croissance – Groupe des élus EELV de Clermont-Ferrand https://elus-clermontferrand.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Mon, 01 Jul 2019 15:38:19 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 Clermont : le miracle IKEA ? (2) https://elus-clermontferrand.eelv.fr/clermont-le-miracle-ikea-2/ Mon, 22 Sep 2014 13:25:06 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8804 L'été clermontois a été marqué par l'arrivée d'IKEA dans le bassin clermontois. Alors que la poussière et les paillettes retombent, il est temps de tenter de discerner l'envers de cette arrivée si triomphale, du tapis rouge à tous les honneurs auxquels peut prétendre un investisseur privé, brandissant très haut l'importance des retombées économiques de son implantation. ...]]>

L’été clermontois a été marqué par l’arrivée d’IKEA dans le bassin clermontois. Alors que la poussière et les paillettes retombent, il est temps de tenter de discerner l’envers de cette arrivée si triomphale, du tapis rouge à tous les honneurs auxquels peut prétendre un investisseur privé, brandissant très haut l’importance des retombées économiques de son implantation.

Partie 1

– Partie 3

– Partie 4

En matière de retombées économiques, il est également important de tenter d’appréhender le poids de l’impact d’IKEA sur l’économie, si ce n’est locale, du moins régionale.

Au-delà d’une dynamisation éphémère de la demande locale d’ameublement qui risque d’aggraver la crise des concurrents locaux, on est bien en peine de mesurer l’impact de cette implantation sur l’industrie locale : l’approvisionnement d’IKEA est global et même si la firme affiche des ambitions à la fois sociales et environnementales, elle n’a que peu d’égards pour la filière bois en Auvergne et dans le Massif Central.

« IKEA a opté pour une production de plus en plus régionale plutôt que mondiale. Le besoin de raccourcir les délais d’approvisionnement, des coûts de transport plus élevés sur le long-terme, des économies d’échelle moins significatives passés un certain seuil, et un marché de devises fluctuant : tous ces facteurs justifient un rapprochement entre zones de production et zones de distribution, ce qui permet de surcroît une meilleure efficience écologique. En 2009, 56% des articles vendus en Chine étaient produits en Asie et cette proportion devait monter jusqu’à 85% dans les huit prochaines années selon les plans d’approvisionnement. De même, près de 40% des articles vendus en Russie sont produits sur place… »*

Les exemples donnés (Russie, Chine) soulignent moins une volonté de relocalisation que l’essor en termes de demande, de marchés et de clientèles émergentes. De plus, on mesure à ces phrases que nos échelles sont toute relatives ; le local d’IKEA est continental quand le nôtre reste désespérément… local. La seule production d’IKEA sur le territoire auvergnat n’est finalement qu’une production d’actes d’achat.

Mutation économique régionale

Impact discutable – ou restant à évaluer sur la durée – en termes d’emplois ; impact négligeable en termes de retombées pour le tissu productif régional. Reste à se poser la question de la nature économique du triomphe clermontois d’IKEA ; et sur le sens que prend cette implantation au regard de l’histoire économique de notre région depuis 20 ou 30 ans.

Le 30ème magasin français d’IKEA ouvre ses portes à Clermont-Ferrand et crée 210 emplois.

Au printemps de la même année, le ministère de la Défense annonce la fermeture de la base aérienne de Varennes-sur-Allier (03), supprimant près de 200 emplois dans une commune déjà durement touchée par la désindustrialisation. En effet, il y a une vingtaine d’années de cela, Varennes faisait figure de petite « capitale » du meuble. Son plus beau fleuron s’appelait Moreux. L’usine comptait alors plusieurs centaines d’ouvriers, jusqu’à plus de 600 au plus fort de son développement. Autour de ce site, l’industrie du meuble essaimait partout dans la région : Saint-Pourçain-sur-Sioule, Châteldon, Puy-Guillaume, tant de petites unités s’appuyant sur un tissu de fournisseurs, d’acheteurs et de transporteurs locaux.

De Moreux ne subsiste aujourd’hui qu’une friche ‘avantageusement’ transformée en zone commerciale et faisant le bonheur des enseignes de la grande distribution.

Que nous dit ce rapprochement entre Moreux et IKEA ?

[A suivre…]

* In La Success story d’IKEA, une vision de la croissance, Anders Dahlvig, ancien Pdg du groupe IKEA.

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Moins de croissance, c’est plus d’emplois https://elus-clermontferrand.eelv.fr/moins-de-croissance-cest-plus-demplois/ Tue, 16 Sep 2014 10:15:05 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8595 Il n’est pas d’antienne plus tenace que celle de la croissance, rabâchée en choeur par les médias perroquets. C’est qu’il s’agit là d’une croyance quasiment mystique : « Pour combattre le chômage, il faut une croissance forte. » Mais en fait, moins de croissance serait au contraire bénéfique à l’emploi. ...]]>

Il n’est pas d’antienne plus tenace que celle de la croissance, rabâchée en choeur par les médias perroquets. C’est qu’il s’agit là d’une croyance quasiment mystique : « Pour combattre le chômage, il faut une croissance forte. » Mais en fait, moins de croissance serait au contraire bénéfique à l’emploi.

Nous avons vécu pendant des décennies sur une croyance qui avait une (relative) validité : pour créer de l’emploi et combattre le chômage, il faut une croissance « suffisamment forte ». Pourtant, même au cours de cette période, des « Trente Glorieuses » aux années 1990, cette croyance avait plusieurs limites :

1) La qualification « suffisamment forte » dépend de plusieurs facteurs. D’abord, du niveau des gains de productivité (= produire autant de quantités avec moins de travail) qui réduisent l’emploi s’il n’y a pas de croissance du volume produit. Pour ajouter des emplois, à durée du travail identique, il faut que la croissance soit supérieure aux gains de productivité.

2) Avec un même taux de croissance, on peut créer plus d’emplois si la durée moyenne du travail diminue. C’est ce qui s’est produit, massivement, de1966 à 2002 (cf. le graphique 1). Si l’on en était resté au niveau de 1966, on aurait peut-être aujourd’hui six millions de chômeurs EN PLUS ! Ce mouvement a pris fin depuis 2002, ce qui n’est pas pour rien dans l’explosion du chômage (le taux de chômage était de 7,7 % en 2001).

– Graphique 1 –

3) Dernière raison : la forte croissance passée a signé l’entrée de l’humanité dans une crise écologique redoutable. C’est à la fin des Trente Glorieuses que le niveau des émissions de gaz à effet de serre a commencé à dépasser celui que la nature peut absorber sans dommage pour le climat. Difficile dans ces conditions de voir la quête de croissance comme un facteur de progrès.

Quoi que l’on fasse, la croissance va prendre fin

Au cours des dernières années, on a assisté à d’intéressantes « conversions » de quelques économistes de renom, admettant ce qu’une poignée de précurseurs avaient affirmé bien plus tôt : il ne faut plus trop compter désormais sur le retour d’une « belle » croissance, au moins dans les pays riches. Il faut dire que la courbe historique des taux de croissance depuis 1950 (graphique 2 pour la France) a de quoi faire réfléchir.

Pour la plupart des commentateurs « autorisés », cette tendance est effrayante. Il n’est qu’à lire le dossier du Monde du 2 septembre, avec ce gros titre en première page : « Et si la croissance ne revenait jamais… le scénario noir… ».

– Graphique 2 –

Créer des emplois sans croissance

La fin de la croissance ne sera un « scénario noir » pour l’emploi que si l’on prolonge la trajectoire productiviste du passé, car les gains de productivité détruisent l’emploi s’il n’y a pas assez de croissance. Sauf – c’est la première voie majeure – si l’on réduit la durée moyenne annuelle du travail et sa durée sur l’ensemble de la vie. Il faudra s’y engager. Mais ce n’est pas la seule piste.

En effet, rien ne nous condamne à viser toujours plus de productivité, surtout quand on mesure les dégâts humains et écologiques que cela provoque, la dégradation de la qualité dans bien des cas, notamment dans l’agriculture et l’alimentation, sans parler des dommages humains du « travail sous pression ».

Il faut s’orienter, sous l’angle de la consommation, vers une sobriété énergétique et matérielle raisonnable, et sous celui de la production, vers des gains de qualité et de durabilité (le « toujours mieux » à la place du « toujours plus »), sources majeures de création d’emplois sans croissance.

Par exemple, on a besoin d’environ 30 % d’emplois en plus dans l’agriculture biologique pour produire les mêmes quantités, donc sans croissance quantitative. On est là dans une logique vertueuse favorable aussi bien à l’environnement qu’à la santé publique, à l’emploi et au sens retrouvé du travail.

C’est vrai dans bien d’autres activités. La soutenabilité écologique n’est pas l’ennemie de l’emploi, contrairement au productivisme. Encore faut-il des politiques résolues pour cette grande bifurcation, et une réduction des inégalités (voir ce billet : La transition écologique sera sociale ou ne sera pas).

– Ecoquartier à Fribourg-en-Brisgau, Allemagne –

Quatre millions d’emplois potentiels en plus, sans croissance

Des scénarios de qualité existent (entre autres le scénario NégaWatt pour la transition énergétique et le scénario Afterres pour l’agriculture). Ils sont tous « riches en emplois ». En les combinant, je parviens à des estimations, à conforter collectivement, mais qui donnent une idée du potentiel de création d’emplois d’une transition écologique et sociale ambitieuse.

En quinze ans, sans croissance des quantités, on pourrait ajouter en France plus de quatre millions d’emplois dans les domaines suivants :

– Agriculture « propre » et moderne de proximité, forêts : + 150 000 emplois.

– Énergies renouvelables, isolation thermique, économies d’énergie, recyclage, relocalisations partielles : + 700 000 à un million.

– Transports et mobilité, commerces de proximité : + 500 000.

– « Services de bien vivre » associés à des droits : petite enfance, personnes âgées ou handicapées, soins, social, éducation, environnement : 1,5 million d’emplois « décents ».

– Réduction du Temps de Travail équitable : + 1 million.

Il est vrai que quelques secteurs particulièrement polluants, en réalité en nombre limité, verraient leur emploi régresser. Mais, sur la base de la sécurisation des parcours professionnels et de reconversions de bonne qualité, cela pourrait se négocier dans la durée sans recréer de chômage.

– Par Jean Gadrey

Source : Reporterre.net

 

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Au-delà du PIB, retrouvons le sens de nos politiques économiques https://elus-clermontferrand.eelv.fr/au-dela-du-pib-retrouvons-le-sens-de-nos-politiques-economiques/ Wed, 12 Feb 2014 09:28:59 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8068 Ces jours derniers, à l'Assemblée nationale, une proposition de loi sur les nouveaux indicateurs de richesse a été discutée. L'enjeu est de repenser nos politiques de l'emploi et de réduction des inégalités. ...]]>

Ces jours derniers, à l’Assemblée nationale, une proposition de loi sur les nouveaux indicateurs de richesse a été discutée. L’enjeu est de repenser nos politiques de l’emploi et de réduction des inégalités.

Depuis le rapport commission Stiglitz-Sen-Fitoussi sur la mesure des performances économiques et du progrès social, en septembre 2009, de nouveaux indicateurs ont été mis en place, notamment les enquêtes de l’Insee sur les inégalités de revenus, ou l’empreinte carbone de la France, suivie par le Commissariat général au développement durable. Mais nous devons franchir une nouvelle étape pour que d’autres indicateurs de qualité de vie et de développement durable soient suivis et communiqués au même titre et au même niveau que le PIB, qui constitue aujourd’hui le seul critère de réussite de nos politiques publiques. Un consensus est à créer sur le choix de ces indicateurs, mais l’on peut imaginer d’introduire celui de santé sociale, qui rend compte de la situation du pays au regard des inégalités de revenus, de l’espérance de vie, du chômage et de la pauvreté, ainsi que l’empreinte écologique qui synthétise la pression environnementale que notre consommation exerce sur les ressources naturelles.

De nouveaux indicateurs de richesse

La mise en place de ces nouveaux indicateurs de richesse, aux côtés du PIB, est d’autant plus indispensable que l’hypothèse d’un scénario de croissance faible sur longue période ne peut plus être écartée. Depuis 1960, on constate une baisse structurelle du taux de croissance. Depuis 2001, la croissance annuelle du PIB n’a jamais dépassé 2,5%. Est-ce une mauvaise nouvelle ? Pas nécessairement si l’on revient aux véritables objectifs de nos politiques économiques et budgétaires : l’emploi, la réduction des inégalités, l’amélioration de la qualité de vie de nos concitoyens. Le PIB n’est qu’un objectif intermédiaire qui a trop longtemps été considéré comme incontournable. Il est temps aujourd’hui de penser les politiques de l’emploi ou de réduction des inégalités en tant que telles, sans faire de la croissance un prérequis. Politiques qui pourraient d’ailleurs avoir un impact positif sur la croissance, mais cela reste en définitive secondaire.

La question environnementale est différente. Le PIB ne rend aujourd’hui compte en rien de l’épuisement des ressources naturelles que génèrent nos modes de consommation et de production. L’empreinte écologique d’un Français est aujourd’hui de 4,91 hectares. Si l’ensemble des habitants du monde avaient notre mode de vie, il faudrait 2,76 planètes pour y satisfaire. Au niveau mondial, notre consommation excède de plus de 50% la capacité de régénération de la planète. L’allégement de la pression que nous exerçons sur l’environnement est donc un objectif nécessaire, notre consommation d’aujourd’hui ne peut plus obérer la qualité de vie de nos enfants demain. Or, l’impact de nos politiques économiques ou budgétaires sur l’environnement n’est quasiment jamais évalué. Alors qu’elles ont des conséquences directes sur ces objectifs : investissements durables, fiscalité écologique, dépenses fiscales encourageant ou décourageant les comportements polluants… A faire du PIB le seul censeur de nos politiques économiques, on en oublie les conséquences environnementales de notre mode de développement, alors même que les deux objectifs devraient être poursuivis et pensés ensemble. Tant il est vrai qu’un investissement dans les politiques environnementales aurait un impact positif sur l’activité, et que notre développement ne sera soutenable à long terme que s’il est moins dépendant de ressources qui se font chaque année plus rares.

Il est donc temps de remettre notre économie dans le bon sens et de retrouver les objectifs premiers de nos politiques économiques et budgétaires : l’emploi, la réduction des inégalités, l’amélioration de la qualité de vie de nos concitoyens, la soutenabilité de nos modes de production, en dépassant ce qui aurait dû rester un objectif intermédiaire : la croissance du PIB.

– Tribune du 23 janvier 2014 dans Libération d’Eva Sas, Députée EELV, Vice-Présidente de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, auteure de la proposition de loi nouveaux indicateurs de richesse.

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[TE] L’énergie au coeur de la crise (2) https://elus-clermontferrand.eelv.fr/lenergie-au-coeur-de-la-crise-2/ Thu, 14 Mar 2013 09:28:53 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=5623 La croissance de l'activité économique dépend étroitement de la quantité d'énergie dont dispose une économie [Voir le premier volet de cette série]. Qu'advient-il si cette quantité d'énergie disponible n'est plus elle-même en mesure de croître ? Les conditions d'une crise majeure du mode de développement se mettent en place. Précisions. ...]]>

La croissance de l’activité économique dépend étroitement de la quantité d’énergie dont dispose une économie [Voir le premier volet de cette série]. Qu’advient-il si cette quantité d’énergie disponible n’est plus elle-même en mesure de croître ? Les conditions d’une crise majeure du mode de développement se mettent en place. Précisions.

On s’aperçoit [voir le grahique ci-dessous] que si la quantité d’énergie disponible par personne a cru de près de 3% par an entre 1890 et 1980, cette quantité a atteint un plateau depuis le deuxième choc pétrolier, et ce, notamment pour les pays les plus développés (la légère reprise des années 2000 étant due au décollage de pays émergents tels que la Chine, avec une utilisation massive du charbon notamment). On note également que l’explosion de la quantité d’énergie disponible entre 1940 et 1980 correspond principalement à l’explosion de l’offre de pétrole comme à la période économique faste dite des « Trente Glorieuses ».

Q ener

[Source : Jean-Marc Jancovici – Quelques réflexions sur la transition énergétique]

Les raisons de cette stagnation depuis les années 1980 sont multiples : 

  • la croissance de la population mondiale,
  • la globalisation et l’émergence « économique » [et donc énergétique] de nouveaux pays
  • l’utilisation d’énergies de stocks, et donc finies (les hydrocarbures).

Au final, cette stagnation de la quantité d’énergie disponible par personne correspond à la fin d’un monde où l’abondance énergétique était réservée à une minorité de la population mondiale (celle des pays industrialisés).

Attendre la croissance ou changer de modèle ?

Or si la croissance du revenu par personne (PIB/personne) dépend de la quantité d’énergie disponible et que celle-ci stagne, le maintien du niveau de vie dans les pays développés dépendra des systèmes de redistribution créés par ces pays avant les années 1970. Et lorsqu’un système redistribue des revenus qu’il ne produit plus, il est obligé de vivre à crédit : il s’endette, génère des bulles financières qu’il entretient jusqu’à l’éclatement, à la crise puis procéde à un réajustement socialement brutal et injuste sous forme de cures d’austérité drastiques : un enchaînement fatal dont nous n’arrivons plus à sortir depuis 2008.

Dans le même temps, cette même stagnation des quantités d’énergie disponible par habitant rend problématique une sortie de crise par la croissance de ces mêmes quantités d’énergie et donc par un surplus de croissance économique.

La seule alternative à la crise s’impose donc comme celle de la transition vers un autre système énergétique. La question de la transition énergétique est donc posée : mais comment la penser, la construire et l’amorcer ?

Telles sont les pistes que nous nous proposons de creuser dans le cadre de ce dossier consacré à la question énergétique.

[A suivre…]

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