande du président, François Brottes (PS), et du rapporteur, Denis Baupin (EELV), de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, le document tire la sonnette d'alarme. Et les conclusions de la haute juridiction financière ne devraient pas réconcilier les pro- et les antinucléaires. ...]]>

Alerte, dérapage ! La Cour des comptes a rendu public, mardi 27 mai, un rapport très attendu sur les coûts de la filière nucléaire. Réalisé à la demande du président, François Brottes (PS), et du rapporteur, Denis Baupin (EELV), de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le document tire la sonnette d’alarme. Et les conclusions de la haute juridiction financière ne devraient pas réconcilier les pro- et les antinucléaires.

Outre l’actualisation des données sur le coût de production de l’électricité nucléaire, il était demandé à la Cour d’évaluer le montant des investissements liés à la maintenance et à la rénovation du parc nucléaire, d’une part, et de chiffrer les coûts associés au risque d’accident nucléaire majeur, d’autre part.

HAUSSE LIÉE À L’ÉVOLUTION DES CHARGES

Premier constat : le coût de production de l’électricité nucléaire s’envole. Entre 2010 et 2013, la facture a connu une forte hausse, passant de 49,6 euros par mégawattheure (MWh) à 59,8 euros/MWh. C’est une augmentation de 20,6 % en euros courants (+16 % en euros constants, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation).

Cette flambée des coûts tient à l’évolution des différentes charges, et notamment aux investissements de maintenance et de sécurité. Dans cette période, ils ont plus que doublé, passant de 1,75 milliard d’euros en 2010 à 3,8 milliards en 2013 (+117 %).

Pour juger de cette évolution, la Cour a repris la méthode qu’elle avait utilisée dans son rapport de janvier 2012 pour calculer le « coût courant économique » (CCE), qui permet de définir un coût global moyen sur toute la durée d’exploitation du parc nucléaire. Mais les écologistes contestent cette méthode qui ne permet pas d’apprécier le coût réel. Le CCE ne prend pas en compte l’historique du parc et la manière dont il a été amorti et financé, notamment par les consommateurs.

Toutes les composantes des charges d’exploitation ont augmenté. Selon la Cour des comptes, la raison principale de ce renchérissement réside dans le choix d’EDF de prolonger la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans.

« Le projet industriel d’EDF visant à réaliser les investissements sur le parc existant pour permettre le prolongement de sa durée de fonctionnement nécessite une augmentation des dépenses d’achats et de logistique ainsi qu’une forte évolution des effectifs. Il explique en partie cette forte évolution des coûts d’exploitation, notamment sur les dernières années. »

Celle-ci rappelle que le montant des investissements annuels a été multiplié par trois depuis 2008 et par plus de deux depuis 2010.

Dans le plan industriel d’EDF pour la période 2014-2025, la moitié de ces investissements correspond à des engagements liés à la sûreté. Une partie de ces dépenses doit permettre d’appliquer les prescriptions faites par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la suite des évaluations dites « post Fukushima Daiichi ».

Ces travaux représentent un montant total estimé à 11 milliards d’euros et conditionnent l’allongement de la durée de vie des réacteurs. Ces investissements de sûreté, dans la perspective du prolongement de leur durée d’exploitation, concernent également les réacteurs de « troisième génération », pour un coût d’environ 1,6 milliard d’euros par an sur cette période.

EXPLOITER DES RÉACTEURS AU-DELÀ DE QUARANTE ANS COÛTE

L’autre moitié des investissements correspond à la maintenance « normale » (1 milliard par an) et à la rénovation ou au remplacement des gros composants dont la durée de vie est inférieure à quarante ans (1,3 milliard par an).

Le montant des investissements à prévoir pour prolonger la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans s’avère, au final, considérable. « Même si un chiffrage à un tel horizon est par nature un exercice très incertain, relève la Cour, le total des investissements sur la période 2011-2033 atteindrait environ 90 milliards d’euros (valeur 2010), environ 110 milliards d’euros courants. »

S’y greffent « des dépenses futures qui restent caractérisées par quelques fortes incertitudes », selon la Cour. Celles-ci concernent, en particulier, la gestion des combustibles usés (16,3 milliards d’euros fin 2013), les charges de démantèlement (34,4 milliards en 2013, dont la Cour souligne que les révisions de devis « parfois significatives » sur des opérations en cours « font craindre des surcoûts pour les opérations à venir », ainsi que les charges de gestion des déchets (31,8 milliards en 2013).

Au total, les charges futures de démantèlement, de gestion des combustibles usés et de gestion des déchets figurent dans les comptes des exploitants, sous forme de provisions, pour un montant de 43,7 milliards d’euros en 2013.

« FIXER LES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE »

En toute hypothèse, la Cour des comptes prévoit « une évolution à la hausse probable des coûts futurs du parc actuel ». Quant à savoir s’il est opportun de prolonger ou non la durée de vie du parc, la Cour renvoie la balle au politique. « Quelle que soit la méthode utilisée, il est difficile de préciser quel est l’impact de la prolongation par rapport à un maintien de la durée d’exploitation actuelle à quarante ans », estime la Cour.

Dans le cas de la prolongation de la durée d’exploitation jusqu’à cinquante ans, le coût courant économique (CCE) entre 2011 et 2025 serait environ de 62 euros/MWh, selon la Cour des comptes. En cas de décision de non-prolongation, en revanche, impossible de chiffrer le CCE, puisque, dès lors, de nombreux investissements n’auraient plus lieu d’être mais, en parallèle, devrait être calculé le coût de développement des moyens de substitution.

Il y a urgence, conclut le rapport, de « prendre position, dans le cadre de la fixation des orientations de la politique énergétique à moyen terme, sur le prolongement de la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans ». La commission d’enquête devrait rendre son rapport, au plus tard, le 10 juin.

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Japon, plaidoyer pour l’abandon du nucléaire https://elus-clermontferrand.eelv.fr/japon-plaidoyer-pour-labandon-du-nucleaire/ Wed, 13 Nov 2013 16:00:48 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=7643 L'ex-premier ministre japonais Junichiro Koizumi a imploré mardi son ex-poulain et actuel chef du gouvernement, Shinzo Abe, de décider l'abandon de l'énergie nucléaire. \"Il n'y a pas environnement plus propice pour un premier ministre\", selon M. Koizumi, premier ministre de 2001 à 2006, une durée exceptionnelle au Japon. Depuis, le chef du gouvernement a changé tous les ans. Junichiro Koizumi s'est lancé dans une ardente campagne antinucléaire, au grand dam de M. Abe, qui parcourt le monde pour vanter les technologies atomiques nippones. ...]]>

L’ex-premier ministre japonais Junichiro Koizumi a imploré mardi son ex-poulain et actuel chef du gouvernement, Shinzo Abe, de décider l’abandon de l’énergie nucléaire. « Il n’y a pas environnement plus propice pour un premier ministre », selon M. Koizumi, premier ministre de 2001 à 2006, une durée exceptionnelle au Japon. Depuis, le chef du gouvernement a changé tous les ans. Junichiro Koizumi s’est lancé dans une ardente campagne antinucléaire, au grand dam de M. Abe, qui parcourt le monde pour vanter les technologies atomiques nippones.

Pour M. Koizumi, il suffirait que Shinzo Abe exprime l’intention d’abandonner le nucléaire et tout le monde suivrait, d’autant que le premier ministre, au pouvoir depuis la fin 2012, jouit actuellement d’une forte popularité. « Si M. Abe décide maintenant, il y aura peu de parlementaires pour s’opposer à un tel plan, tandis que la population coopérera et que les intellectuels fourmilleront d’idées » pour atteindre l’objectif de s’affranchir de l’énergie nucléaire, a-t-il déclaré lors d’une conférence à laquelle se sont précipités 350 journalistes, selon l’organisateur. « Ce qui compte, c’est l’orientation que donne le monde politique », a insisté l’ex-chouchou des médias, aujourd’hui âgé de 71 ans et qui s’est retiré de la scène politique mais que d’aucuns verraient bien revenir.

Toutefois, même s’il s’est entretenu avec les dirigeants de plusieurs partis radicalement opposés à l’énergie atomique, M. Koizumi, ex-numéro un du Parti libéral démocrate (PLD), aujourd’hui tenu par M. Abe, rejette l’idée de créer une formation politique pour promouvoir ses idées. Il sait qu’au sein du PLD même existent des positions antinucléaires et juge qu’elles doivent pousser les orientations du premier ministre, tandis que les partis de coalition et d’opposition devraient faire de même, chacun à leur façon. Lui continuera de plaider en ce sens, a-t-il promis.

CONVERSION AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES

Par le passé, M. Koizumi était lui aussi un pro-nucléaire, par défaut, et, comme beaucoup dans son camp libéral, il croyait que l’énergie atomique était peu chère et sûre. Mais le drame du 11 mars 2011 à Fukushima à la suite d’un séisme et d’un gigantesque tsunami l’a choqué et lui a fait revoir son opinion.

Il avait fait part plutôt discrètement de sa conversion en mai 2011. Sa campagne actuelle a été en revanche beaucoup plus visible ces dernières semaines. Pour lui, comme d’ailleurs pour le premier ministre au moment de l’accident, Naoto Kan, « le mythe de la sûreté » s’est effondré et aujourd’hui le bon sens voudrait que tout le monde se retrousse les manches pour se passer d’énergie nucléaire au profit d’énergies renouvelables et sans danger.

A l’inverse, pour des raisons économiques et parce qu’il a fait du redressement du pays sa priorité, Shinzo Abe plaide non seulement pour la relance de réacteurs nippons, actuellement tous stoppés, mais fait le tour du monde pour vendre les technologies nucléaires japonaises.

– Source : Le Monde.fr, le 12/11/2013

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Prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires serait une provocation politique, un mensonge économique et une aberration énergétique https://elus-clermontferrand.eelv.fr/prolonger-la-duree-de-vie-des-reacteurs-nucleaires-serait-une-provocation-politique-un-mensonge-economique-et-une-aberration-energetique/ Thu, 17 Oct 2013 07:38:43 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=7487 Selon diverses sources – non confirmées officiellement – EDF laisserait entendre que l’État serait prêt à donner suite à sa demande de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants sur 50 ans au lieu de 40. ...]]>

Selon diverses sources – non confirmées officiellement – EDF laisserait entendre que l’État serait prêt à donner suite à sa demande de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants sur 50 ans au lieu de 40.

EELV estime qu’une telle décision constituerait une provocation politique, un mensonge économique et une aberration énergétique.

Une provocation politique, puisqu’une telle décision remettrait directement en question l’engagement du Président de la République, rappelé à plusieurs reprises, de ramener à 50% d’ici 2025 la part du nucléaire dans la production d’électricité.

Une telle décision serait, tout autant, un mensonge économique, car cela reviendrait à inscrire dans les comptes d’EDF une durée d’amortissement supérieure non seulement à la durée de vie des installations, mais aussi en contradiction avec les multiples déclarations de l’Autorité de Sûreté Nucleaire indiquant qu’EDF ne pouvait compter sur une durée de vie de ses réacteurs supérieure à 40 ans. Une telle inscription dans les comptes d’une société cotée en Bourse, partie prenante du panier du CAC 40, ne pourrait que jeter le soupçon sur la sincérité de ses comptes et des informations fournies aux acteurs financiers sur l’état réel de la société.

Enfin, une telle décision constituerait une aberration énergétique. Tout le monde en convient, le débat sur la transition énergétique l’a montré, le Président de la République l’a confirmé lors de la Conférence environnementale, l’ensemble des pays voisins le démontre au quotidien : la priorité est aujourd’hui à la transition énergétique. Elle n’est pas au maintien sous assistance respiratoire de vieilles installations en déclin, mais dans l’investissement déterminé en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

On comprend que le lobby nucléaire ait du mal à accepter cette idée. Mais on ne saurait tolérer qu’il puisse prendre en otage la société française et continuer de peser si lourdement sur l’économie française. C’est pour en faire plus amplement la démonstration encore qu’EELV soutient la proposition de commission d’enquete demandée par le groupe écologiste a l’Assemblée Nationale, afin de faire toute la lumière sur les coûts du nucléaire, et l’impact de la durée de vie des réacteurs sur ces coûts.

Jean-Philippe Magnen et Élise Lowy, porte-parole nationaux
Denis Baupin, député de Paris, vice-président de l’Assemblée Nationale

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Tricastin : une centrale sans failles ? https://elus-clermontferrand.eelv.fr/tricastin-une-centrale-sans-failles/ Tue, 16 Jul 2013 07:33:45 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=6830 Après les deux intrusions dans les centrales du Bugey et de Civaux, qui étaient venues titiller la campagne présidentielle en mai 2012, c'est maintenant au tour de la centrale du Tricastin, dans la Drôme, d'être visée par des militants anti-nucléaire. Vingt-neuf membres de Greenpeace y ont pénétré, lundi 15 juillet, en une vingtaine de minutes – sans atteindre toutefois les zones les plus sensibles. L'action, qualifiée de purement médiatique par le gouvernement, visait à pointer les failles de sécurité de cette centrale – classée \"parmi les cinq plus dangereuses de France\" par l'ONG environnementale – et demander sa fermeture. ...]]>

Après les deux intrusions dans les centrales du Bugey et de Civaux, qui étaient venues titiller la campagne présidentielle en mai 2012, c’est maintenant au tour de la centrale du Tricastin, dans la Drôme, d’être visée par des militants anti-nucléaire. Vingt-neuf membres de Greenpeace y ont pénétré, lundi 15 juillet, en une vingtaine de minutes – sans atteindre toutefois les zones les plus sensibles. L’action, qualifiée de purement médiatique par le gouvernement, visait à pointer les failles de sécurité de cette centrale – classée « parmi les cinq plus dangereuses de France » par l’ONG environnementale – et demander sa fermeture.

« Comme Fessenheim, la centrale du Tricastin est une de celles qui connaît le plus de risques de sûreté et d’agressions externes naturelles ou humaines », assure Greenpeace sur son site. L’association attaque sa vétusté – ouverte en 1980, la centrale a dépassé, grâce à un avis favorable de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), sa durée de vie prévue initialement à trente ans.

Mais pas seulement : la centrale du Tricastin, énumère Greenpeace, présente « une vingtaine de fissures sur la cuve du réacteur numéro 1, dont une de 11 mm », une exposition aux risques d’inondation et de séisme, ou encore un « important risque industriel ». Elle serait en effet localisée à moins de 10 km de six sites classés « Seveso ». La centrale, qui répond, selon EDF, à 45 % des besoins énergétiques de la région Rhône-Alpes, est aussi située à moins de 80 km de 1,6 million de personnes. Et à proximité de trois aéroports.

« EN RETRAIT »

Derrière le discours militant de Greenpeace, la centrale du Tricastin présente-t-elle de sérieux risques pour la sécurité et l’environnement ? L’appréciation de l’ASN pour l’année 2012 glisse en tout cas quelques bémols : le gendarme du nucléaire critique autant ses performances en matière d' »essai périodique » que sa « rigueur » dans la mise en œuvre des opérations de radioprotection, ou encore ses « progrès fragiles » en ce qui concerne la sécurité au travail.

Surtout, l’Autorité relève que, en matière « de protection de l’environnement, […] les performances du site du Tricastin sont en retrait par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur EDF ». Autre point d’inquiétude : une demande d’amélioration de sa protection face au risque d’inondation datant de 2011, qu’EDF n’a toujours pas pu résoudre.

La centrale du Tricastin figurait aussi en bonne place dans les conclusions du rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), commandé à la suite des « stress tests » demandés aux exploitants par l’Europe et par le gouvernement français après l’accident de Fukushima. Le document évoque à son sujet des normes de sécurité jugées obsolètes face au risque d’inondation, mais aussi son exposition particulière aux risques industriels. Des risques face auquel le degré de robustesse des centrales, et notamment des équipements cruciaux comme les salles de contrôle, n’est pas garanti, selon l’IRSN.

FUITE D’URANIUM ET FISSURES

Outre ces risques potentiels, la centrale du Tricastin connaît régulièrement des anomalies plus ou moins sévères – comme en février 2012, lorsque le réacteur numéro 2 de la centrale a été arrêté après la découverte d’un dysfonctionnement sur une vanne.

En août dernier, c’est par la Belgique que l’on a pris connaissance de fissures sur des cuves de réacteurs. Bruxelles expliquait alors que c’est une note de l’ASN, en novembre 2010, sur les « défauts sous revêtement » (des fissures situées sous le revêtement interne en acier inoxydable) sur les cuves de dix réacteurs français qui l’avait poussé à enquêter sur ses propres centrales. La Belgique avait alors découvert, avec une certaine stupeur, 8 000 microfissures sur la cuve de la centrale de Doel, près d’Anvers. Cette note de l’ASN, passée relativement inaperçue à l’époque, recensait 33 fissures, dont plus de la moitié affectaient le réacteur numéro 1 de Tricastin.

Plus tôt, en septembre 2011, la Socatri, une filiale d’Areva, a été reconnue coupable de « déversement de substances toxiques dans les eaux souterraines ». Une nuit de juillet 2008, en effet, 74 kg d’uranium ont été rejetés dans l’environnement à la suite du débordement d’une cuve de l’usine de traitement des déchets du Tricastin, contaminant les rivières alentour. Des restrictions de consommation d’eau avaient touché plusieurs communes, des familles restant privées d’eau potable et des maraîchers déplorant la perte d’une partie de leurs récoltes.

En février 2011, un autre dysfonctionnement, classé au niveau 2 de gravité sur une échelle de 7, touche directement la centrale : EDF détecte une anomalie rendant potentiellement défectueux tous les groupes électrogènes de secours qui, en cas de perte d’alimentation électrique par le réseau national, permettent de faire fonctionner les systèmes de sûreté des réacteurs.

Autre incident : en 2009, une barre de combustible s’accroche à une structure lors de l’ouverture du cœur du réacteur numéro 2 et reste suspendue au-dessus de celui-ci. Un an plus tôt, ce sont deux crayons de combustible qui étaient eux-aussi restés accrochés aux structures supérieures de la cuve du réacteur, nécessitant une évacuation du bâtiment.

Dernier exemple : en juillet 2008, une centaine d’employés de la centrale sont légèrement contaminés par des éléments radioactifs lors d’une opération de maintenance dans l’enceinte d’un des quatre réacteurs. L’événement sera classé au niveau 0 de l’échelle des incidents nucléaires.

[Source : Le Monde.fr, 15/07/2013]

Bataille nucléaire

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Electricité : le prix des choix… et des non-choix ! https://elus-clermontferrand.eelv.fr/elctricite-le-prix-des-choix-et-des-non-choix/ Fri, 07 Jun 2013 13:54:25 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=6510 L’augmentation des tarifs réglementés proposée le 5 juin par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) n’étonne personne. Oui, les coûts de production et de commercialisation d’EDF ont explosé : c’est la réalité des coûts de l’électricité en France qui saute aujourd’hui à l’oeil des décideurs politiques. Il faudrait ainsi augmenter de plus de 17,2% les tarifs en 2013 ! ...]]>

L’augmentation des tarifs réglementés proposée le 5 juin par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) n’étonne personne. Oui, les coûts de production et de commercialisation d’EDF ont explosé : c’est la réalité des coûts de l’électricité en France qui saute aujourd’hui à l’oeil des décideurs politiques. Il faudrait ainsi augmenter de plus de 17,2% les tarifs en 2013 !

Le mythe du nucléaire pas cher vole définitivement en éclat, puisque c’est cette source d’énergie qui porte l’écrasante majorité des coûts en question (alors même qu’on ne prend en compte ni les coûts de l’EPR de Flamanville, ni les « coûts cachés » du nucléaire : assurance, provisionnement pour le démantèlement, gestion des déchets.).

Une telle hausse est évidemment injuste. Il est pour autant impossible  de nier le problème de fond, dont la responsabilité incombe en grande partie à la Droite qui a gouverné sur la fiction du prix bas de l’électricité. Il faut à toute force éviter les demi-mesures : repousser aujourd’hui la hausse du prix de l’électricité pour protéger le consommateur consiste à solliciter demain le contribuable, amoindrir la hausse de prix par la manipulation illusoire de l’allongement comptable de la durée de vie des centrales à 50 ans met gravement en cause la sécurité des populations, demander à EDF de faire davantage d’économies est impossible alors que l’opérateur ne peut cesser d’investir, et notamment dans la sureté.

Les seules vraies solutions sont de deux natures et exigent du courage : d’une part, l’extension du tarif de première nécessité actée par la loi Brottes, associée à la tarification progressive, et d’autre part le lancement d’un programme massif de maîtrise de l’énergie. Pour rappel : un Français consomme 25 % d’énergie de plus qu’un Allemand pour la même qualité de vie.

Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole

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