Les élus verts avaient en 2005 proposé la réhabilitation du parking Carnot. Si quelques bémols peuvent être apportés quant au résultat final, le bilan n’en reste pas moins positif.

Ci-dessous la lettre de Robert Rochaud à Jacques Santrot, maire de Poitiers à l’époque.

Poitiers, le mardi 22 février 2005

Robert Rochaud
Adjoint au maire chargé des déplacements.

à Jacques Santrot
Président de la CAP
Maire de Poitiers

OBJET : Opération Cœur d’agglomération.

L’objet de ce courrier est de présenter de nouvelles propositions sur cette opération.

Nous sommes tous d’accord pour considérer que ce projet de réaménagement est un projet emblématique. Il va en effet, d’une certaine façon, redéfinir le cœur de Poitiers pour les 20 ou 30 prochaines années.

Nous sommes aussi d’accord pour considérer que ce réaménagement, même s’il constitue un des aspects de la mise en œuvre du plan de déplacements urbain (PDU) est bien plus large que ce simple aspect. Il recouvre des aspects d’activités économiques, commerciales, d’aménagement de l’espace. C’est un projet d’urbanisme au sens propre du terme.

Nous ne devons pas nous tromper sur cet aménagement. Pour le définir, il nous faut donc imaginer ce que sera la ville dans 20 ou 30 ans.

Dans 20 ans, du fait du renchérissement du prix du pétrole d’une part et de l’impérieuse nécessité de lutter contre l’émission des gaz à effet de serre et le réchauffement climatique, la part des transports collectifs dans les déplacements sera beaucoup plus importante. La marche à pied, l’utilisation du vélo seront également plus développées. En corollaire, il y a aura beaucoup moins de voiture en ville. Les habitants hésiteront aussi à prendre leur voiture pour aller dans les zones commerciales de périphérie que nous connaissons actuellement. Il est tout à fait imaginable que la circulation des voitures au centre ville soit uniquement réservée au riverains.

Dans cette situation, est-il utile de conserver les 700 places de stationnement du parking Carnot ?

Dans les études du diagnostic, nous avons vu qu’il manquait dans ce secteur de la ville, une emprise suffisante pour construire des locaux commerciaux pouvant accueillir une locomotive commerciale.

Ma proposition est d‘utiliser cette surface pour implanter des locaux commerciaux.
Cette solution présente un certain nombre d’avantages.
Premièrement, et principalement, avec l’implantation d’une locomotive commerciale, le rééquilibrage entre le sud et le nord du centre ville est gagné. La place Leclerc devient de fait le centre de gravité de la ville.

Deuxièmement, elle devrait obtenir l’assentiment des commerçants. Elle correspond en effet à une remarque de la FAE qui figure dans le diagnostic :

Troisièmement, du point de vue architectural, elle permet de supprimer une affreuse verrue de la rue Carnot. Avec une façade adaptée elle peut redonner à cette rue un nouveau cachet.

Quatrièmement, par cette solution nous construisons la ville sur la ville, non seulement dans les quartiers avec le renouvellement urbain, mais aussi dans le centre ville lui-même.

Cinquièmement, nous donnons aussi un signe fort que la ville n’est plus réservée à l’automobile, puisque nous remplaçons des places de parking par de l’activité économique et commerciale.

Nantes mène actuellement une opération de même type. Un vieux parking du centre ville est déconstruit. A sa place vont être construit des places de parking en sous-sol des commerces et des bureaux à l’air libre.

Je propose que ce scénario soit mis à l’étude dés maintenant.

Le maire adjoint,
R. Rochaud

Réaliser une liaison piétons-vélos entre le centre-ville et les quartiers Couronneries-Montbernage grâce à une passerelle, tout en ouvrant les berges du Clain aux promeneurs, l’idée avait été donnée pendant le mandat municipal 2001-2008 par Eric Joyaux, élu Vert, adjoint à la Jeunesse-Maisons de Quartiers. Un débat avait eu lieu en majorité et en présence du Maire Jacques Santrot qui avait jugé le projet intéressant mais impossible à réaliser pendant le mandat, les finances de la ville étant trop engagées. Aujourd’hui, la liaison-passerelle est devenue réalité, comme quoi les bonnes idées finissent par être reconnues…et nous en avons plein d’autres!!

Le devenir de l’ancien théâtre fait l’objet d’interrogations.

Nous avons plusieurs fois parlé du devenir de ce lieu dans cette assemblée, vous nous avez dit monsieur le maire que rien ne serait décidé sans débat.

Le groupe des élus EELV par l’intermédiaire de Claude Thibault, déléguée au tourisme et au patrimoine, vous a sollicité afin que ce lieu fasse l’objet d’une protection au titre des monuments historiques.

En effet, l’ancien théâtre de la Ville de Poitiers, outre son architecture remarquable, conserve des éléments de décor, témoins de l’art des années 1950. Poitiers a la chance de conserver ce qui semble être le dernier témoignage monumental du maître-miroitier Robert Pansart (1908-1973).
Les grands verres églomisés réalisés par les ateliers Pansart, rappelent les activités auxquelles ce lieu était dévolu (théâtre, danse, musique…), nous demandons que ces verres églomisés, ainsi que l’ensemble du hall, et pourquoi pas des salles puissent être inscrits au titre des objets mobiliers.
Cette demande doit émaner du propriétaire du lieu. Ainsi pourrait il être conservé in situ le décor des ateliers Pansart.

Le devenir du théâtre ne se résume pas seulement à la préservation de sa richesse patrimoniale. Il s’agit d’un édifice situé en plein cœur d’agglo.
Nous avons lu dans la presse que vous souhaitiez que cette opération soit mixte : des activités privées et un lieu public.
Cette déclaration doit elle nous laisser penser que ce lieu va être vendu et que comme tout lieu recevant du public ce sera un lieu public, au lieu de lire dans la presse ceci ou cela qui peut être interprétable en tout sens, nous demandons qu’un véritable débat ait lieu avec des propositions et pas seulement celles de la municipalité mais comme c’est le cas dans toute véritable concertation, avec aussi celles émanant de tous les acteurs concernés associations et citoyens .

Bien sûr nous n’oublions pas que nous sommes dans un contexte budgétaire contraint, mais là encore des choix doivent être faits et ce lieu mérite qu’on lui accorde toute notre attention.

Il est des hommes qui ont donné leur vie pour celle des autres. Les liquidateurs de Tchernobyl sont de cette veine, qu’ils soient pompiers, pères de famille, ouvriers… ils se sont sacrifiés. Pourtant, nul lieu pour leur rendre hommage, nul monument aux morts pour rappeler leur sacrifice. En guise de devoir de mémoire, une exposition itinérante présentant le portrait de 260 liquidateurs de Tchernobyl a déjà été présentée dans plusieurs villes de France.

Juste un an après la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011), la Coordination Poitevine pour la Sortie du Nucléaire a demandé à la Mairie de Poitiers – depuis début janvier – d’accueillir cette exposition le 10 mars sur la place du Maréchal Leclerc et le 17 mars sur le parvis de Notre-Dame-la-Grande. Sans aucune motivation, le cabinet du maire de Poitiers vient d’en refuser la présentation. Au même titre que les commémorations du 8 mai et du 11 novembre, nous demandons au député-maire de Poitiers de revoir sa position afin de permettre la tenue de cette exposition surtout au moment où la venue d’Éric Besson est annoncée pour le 10 mars à Civaux.

ACEVE, EELV 86, Les Alternatifs 86, Les Amis de la Terre, NPA 86, Solidaires 86.

Vidéo. Débat lors des assises du journalisme (Poitiers, 9 novembre 2011)

Lors de son face à face avec Edwy Plenel, Éva Joly revient sur l’indépendance des médias…

Un reportage de Berti Hanna, Valérie Pochart-Auger et Anne-Sophie Perraudin, journalistes, membres Club de la Presse Val de Loire

Un rassemblement au niveau du square Magenta à Poitiers était organisé samedi 19 novembre afin de protester contre l’abattage de nouveaux arbres dans le cadre du projet « Cœur d’agglo ». Les habitants du quartier n’ont jamais été informés de ces coupes et la mairie de Poitiers, dans ce qui semble être une omission voulue, s’est contentée d’évoquer la plantation de nouveaux arbres. Ce sont de telles méthodes qui avaient fortement indigné les Poitevins lorsque les tilleuls de la place du Maréchal Leclerc avaient été abattus…

Le rassemblement a fait parler…

> Voir l’article de Centre Presse du 21/11:2011