agriculture – Groupe des élus EELV de Clermont-Ferrand https://elus-clermontferrand.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Mon, 01 Jul 2019 15:38:19 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 Élevage : poser les bonnes questions https://elus-clermontferrand.eelv.fr/elevage-poser-les-questions-de-fond/ Thu, 06 Oct 2016 09:22:58 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=15674 Le Sommet de l'élevage s'ouvre cette année à Clermont-Ferrand sur fond de crise profonde du secteur. Nous aurions pu faire le même constat l'année passée ; et puis l'année précédente… ...]]>

Le Sommet de l’élevage s’ouvre cette année à Clermont-Ferrand sur fond de crise profonde du secteur. Nous aurions pu faire le même constat l’année passée ; et puis l’année précédente…

La crise de l’élevage est structurelle. A quoi les pouvoirs publics ne répondent que par une litanie de mesures ponctuelles qui sont autant de cautères sur jambes de bois.

Envisagée sous un angle strictement conjoncturel, cette crise ne peut que s’aggraver tout en désignant de commodes boucs émissaires : les normes environnementales et l’écologie, notamment. Structurelle à tous les niveaux, cette crise de l’élevage – et de l’agriculture en général – est certes économique quant à ses conséquences, mais aussi écologique quant à ses raisons profondes.

Crise de surproduction dans un contexte global de dérégulation et de libéralisation des marchés (voir les épisodes en cours sur le TAFTA, le CETA), elle n’entraîne jamais d’autre solution chez les pouvoirs publics que celle d’une fuite en avant : moins de normes, moins de charges, toujours plus de production et de productivité.

Ce modèle agro-industriel dépassé s’accompagne de l’éradication d’une agriculture paysanne, de territoire, en phase avec les besoins des populations.

Ne nous trompons pas de question : elle n’est pas celle de la compétitivité – prix de « nos » produits agricoles sur les marchés européens et mondiaux, ce modèle économique creuse sa propre tombe.

La question est d’abord de poser les enjeux à la fois sociétaux et écologiques, et donc de savoir si nous acceptons de réduire le vivant – animal, végétal, social et humain – à un simple support de plus-value économique, avec l’ensemble des ‘dégâts collatéraux’, sanitaires et environnementaux qu’une telle approche entraîne. La question ne peut pas se réduire à l’économique, elle soulève une dimension éthique, une recherche de sens et de choix de société.

Oui, il y a urgence à retrouver du sens en agriculture et notamment pour les éleveurs, confrontés qu’ils sont à l’absurdité d’un système qui ne les rémunère plus, éradique peu à peu leur profession et oriente leur secteur vers le modèle des usines à lait et à viande, sans aucun respect de la condition animale, du vivant et de l’environnement.

Si l’élevage est un atout pour les territoires, c’est effectivement en tant qu’élevage paysan irriguant et nourrissant son « pays » et non en tant qu’usine à lait et à viande, dédiée à l’exportation.

Nous discernons trois conditions à la réussite d’une transition aujourd’hui vitale pour ce secteur :

1- Stopper la course effrénée à la production dans laquelle s’abîment les plus fragiles et accélérer la transition vers une agriculture paysanne : il faut envisager la possibilité d’un véritable plan Marshall fondé à la fois

  • sur des schémas locaux de transition agricole (et de l’élevage) conçus sur le triptyque formation / filières / foncier – transmission ;

  • et sur un endossement public de l’endettement des exploitations agricoles sur la base de leur engagement à une conversion vers des pratiques agro-écologiques : ce serait un choix de société fort, reconnaissant et rémunérant la valeur de la contribution paysanne au bien commun, naturel, paysager, alimentaire…

2- Relocaliser les circuits agricoles et alimentaires afin de conserver la maîtrise de la qualité des ressources, des productions et de répondre aux besoins locaux. La création de filières locales doit notamment pouvoir s’appuyer sur la commande publique.

3- Enfin un engagement de principe, un contrat de société, sur lequel refonder l’ensemble de l’économie agricole : cesser d’adapter le vivant à l’économie pour enfin adapter l’économie au vivant et à la nature.

A taille humaine, l’élevage peut aisément répondre à ces trois exigences. Il contribue naturellement à la qualité et à la préservation des sols, des paysages et des terroirs,

il aide au maintien de l’activité économique dans les espaces ruraux et montagnards, et reste l’une des clefs de la transition vers l’agro-écologie via l’équilibre et la complémentarité des pratiques culturales.

Le secteur de l’élevage reste l’un des maillons essentiels de la vie dans nos campagnes. Il demeure au cœur de la transition vers une agriculture vivable, plus juste et plus écologique.

 

]]>
Produire mieux pour manger mieux https://elus-clermontferrand.eelv.fr/produire-mieux-pour-manger-mieux/ Thu, 28 Jan 2016 15:25:07 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=15321 Le 14 janvier 2016, Danielle Auroi, députée EELV du Puy-de-Dôme, intervenait à l'assemblée dans le cadre du débat sur la proposition de loi écologiste sur l'ancrage local de l'alimentation. ...]]>

Le 14 janvier 2016, Danielle Auroi, députée EELV du Puy-de-Dôme, intervenait à l’assemblée dans le cadre du débat sur la proposition de loi écologiste sur l’ancrage local de l’alimentation.

Des circuits courts au bio dans les cantines, en passant par une politique en faveur des commerces alimentaires locaux et de proximité, elle mentionne un certain nombre de pistes de réflexion qui pourraient éclairer le débat clermontois.

« […]

J’espère que ce texte fera l’objet d’un consensus au sein de cet hémicycle car c’est l’avenir de notre alimentation qui se joue aujourd’hui sur ces bancs.

La proposition engage la France à structurer une réorientation durable de sa politique alimentaire. Nous espérons d’ailleurs que cela constituera un exemple et incitera l’Union européenne à un véritable changement de cap en la matière.

Au lendemain de la COP21, ce texte montre la voie en direction d’une autre politique agricole commune, tournée vers des modes de production durables plus respectueux de l’environnement.

On ne peut en effet que regretter le manque de soutien aux petites fermes dans la nouvelle PAC, de même que des aides bien peu ciblées vers les circuits courts.

Favoriser la mise en place d’une alimentation de qualité et de proximité répond à une exigence de santé publique et à une attente forte de nos concitoyens.

De la ferme à la table, nos aliments parcourent souvent des milliers de kilomètres avant de se retrouver dans nos assiettes, engendrant ainsi une pollution environnementale considérable et une baisse sensible de la qualité gustative.

Nous devons donc penser globalement et agir localement, produire mieux pour manger mieux : c’est tout le sens de cette proposition de loi.

Très engagée sur les problématiques liées à la responsabilité sociétale des entreprises, je me réjouis que ce texte se propose d’intégrer des exigences en matière de consommation alimentaire durable dans les reporting RSE des grandes sociétés.

Concernant sa proposition phare qui prévoit d’atteindre 40 % de produits issus de l’alimentation durable, locaux et de saison dès 2020 dans la restauration collective publique, j’aimerais insister sur la nécessité d’en conserver le caractère obligatoire.

Lors des débats en commission, des réserves ont été émises quant à cet objectif jugé trop contraignant et difficilement applicable.

Je tiens ici à rassurer les collègues qui ont des doutes : un travail en concertation avec le ministère et les professionnels de la restauration collective a depuis lors été mené afin de mieux délimiter les contours de cette mesure.

Je fais pleinement confiance au débat et je ne doute pas que nous allons réussir à trouver un terrain d’entente sur ce sujet.

Rappelons par ailleurs que cette dynamique est déjà à l’œuvre dans les régions – et pas seulement en France. Peu à peu, ce sujet émerge partout en Europe. En Vénétie, une loi régionale, justifiée par une exigence environnementale – « zéro kilomètre » – dispose ainsi que la restauration collective doit utiliser 30 % à 40 % de produits du territoire.

Notre territoire comporte également un bon nombre d’exemples de réussite : 40 % d’alimentation durable et locale dont 20 % de bio, c’est un objectif ambitieux mais tout à fait possible à atteindre. J’espère qu’un jour, dans les cantines, l’alimentation 100 % bio sera la règle – c’est d’ailleurs déjà le cas dans le deuxième arrondissement de Paris grâce à l’action de son maire écologiste, Jacques Boutault. Je pense aussi à l’Auvergne, chère à mon cœur, qui a engagé une démarche exemplaire de restauration collective responsable en mettant en place des outils inédits comme un guide de la restauration collective et une charte qualité ETIQ.

Grâce à ce dispositif, près de 518 000 repas de qualité ont été servis en 2014 aux lycéens auvergnats et 48 établissements peuvent désormais proposer des menus incluant des produits de qualité ou portant le label « fait maison ».

L’extension de ce dernier aux restaurants collectifs proposé dans ce texte permettra ainsi de valoriser le travail des cuisiniers qui s’engagent dans cette démarche de qualité.

Soutenir l’agriculture paysanne et bio en favorisant le développement de filières alimentaires localisées est un enjeu qui nous tient à cœur, tous autant que nous sommes mais particulièrement aux élus de la montagne – je ne suis pas la seule dans ce cas aujourd’hui !

C’est pourquoi je défendrai tout à l’heure un amendement à l’article premier visant à étendre la notion d’alimentation durable aux produits sous mentions valorisantes afin d’y intégrer les produits fermiers et de montagne.

Je vous propose aussi, chers collègues, de réfléchir à inscrire à l’avenir dans la loi l’obligation pour les collectivités de prévoir des emplacements de vente dédiés aux circuits courts afin d’assurer une possibilité de vente de proximité aux producteurs locaux.

Consommer localement, renforcer le lien entre ruraux et citadins, rapprocher producteurs et consommateurs tout en participant à la vie économique de son territoire, tels sont nos objectifs communs !

Valoriser les produits des territoires et les savoir-faire locaux, soutenir ainsi les agriculteurs, créer des emplois non délocalisables constituent autant d’enjeux de ce texte que je vous appelle, chers collègues, à voter unanimement. »

]]>
Clermont : 6 mesures pour notre alimentation https://elus-clermontferrand.eelv.fr/clermont-6-mesures-pour-notre-alimentation/ Mon, 07 Sep 2015 08:08:35 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9645 Face à l'actualité et à l'ampleur de la crise agricole et alimentaire, les élus écologistes de Clermont-Ferrand esquissent des éléments de réponse locaux. Dans une lettre ouverte adressée au maire, Olivier Bianchi, en cette rentrée 2015, ils avancent une série de six mesures autour de l'école, des cantines et de la restauration collective. ...]]>

Face à l’actualité et à l’ampleur de la crise agricole et alimentaire, les élus écologistes de Clermont-Ferrand esquissent des éléments de réponse locaux. Dans une lettre ouverte adressée au maire, Olivier Bianchi, en cette rentrée 2015, ils avancent une série de six mesures autour de l’école, des cantines et de la restauration collective.

‘Monsieur le maire,

La double question de l’alimentation et de l’agriculture est au cœur de la rentrée scolaire.

Tout d’abord, la crise agricole et notamment celle de l’élevage, menace l’avenir même de nos campagnes et territoires.

Ensuite, les difficultés liées à la cohabitation et au respect des habitudes alimentaires de chacun nuisent au vivre ensemble.

Enfin, avec près de 45 % des émissions de gaz à effet de serre, le secteur agroalimentaire (agriculture, alimentation, distribution, engrais, déchets, déforestation…) est au cœur de la crise climatique.

Aussi, au vu de l’urgence de ces enjeux, la question alimentaire doit être abordée et traitée. Il est temps d’agir : nous en avons pris l’engagement pour ce mandat et nous en avons les moyens.

Nous vous transmettons six propositions simples à verser au débat puis à mettre en œuvre rapidement afin d’esquisser une politique alimentaire locale à Clermont-Ferrand :

1- Sanctuariser le budget achat des cantines de Clermont-Ferrand sur le reste du mandat malgré la pression à la baisse sur les charges courantes du budget municipal.

2- Lutter contre le gaspillage alimentaire dans toutes les écoles de la Ville en généralisant le travail déjà engagé avec le CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement ). Les économies réalisées doivent en retour alimenter le budget achat des cantines de la Ville, permettant de les orienter vers des filières locales de qualité.

3- Fixer dans les cantines de la Ville un objectif progressif, a minima de 20% de produits locaux et qualitatifs dès 2016, pour atteindre 40%, dont 20% de bio en 2020.

4- Enseigner dans la pratique le « cycle » de l’alimentation à l’école en systématisant une partie potager dans l’enceinte de chaque école et des activités d‘initiation au jardinage et d’initiation culinaire dans le cadre des activités périscolaires.

5- Proposer un menu végétarien de substitution dans les cantines de la ville.

6- Lancer une étude sur la mise en place d’une politique alimentaire locale (en partenariat notamment avec la Chambre d’Agriculture et l’Agence de l’eau) à l’échelle du Grand Clermont. En février 2014, Clermont Communauté se prononçait en faveur d’une telle politique ; il est urgent de passer à l’action en s’emparant de cet outil légal. Les objectifs pourraient être :

  • d’identifier

l’ensemble des partenaires possibles

les ressources foncières nécessaires

les moyens d’un soutien urbain (communautaire ou métropolitain) au maintien d’un agriculture paysanne et à la conversion vers le bio des exploitations volontaires ;

  • d’envisager la mutualisation et la réorientation forte des achats alimentaires publics.

Pour initier la réflexion sur chacun de ces points, nous vous proposons donc la constitution rapide d’un groupe de travail ad-hoc associant parents d’élèves, enseignants, personnels de nos UPC (Unités de Préparation Culinaire), service achat, personnalités qualifiées et élus.

Veuillez agréer, Monsieur le maire, l’expression de nos salutations distinguées.’

Les élu(e)s EELV de Clermont-Ferrand

Nicolas Bonnet, Odile Vignal, Guillaume Vimont, Dominique Rogue-Sallard

]]>
L’impasse obstinée du gigantisme agricole https://elus-clermontferrand.eelv.fr/limpasse-obstinee-du-gigantisme-agricole/ Mon, 23 Feb 2015 13:35:09 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9291 Si les filières Bio sont à l'honneur cette année à l'occasion du salon de l'agriculture, ce sont les annonces gouvernementales sur l'assouplissement des normes d'installation pour l'agriculture industrielle et capitalistique qui défraient la chronique. ...]]>

Si les filières Bio sont à l’honneur cette année à l’occasion du salon de l’agriculture, ce sont les annonces gouvernementales sur l’assouplissement des normes d’installation pour l’agriculture industrielle et capitalistique qui défraient la chronique.

Aux quatre coins du territoire, des projets d’élevage industriel voient le jour :

– une usine de 1000 vaches a pu voir le jour à Drucat dans la Somme ;

– une autre usine de 1000 veaux est en construction à Saint-Martial-le-Vieux dans la Creuse ;

– un poulailler géant avec 1,2 million de volailles à Pamproux (79) réalisé ;

– une porcherie industrielle de 15 000 porcs à Vitry-le-François (51) réalisé ;


Ce type d’élevage et d’agriculture enferme les paysans dans l’impasse de l’agrandissement et de la quantité pour répondre à la course en avant de la compétitivité et à la baisse des prix sur les marchés mondiaux qui réduisent toujours plus leurs marges

et qui finit par les réduire à de simples exécutants à la solde de multinationales ;

soumet l’animal à un environnement concentrationnaire indigne ;

pollue l’environnement (notamment rivières, littoraux et nappes phréatiques) ;

produit une alimentation de qualité discutable.

Nous dénoncions déjà les conséquences de cette politique suicidaire à l’échelle de notre région, sous l’aspect notamment de la crise de la production laitière. L’actualité et l’ aggravation de la crise replacent le sujet sur le devant de la scène.

La question est une question de civilisation qui nous interroge tant sur le sens de nos activités économiques que sur notre relation au vivant et à la vie en général.

Il est donc nécessaire qu’un véritable débat s’engage afin de tenir compte de la volonté maintes fois exprimée des citoyens d’une nourriture de qualité et d’un environnement préservé. Afin de remettre en cause cette pensée unique du gigantisme agricole qui ne s’opère qu’au détriment de l’environnement, de la qualité des aliments produits, de notre santé et du cadre de vie de nos campagnes.

Pour aller plus loin :

Crise du lait : croissance contre territoires

La dépression des agriculteurs

]]>
L’agriculture biologique, plus productive qu’on ne le pense https://elus-clermontferrand.eelv.fr/lagriculture-biologique-plus-productive-quon-ne-le-pense/ Wed, 10 Dec 2014 08:25:22 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=9124 En dépit de ses vertus en matière de respect de l'environnement et de préservation de la biodiversité, l'agriculture biologique est souvent reléguée au rang d'alternative marginale, définitivement incapable de nourrir les plus de neuf milliards d'humains que comptera la planète en 2050, dont un quart sur le continent africain. ...]]>

En dépit de ses vertus en matière de respect de l’environnement et de préservation de la biodiversité, l’agriculture biologique est souvent reléguée au rang d’alternative marginale, définitivement incapable de nourrir les plus de neuf milliards d’humains que comptera la planète en 2050, dont un quart sur le continent africain.

Il est vrai que, fin 2011, elle n’occupait que 37,2 millions d’hectares dans le monde, soit seulement 0,9 % de la surface agricole totale, même si, entre 2000 et 2010, son emprise territoriale a été multipliée par 2,4. Mais ses détracteurs lui reprochent surtout ses piètres rendements, comparés à ceux de l’agriculture conventionnelle.

Or, une « méta-étude » américaine, publiée, mardi 9 décembre, dans les Proceedings of the Royal Society (l’équivalent britannique de l’Académie des sciences française), redore quelque peu le blason de ce mode de culture qui proscrit les intrants chimiques, engrais, pesticides et autres produits phytosanitaires. Elle conclut que le déficit de productivité des méthodes biologiques par rapport à l’agriculture intensive, ou industrielle, est moins important que ne l’affirmaient de précédents travaux. Et, surtout, qu’il est possible de réduire cet écart.

MEILLEURS RENDEMENTS AVEC LA POLYCULTURE

Les dernières grandes études internationales sur le sujet, conduites l’une par le Néerlandais Tomek de Ponti, l’autre par la Canadienne Verena Seufert, et publiées toutes deux en 2012, convergeaient pour indiquer que les rendements moyens des productions végétales sont, en mode biologique, de 20 % à 25 % inférieurs à ceux des pratiques traditionnelles.

Les signataires de la nouvelle publication, dirigés par Claire Kremen, professeur de sciences de l’environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l’Université de Californie, disent avoir passé au crible trois fois plus de données que leurs prédécesseurs. Ils ont ainsi dépouillé 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant trente-cinq années.

Résultat de cette analyse panoramique : la différence de productivité entre bio et traditionnel est ramenée à 19,2 %. En outre, contrairement aux travaux antérieurs, les auteurs ne trouvent pas de différence entre pays développés et pays en développement, pour ce qui est des performances respectives des deux modes de culture.

Mais l’enseignement principal est que le différentiel est beaucoup plus faible lorsque les exploitations biologiques ont recours soit à la polyculture (plusieurs plantes cultivées sur la même parcelle), soit aux rotations : il tombe alors à respectivement 9 % et 8 %. « Ces résultats prometteurs, estiment les auteurs, suggèrent qu’un investissement approprié dans la recherche agronomique pour améliorer la gestion des cultures biologiques pourrait fortement réduire ou même éliminer l’écart [avec l’agriculture traditionnelle] pour certaines cultures ou régions. »

ACCÈS À LA NOURRITURE

« Les méta-analyses de ce type ont l’intérêt de compiler un très grand nombre de données, même si, dans ce travail comme dans les précédents, les informations sur les milieux agronomiques étudiés et sur leur fertilité font défaut, commente Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint chargé de l’agriculture à l’Institut national de la recherche agronomique. Son apport essentiel est de confirmer qu’en agriculture biologique, la diversification est essentielle pour améliorer la performance. »

Il ajoute toutefois : « Le temps où l’on cherchait à opposer agriculture biologique et agriculture conventionnelle est révolu. Il existe entre les deux toute une gamme de pratiques agricoles, qui doivent être cohérentes avec les milieux et les besoins locaux. »

Reste que le bio n’est évidemment pas la panacée susceptible de couvrir les besoins alimentaires de l’humanité. « Notre système agricole actuel produit beaucoup plus de nourriture qu’il n’en est nécessaire pour subvenir aux besoins de la planète, rappelle Claire Kremen. Éradiquer la faim dans le monde exige d’améliorer l’accès des populations à la nourriture, pas simplement d’accroître la production. » Mais aussi de mettre fin au gaspillage alimentaire, qui représente près du tiers de la production mondiale de nourriture.

Pour autant, plaide la chercheuse, « augmenter la part de l’agriculture faisant appel à des pratiques durables n’est pas un choix, mais une nécessité : nous ne pouvons tout simplement pas continuer à produire de la nourriture sans prendre soin des sols, de l’eau et de la biodiversité. »

Pierre Le Hir

Source : Le Monde.fr | 10.12.2014

]]>
A l’origine du gaspillage des terres agricoles https://elus-clermontferrand.eelv.fr/deux-mecanismes-aux-sources-du-gaspillage-des-terres-agricoles/ Wed, 12 Nov 2014 10:29:58 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8989 Depuis trente ans, le désastre de l’artificialisation forcenée des terres sévit en France, recouvrant chaque jour un peu plus le pays de parkings, centres commerciaux, Center parcs ou autres autoroutes... Un phénomène dont la cause peut se trouver dans deux mécanismes de niveau local rendant impossible son arrêt ou son ralentissement. Décryptage. ...]]>

Depuis trente ans, le désastre de l’artificialisation forcenée des terres sévit en France, recouvrant chaque jour un peu plus le pays de parkings, centres commerciaux, Center parcs ou autres autoroutes… Un phénomène dont la cause peut se trouver dans deux mécanismes de niveau local rendant impossible son arrêt ou son ralentissement. Décryptage.

Madame Polony, chroniqueuse du Figaro, a découvert dans ce texte, « L’insupportable uniformisation des paysages », le désastre en cours depuis trente ans en France : la destruction des paysages, des sols, du territoire par le remplacement des prairies, champs, bois et zones humides par des centres commerciaux, zones d’activité (ZA), centres de loisirs (Center parcs, Disney Land, Pierre et Vacances), nœuds routiers, nappes de pavillons et autres.

Mais si l’observation est juste, la cause alléguée ne l’est pas. La source du problème n’est pas à « Paris », chez les hauts fonctionnaires et politiques nationaux, mais bien dans les territoires, villes et villages. Deux mécanismes de niveau local rendent impossible l’arrêt ou du moins la décrue du phénomène.

Un : le mirage des emplois

Le premier mécanisme fait des ravages. Il s’agit de l’absence d’analyse critique et de vérification des chiffres d’emplois et de richesse promis sur un territoire par les projets d’urbanisme requérant le permis de construire et d’aménager.

Les maires se voient proposer des dizaines de projets d’urbanisation qui promettent emplois et activité économique. De petits projets sur des territoires ruraux parfois en déshérence (lotissement de pavillons ou petite zone d’activité) ou de très grands projets comme Disneyland Paris dans les années 80 et Europa City (Groupe Auchan à Gonesse) aujourd’hui. Les porteurs de projets promettent des dizaines, des centaines ou des milliers d’emplois.

Qui vérifie concrètement, qui compte, qui qualifie les emplois réellement acquis au territoire après la mise en service de l’aménagement ? Personne. Jamais. Les travaux de Jacqueline Lorthiois, urbaniste et économiste de l’emploi, sont très riches à cet égard.

Dans les années 1970, le Préfet Lachaize promettait aux maires de la zone autour de Roissy-en-France, réticents à l’idée du projet, 70 000 emplois pour justifier la création de l’aéroport Charles de Gaulle (plus de 3 000 hectares urbanisés). Mme Lorthiois décompte aujourd’hui 18 300 emplois dont 5 000 de personnel naviguant des compagnies aériennes, volant, donc faussement qualifiés d’emploi local.

DisneyLand Paris avait de son côté promis jusqu’à 100 000 emplois dans la zone de Marne-La-Vallée en 1985 (2 200 hectares urbanisés), le compte est aujourd’hui de 12 000. Europa City, centre de loisir du Groupe Auchan prévu à Gonesse sur 100 hectares des terres les plus fertiles d’Europe promet 12 000 emplois. Qui peut le croire ?

Ainsi, qui mène l’analyse critique, la vérification des chiffres emplois et richesse pour le territoire lors du dépôt du projet et de la pression sur le maire ? Pas les petites communes qui n’en n’ont pas les moyens. Quant aux grandes communes qui disposent de services techniques, elles ont intérêt à croire les chiffres pour les « vendre » à leurs citoyens électeurs.

Chacun d’entre nous connaît des zones commerciales ou d’activités quasiment vides, parfois en friche, en grande difficulté économique. N’apportant pas au territoire le tiers des emplois promis. Notons par ailleurs que DisneyLand Paris est très largement…déficitaire.

Deux : le pouvoir de rendre constructible

Le pouvoir de rendre constructible un terrain appartient exclusivement au Maire et à son conseil municipal (en dehors des cas dits de OIN, « Opération d’Intérêt National », où l’Etat impose la constructibilité. La question qui se pose ici est celle des critères de définition d’un OIN qui impose aux citoyens des projets… aux retombées souvent exclusivement privées. Le Grand Paris ou la vallée du Var, près de Nice, sont des exemples criants de ce type d’arrangements).

Le maire et son conseil portent la compétence de développement économique de leur territoire et ne savent souvent pas faire autrement qu’offrir du foncier à la construction pour répondre à cette obligation.

Par ailleurs, la nature même de la fonction de maire le pousse à chercher la réélection, mandat après mandat parfois sur des décennies. Se faire réélire, c’est faire plaisir, accorder aux citoyens, où à certains d’entre eux, ce qu’ils désirent. Accorder à l’entrepreneur de BTP local le lotissement d’une zone, accorder la constructibilité de son terrain à l’agriculteur qui prend sa retraite et veut compléter ses revenus, c’est mettre toutes les chances de son côté pour une réélection.

Enfin se pose le cas, non systématique mais répandu de la corruption et des prises illégales d’intérêt : le cas du lotissement en zone inondable de la Faute-sur-Mer (détruit par la tempête Xynthia), est un cas d’école, encore en cours de jugement : il semble que les terrains rendus constructibles par l’adjointe à l’urbanisme appartenait… à cette dame, le lotissement était effectué par son fils, agent immobilier, et les maisons construites par l’entreprise de l’un des conseillers municipaux.

A cet égard, les enseignes de grande distribution (hypermarchés et magasins de sport, maison etc.) sont également spécialistes de la « stimulation » des maires pour obtenir la constructibilité des terrains.

Lutter contre le pouvoir de détruire

Que faire ? Imaginer une prise de décision Etat / Collectivité et un ensemble de critères à remplir pour délivrer un permis de construire. Dégager du seul échelon municipal ce pouvoir exorbitant de détruire un espace, un sol, un paysage.

C’est malheureusement le contraire de ce que le gouvernement de François Hollande mène actuellement : la décentralisation, poussée à l’extrême dans tous les domaines renforce cette « proximité » (mot usuel politiquement correct qui recouvre souvent collusion, corruption, prises illégales d’intérêt, ou tout simplement « faire plaisir à un particulier au détriment de l’intérêt général »).

Luttons sans relâche auprès de nos élus locaux pour questionner, rendre factuels et étayés les chiffres de retombées emplois et économiques, pour traquer les prises illégales d’intérêts, pour proposer des solutions alternatives d’emplois.

Les luttes doivent être locales, territoire par territoire, l’Etat n’ayant aucun intérêt à faire évoluer les mécanismes décrits : ce sont les députés qui votent les lois, députés qui sont des élus locaux, insérés dans leurs contradictions.

Source : courriel à Reporterre

par

Jeanne Sézanne

samedi 8 novembre 2014

]]>
Une agriculture dans l’impasse https://elus-clermontferrand.eelv.fr/une-agriculture-dans-limpasse/ Wed, 05 Nov 2014 15:05:30 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8980 Les agriculteurs manifestent aujourd'hui un peu partout en France pour faire entendre leur colère quant à la hausse des charges et des contraintes, notamment sociales et environnementales. Encore une fois, l'écologie est prise à parti dans une opposition qui masque les vrais défis et les véritables menaces pesant sur le monde agricole français. ...]]>

Les agriculteurs manifestent aujourd’hui un peu partout en France pour faire entendre leur colère quant à la hausse des charges et des contraintes, notamment sociales et environnementales. Encore une fois, l’écologie est prise à parti dans une opposition qui masque les vrais défis et les véritables menaces pesant sur le monde agricole français.

« Ces derniers mois, la « colère des agriculteurs » a souvent fait la Une, déclare la Confédération Paysanne. Cette colère est véritable, profonde, justifiée. Mais il faut simplement s’en prendre aux vrais responsables. […]

Nous sommes dans un système à bout de souffle qui n’a d’égard que pour la compétition et la rentabilité. Ceux qui nous gouvernent avancent main dans la main avec ceux qui se croient autorisés à parler pour nous. Ils poursuivent le long travail conduisant à la disparition programmée des paysans, et le transfert de nos compétences aux industriels et aux financiers. »

En effet, opposer élevage et écologie consiste à masquer les véritables causes de la crise agricole : industrialisation, mondialisation et massification du secteur dont ne profite qu’une infime partie de l’agriculture française, la même

qui tient les rênes du syndicalisme majoritaire

qui tire à boulets rouges sur les « djidhadistes verts » (dixit Xavier Beulin, président de la FNSEA, syndicat majoritaire)

qui appelle à consommer français en soutenant l’industrialisation et la globalisation des marchés agricoles

et qui dénonce l’Europe, tout en profitant largement des aides qu’elle prodigue.

S’en prendre aux vrais responsables, c’est s’attaquer aux questions posées par un modèle agricole, industriel et productif qui épuise la biosphère et les ressources – l’eau, les sols et la biodiversité.

C’est s’interroger aussi sur les contradictions et les impasses d’un système qui, non content d’épuiser et de raréfier les ressources, n’envisage de solution que dans une exploitation et un épuisement accrus de ces mêmes ressources. Comme lorsque le maïs épuise les nappes phréatiques et qu’il faut construire un barrage pour irriguer plus … et sans doute, gagner plus; sans jamais poser la question de la viabilité et de l’utilité de la culture intensive du maïs.

S’en prendre aux vrais responsables, c’est poser l’objectif d’une agriculture paysanne, intensive en emplois et en ressources naturelles ; c’est renouer avec une agriculture moderne et ‘innovante’ sachant s’adapter aux terroirs par la variété des cultures, des semences et des pratiques culturales (et non pas l’inverse, c’est-à-dire adapter les terroirs aux cultures les plus productives, à grands renforts d’intrants et d’agressions environnementales).

L’avenir est à une agriculture paysanne tournée vers des productions locales et de qualité. Et non dans l’impasse d’un modèle agricole dont les seules perspectives sont le gigantisme, les économies d’échelle et le droit de polluer.

]]>
De Sivens à Amiens, même combat https://elus-clermontferrand.eelv.fr/de-sivens-a-amiens-meme-combat/ Tue, 28 Oct 2014 10:43:42 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8918 Des 'Mille Vaches' au barrage du Testet, les luttes se rejoignent aujourd'hui contre un modèle d'agriculture ultra intensive et industrielle, prédateur du vivant et des ressources naturelles. L'enjeu : faire valoir une véritable alternative, écologique, paysanne et rurale. ...]]>

Des ‘Mille Vaches’ au barrage du Testet, les luttes se rejoignent aujourd’hui contre un modèle d’agriculture ultra intensive et industrielle, prédateur du vivant et des ressources naturelles. L’enjeu : faire valoir une véritable alternative, écologique, paysanne et rurale.

Neuf militants de la Confédération paysanne comparaissent aujourd’hui à Amiens devant les juges pour dégradations sur le chantier de la ferme-usine des Mille Vaches. Le syndicat compte profiter de la tribune pour dénoncer l’industrialisation de l’agriculture.

Le 28 mai dernier, une cinquantaine de militants de ce syndicat tentaient de pénétrer sur le chantier de la ferme des 1000 vaches, à Drucat, dans la Somme. Une vingtaine d’entre eux y parviennent et entreprennent le «démontage de la salle de traite». Un simple «déboulonnage», assurent les syndicalistes, selon lesquels rien n’a été cassé. Le porteur de projet, lui, parle de «saccage» et de dégâts supérieurs à 100 000 euros. Ce qui n’a pas empêché la mise en service de la ferme courant septembre, et l’accueil de quelques centaines de bovins.

Globalisation des marchés, compression des prix et recherche effrénée d’économies d’échelle conduisent à une industrialisation de l’élevage et de l’agriculture, avec les conséquences écologiques, sanitaires, économiques et territoriales que l’on connaît : la généralisation d’un type d’agriculture dont les Mille Vaches seraient le modèle signifierait la mort programmée d’une agriculture paysanne, à taille humaine, ancrée dans les territoires et pourvoyeuse d’emplois.

Concentrer pour mieux gaspiller

L’enjeu est très proche dans le Tarn, autour du barrage du Testet : les conditions de la production agricole mondiale (de maïs notamment) appellent à une extension des surfaces et des volumes produits afin, là encore, de réaliser des économies d’échelle. Mais cette intensivité de la production affecte les ressources naturelles dont elle dépend en n’en respectant pas les rythmes de reproduction : c’est notamment le cas de l’eau. Rappelons, par exemple, qu’il faut 13.500 litres d’eau pour 1 kg de viande de bœuf. S’il y a moins d’eau (du fait du réchauffement climatique et de la croissance continue des besoins et des marchés agricoles), il faut alors créer des réserves mobilisables – des retenues – pour une production et un gaspillage plus intense, et de fait, rendre la ressource plus rare encore. Notamment pour ce qui resterait d’une agriculture paysanne. [Notons que le principe est le même avec l’énergie : plus l’énergie est rare, plus elle est concentrée dans des métropoles où elle fait l’objet d’une consommation maximale, qui la rend plus rare encore…]

Aussi bien dans la Somme que dans le Tarn, nous sommes face aux menées d’un système qui ne pense résoudre ses propres contradictions qu’en les aggravant un peu (voire beaucoup) plus. La lutte de la Confédération paysanne comme celle des collectifs du Testet posent les bases d’une alternative à la folie agricole que nous promet l’ouverture sans fin des marchés à l’échelle mondiale.

***

Pour aller plus loin :

Plus d’info

Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET

Collectif contre les Mille Vaches

]]> Barrage du Testet , le 25 octobre : enracinons la résistance ! https://elus-clermontferrand.eelv.fr/barrage-du-testet-le-25-octobre-enracinons-la-resistance/ Thu, 23 Oct 2014 09:03:29 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8875 Un grand rassemblement aura lieu samedi 25 octobre 2014 à midi contre le projet de barrage de Sivens. Cette manifestation sera suivie d’une semaine de mobilisation. ...]]>

Un grand rassemblement aura lieu samedi 25 octobre 2014 à midi contre le projet de barrage de Sivens. Cette manifestation sera suivie d’une semaine de mobilisation.

Depuis une trentaine d’années, la vallée du Tescou dans le Tarn aiguise l’appétit des services d’aménagement du territoire chargés d’adapter la Nature aux exigences infinies de la croissance.

Ici, il ne s’agit pas d’implanter un aéroport ou une ligne TGV, mais un barrage principalement destiné à l’irrigation du maïs. Ainsi, une poignée d’exploitants agricoles s’enfoncera d’avantage dans l’impasse d’une maïsiculture polluante, gaspilleuse d’eau et massivement subventionnée. Comme dans tous les grands projets, l’objectif est aussi de produire artificiellement, grâce à l’argent public, de l’activité économique et ce qui va avec : profits privés et conflits d’intérêts.

Face à ce projet de barrage au lieu-dit du Testet, dans la forêt de Sivens, un premier collectif regroupant des associations de défense de l’environnement se forme en 2011. Il dénonce la perte de biodiversité qu’entraînera ce projet de par la destruction de la remarquable zone humide du Testet (plus de 100 espèces protégées), et dépose des recours en justice.

Sans attendre les jugements sur le fond, la préfecture autorise le début du chantier en octobre 2013. Des militants regroupés au sein d’un second collectif décident alors d’occuper le site. Ils retardent le début des travaux de près d’un an.

Malgré leur détermination, le chantier a finalement commencé le 1er septembre 2014 par le déboisement d’une trentaine d’hectares, effectué sous haute protection militaire. Plutôt que de répondre aux demandes répétées d’expertises indépendantes et de dialogue, portées par les collectifs d’opposants, les décideurs passent en force ce qui donne lieu à de nombreuses violences policières.

Mais la lutte contre le barrage de Sivens continue ! La détermination et la mobilisation de chacune sont plus que jamais nécessaires pour faire reculer ce projet.

Ils ont abattu la forêt, enracinons la résistance !

Plus d’info

Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET

Appel en Occitan / Crida en Occitan :

Barratge de Sivens : enrasiguem la resistència !

La zòna de defendre del Testet festeja son primièr aniversari : li ofrissèm un grand rassemblament, seguit d’una setmana de mobilizacion.

Fàçia a la violència de las fòrças de l’Estat, avèm pas pogut empachar lo desbòscament, primièira etapa de las òbras. Los decidaires passan en fòrça per impausar aqueste projècte de barratge sens esperar las decisions de justícia. Ça que la ganharem se la mobilizacion creis.

Companhs e companhas de la vila o dels camps, estudiant(a)s e licean(a)s, militant(a)s politics, associatius, sindicalistas, defendeire(a)s dels bens communs, ocupant.as d’un jorn, d’una setmana o d’un an, vaquí vengut lo temps de nos amassar sul terren.

Podètz venir tre ara per nos ajudar a empachar las òbras o per organizar lo grand recampament : Totas e totes a Sivens lo 25 d’octòbre a miègjorn.

]]>
L’élevage, clef de la transition écologique https://elus-clermontferrand.eelv.fr/lelevage-au-coeur-de-la-transition-ecologique/ Fri, 03 Oct 2014 09:18:46 +0000 http://elus-clermontferrand.eelv.fr/?p=8769 Le sommet de l'élevage s'est ouvert hier à Cournon d'Auvergne alors que les éleveurs sont pris dans la double tempête d'une conjoncture morose et de la baisse des marchés. Frappée de plein fouet par la dérégulation et la mondialisation, par la baisse constante des prix et l'atonie des marchés, la profession se braque contre l'écologie et les nouvelles normes environnementales, notamment l'extension des zones vulnérables autour des points de captage d'eau potable. ...]]>

Le sommet de l’élevage s’est ouvert hier à Cournon d’Auvergne alors que les éleveurs sont pris dans la double tempête d’une conjoncture morose et de la baisse des marchés. Frappée de plein fouet par la dérégulation et la mondialisation, par la baisse constante des prix et l’atonie des marchés, la profession se braque contre l’écologie et les nouvelles normes environnementales, notamment l’extension des zones vulnérables autour des points de captage d’eau potable.

Opposer élevage et écologie revient à masquer les véritables causes de la crise agricole : industrialisation, mondialisation et massification du secteur .

Concentration du « capital vivant » que constituent les cheptels, concentration des abatteurs, collecteurs et distributeurs (grande distribution) : la convergence de ces phénomènes produit à la fois du déséquilibre entre les territoires et des dégâts économiques et sanitaires majeurs.

La dérégulation continue des marchés du lait et de la viande – fins des quotas laitiers de l’UE, négociation de l’accord transatlantique (TAFTA) dont l’ambition affichée est de créer de la croissance via la dérégulation – aboutissent à des logiques de concentration massive de l’activité qui vident les territoires et enferment les exploitants dans des relations commerciales extrêmement asymétriques.

L’Auvergne n’est pas épargnée qui subit la concentration toujours plus poussée de l’industrie du lait, et notamment de la coopérative Sodiaal qui a fermé son unité de Saint-Yorre et racheté des coopératives dans le sud du Cantal dans l’optique d’atteindre une taille critique sur les marchés mondiaux.

Cet éloignement des sites de transformation laitière fragilise les réseaux locaux de collecte dont la myriade de petites exploitations est forcément « moins rentable » qu’une usine à lait à l’allemande.

Dans le même temps, le secteur se lance dans un double processus de littoralisation et d’hyperconcentration. C’est notamment l’exemple de la ferme des Mille Vaches dans la Somme, une première en France qui réjouit les milieux économiques et les investisseurs et affolent les milieux paysans, très inquiets de ce précédent qui constitue une négation pure et simple du métier qu’ils pratiquent.

Qu’après la crise majeure de la filière agroalimentaire bretonne, on en soit encore à rechercher des solutions dans les causes mêmes de cette crise – industrialisation et traque obsessionnelle des économies d’échelle – relève de l’aveuglement le plus total.

Concentration animale, baisse drastique des prix compensée par l’exploitation des déchets (méthanisation et biogaz), problèmes sanitaires et de maltraitance animale (antibiorésistance, puçage systématique, etc.), l’industrialisation à outrance vise moins la production de produits alimentaires que de profits.

***

Tant que ces tendances de fond et strictement économiques qui ravagent les territoires, l’agriculture et l’alimentation ne seront pas visées par une politique globale et des réglementations lourdes, les normes environnementales resteront de peu d’effet ; pire encore, elles contribueront à la fragilisation des exploitations les plus petites.

Pour autant, seule une approche écologique globale (à la fois normative et incitative), animée par l’exigence d’exploitations agricoles intégrées et adaptées à leurs territoires pourrait permettre de sortir de cette crise par le haut.

Le rééquilibrage des aides en faveur de l’élevage tel que prévu par la nouvelle PAC doit permettre de donner de l’oxygène à un secteur en difficulté.

Par ailleurs, les aides du second pilier de la politique européenne (1,2 milliards d’euros pour l’Auvergne, soit 400 millions de plus que précédemment), aujourd’hui pilotées par les régions, doivent être l’un des leviers de la transition de la profession ; sans que la réforme territoriale ne vienne la diluer.

A taille humaine, l’élevage

  • contribue naturellement à la qualité et à la préservation des paysages et des terroirs

  • aide au maintien de l’activité économique dans les espaces ruraux et montagnards.

  • reste l’une des clefs de la transition vers l’agroécologie via l’équilibre et la complémentarité des pratiques culturales.

Le secteur de l’élevage reste l’un des maillons essentiels de la vie dans nos campagnes. Il sera au coeur de la transition vers une agriculture plus juste et plus écologique.

]]>