économie – Groupe des élus EELV de Clermont-Ferrand https://elus-clermontferrand.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Mon, 01 Jul 2019 15:38:19 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 Un système à bout de souffle (2) https://elus-clermontferrand.eelv.fr/un-systeme-a-bout-de-souffle-2/ Fri, 18 Jan 2019 13:57:52 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=16290 Si le mouvement des \"gilets jaunes\" exprime avant tout un ras-le-bol fiscal et un profond sentiment d'injustice face à l'impôt, il marque aussi et peut-être surtout le symptôme d'un échec patent de notre modèle de développement économique et territorial. ...]]>

Si le mouvement des « gilets jaunes » exprime avant tout un ras-le-bol fiscal et un profond sentiment d’injustice face à l’impôt, il marque aussi et peut-être surtout le symptôme d’un échec patent de notre modèle de développement économique et territorial.

Partie 1

Depuis plus de 10 ans désormais, sans sa double béquille du carburant et du foncier aisément accessibles et donc pas chers, notre modèle vacille, incapable de renouer avec l’activité qu’il sut générer précédemment, incapable de masquer plus longtemps les inégalités qui le minent en profondeur.

Comme l’ère du pétrole bon marché est derrière nous, du fait de ressources déclinantes, d’une demande mondiale croissante et de la nécessité d’en réduire les consommations pour limiter le réchauffement climatique, et que celle de ressources foncières apparemment inépuisables se referme aujourd’hui, en tout cas en France, après plus de trente ans de consommation effrénée, les mécanismes de compensation nécessaires à la durabilité du système économique se grippent : le rêve de l’accès à la propriété et au patrimoine pouvait avoir un sens tant que la mobilité automobile de tous restait relativement indolore et que les ressources fiscales octroyées aux communes par l’arrivée de nouveaux habitants permettaient de financer des services sociaux, culturels et sanitaires de proximité. Alors qu’aujourd’hui, la mobilité thermique induit des coûts croissants et que les collectivités territoriales, notamment périphériques, voient leurs ressources et leurs compétences se réduire à raison des coups de boutoir d’une austérité propulsée par les conséquences de la double crise de 2008 – 2011, le rêve de l’accès à la propriété et du projet de vie familial à la campagne a fait long feu. Lorsque le piège périurbain se referme peu à peu sur les jeunes ménages, que le pouvoir d’achat se réduit d’année en année et que le sentiment d’injustice fiscale se répand comme il le fait depuis 2017 en France, tous les éléments sont réunis pour que la colère explose.

Fondé sur le gaspillage de deux ressources naturelles qui s’épuisent et se raréfient – l’énergie et les sols – le système craque de toutes parts, miné qu’il est par le retour en force des inégalités et injustices, entre personnes comme entre territoires et communes.

Dès 2011, l’irruption massive du vote Front National dans des territoires en déclin démographique et dans des zones périurbaines dit la violence et la pérennité de la crise.

La mobilisation des « gilets jaunes », même si elle déborde largement ce premier phénomène électoral en y agrégeant des populations plus larges, expose crûment la profondeur d’une crise qui, après plus de 7 années, revêt la forme d’un délitement progressif de la société française.

Un nouveau pacte social

Elle nous somme en quelque sorte de refonder un pacte social et territorial digne de ce nom, fondé non sur le gaspillage désormais impossible de ressources plus rares, mais précisément sur leur usage sobre et partagé : il est donc à la fois question, indissociablement, de justice sociale, pour le partage et d’écologie pour la sobriété. En toute logique d’ailleurs, l’équation de la situation est la suivante : moins de ressources => des usages moindres => un juste rééquilibrage des usages, les plus riches devant réduire leurs usages de façon plus appuyée que les plus pauvres.

Sans quoi la soi-disant transition écologique ne serait plus qu’un accaparement outrancier de ressources par les populations les plus aisées et les plus à même de se protéger des risques écologiques. A ce stade de la situation et à l’orée de dérèglements climatiques et sanitaires encore plus marqués, la question écologique se détache nettement en arrière-plan de la question sociale : les deux sont pleinement corrélées, si ce n’est dans le prolongement l’une de l’autre, la question écologique se formulant comme le développement de la question sociale à une autre échelle de temps.

Ce constat de la situation actuelle engendre des conséquences politiques : l’épuisement programmé d’un régime d’accumulation dont l’accumulation même permit de taire un temps le creusement des inégalités crée une impérieuse obligation de justice sociale et de redistribution ; et ce, en amont des processus économiques de production. Il s’agit là d’un profond changement de paradigme social.

En cela, la nécessité d’un nouveau contrat social est un défi proprement constituant, à la fois :

– écologique, celui de l’indispensable préservation des ressources vitales et des biens communs ;

– juridique et politique quant à la définition des usages communs et individuels des ressources communes, notamment naturelles : sans limite collective et individuelle à nos usages des ressources, il n’y aura ni justice, ni durabilité ;

– social tant la limite écologique à la consommation des ressources a son pendant dans la limite aux inégalités et aux gaspillages individuels ;

– moral ou spirituel tant il repose enfin sur la redéfinition de notre rapport au monde et au vivant, et donc sur la nécessité de redonner un sens à notre existence individuelle et collective : l’existence humaine n’a pas le même sens dans un monde où les ressources sont dites inépuisables et la croissance économique infinie, et dans un monde où elles sont leurs usages sont physiquement limités.

Ce chantier sera long et ardu mais il doit être conduit patiemment si l’on souhaite substituer un nouveau modèle, viable et durable, à l’ancien aujourd’hui dangereusement à l’agonie. Et il commence au plus près du terrain et des ressources du territoire, dans chacun de nos bassins de vie. Comme le rappelle Bruno Latour, rien ne sert de se précipiter « sur la version agrégée de la politique avant d’avoir réussi à nous situer sur un territoire concret. L’image de la politique, il faut aujourd’hui la recomposer pixel après pixel. » Pixel après pixel, modestement, patiemment.

]]>
Un système à bout de souffle (1) https://elus-clermontferrand.eelv.fr/un-systeme-a-bout-de-souffle-1/ Fri, 11 Jan 2019 14:27:30 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=16287 Si le mouvement des \"gilets jaunes\" exprime avant tout un ras-le-bol fiscal et un profond sentiment d'injustice face à l'impôt, il marque aussi et peut-être surtout le symptôme d'un échec patent de notre modèle de développement économique et territorial. ...]]>

Si le mouvement des « gilets jaunes » exprime avant tout un ras-le-bol fiscal et un profond sentiment d’injustice face à l’impôt, il marque aussi et peut-être surtout le symptôme d’un échec patent de notre modèle de développement économique et territorial.

Ce modèle capitaliste, de production et d’accumulation de richesses, est un modèle en soi inégalitaire : principe et fin du système, l’accumulation du capital implique l’existence et le creusement d’inégalités entre les personnes et les territoires. Et ce, pour une raison simple : l’accumulation infinie (ou pensée comme telle) de ressources finies puisque terrestres aboutit nécessairement à ‘ce qu’il y ait plus de richesses pour certains et moins pour d’autres’, que ces autres soient les plus fragiles ou les générations futures. Or laissée à elle-même, cette dynamique d’aggravation croissante des inégalités n’est ni socialement ni politiquement tenable.

Elle trouva historiquement des mécanismes de correction automatique qui, s’ils ne compensèrent pas le creusement des inégalités, permirent d’en masquer les aspects les plus injustes en offrant à tout un chacun des perspectives d’accumulation… qui en retour aidaient à la consolidation et au développement du système. C’est en partie l’histoire du XXè siècle qui fit mentir les prédictions révolutionnaires de Marx : les contradictions lourdes du capitalisme ne débouchèrent pas sur son effondrement. Le système s’était trouvé des soupapes, la principale étant la société de marché et de consommation, nourrie d’une mythologie de l’ascension sociale via le prisme de l’amélioration du niveau de vie… et donc du niveau de consommation énergétique.

En effet, au coeur de cette mythologie du progrès matériel pour tous, se tenait essentiellement l’accès peu onéreux à l’énergie – au pétrole principalement, aisément utilisable et distribuable – puis au foncier. Accroître la quantité de pétrole et donc d’énergie disponible pour chacun revenait à améliorer le niveau de vie général : accès à une alimentation abondante, à une mobilité débridée, au confort d’un habitat moderne chauffé et électrifié, bref à tous les bienfaits de la modernité urbaine…

La croissance économique de l’ère industrielle, et plus encore de l’ère pétrolière, reposait donc sur deux piliers :

  • l’extraction et la destruction sans cesse accélérée d’une ressource naturelle, sans souci ni de sa régénération géologique (des millions d’années), ni des conséquences de sa transformation en dioxyde de carbone (réchauffement climatique) ;
  • la démocratisation de ses bienfaits à la fois comme remède aux inégalités engendrées et comme courroie d’entraînement de la croissance du « marché » et du système.

Ce furent, par exemple, aux États-Unis, nation pionnière dans cette économie du pétrole, la surpuissance quasi monopolistique de l’empire Rockefeller, incarnation presque idéale du processus d’accumulation inégalitaire, auquel répondirent les législations anti-trusts dans un premier temps puis surtout le compromis du New Deal et du Fordisme qui plongea la société américaine tout entière dans les ‘années folles’ du pétrole, les fameuses Trente Glorieuses.

A partir des années 1970, alors qu’il devint plus difficile d’accroître les quantités d’énergie disponibles par personne dans les pays occidentaux, tant du fait de la fin des gisements faciles (crises pétrolières) que du fait d’une demande croissante des pays qu’on dira plus tard émergents, on trouva un complément au carburant premier qu’était le pétrole : le foncier, c’est-à-dire l’espace. S’il fut toujours une composante de la croissance américaine, il constitua une ressource quasi nouvelle en Europe et en France, notamment, où les espaces disponibles – libérés par l’exode rural finissant – permirent une consommation et une redistribution débridées, bien plus que partout ailleurs sur le vieux continent. Les ‘Trente Piteuses’ n’autorisant plus de forte perspective de croissance heureuse et partagée, la promesse faite à chacun de devenir propriétaire d’un terrain et d’une maison vint renforcer la dissimulation des inégalités sociales et territoriales. Ici encore, on fondait un système d’accumulation sur le gaspillage d’une ressource naturelle – les sols – sans se soucier des conséquences ni écologiques ni sociales de ce phénomène d’étalement urbain. Chacun y retrouvait en effet son intérêt : nouveaux accédants à la propriété, communes périurbaines regagnant des habitants qu’elles avaient jusque-là perdu à cause de l’exode rural, secteurs du BTP et de l’automobile s’ouvrant de nouvelles perspectives de croissance, sans parler des acteurs bancaires qui trouvaient là le ressort d’une activité financière fondée sur la base apparemment solide de l’hypothèque foncière. Ce système de croissance débridée conduisit tout droit, dans les excès caricaturaux dont les États-Unis ont le secret, à la crise des ‘subprimes’ de 2008. Crise déclenchée par une double tension sur les ressources en pétrole et en sols et donc sur leurs prix, sur le pouvoir d’achat et les capacités de remboursement des ménages américains modestes !

Partie 2

]]>
PLU clermontois : faire la ville sur la ville et avec la ville https://elus-clermontferrand.eelv.fr/plu-clermontois-faire-la-ville-sur-la-ville-et-avec-la-ville/ Tue, 19 Jul 2016 10:19:41 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=15580 Le projet de Plan Local d'Urbanisme constituera une petite révolution pour Clermont-Ferrand. Avec ce document, nous serons pour la première fois en mesure de construire et reconstruire la ville sur la ville avec la ville. ...]]>

Le projet de Plan Local d’Urbanisme constituera une petite révolution pour Clermont-Ferrand. Avec ce document, nous serons pour la première fois en mesure de construire et reconstruire la ville sur la ville avec la ville.

C’est une excellente nouvelle sur le front des défis écologiques et sociaux auxquels nous devons faire face ; une excellente nouvelle en termes d’ambition de développement pour l’agglomération et la future métropole.

Une ambition forte

L’ambition et la complexité de ce document sont de répondre à la facilité qui a longtemps consisté à laisser la ville s’étendre et s’étaler pour résoudre ses conflits et ses difficultés. Mais cette fuite en avant n’est plus soutenable, ni écologiquement, ni socialement : l’étalement urbain sans fin est la porte ouverte à toutes les ségrégations et toutes les pollutions. 

Cette fuite en avant sous-entend à terme une compétition sociale larvée pour l’accès aux biens communs, qu’il s’agisse de ressources naturelles, de culture, d’éducation, d’information, de mobilité, de participation, etc.

Cette compétition sociale et urbaine, les écologistes la refusent catégoriquement : une ville socialement vivable est une ville écologiquement durable. La question sociale ne peut pas se penser aujourd’hui en dehors de la question écologique.

Ce PLU acte cet état de fait et esquisse des pistes de réponse, tant en matière environnementale et de façon très nette, qu’en matière sociale avec une ambition affirmée quant au vivre ensemble et à des objectifs de mixité sociale, différenciés selon les quartiers.

Notre objectif politique fondamental est bien de reconstruire la ville sur la ville, avec la ville. Toute la ville. Mixité sociale, nature en ville et participation sont trois des maîtres-mots de cette nouvelle façon de penser et de faire la ville qu’annonce ce PLU.

Le 15 juillet dernier, notre groupe a remis la contribution suivante à l’enquête publique portant sur ce document.

Contribution PLU

]]>
Clermont : revitaliser commerces et artisanat de proximité https://elus-clermontferrand.eelv.fr/clermont-revitaliser-commerces-et-artisanat-de-proximite/ https://elus-clermontferrand.eelv.fr/clermont-revitaliser-commerces-et-artisanat-de-proximite/#comments Wed, 13 Apr 2016 14:38:15 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=15389 Avec 9 % de taux de vacance commerciale, la ville frôle la cote d'alerte. La crise du petit commerce est bien réelle à Clermont-Ferrand. ...]]>

Avec 9 % de taux de vacance commerciale, la ville frôle la cote d’alerte. La crise du petit commerce est bien réelle à Clermont-Ferrand.

A cela, deux raisons principales :

  • Le suréquipement commercial ; Clermont-Ferrand s’est dotée de capacités commerciales excédentaires, inaugurant encore récemment le Carré Jaude II ou IKEA.

  • L’atrophie du système productif local – La domination des surfaces de grande distribution, des chaînes de franchise et de leurs centrales d’achat s’est faite au détriment des capacités productives et de distribution locales.

Entre économie et solidarité, le défi posé par cette crise du commerce clermontois est au coeur du projet écologiste de reconquête urbaine, équilibrée et équitable.

D’une part, nous devons viser le retour d’un commerce diversifié et de proximité dans tous les quartiers. Des outils existent,

comme le Contrat de Revitalisation Commerciale qui, géré par un opérateur doté de capitaux propres, publics et privés, est destiné à réguler et réimplanter l’activité en gérant le stock de fonds et de locaux commerciaux;

ou bien l’Office de Commerce et d’Artisanat dont la vocation est de dynamiser et valoriser l’activité locale.

Nous devons, d’autre part, encourager les circuits courts et la pérennisation de filières de production locales, à commencer par les filières alimentaires, dans le cadre d’une régulation de l’aménagement communautaire.

Entre urbanisme et économie, la crise du commerce clermontois nous donne l’opportunité de réguler et d’infléchir nos modes de consommation et de production pour améliorer la résilience de notre territoire. Nous garantirons ainsi une qualité de vie indispensable à notre métropole d’équilibre du centre de la France.

N. Bonnet, O. Vignal, G. Vimont, D. Rogue-Sallard

 

]]> https://elus-clermontferrand.eelv.fr/clermont-revitaliser-commerces-et-artisanat-de-proximite/feed/ 1 EDF, éleveurs : l’écologie au coeur du social ! https://elus-clermontferrand.eelv.fr/edf-eleveurs-lecologie-au-coeur-du-social/ Mon, 25 Jan 2016 11:02:25 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=15316 Retour de flammes et extension de la crise de l'élevage; mobilisation des employés d'EDF à l'annonce d'une réduction de 5% des effectifs sur trois ans. L'actualité des mouvements sociaux de ces derniers jours en France est tout à fait particulière : si les revendications sont sociales, les crises sous-jacentes sont énergétiques et écologiques. ...]]>

Retour de flammes et extension de la crise de l’élevage; mobilisation des employés d’EDF à l’annonce d’une réduction de 5% des effectifs sur trois ans. L’actualité des mouvements sociaux de ces derniers jours en France est tout à fait particulière : si les revendications sont sociales, les crises sous-jacentes sont énergétiques et écologiques.

Le retour de flammes (attendu) de la crise de l’élevage nous rappelle que nous assistons, plus largement, à la mise en coupe réglée de l’agriculture française par les marchés européens et mondiaux au nom de l’impératif de compétitivité tel que formulé par l’industrie agro-alimentaire. Le système d’hyper-production agricole aboutit à une catastrophe écologique et donc humaine, économique et sanitaire, débouche sur une contradiction majeure entre le vivant et un mode de production industriel. Si la surface de la crise est sociale, le coeur du problème est écologique – et donc humain.

Les difficultés sociales d’EDF ne sont là encore que la partie émergée d’un iceberg qui marque la faillite du tout-nucléaire dans la production d’électricité en France. La faillite d’AREVA, celle du programme EPR (réacteur à eau pressurisée), les coûts d’entretien exorbitants d’un parc de réacteurs nucléaires vieillissants, l’explosion des coûts liés au stockage des déchets les plus nocifs… sont les manifestations économiques de la faillite d’un modèle (de production, distribution, consommation) énergétique plus du tout en phase avec les capacités d’absorption de la société, de l’environnement et du vivant.

Des fruits de la croissance à ceux du vivant

Aussi les questions sociales posées par les mouvements des éleveurs et des employés d’EDF ne portent donc plus seulement sur la redistribution des fruits de la croissance, ou le partage de la valeur ajoutée (ou des efforts à fournir) : elle touche avant tout au point crucial du modèle de production et par là au rapport entre l’homme et son environnement, entre l’homme et le vivant.

Conséquence : ne les traiter que sous un strict aspect social conduit à une vaine (et sans fin) tentative de réparation sociale de la destruction de ces secteurs.

Faute de politique alimentaire et agricole ambitieuse, avant tout européenne, qui rende viable la transition vers un modèle alternatif respectueux des hommes et de la nature, le gouvernement se perd en annonces successives destinées à éteindre le feu, ou du moins à éviter qu’il ne prenne ..des proportions catastrophiques et incontrôlables.

Faute de politique énergétique tournée vers une transition profonde des modes de production, distribution, consommation – qui constitue en soi une transition économique de première ampleur, au niveau des territoires -, les mesures prises tant par EdF que par le gouvernement se réduisent à des plans de sauvegarde partiels pavant la voie aux suivants.

L’actualité nous dévoile que l’écologique, l’économique et le social sont aujourd’hui indissociables. C’est sur ces différents plans que chaque crise doit être appréhendée, faute de quoi l’action politique perdra toute crédibilité.

]]>
Emprunts toxiques : l’heure du choix approche https://elus-clermontferrand.eelv.fr/emprunts-toxiques-lheure-du-choix-approche/ Thu, 27 Aug 2015 09:21:52 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9630 Cet automne sera celui d'un regain d'actualité pour les emprunts toxiques à Clermont-Ferrand (27,5 % de la dette clermontoise). L'échéance annuelle de paiement des intérêts se rapproche et leurs montants seront exorbitants tant la parité euro – franc suisse, sur laquelle le plus important de ces emprunts est indexé, n'évolue pas dans le bon sens. ...]]>

Cet automne sera celui d’un regain d’actualité pour les emprunts toxiques à Clermont-Ferrand (27,5 % de la dette clermontoise). L’échéance annuelle de paiement des intérêts se rapproche et leurs montants seront exorbitants tant la parité euro – franc suisse, sur laquelle le plus important de ces emprunts est indexé, n’évolue pas dans le bon sens.

Face à cette escroquerie dont notre ville a été victime, parmi d’autres, nous n’aurons d’autre choix que de payer ; nous ne devons pas pour autant nous résigner aux clauses extravagantes de ces contrats. En effet, pour en réduire l’impact, nous aurons la possibilité d’aller au terme des procédures judiciaires déjà engagées contre le prêteur dans l’attente que sa responsabilité soit reconnue, même partiellement. Ou bien, de faire appel au fonds de soutien institué par l’État qui, moyennant l’abandon de tout recours en justice, nous fournira une aide limitée pour sortir à grands frais de ces emprunts… dont il gère le portefeuille depuis que Dexia, la banque émettrice de ces prêts toxiques, a fait faillite.

Mais Ville ou État, c’est le contribuable qui paiera en dernier ressort. Il s’agit encore d’une socialisation des pertes dont les responsables ne seront guère inquiétés : des banques privées – JP Morgan, Royal Bank of Scotland, etc. – qui ont utilisé Dexia comme intermédiaire puis comme pare-feu une fois la crise survenue.

Dans ce contexte difficile, les écologistes veilleront à ce que notre Ville choisisse la procédure la moins coûteuse, et ce, dans un souci de transparence maximale afin que la décision finale en la matière, décision lourde de sens et de conséquences pour Clermont-Ferrand, soit prise et assumée par une large majorité du conseil municipal en dehors de toute posture politicienne.

Les élu(e)s EELV – Clermont-Ferrand

Nicolas Bonnet – Odile Vignal – Guillaume Vimont – Dominique Rogue-Sallard

]]>
Aubière : Burger King s’installe rue de Malbouffe https://elus-clermontferrand.eelv.fr/aubiere-burger-king-sinstalle-rue-de-malbouffe/ https://elus-clermontferrand.eelv.fr/aubiere-burger-king-sinstalle-rue-de-malbouffe/#comments Fri, 17 Apr 2015 12:34:29 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9398 Burger King la suite. Nous en étions restés au refus du Conseil communautaire de voter le voeu que nous avions proposé. Les travaux se poursuivent dans la légalité que nombre d'édiles leur ont reconnu... ...]]>

Burger King la suite. Nous en étions restés au refus du Conseil communautaire de voter le voeu que nous avions proposé. Les travaux se poursuivent dans la légalité que nombre d’édiles leur ont reconnu…

Pendant ce temps, les riverains ont agi fort à propos, rebaptisant leur rue, celle de Malmouche, en rue de Malbouffe. Tout un programme que l’enseigne concernée ne saurait démentir avec cette force de conviction qui caractérise le promoteur de cette opération quand il abonde dans le sens de la légalité d’une opération pour le moins trompeuse.

La mairie d’Aubière n’est pas en reste : elle vient de dresser un procès-verbal sur le site du chantier « relevant la construction d’un ouvrage de vente au volant non prévu dans le permis de construire. » La Ville demande une régularisation faute de quoi elle envisagera l’interruption des travaux.

Le maire d’Aubière rappelle faire face ici à deux difficultés :

  • la saturation locale du secteur de la restauration rapide
  • la nécessité de la fluidification dun trafic automobile dans un secteur déjà lourdement impacté; un drive n’apportant pas de solution à cette situation.

Dossier à suivre…

BK 17 04Source : La Montagne, le 17 avril 2015
]]>
https://elus-clermontferrand.eelv.fr/aubiere-burger-king-sinstalle-rue-de-malbouffe/feed/ 1
Clermont : reconquérir le temps https://elus-clermontferrand.eelv.fr/clermont-reconquerir-le-temps/ Mon, 23 Mar 2015 15:22:05 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9322 Le SMTC (Syndicat Mixte des Transports en Commun de l'Agglomération clermontoise) vient de lancer une étude pour réduire la saturation du tramway et des bus aux horaires de pointe. C'est l'aboutissement de la « demande » proposition de 'Bureau des temps' inscrite dans le programme municipal par les écologistes et dans le plan d'action du Plan Air Énergie Climat Territorial de Clermont Communauté, par la Vice- présidente EELV, Odile Vignal. ...]]>

Le SMTC (Syndicat Mixte des Transports en Commun de l’Agglomération clermontoise) vient de lancer une étude pour réduire la saturation du tramway et des bus aux horaires de pointe. C’est l’aboutissement de la « demande » proposition de ‘Bureau des temps’ inscrite dans le programme municipal par les écologistes et dans le plan d’action du Plan Air Énergie Climat Territorial de Clermont Communauté, par la Vice- présidente EELV, Odile Vignal.

En quoi cela consiste-t-il ?

  • Étaler les arrivées et les sorties

La désynchronisation, objet de cette étude, contribuera à répondre à la saturation du tramway aux heures de pointe :autour de 8h du matin, la ligne doit absorber près de 7 500 voyageurs / heure, contre 2 900 vers 10h00 et 1 300 le soir à 20h00.

De plus, la mise en œuvre de la tarification solidaire attendue à l’automne attirera de nouveaux utilisateurs dans les transports publics clermontois. Il était donc urgent d’expérimenter le lissage des heures d’entrée (et de sortie) entre les principaux pôles générateurs de trafic le long des lignes structurantes du réseau : A, B et C.

la Ville de Rennes a étudié, expérimenté puis mis en œuvre cet étalement : avec un décalage de 15 minutes, la grille horaire de l’université a entraîné une certaine fluidité du trafic… qui ne manque pas d’attirer de nouveaux voyageurs et de reposer la question de la densité du trafic.

D’autres solutions comme le covoiturage ou l’autopartage sont bien entendu nécessaires, ainsi que le renforcement de l’offre de Transport en Commun.

  • Le bureau des temps ?

Mais au-delà de la désynchronisation des temps administratifs, universitaires et industriels, les élus écologistes posent plus largement la question du temps dans la ville via le « bureau des temps ». De tous les temps.

Dans le modèle d’urbanisme expansif et désordonné que nous avons connu jusqu’à présent, marqué par une dissociation forte des quartiers et des principales fonctions de la ville, la mobilité devient nécessaire et croissante, toujours plus loin, ouvrant la voie à la congestion des trafics, notamment automobile et à la hausse des pollutions.

  • Des coûts urbains

Les conséquences se mesurent en termes de coûts urbains, qu’ils soient sociaux (temps gaspillé qui n’est consacré ni à la famille, ni à la vie sociale), financiers et environnementaux : le coût environnemental de la congestion automobile est évident en ce qui concerne la qualité de l’air ; les véhicules consomment bien plus dans une circulation hachée que dans un trafic fluide et émettent donc plus de gaz nocifs et de particules.

La facture annuelle des embouteillages en France s’élève, en 2013, à 17 milliards d’euros en 2013. Elle passera à 22 milliards en 2030, soit une hausse de 31 % par rapport à la situation actuelle, d’après une étude de l’INRIX, fournisseur leader dans le monde de services d’info-trafic.

Le coût de la congestion des transports en commun saturés pourrait lui aussi être chiffré.

  • Vers la transition

Le bureau des temps vise donc à décongestionner la ville en appréhendant l’ensemble des déplacements pour en réguler les horaires, donc l’intensité des flux.

L’enjeu en termes de qualité de vie est essentiel. Il est bien entendu capital d’impliquer tous les acteurs du territoire pour parvenir à un accord global.

Au cœur du concept de bureau de temps se tient l’idée de ne pas gaspiller le temps urbain, de le consommer avec sobriété pour gagner en bien-être et en temps partagé.

Pour réussir sa transition écologique, la ville de demain devra :

– réguler ses flux existants (de personnes, de véhicules comme d’énergie)

– repenser de fond en comble les principes de son urbanisme de façon à concevoir la circulation des flux avant les infrastructures.

Le bureau des temps est une institution-clef pour le lancement d’un tel processus de transition écologique urbaine. Dans l’attente des conclusions de l’étude lancée par le SMTC, gageons qu’il nous faut regarder plus loin et envisager la mise en place d’un dispositif tendant vers ce Bureau de temps.

Désynchro

]]>
Ni relance, ni austérité : quelle transition ? https://elus-clermontferrand.eelv.fr/ni-relance-ni-austerite-quelle-transition/ Mon, 08 Dec 2014 11:15:15 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9116 L'austérité confine à la déflation ; mais la relance ne relance rien. Reste une troisième voie, largement inexplorée : la transition écologique. Ni austérité, ni relance, la transition est l'exploration d'une porte étroite vers un autre modèle de société, un nouveau modèle d'économie mêlant innovation, ressources locales et solidarités. La transition, c'est d'abord trois approches nécessaires aux politiques publiques à développer dans les territoires. ...]]>

L’austérité confine à la déflation ; mais la relance ne relance rien. Reste une troisième voie, largement inexplorée : la transition écologique. Ni austérité, ni relance, la transition est l’exploration d’une porte étroite vers un autre modèle de société, un nouveau modèle d’économie mêlant innovation, ressources locales et solidarités. La transition, c’est d’abord trois approches nécessaires aux politiques publiques à développer dans les territoires.

– Partie 1

  • Une question de choix – A l’austérité, le programme de transition oppose la sobriété et l’efficacité. Ce tri dans les besoins entre les besoins fondamentaux et les besoins superflus, et cette chasse au gaspillage, permettent de dégager des ressources nouvelles en matière d’investissement, ressources qui vont non pas servir à une relance aveugle mais à un amorçage de la transition.

    L‘idée centrale est ici qu’un nouveau cycle économique ne dépend pas d’une accumulation de capital mais d’une réduction des consommations ; la transition c’est donc aussi échapper à l’impasse d’un endettement et d’un besoin d’investissement importants qui est le pendant de l’impasse austérité / relance.

Exemple : les Clermontois (un Français dépense en moyenne plus de 3 000 euros par an en énergie) dépensent chaque année en moyenne 450 millions d’euros en gaz, essence et électricité. Une réduction d’un tiers de ces dépenses énergétiques dégagerait 150 millions d’euros. Mobilisables pour une campagne de rénovation thermique du parc résidentiel clermontois. Il s’agit alors de trouver les moyens de monétiser les économies d’énergie.

Découpler l’investissement d’une problématique d’endettement, c’est aussi, à terme, initier un nouveau rapport à la monnaie, au crédit et à la création monétaire.

  • Une question d’échelle – La transition, c’est aussi agir à la bonne échelle, à celle d’un territoire ou bassin de vie.

Dans cette perspective-là, le territoire devient un instrument de reconquête face à la mondialisation. Face aux économies d’échelle et donc à la croissance, réalisées par le gigantisme hors-sol des marchés mondiaux et des conglomérats industriels, l’alternative est à la relocalisation des activités. La transition économique aboutit donc à un changement de perspective : on passe d’une économie et d’une croissance linéaires, à une économie et un développement circulaires, centrés sur le territoire. A la croissance (en principe, sans fin) de la production, on substitue le développement (lui-même sans fin) d’un écosystème productif local.

L’économie mondialisée actuelle vise la performance de la chaîne de production, c’est -à-dire la croissance constante des volumes de production et des bénéfices.

L’économie relocalisée vise quant à elle la durabilité (résilience) d’une chaîne de production utile et donc un volume de production stable via la multiplication constante de boucles de production locales. Ces boucles assurent les approvisionnements en matières premières, en biomatériaux, en ressources renouvelables et locales ; ou bien la distribution, la durée de vie des produits, la réparation, la gestion des déchets, de leur recyclage. Puis les approvisionnements des filières d’approvisionnements etc.

En lieu et place de la croissance des produits et des bénéfices, on assiste à la croissance d’activités durables sous une contrainte de ressources (limitées).

Se dessine alors localement un schéma d’économie complexe, sorte d’écosystème productif aux activités multiples et interdépendantes, créatrice d’évolution, de dynamisme et d’emplois.

Entre l’économie actuelle et l’économie post transition, la différence est la même qu’entre un champ de soja OGM destiné à l’exportation et la forêt primaire qui lui préexistait : le premier est une monoculture biologiquement pauvre exclusivement voué à la maximisation de la production agricole, au détriment de l’environnement, de la qualité et finalement d’une production qui finit par porter atteinte à ce qui la rend possible, à savoir la nature environnante. Il dépend d’intrants apportés de l’extérieur comme de sa capacité à être exporté et vendu pour « produire » une valeur marchande.

Le second est un écosystème extrêmement complexe, dense et autosuffisant. Il produit plus de biomasse que la même surface de soja OGM n’en produira jamais. Mais ne se prête pas à l’exploitation (ou pillage) massive et industrielle de ses ressources, pour cause de densité (difficultés d’exploitation et de mécanisation quand on n’est pas en monoculture) et de durabilité (l’exploitation de l’un des éléments de l’écosystème porte atteinte à un équilibre extrêmement fragile). Il ne produit pas de valeur marchande ; il est sa propre valeur, sa propre capacité à se développer et se maintenir dans le temps.

  • Une question de design – La transition c’est donc enfin la mise en œuvre d’un bon ‘design’ productif, solidaire et dynamique sur un territoire.

Cette notion reprend l’idée centrale de design (ou organisation) de la permaculture, dont l’objectif est de produire des biens, de façon durable et intense, avec un minimum d’énergie et de ressources.

Appliquée à l’agriculture, la permaculture a pour vocation de créer un système renouvelable qui ne dépend que d’une quantité minimale d’énergie. L’agriculture traditionnelle pré-industrielle était intensive en termes de travail, l’agriculture industrielle est intensive en termes d’énergies fossiles, et la permaculture agricole est intensive en design et information.

A l’échelle locale de nos territoires, la mise en œuvre d’un tel design pourrait passer par la création de comités ou d’agences de transition en charge de quelques missions structurantes :

  • rassembler les acteurs économiques et sociaux du bassin, s’appuyer sur un vrai dialogue social de proximité (encadré par la loi, mais adaptable à l’échelle locale ou régionale ; les écologistes parlent de ‘fédéralisme différencié’)

  • identifier, préserver et donner accès aux ressources locales (là encore, une charte des biens communs, loi sur les biens communs, ou les communs est nécessaire, pour en garantir l’accès et l’usage communs, pour assurer la péréquation entre territoires inégalement dotés)

  • créer une plate-forme d’innovation et d’investissement pour épaissir l’écosystème productif local (multiplier ce que l’on appelle les ‘clusters ou grappes d’entreprises, tout en intensifiant encore les liens internes à chaque grappe) : expérimenter la relocalisation de l’épargne, de développement du capital-risque citoyen, d’instruments monétaires complémentaires (pour l’échange mais aussi le crédit)

  • multiplier les liens entre les acteurs locaux, des filières et des dynamiques locales : expérimenter les techniques d’écologie industrielle, d’économie circulaire et d’éco-conception.

Bien évidemment, si le champ d’intervention reste local et/ou régional, les acteurs locaux auront besoin de voir leur liberté de mouvement et d’initiative augmentée : des mesures, des réglementations et des outils seront nécessaires au niveau national pour amorcer la transition dans les territoires. A commencer par la :

  • Fiscalité écologique : transférer les charges sociales de l’emploi vers les atteintes à l’environnement et aux ressources naturelles, limitées.

  • la tarification progressive de l’emploi des ressources, qui est un formidable levier de développement pour cette économie de transition en cela qu’elle rompt la loi des économies d’échelle, et donc de la course à la quantité, à la concentration et à l’accumulation des ressources.

  • Redistribution du pouvoir qui signifie réforme territoriale pensée dans l’optique de libérer les initiatives locales aux échelles les plus pertinentes.

]]>
Ni relance, ni austérité : transition https://elus-clermontferrand.eelv.fr/ni-relance-ni-austerite-transition-1/ Thu, 04 Dec 2014 11:18:38 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9106 Ils étaient tous deux à la relance : grands travaux, expansion de la masse monétaire, soulagement des trésoreries d'entreprises, etc. Mais aussi bien Matteo Renzi que Shinzo Abe buttent aujourd'hui sur la léthargie durable d'économies anémiées. L'austérité confine à la déflation ; mais la relance ne relance rien. Reste une troisième voie, largement inexplorée : la transition écologique. ...]]>

Ils étaient tous deux à la relance : grands travaux, expansion de la masse monétaire, soulagement des trésoreries d’entreprises, etc. Mais aussi bien Matteo Renzi que Shinzo Abe buttent aujourd’hui sur la léthargie durable d’économies anémiées. L’austérité confine à la déflation ; mais la relance ne relance rien. Reste une troisième voie, largement inexplorée : la transition écologique.

La Renzi mania – du nom du Président du Conseil italien, Matteo Renzi – a fait long feu. L’Abe mania – du nom de son homologue japonais, Shinzo Abe – ne se porte guère mieux, depuis que ce dernier a décidé de retourner devant les électeurs (novembre 2014).

Les raisons ? La persistance de résultats atones sur le front de la croissance malgré des politiques ou des velléités de relance.

Si Matteo Renzi peut bénéficier des circonstances atténuantes d’une arrivée encore très récente aux affaires, M. Abe y est depuis décembre 2012 : son programme, les Abenomics (en référence aux Reaganomics) repose sur trois flèches, relance budgétaire, monétaire et réformes structurelles. Malgré une politique monétaire accommodante fondée sur un doublement de la masse monétaire en circulation, qui a conduit à la baisse du yen, à l’amélioration de la compétitivité-prix de l’économie japonaise ainsi qu’à de l’inflation importée (renchérissement des importations d’énergies fossiles), les salaires ne sont pas repartis à la hausse et l’archipel peine plus que jamais à se sortir de cette déflation qui l’assomme économiquement depuis la fin des années 80.

Même s’il est trop tôt pour tirer de ce panorama des conclusions définitives, il est sans doute utile de souligner combien aux impasses d’une austérité déflationniste dans lesquelles s’enfonce l’Europe, il est périlleux de répondre par l’exact contrepoint de l’austérité, à savoir la relance à tout-va d’économies et de marchés saturés ; si saturés que la relance n’a que peu d’effet économique, qu’elle est écologiquement coûteuse et qu’elle prépare donc les crises et l’austérité de demain.

Opposer la relance à l’austérité, ou bien l’austérité à la relance, est plutôt séduisant mais aujourd’hui largement inopérant. A cette alternative fausse et sans issue, il nous appartient de proposer une troisième voie qui ne soit ni l’austérité aveugle, ni la relance bornée. C’est tout le problème de la transition portée par les écologistes. Transition écologique vers un autre mode de production, vers un autre modèle de société.

***

L’histoire économique nous apprend que face à de telles impasses économiques et sociales, la sortie s’est jusqu’à présent opérée via des sauts technologiques : charbon et machine à vapeur, moteur à explosion et électricité, nouvelles technologies de l’information…

Mais étant données les caractéristiques de la crise actuelle – première crise écologique depuis 1848 – il semble hasardeux de prédire une sortie de crise via un saut technologique encore plus consommateur d’énergie et de ressources rares.

Beaucoup attendent, à l’instar de l’essayiste américain Jeremy Rifkin, une révolution énergétique et communicationnelle de tout premier plan qui permettrait à nos économies de renouer avec cette croissance tant espérée. Et de tourner définitivement la page des trente piteuses. C’est le programme d’ailleurs annoncé dans les discours prônant la relance vers la croissance et le capitalisme verts. Une relance peinte en vert pour mieux répondre à l’austérité ! Mais toujours confrontée aux mêmes problèmes.

La voie de la transition écologique est encore ailleurs : ni austérité, ni relance, la transition est l’exploration d’une porte étroite vers un autre modèle de société, un nouveau modèle d’économie mêlant innovation, ressources locales et solidarités.

A suivre…

]]>