démocratie – Groupe des élus EELV de Clermont-Ferrand https://elus-clermontferrand.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Mon, 01 Jul 2019 15:38:19 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 Saisir l’occasion du Grand débat https://elus-clermontferrand.eelv.fr/saisir-loccasion-du-grand-debat/ Wed, 30 Jan 2019 14:22:57 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=16294 La crise des gilets jaunes marque la faillite de notre modèle de développement, éreinté par un épuisement des ressources creusant les inégalités. Nous devons en réinventer un, solidaire et écologique, garantissant l'accès de tou-tes aux biens communs fragiles et indispensables à la vie que sont l'énergie, l'eau, les sols, l'alimentation et donc la santé… ...]]>

La crise des gilets jaunes marque la faillite de notre modèle de développement, éreinté par un épuisement des ressources creusant les inégalités. Nous devons en réinventer un, solidaire et écologique, garantissant l’accès de tou-tes aux biens communs fragiles et indispensables à la vie que sont l’énergie, l’eau, les sols, l’alimentation et donc la santé…

Ce nouveau partage des ressources et des usages se fera soit par la force, des hommes et des choses, soit par le droit et la démocratie : non-violents, les écologistes se réjouissent qu’un espace de démocratie participative ait été ouvert par le Grand débat, possible acte I d’un nécessaire processus constituant, mais à trois conditions :

1- Celle d’abord d’un sens et d’une finalité claire donnés à ce processus : le sens de poser la question du vivre ensemble sur un territoire aux ressources finies ; et la finalité de valider les décisions retenues par un vote.

2- Celle de favoriser une démarche participative et délibérative : les écologistes souscrivent à la proposition d’assemblées citoyennes de bassin chargées de formuler une série de demandes collectives issues des revendications et doléances individuelles préalablement recueillies.

3- Celle enfin de procéder à une véritable phase d’écoute : avant de se précipiter dans le débat, nous jugeons nécessaire de consacrer du temps à l’écoute et à la rédaction précise des doléances citoyennes et de leurs raisons. Le futur débat doit être fondé sur un diagnostic social et politique le plus réaliste et le plus commun possible.

Justice sociale, démocratie, écologie sont indissociablement liées : ce sont les raisons légitimes d’un débat que nous ne pourrons plus éviter très longtemps. Sauf à mettre une croix sur un avenir vivable.

Nicolas Bonnet, Odile Vignal, François Saint-André, Dominique Rogue-Sallard

]]>
Un système à bout de souffle (2) https://elus-clermontferrand.eelv.fr/un-systeme-a-bout-de-souffle-2/ Fri, 18 Jan 2019 13:57:52 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=16290 Si le mouvement des \"gilets jaunes\" exprime avant tout un ras-le-bol fiscal et un profond sentiment d'injustice face à l'impôt, il marque aussi et peut-être surtout le symptôme d'un échec patent de notre modèle de développement économique et territorial. ...]]>

Si le mouvement des « gilets jaunes » exprime avant tout un ras-le-bol fiscal et un profond sentiment d’injustice face à l’impôt, il marque aussi et peut-être surtout le symptôme d’un échec patent de notre modèle de développement économique et territorial.

Partie 1

Depuis plus de 10 ans désormais, sans sa double béquille du carburant et du foncier aisément accessibles et donc pas chers, notre modèle vacille, incapable de renouer avec l’activité qu’il sut générer précédemment, incapable de masquer plus longtemps les inégalités qui le minent en profondeur.

Comme l’ère du pétrole bon marché est derrière nous, du fait de ressources déclinantes, d’une demande mondiale croissante et de la nécessité d’en réduire les consommations pour limiter le réchauffement climatique, et que celle de ressources foncières apparemment inépuisables se referme aujourd’hui, en tout cas en France, après plus de trente ans de consommation effrénée, les mécanismes de compensation nécessaires à la durabilité du système économique se grippent : le rêve de l’accès à la propriété et au patrimoine pouvait avoir un sens tant que la mobilité automobile de tous restait relativement indolore et que les ressources fiscales octroyées aux communes par l’arrivée de nouveaux habitants permettaient de financer des services sociaux, culturels et sanitaires de proximité. Alors qu’aujourd’hui, la mobilité thermique induit des coûts croissants et que les collectivités territoriales, notamment périphériques, voient leurs ressources et leurs compétences se réduire à raison des coups de boutoir d’une austérité propulsée par les conséquences de la double crise de 2008 – 2011, le rêve de l’accès à la propriété et du projet de vie familial à la campagne a fait long feu. Lorsque le piège périurbain se referme peu à peu sur les jeunes ménages, que le pouvoir d’achat se réduit d’année en année et que le sentiment d’injustice fiscale se répand comme il le fait depuis 2017 en France, tous les éléments sont réunis pour que la colère explose.

Fondé sur le gaspillage de deux ressources naturelles qui s’épuisent et se raréfient – l’énergie et les sols – le système craque de toutes parts, miné qu’il est par le retour en force des inégalités et injustices, entre personnes comme entre territoires et communes.

Dès 2011, l’irruption massive du vote Front National dans des territoires en déclin démographique et dans des zones périurbaines dit la violence et la pérennité de la crise.

La mobilisation des « gilets jaunes », même si elle déborde largement ce premier phénomène électoral en y agrégeant des populations plus larges, expose crûment la profondeur d’une crise qui, après plus de 7 années, revêt la forme d’un délitement progressif de la société française.

Un nouveau pacte social

Elle nous somme en quelque sorte de refonder un pacte social et territorial digne de ce nom, fondé non sur le gaspillage désormais impossible de ressources plus rares, mais précisément sur leur usage sobre et partagé : il est donc à la fois question, indissociablement, de justice sociale, pour le partage et d’écologie pour la sobriété. En toute logique d’ailleurs, l’équation de la situation est la suivante : moins de ressources => des usages moindres => un juste rééquilibrage des usages, les plus riches devant réduire leurs usages de façon plus appuyée que les plus pauvres.

Sans quoi la soi-disant transition écologique ne serait plus qu’un accaparement outrancier de ressources par les populations les plus aisées et les plus à même de se protéger des risques écologiques. A ce stade de la situation et à l’orée de dérèglements climatiques et sanitaires encore plus marqués, la question écologique se détache nettement en arrière-plan de la question sociale : les deux sont pleinement corrélées, si ce n’est dans le prolongement l’une de l’autre, la question écologique se formulant comme le développement de la question sociale à une autre échelle de temps.

Ce constat de la situation actuelle engendre des conséquences politiques : l’épuisement programmé d’un régime d’accumulation dont l’accumulation même permit de taire un temps le creusement des inégalités crée une impérieuse obligation de justice sociale et de redistribution ; et ce, en amont des processus économiques de production. Il s’agit là d’un profond changement de paradigme social.

En cela, la nécessité d’un nouveau contrat social est un défi proprement constituant, à la fois :

– écologique, celui de l’indispensable préservation des ressources vitales et des biens communs ;

– juridique et politique quant à la définition des usages communs et individuels des ressources communes, notamment naturelles : sans limite collective et individuelle à nos usages des ressources, il n’y aura ni justice, ni durabilité ;

– social tant la limite écologique à la consommation des ressources a son pendant dans la limite aux inégalités et aux gaspillages individuels ;

– moral ou spirituel tant il repose enfin sur la redéfinition de notre rapport au monde et au vivant, et donc sur la nécessité de redonner un sens à notre existence individuelle et collective : l’existence humaine n’a pas le même sens dans un monde où les ressources sont dites inépuisables et la croissance économique infinie, et dans un monde où elles sont leurs usages sont physiquement limités.

Ce chantier sera long et ardu mais il doit être conduit patiemment si l’on souhaite substituer un nouveau modèle, viable et durable, à l’ancien aujourd’hui dangereusement à l’agonie. Et il commence au plus près du terrain et des ressources du territoire, dans chacun de nos bassins de vie. Comme le rappelle Bruno Latour, rien ne sert de se précipiter « sur la version agrégée de la politique avant d’avoir réussi à nous situer sur un territoire concret. L’image de la politique, il faut aujourd’hui la recomposer pixel après pixel. » Pixel après pixel, modestement, patiemment.

]]>
Un système à bout de souffle (1) https://elus-clermontferrand.eelv.fr/un-systeme-a-bout-de-souffle-1/ Fri, 11 Jan 2019 14:27:30 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=16287 Si le mouvement des \"gilets jaunes\" exprime avant tout un ras-le-bol fiscal et un profond sentiment d'injustice face à l'impôt, il marque aussi et peut-être surtout le symptôme d'un échec patent de notre modèle de développement économique et territorial. ...]]>

Si le mouvement des « gilets jaunes » exprime avant tout un ras-le-bol fiscal et un profond sentiment d’injustice face à l’impôt, il marque aussi et peut-être surtout le symptôme d’un échec patent de notre modèle de développement économique et territorial.

Ce modèle capitaliste, de production et d’accumulation de richesses, est un modèle en soi inégalitaire : principe et fin du système, l’accumulation du capital implique l’existence et le creusement d’inégalités entre les personnes et les territoires. Et ce, pour une raison simple : l’accumulation infinie (ou pensée comme telle) de ressources finies puisque terrestres aboutit nécessairement à ‘ce qu’il y ait plus de richesses pour certains et moins pour d’autres’, que ces autres soient les plus fragiles ou les générations futures. Or laissée à elle-même, cette dynamique d’aggravation croissante des inégalités n’est ni socialement ni politiquement tenable.

Elle trouva historiquement des mécanismes de correction automatique qui, s’ils ne compensèrent pas le creusement des inégalités, permirent d’en masquer les aspects les plus injustes en offrant à tout un chacun des perspectives d’accumulation… qui en retour aidaient à la consolidation et au développement du système. C’est en partie l’histoire du XXè siècle qui fit mentir les prédictions révolutionnaires de Marx : les contradictions lourdes du capitalisme ne débouchèrent pas sur son effondrement. Le système s’était trouvé des soupapes, la principale étant la société de marché et de consommation, nourrie d’une mythologie de l’ascension sociale via le prisme de l’amélioration du niveau de vie… et donc du niveau de consommation énergétique.

En effet, au coeur de cette mythologie du progrès matériel pour tous, se tenait essentiellement l’accès peu onéreux à l’énergie – au pétrole principalement, aisément utilisable et distribuable – puis au foncier. Accroître la quantité de pétrole et donc d’énergie disponible pour chacun revenait à améliorer le niveau de vie général : accès à une alimentation abondante, à une mobilité débridée, au confort d’un habitat moderne chauffé et électrifié, bref à tous les bienfaits de la modernité urbaine…

La croissance économique de l’ère industrielle, et plus encore de l’ère pétrolière, reposait donc sur deux piliers :

  • l’extraction et la destruction sans cesse accélérée d’une ressource naturelle, sans souci ni de sa régénération géologique (des millions d’années), ni des conséquences de sa transformation en dioxyde de carbone (réchauffement climatique) ;
  • la démocratisation de ses bienfaits à la fois comme remède aux inégalités engendrées et comme courroie d’entraînement de la croissance du « marché » et du système.

Ce furent, par exemple, aux États-Unis, nation pionnière dans cette économie du pétrole, la surpuissance quasi monopolistique de l’empire Rockefeller, incarnation presque idéale du processus d’accumulation inégalitaire, auquel répondirent les législations anti-trusts dans un premier temps puis surtout le compromis du New Deal et du Fordisme qui plongea la société américaine tout entière dans les ‘années folles’ du pétrole, les fameuses Trente Glorieuses.

A partir des années 1970, alors qu’il devint plus difficile d’accroître les quantités d’énergie disponibles par personne dans les pays occidentaux, tant du fait de la fin des gisements faciles (crises pétrolières) que du fait d’une demande croissante des pays qu’on dira plus tard émergents, on trouva un complément au carburant premier qu’était le pétrole : le foncier, c’est-à-dire l’espace. S’il fut toujours une composante de la croissance américaine, il constitua une ressource quasi nouvelle en Europe et en France, notamment, où les espaces disponibles – libérés par l’exode rural finissant – permirent une consommation et une redistribution débridées, bien plus que partout ailleurs sur le vieux continent. Les ‘Trente Piteuses’ n’autorisant plus de forte perspective de croissance heureuse et partagée, la promesse faite à chacun de devenir propriétaire d’un terrain et d’une maison vint renforcer la dissimulation des inégalités sociales et territoriales. Ici encore, on fondait un système d’accumulation sur le gaspillage d’une ressource naturelle – les sols – sans se soucier des conséquences ni écologiques ni sociales de ce phénomène d’étalement urbain. Chacun y retrouvait en effet son intérêt : nouveaux accédants à la propriété, communes périurbaines regagnant des habitants qu’elles avaient jusque-là perdu à cause de l’exode rural, secteurs du BTP et de l’automobile s’ouvrant de nouvelles perspectives de croissance, sans parler des acteurs bancaires qui trouvaient là le ressort d’une activité financière fondée sur la base apparemment solide de l’hypothèque foncière. Ce système de croissance débridée conduisit tout droit, dans les excès caricaturaux dont les États-Unis ont le secret, à la crise des ‘subprimes’ de 2008. Crise déclenchée par une double tension sur les ressources en pétrole et en sols et donc sur leurs prix, sur le pouvoir d’achat et les capacités de remboursement des ménages américains modestes !

Partie 2

]]>
Opération ‘ Gueule ouverte envers les Verts ‘ https://elus-clermontferrand.eelv.fr/operation-gueule-ouverte-envers-les-verts/ Thu, 22 Jan 2015 09:41:29 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9254 Un bon coup de pied aux fesses ! Voilà de quoi les écologistes ont besoin s'ils veulent avancer. Environnement, santé, logement, énergie, économie et emploi... l'écologie est au coeur des préoccupations des Français, quand l'écologie politique peine à se développer. Il est grand temps de faire un check-up, citoyen. Et clermontois. ...]]>

Un bon coup de pied aux fesses ! Voilà de quoi les écologistes ont besoin s’ils veulent avancer. Environnement, santé, logement, énergie, économie et emploi… l’écologie est au coeur des préoccupations des Français, quand l’écologie politique peine à se développer. Il est grand temps de faire un check-up, citoyen. Et clermontois.

Vous êtes de ceux et celles qui se posent la question : comment avancer vers une société écologique ? Comment construire un mouvement politique fédérant les initiatives ? Comment rassembler une majorité démocratique pour que ça change vraiment ?

Trois réunions publiques à Clermont-Ferrand

A quoi sert, à quoi pourrait servir Europe Écologie – Les Verts ? Nous vous invitons à venir en discuter librement avec nous au cours d’une des trois réunions qui se tiendront fin janvier à Clermont-Ferrand.

Au jour le jour, avec ses militants sur le terrain comme avec ses élu(e)s, EELV s’efforce patiemment d’impulser ce changement. A l’évidence cela ne suffit pas. Les crises s’aggravent et l’écologie politique stagne en influence. Comment inverser la tendance ? Pourquoi l’écologie politique reste-t-elle relativement marginale alors que son besoin et sa nécessité se font sentir partout ? Où sont les freins ? Que faudrait-il changer ?

Europe Écologie – Les Verts se met à votre écoute

Comment évoluer ? Prenez la parole ! Venez dire comment vous voyez les choses, venez nous dire ce que vous avez sur le cœur.

Chacun d’entre vous essaie de changer les choses à son niveau, dans sa vie, dans sa famille, dans son quartier, dans des associations, dans des syndicats. Alors, venez nous faire profiter de votre expérience et de vos réflexions.

Venez nous interpeller, nous interroger, nous critiquer ! Venez proposer !

En toute liberté de parole et de questionnement, d’égal à égal, de citoyen à citoyen.

Trois réunions autour d’un apéro bio :

– Samedi 24 janvier à 11h, bar Le Chapelier Toqué, 2 place du marché Saint Pierre.

– Mardi 27 janvier à 19h, salle Poly (place Poly) à Montferrand

– Jeudi 29 janvier à 18h30, Espace Peuple et Culture, 3 rue Gaultier de Biauzat (place Gaillard).

]]> 2015, année du sursaut https://elus-clermontferrand.eelv.fr/2015-annee-du-sursaut/ Mon, 19 Jan 2015 10:36:39 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9228 Cette nouvelle année a commencé entre barbarie et sursaut républicain. Après les attaques de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’épicerie cacher de la porte de Vincennes, nous mesurons combien notre république, ce bien commun, est précieux mais aussi vulnérable, combien elle a besoin d'être défendue, incarnée. Tel est d'ailleurs le sens du sursaut spontané et citoyen auquel nous avons assisté. ...]]>

Cette nouvelle année a commencé entre barbarie et sursaut républicain. Après les attaques de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’épicerie cacher de la porte de Vincennes, nous mesurons combien notre république, ce bien commun, est précieux mais aussi vulnérable, combien elle a besoin d’être défendue, incarnée. Tel est d’ailleurs le sens du sursaut spontané et citoyen auquel nous avons assisté.

Nous formulons le vœu que cette nouvelle année maintienne la flamme de cette mobilisation. Que 2015 soit l’année de ce sursaut, de cet élan commun, d’une aspiration démocratique, profondément laïque et respectueuse des différences. Qu’elle nous voie déterminés dans le refus de la spirale des stigmatisations et autres discriminations, résolus à chasser le spectre montant des divisions et de la violence ; et constants dans la défense du socle vital de notre république, fondement sans lequel nos engagements, nos luttes et autres idéaux n’auraient plus aucun sens.

Nous souhaitons donc que 2015 soit l’année d’un nouveau combat, résolu, pour la justice, de la lutte réaffirmée contre les inégalités criantes et figées qui sapent les fondations même de notre société.

Que l’année 2015 soit aussi celle de la coopération, du bien commun comme de la préservation de nos ressources communes. Elle sera d’ailleurs décisive pour l’écologie et notamment la lutte contre le dérèglement climatique. Avec le sommet international, la COP 21, qui se tiendra à Paris en fin d’année, nous aurons l’occasion de nous rassembler autour de valeurs de solidarité, à l’échelle du monde, pour mieux partager les ressources naturelles et relever le défi de la réduction des gaz à effet de serre, défi vital pour l’Humanité.

Mobilisons-nous afin que l’année 2015 soit celle du retour de la confiance des citoyens en l’avenir et, plus largement, de la capacité du politique à transformer la société pour toutes et tous.

Nous vous souhaitons de nombreux moments de joie et de bonheur pour cette nouvelle année.

Les élu(e)s EELV – Clermont-Ferrand

Nicolas Bonnet – Odile Vignal – Guillaume Vimont – Dominique Rogue-Sallard

]]>
Pour une VIe République écologique https://elus-clermontferrand.eelv.fr/pour-une-vie-republique-ecologique/ Thu, 04 Sep 2014 10:04:20 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8561 Les dégradations que nous infligeons à la planète menacent l’avenir de l’humanité. La crise écologique va obliger à des choix de société si drastiques que les régimes démocratiques risquent de ne pas résister longtemps face aux solutions autoritaires. Il y a donc urgence à refonder nos institutions pour affronter démocratiquement les défis inédits du gouvernement du long terme. ...]]>

Les dégradations que nous infligeons à la planète menacent l’avenir de l’humanité. La crise écologique va obliger à des choix de société si drastiques que les régimes démocratiques risquent de ne pas résister longtemps face aux solutions autoritaires. Il y a donc urgence à refonder nos institutions pour affronter démocratiquement les défis inédits du gouvernement du long terme.

Représentativité

Il faut d’abord restaurer la confiance dans la représentation politique. Premièrement, en favorisant une meilleure représentativité de nos élus. Comment penser que l’Assemblée nationale pourra légitimement élaborer les réformes qu’exige l’enjeu écologique si elle reste ce qu’elle est : un club de vieux mâles blancs bourgeois ? Cela implique la proportionnalisation des scrutins, le mandat unique et la limitation du cumul des mandats dans le temps, l’application systématique de la parité, un véritable statut des élus.

Parlementarisation

Deuxièmement, il faut instaurer un régime pleinement parlementaire de responsabilité. Le président de la République accapare le pouvoir gouvernant sans contre-pouvoir parlementaire. Cette exception française qui affranchit le pouvoir de tout contrôle doit prendre fin. Comme chez nos voisins européens, il faut conférer au seul Premier ministre et à son gouvernement la détermination et la conduite de la politique de la Nation sous le contrôle d’un Parlement renforcé.

Troisièmement, nous devons construire un véritable espace délibératif parlementaire. Pour cela, l’opposition parlementaire doit être renforcée dans sa fonction d’interpellation, dans sa capacité à mobiliser des instruments de contrôle, d’investigation et d’évaluation des politiques publiques.

Démocratie locale et participative

Tout aussi important, parce que la participation de tous est la condition d’une réponse aux défis écologiques, il faut repenser les processus décisionnels à tous les échelons du territoire – dans un Etat fortement décentralisé, voire fédéral -, dans une logique d’inclusion de la population. Des outils participatifs ou délibératifs (budgets participatifs, jury citoyens) doivent être largement diffusés, la démocratie directe doit être développée et enrichie (en articulant l’initiative référendaire populaire et des procédures de débat public), la «gouvernance à cinq» (Etat, collectivités, salariés, employeurs, ONG) doit devenir un standard, les citoyens doivent pouvoir inscrire par pétition une question à l’ordre du jour du Parlement.

Nouveaux défis, nouveaux cadres

Surtout, il faut inventer une nouvelle architecture institutionnelle à la mesure des défis écologiques contemporains. Ces derniers ont des caractéristiques qui contredisent le principe même du gouvernement représentatif. Ils se jouent des frontières politiques, alors que les représentants sont élus dans un territoire dont ils défendent les intérêts.

Plus encore, nous ne sommes plus en mesure de juger par nous-mêmes les effets de nos actions sur l’environnement. Dès lors, le principe du gouvernement représentatif, à savoir le renvoi au jugement ultime du citoyen, est mis à mal. D’autant que les problèmes écologiques sont souvent invisibles et imprévisibles et que nous sommes, tout comme nos représentants, incapables de connaître par nous-mêmes notre exposition aux risques environnementaux. Non seulement nous ne pouvons donc plus être les juges ultimes des politiques publiques mais nos élus ne sont pas plus capables que nous d’anticiper certaines des difficultés à venir. C’est ainsi un autre aspect du gouvernement représentatif qui est affaibli, celui octroyant aux élus une plus grande sagesse qu’à leurs électeurs.

Enfin, l’inertie et l’irréversibilité des atteintes à la biosphère se heurtent à nos habitudes de vie et à nos intérêts actuels, alors que les élus sont censés préserver les unes et défendre les autres : entre la jouissance immédiate des individus-électeurs et la considération d’enjeux vitaux à long terme pour le genre humain, le choix est vite fait dans notre système politique. Produire et consommer moins contredit le cahier des charges de la démocratie telle qu’elle a été pensée au temps des Lumières : organiser la société afin que chacun puisse maximiser ses intérêts, produire et consommer le plus possible.

Cette nouvelle architecture prenant en charge les intérêts du long terme repose sur trois piliers.

Il faut d’abord introduire une science éclairante dans l’espace public, en nous dotant d’un instrument impartial de veille et de diagnostic sur l’état de la biosphère, au service des responsables politiques et des citoyens, et donc de l’élaboration et de l’évaluation démocratique des politiques publiques : un «collège du futur» composé de scientifiques provenant des disciplines expérimentales mais aussi des sciences humaines et sociales, détachés pour un temps de leurs organismes de recherche respectifs.

Chambre du temps long

Il faut ensuite tirer les conséquences de l’entrée inédite en politique de la Nature en instaurant une nouvelle chambre parlementaire dédiée aux enjeux environnementaux, l’«Assemblée du long terme», composée de personnalités qualifiées et de citoyens tirés au sort. Sa légitimité ne repose pas sur le principe représentatif, mais sur sa capacité à se dégager du court terme. Préserver la biodiversité ou la stabilité du climat sont des objectifs à caractère universel et non des intérêts catégoriels. Le problème n’est donc pas de représenter tels intérêts contre tels autres. En conséquence, cette troisième chambre ne vote pas la loi, dans une délibération où s’affrontent fatalement ce type d’intérêts. Elle peut uniquement, en amont, concevoir et proposer des projets de loi liés au long terme, comme la refonte du système fiscal favorisant une économie économe de ses ressources. En aval, elle dispose d’un droit de veto constructif sur les lois avant leur promulgation, qui contraint les assemblées à délibérer à nouveau. Son pouvoir consiste avant tout à injecter dans le débat parlementaire la préoccupation du long terme, à imposer justement qu’on en débatte.

Présidence du temps long

Enfin cette préoccupation doit être inscrite au sein du pouvoir gouvernant. Ce doit être, bien sûr, l’affaire de tous, ministères et administrations. Mais il faut un dispositif d’impulsion spécifique : une «présidence du long terme». Le président de la République élu au suffrage universel ne gouverne pas. Son pouvoir ne consiste pas à élaborer des normes ou à nommer aux emplois publics – tâches du gouvernement – mais à solliciter les autres pouvoirs. Il est dès lors celui qui, avec une vision d’ensemble des activités gouvernementales, mais sans être dépendant des contraintes de l’agenda politique, porte au sein du gouvernement les exigences du long terme. Informé du détail des activités du gouvernement, il peut le saisir de tout sujet, inscrit alors à l’ordre du jour du Conseil des ministres, auquel il participe à sa demande. De même il peut saisir les chambres parlementaires de toute question, exercer un droit de veto constructif sur les projets de loi avant leur promulgation. Il peut enfin saisir l’«Assemblée du long terme» pour lui demander d’élaborer une proposition de loi rentrant dans ses attributions.

Par Dominique BOURG, Professeur à la faculté des géosciences et de l’’environnement de l’’Université de Lausanne

Bastien FRANÇOIS, Directeur du département de science Politique de la Sorbonne et conseiller régional EE-LV

]]>
Cent jours ni vision https://elus-clermontferrand.eelv.fr/cent-jours-ni-vision/ Mon, 25 Aug 2014 08:24:28 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8511 Au début de cet été, on ne parlait que de Cent jours et de volontarisme politique. Depuis la vague est retombée, laissant pour ce qu'il est ce refrain bien français. Les Cent jours ou un mode de réforme à l'esbrouffe : reculer pour moins sauter ou la technique du grand bond en arrière. ...]]>

Au début de cet été, on ne parlait que de Cent jours et de volontarisme politique. Depuis la vague est retombée, laissant pour ce qu’il est ce refrain bien français. Les Cent jours ou un mode de réforme à l’esbrouffe : reculer pour moins sauter ou la technique du grand bond en arrière.

On connaît la chanson : moins la réforme semble crédible, possible ou probable plus fleurissent les appels au sursaut national, local ou municipal.

Au-delà de la formule éculée, de quoi les Cent jours sont-ils donc le nom ? De deux choses principalement, d’une défaite et d’une régression conservatrice.

1- La défaite, tout d’abord, celle de Waterloo.

La légende des Cent Jours a beau masquer l’échec, c’est l’échec qui crée la légende de ce retour fulgurant de l’Empereur.

Et plus s’accumulent les Waterloo, plus la légende fait retour.

Waterloo électoraux, waterloo économiques, sociaux et écologiques, il devient urgent de se draper dans l’honneur éphémère d’une fougue tout à fait romantique, vieille de deux cents ans. Les Cent jours sont l’autre chant de l’impuissance.

2- Mais les Cent jours et cette célébration de la fougue napoléonienne ne sont pas que l’éternel retour d’un des moments fondateurs du sentiment national. C’est aussi une marque tout à fait manifeste de régression.

Cette forme de retour à la France impériale des origines de la France contemporaine est également un retour aux traits les plus conservateurs de notre pays. Prenons deux exemples particulièrement édifiants pour ce qui est de la gauche de notre échiquier politique.

a- Les Cent jours ou le triomphe de l’affirmation virile :

En 2006, Dominique de Villepin communiquait explicitement sur ses Cent jours à Matignon. Il s’échoua piteusement sur le CPE (Smic Jeune) après avoir confié que la France avait « envie qu’on la prenne, [que] ça lui démange[ait] dans le bassin » [Franz Olivier-Giesbert – La tragédie du Président, Flammarion. mars 2006]. L’année passée, Christiane Taubira ironisait sur le discours à la « virilité intimidante » d’un homme qui, aujourd’hui à la tête du gouvernement, en fait le fond – ou la forme – de sa politique.

La fougue du hussard qui, sabre au clair, chevauche droit à l’abîme, n’est rien moins qu’un symbole d’une virilité extrême, ramassant en une image toute une conception de la politique, si ce n’est de la société, qui nous ramène à la haute idée que Bonaparte se faisait des femmes.

L’originalité des Cent Jours est de rapprocher l’expression de la virilité de celle de la défaite, ou de l’impuissance. Plus l’impuissance est manifeste, plus la virilité s’exprime.

La philosophe Valérie Charolles soulignait récemment combien la « déclinologie » est une spécialité masculine, et plus précisément de la gent masculine occidentale.

La remise en cause progressive de la dominance masculine dans nos sociétés depuis quelques décennies – dominance dont le monde politique est l’un des bastions les plus protégés – renvoie à la crise de la politique telle que traditionnellement pratiquée, masculine, virile, « cumularde » et notable, coupée du monde réel et d’une société civile de plus en plus dynamique.

Face à cette affirmation féminine comme à l’impuissance confirmée des plus anciennes recettes, que reste-t-il à la classe politique si ce n’est ce retour morbide à la proclamation très virile de nouveaux Cent Jours ?

b- Dans le bonapartisme tonitruant des Cent Jours se terre également, en plus de la virilité, un autre de ces blocs de granite que la période napoléonienne a légué à la France contemporaine : l’économie politique, comme constitution d’un marché (et d’une nation) intégré et comme enrichissement d’un État centralisé.

Cette politique économique industrielle et colbertiste, mais fondée sur les principes du libéralisme économique, est celle de l’école économique française fondée par Jean-Baptiste Say. Or elle n’est autre qu’une politique de l’offre pour l’offre et par l’offre, administrée depuis Paris.

Qu’une partie de la gauche française se targue aujourd’hui d’en faire la (re)découverte est-il le signe d’une profonde nouveauté ? On peut en douter.

Surtout si l’on en revient aux sources du Traité d’économie politique (1803) de JB Say ainsi qu’à sa fameuse Loi des débouchés : la production produit sa propre demande ; elle peut donc croître infiniment. D’autant que cet auteur est très optimiste sur la disponibilité des ressources naturelles : « Les richesses naturelles sont inépuisables, car, sans cela, nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques. »

Qu’un auteur du début XIXè parle de richesses naturelles gratuites, cela peut sembler compréhensible. Que des « progressistes », rivés à un système d’offre et de demande hors-sol, continuent à fonder leurs décisions sur de telles prémisses reste pour le moins… surprenant.

***

Défaite, machisme et productivisme… Placés sous le signe de ce funeste triptyque, le motif des Cent jours est voué à nous convaincre que la réforme est en marche quand il ne s’agit en fait que de conserver les choses en l’état.

Cela étant, dans l’excès même de ses propres caractéristiques, il nous indique où pourrait se situer l’éclosion d’une offre politique qui créerait sa demande en dehors du déclin, du trop masculin et du productivisme forcené…

]]>
Elus écologistes clermontois, une vision de la transition https://elus-clermontferrand.eelv.fr/elus-ecologistes-clermontois-une-vision-de-la-transition/ Thu, 19 Jun 2014 10:10:20 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=6357 A l'occasion de la présentation du projet de loi sur la Transition énergétique du gouvernement, le groupe des élus Europe Écologie Les Verts de Clermont-Ferrand republie la contribution qui avait été la sienne lors du débat national sur la transition énergétique tenu en 2012 et 2013. ...]]>

A l’occasion de la présentation du projet de loi sur la Transition énergétique du gouvernement, le groupe des élus Europe Écologie Les Verts de Clermont-Ferrand republie la contribution qui avait été la sienne lors du débat national sur la transition énergétique tenu en 2012 et 2013.

Des enjeux aux modalités pratiques de sa mise en oeuvre, penser et réaliser la transition nécessite de la cohérence, de l’anticipation, beaucoup d’évaluation et de démocratie.

La crise énergétique à laquelle nous sommes confrontés (crise climatique, hausse des prix, montée de la précarité énergétique) n’est pas qu’une crise environnementale ; elle n’est pas qu’un aspect secondaire de la crise économique que d’aucuns qualifient de systémique : elle est LA crise au coeur de toutes les autres.

Caractérisée par une stagnation, voire à terme, une régression de la quantité d’énergie disponible par habitant, elle impose un développement et une croissance durablement atones de nos économies ; or la volonté de maintenir un certain niveau de vie impose quant à elle de recourir à la dette pour nourrir une croissance anémiée. Ce qui ne manque jamais de déboucher sur un ajustement brutal, une crise marquée par l’effondrement des montagnes de dettes accumulées.

Imposé d’en haut, cet ajustement prend le nom d’austérité.

Contre cette injustice de l’austérité, il nous faut avancer des propositions en direction d’une transition partagée et concertée à tous les niveaux, à commencer par celui de nos territoires, de nos villes et quartiers. En actant la perspective d’une croissance nulle ou atone, cette transition doit nous permettre de nous orienter vers les secteurs les plus intensifs en emplois et en biens communs, qu’il s’agisse de matière grise (révolution numérique) ou de ressources et d’énergies renouvelables (air, eau, énergie, terre).

 

Les trois clefs de la transition : sobriété, efficacité, renouvelables

Sobriété – A rebours de l’illusion d’une énergie infiniment abondante, il nous faut apprendre à penser la sobriété. Il s’agit là d’une authentique révolution copernicienne : ne plus concevoir le système énergétique en partant des ressources (apparemment infinies) mais en partant des besoins et en les hiérarchisant.

Au schéma classique :

Énergie bon marché / apparemment sans limite ► production / croissance ► recherche de nouveaux marchés ► création de besoins

on substitue alors un schéma de sobriété :

Hiérarchisation des besoins ► Quantité d’énergie nécessaire ► Flux d’énergie renouvelable

Or la définition des besoins énergétiques se fait en fonction des caractéristiques géographiques, climatiques, démographiques et économiques d’un territoire donné.

Efficacité – A l’utilisation dispendieuse de ressources naturelles sans aucun souci de leur préservation s’oppose la recherche systématique de l’efficience / efficacité énergétique. L’efficience est la recherche d’un rapport optimal entre le résultat et les ressources employées et donc la limitation des pertes et gaspillages.
En visant l’efficacité énergétique, on vise donc

  • l’affectation de chaque énergie à son utilisation la plus directe, la plus proche et la plus efficace : le transport d’énergie sur de longues distances occasionne toujours des pertes.
  •  la limitation des pertes et des conversions énergétiques (passage d’une énergie à l’autre : du chimique au thermique et à l’électrique pour revenir au thermique, par exemple) : la transformation d’une énergie en une autre forme d’énergie est toujours coûteuse en énergie. [70% de la chaleur nucléaire part dans la nature quand les 30% restants servent à produire de l’électricité : une part importante des pertes du système énergétique français provient du parc nucléaire]

La limitation des distances de transport de l’énergie pose là encore la question de la proximité de la politique énergétique.

Renouvelables – Aux énergies de stock (ressources fossiles), la transition substitue les énergies de flux ; ou énergies renouvelables.

Les énergies de flux sont des énergies

– soit non stockables en tant que telles (l’éolien, le solaire)
– soit stockables mais utilisées sobrement avec le souci du flux de reconstitution du stock : c’est le cas de la
biomasse par exemple, qui nécessite une exploitation pérenne de la forêt. Le gisement très important de biométhane injectable dans le réseau GrDF mérite une réflexion sur un traitement multi-filières (ordures ménagères, déchets des cantines et de la restauration, rejets fermentescibles des grandes et moyennes Surfaces. Déchets d’Activités Économiques, déchets agricoles, …)

La notion de flux est ici capitale : il va moins s’agir de produire une énergie de flux qu’un flux d’énergie, c’est-à-dire une qualité de service énergétique comprenant à la fois la réduction des besoins (la non-énergie ou négaWatt) et la fourniture d’énergie à partir de ressources renouvelables.

Si la production d’énergie centralisée est hors sol, celle d’un flux d’énergie est territoriale : les besoins et les ressources de proximité ne se pensent que dans le cadre d’un territoire donné. Aussi les trois piliers de la transition interrogent-ils l’organisation politique, spatiale et économique du système énergétique.

Il va sans dire que les écologistes aspirent ainsi à une sortie du nucléaire, tout à fait possible, au fur et à mesure que les centrales atteignent leurs trente ans d’âge : pour éviter tout risque de catastrophe majeure ;pour ne pas produire de déchets hautement toxiques pour des milliers d’années, dont on ne sait que faire ;pour éviter les coûts exorbitants induits par la « sécurisation » de nos centrales, leur démantèlement, le »traitement » des déchets, la couverture du risque. Et parce que l’uranium est aussi une énergie fossile, qui nenous procure pas d’indépendance énergétique puisqu’il est importé du Niger, du Kazakhstan et du Canada.

                                                                       ***

Penser en termes de flux énergétiques, c’est passer du château d’eau énergétique éloigné des territoires, au réseau énergétique de proximité constitué en fait d’un double réseau, d’information et d’énergie.

Mais quelle est la bonne échelle de proximité ?

Le bassin de vie. Le bassin de vie couvre un territoire géographique, climatique et économique cohérent doté de ressources propres (naturelles et humaines) et ayant des besoins spécifiques. Le bassin de vie correspond aujourd’hui peu ou prou aux agglomérations en milieu urbain ou aux pays en milieu rural.

Enjeux institutionnels

  • Compétences territoriales renforcées. La seule notion de bassin de vie ne suffit pas : elle doit être le support de réformes institutionnelles censées renforcer l’autonomie décisionnelle et fiscale de ces territoires. Le transfert de la compétence urbanisme aux communautés d’agglomération semble impérative : elle permettrait notamment de regrouper les compétences urbanisme, environnement, aménagement, équipement et mobilité dans un bloc « climat-énergie ».
  • Autonomie décisionnelle accrue. La prise de décisions stratégiques sur un bassin de vie implique un niveau d’information optimal sur ce même espace. Chaque territoire doit pouvoir se doter d’outils lui permettant de se « connaître » sous l’angle des besoins (sobriété), des ressources (renouvelables) et de son utilisation des ressources (efficacité). Et ce via divers diagnostics : des politiques publiques, du territoire (état de ce que l’on appelle le « métabolisme » territorial : flux entrants, sortants, ressources, besoins). Pour cela, chaque bassin doit se doter de compétences fortes en matière d’ingénierie numérique, énergétique et financière.
  • Maîtrise des réseaux. La production de flux d’énergie (énergie + information) à l’échelle d’un territoire induit la maîtrise des réseaux de distribution locale, via la création d’entreprises locales de distribution (ELD). Et ce, afin de rapprocher les citoyens / consommateurs de leurs sources d’énergie.

 

Enjeux financiers

La « révolution » territoriale et administrative portée par la notion de bassin de vie impose l’émergence d’outils fiscaux et financiers à la hauteur des enjeux. Elle devrait s’appuyer sur une réforme de la fiscalité locale ainsi que sur des outils neufs.

  • Refonte de la fiscalité locale – Une telle réforme doit permettre aux collectivités locales de :

– prélever une part plus importante de la plus-value (notamment foncière et immobilière) : limitation des durées de rétention foncière, révision de l’assiette immobilière (révision des valeurs locatives ou passage à la valeur vénale des biens)

sans oublier la dépénalisation et la relocalisation des recettes liées au stationnement

ni l’affectation de la TFCE (Taxe sur la Consommation Finale d’électricité – 1,5 milliards – aux politiques « climat-énergie »)

– offrir des outils précis de pilotage urbanistique via le conditionnement ou la modulation des aides au logement (Prêt à Taux Zéro ou dispositifs d’investissement locatif) aux zones d’implantation décidées dans le cadre des schémas de planification : SCOT, SRADDT…

  • Structures et financements innovants – Penser en termes de flux d’énergie conduit à imaginer l’émergence d’une nouvelle politique énergétique, via notamment, un service public de l’efficacité énergétique assuré par des sociétés (publiques ou semi-publiques) de service d’efficacité énergétique. L’objectif serait alors de compenser l’insuffisance de l’investissement privé dans la domaine de la rénovation thermique via des procédures de tiers-investissement : le tiers-investisseur apporte l’investissement initial nécessaire au lancement des travaux, avant de se se rembourser sur les économies d’énergie réalisées.

Mais la viabilité de ces structures et de leurs capacités d’investissement passe par l’accès à des ressources financières adaptées au profil de ces investissements : levée d’obligations vertes régionales, création d’un fonds national de refinancement pour la rénovation énergétique, fléchage d’une partie des fonds structurels européens (2014-2020 ; sans doute appelés à être gérés par les régions)…

                                                                             ***

De l’abondance à la rareté, du gaspillage à la sobriété, des stocks aux flux, du global au local… La transition énergétique induit un renversement complet des modes de vie et de pensée. D’un point de vue social et politique, elle entraîne une révolution majeure, notamment en France : la prise de décision ne viendra plus d’en haut, mais d’en bas, des territoires et bassins de vie, redonnant ainsi ses lettres de noblesse à l’action politique locale. Cependant face aux risques de technocratie territoriale, il semble impératif d’inventer les modalités démocratiques et participatives de cette transition.

]]>
Le vote FN, signal de désintégration territoriale (1) https://elus-clermontferrand.eelv.fr/le-vote-fn-signal-de-desintegration-territoriale-1/ Tue, 03 Jun 2014 09:35:11 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8195 Métropolisation, compétitivité et concurrence des territoires, hyperconcentration des ressources et désintégration des périphéries... toutes les logiques économiques, territoriales et institutionnelles actuelles conduisent à creuser sans cesse plus profondément les fossés qui séparent les territoires ; générant de fait un vaste sentiment d'abandon, aujourd'hui capté par le Front National. ...]]>

Métropolisation, compétitivité et concurrence des territoires, hyperconcentration des ressources et désintégration des périphéries… toutes les logiques économiques, territoriales et institutionnelles actuelles conduisent à creuser sans cesse plus profondément les fossés qui séparent les territoires ; générant de fait un vaste sentiment d’abandon, aujourd’hui capté par le Front National.

Une analyse éclairante d’Enzo Poultreniez.

– A compléter par notre série sur la question métropolitaine en général et à Clermont-Ferrand en particulier.

Métropole, métropole, mais quelle métropole ? (1)

– Métropole : une soif de croissance (2)

Métropole : du géant au vivant (3)

Les résultats du Front national aux élections européennes viennent confirmer la dynamique impulsée aux élections cantonales de mars 2011. Ils ne sont donc pas une surprise, même si le niveau de mobilisation de l’électorat frontiste peut surprendre. Le Front national obtient 4,7 millions de voix (24,85%), soit autant qu’au soir du 21 avril 2002. Et ce alors que l’abstention est considérable (57,6%) et démontre un désintérêt général. Bref, le Front national a clairement renforcé son socle électoral, cette population qui se déplace quoi qu’il advienne pour soutenir sa championne. Manipuler les chiffres pour tenter d’atténuer le succès électoral du FN est donc aussi efficace que de cacher la poussière sous le tapis.

Bien sûr, c’est d’abord l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du FN suite au congrès de Tours de janvier 2011 qui a permis ce score. En rendant le FN en apparence plus présentable, elle a fait oublier en partie son père et ses outrances. Ses différentes prises, de Fabien Engelmann (ancien syndicaliste CGT et nouveau maire d’Hayange) à Robert Ménard (ancien président de Reporter Sans Frontières) en passant par Gilbert Collard (avocat et député du Gard), Florian Philippot (énarque et nouveau député européen) ou plus brièvement Laurent Ozon (identitaire environnementaliste, théoricien du localisme) ont donné une image d’ouverture à son parti et lui ont permis de lancer des offensives idéologiques sur des sujets délaissés jusqu’alors par le FN : l’économie, la laïcité, les libertés publiques (et numériques) et même la dignité animale.

A l’exception du débat sur le mariage pour tous, Marine Le Pen a réussi à masquer des tensions politiques internes pourtant nombreuses. Alors que la plupart des partis offrent une image désunie (Front de gauche, EELV, PS ou UMP), le Front national soigne sa communication et essaie au maximum de prévenir les couacs. Il a par ailleurs fortement investi sur la formation de ses militants et de ses cadres. Force est de constater que si le FN est aujourd’hui aussi haut, c’est avant tout parce qu’il s’en est donné les moyens quand d’autres partis se regardaient le nombril.

Enfin, les affaires qui ont éclaté ces derniers mois et qui ont éclaboussé tous les partis politiques dits de gouvernement ont bien sûr renforcé l’abstention et, par vases communicants, le score final du FN. Pourtant ce parti n’est pas irréprochable, bien au contraire. Mais le « cordon sanitaire » a créé une frontière symbolique entre ceux qui ont le pouvoir et peuvent en abuser, et ceux qui ne l’ont pas… et sont donc présumés irréprochables. Le front républicain, qui justifie par automatisme le soutien à un candidat dit républicain, même s’il a été condamné par la justice ou a développé un système clientéliste local, renforce encore cette frontière. Il en va de même quand années après années des partis ne tenant pas leurs promesses succèdent à d’autres partis qui ne les tiennent pas non plus. La déception conduit à l’abstention, la rancœur au vote FN.

Tout ceci concourt à rendre l’ascension de Marine Le Pen plus rapide que prévue. Elle en est d’ailleurs sûrement la première surprise. Mais la lame de fond n’est bien sûr pas là. Les raisons qui amènent un citoyen à devenir électeur frontiste, ponctuellement ou durablement, sont nombreuses. Ce sont autant de calques qui se superposent. Il n’y a pas d’explication unique, d’autant moins que le FN devient petit à petit un parti « attrape tout » (une idée développée par Erwan Lecoeur notamment) qui fait se coaguler tous les mécontentements, toutes les rancœurs, toutes les détresses. Nous sommes donc face à un faisceau de causes, et donc à un faisceau de réponses possibles. La solution miracle n’existe pas.

[A suivre…]

– Source : OursVert, le blog d’Enzo Poultreniez

 

]]>
Européennes : les leçons d’un scrutin (2) https://elus-clermontferrand.eelv.fr/europeennes-les-lecons-dun-scrutin-2/ Mon, 02 Jun 2014 09:17:54 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8184 Autisme politique pour certains, culpabilisation pour d'autres... Si le « choc » du 25 mai 2014 altère quelque peu les capacités de jugement, il va falloir prendre le temps de tirer les leçons de ce scrutin. A tous les niveaux, européen, national et local. Pour tous les partis, à commencer par les forces de gauche et de l'écologie. ...]]>

Autisme politique pour certains, culpabilisation pour d’autres… Si le « choc » du 25 mai 2014 altère quelque peu les capacités de jugement, il va falloir prendre le temps de tirer les leçons de ce scrutin. A tous les niveaux, européen, national et local. Pour tous les partis, à commencer par les forces de gauche et de l’écologie.

Même si dans ce paysage dévasté, les écologistes trouvent les moyens de résister quelque peu, ils sont loin de leur percée de 2009 et essuient, comme les autres forces politiques, cette vague de méfiance, voire de défiance massive des électeurs. En 2009, la liste socialiste menée par Henri Weber (PS) totalisait 5711 suffrages sur notre ville. Le 25 mai dernier, celle conduite par JP Denanot en a récolté 5814.

En 2009, EELV avait profité d’un report des électeurs socialistes. Cela n’est plus le cas.

Il convient de s’interroger sur les raisons d’une telle situation, notamment pour l’écologie politique, pensée comme une voie alternative à gauche. La question reste donc entière de savoir comment faire entendre la petite musique d’une transition écologique conjuguant justice sociale, égalité et rupture avec l’hyperconsumérisme.

Protection et justice sociale

Au terme de ce scrutin, trois remarques s’imposent quant au sens des messages adressés par l’électorat.

1- Ce vote marque une lourde déception par rapport aux attentes et aux promesses de la gauche qui a porté François Hollande au pouvoir en 2012. Ce sentiment génère un phénomène d’abstention qui « ne peut être dissocié d’une méfiance politique », selon la sociologueAnne Muxel, méfiance également porteuse d‘une « connotation protestataire ».

2- Ce résultats portent aussi la marque d’un sentiment d’abandon éprouvé dans les territoires ruraux et provinciaux, dans le prolongement d’un double sentiment d’impuissance et de blocage (quoi que l’on fasse ou dise, rien ne change). Ce sentiment d’abandon engendre une impression de vulnérabilité qui nourrit elle-même une impression d’insécurité généralisée (culturelle, économique, politique…). Au-delà de l’abstention, ces peurs diffuses produisent un vote protestataire qu’incarne le bulletin Front National.

3- Enfin, ce vote exprime également une double demande de protection et d’égalité (sociale, territoriale, culturelle…).

Si les réponses écologistes sont en mesure de répondre à ce double défi, elles répondent à des enjeux matériels précis (crise énergétique, crise alimentaire / agricole…).

Or la double demande protection / égalité ne relève pas de l’ordre strictement matériel, mais avant toute chose, de l’ordre du vécu. Aussi, les réponses, les discours et les propositions écologistes mériteraient-elles sans doute d’être articulées et formulées autrement. A très grands traits :

  • En investissant le besoin de protection via une sorte de « bouclier écologique » comprenant toute la gamme des luttes contre la précarité (logement, énergie/transports, alimentation/ santé…) => une réponse aux urgences pouvant se déployer en politique de long terme orientée vers les transitions.
  • En investissant le besoin d’égalité et de justice via des propositions et des discours tournés vers un objectif de développement autonome et juste, des personnes et des territoires, fondé sur le triptyque Innovation / Ressources / Solidarités : innover pour trouver des ressources et mieux les partager afin d’innover mieux et de trouver des ressources… Et cela, très concrètement, à l’échelon local : l’économie de ressources (énergie) génère des recettes réinvestissables sur le territoire pour la satisfaction de besoins fondamentaux. Il s’agit alors de passer du produire plus, pour gagner plus au produire juste, pour vivre tous.

Ces deux axes de protection et de proximité / rapport au territoire sont des pistes à explorer dans la structuration d’un discours et un programme écologistes en s’appuyant sur les dimensions du vécu qui déterminent bien plus les comportements politiques que les approches techniques et strictement rationnelles.

Il s’agit également de pistes à ouvrir pour l’action locale des élus écologistes. A Clermont-Ferrand notamment – commune et agglomération -, vos élus écologistes sont en charge de secteurs clefs tels que le développement durable, l’énergie, l’eau, l’assainissement et l’habitat. Ils auront à cœur de formuler et d’inscrire leur action dans cette double stratégie de protection et de développement/ émancipation.

]]>