L’affaire d’espionnage dont a été victime Yannick Jadot, l’actuel eurodéputé d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) de la région Ouest, et porte-parole d’Éva Joly, vient une nouvelle fois de défrayer la chronique. Elle implique notamment plusieurs hauts cadres, un ancien contre-amiral, un ex-policier, un ancien membre de la DGSE et surtout EDF en tant que personne morale.

 

Il est des situations où ne ne pouvons pas compter sur EDF pour faire toute la lumière !

Cette affaire remonte à 2006. Elle n’aurait jamais éclatée si l’entourage du cycliste américain Floyd Landis, n’avaient pas recouru aux services d’un pirate informatique pour tenter d’espionner le Laboratoire National de Dépistage du Dopage (LNDD), ce qui a naturellement conduit à un dépôt de plainte. L’enquête a eu des répercussions inattendues en révélant que l’ordinateur de Yannick Jadot avait également fait l’objet d’intrusions informatiques, en septembre 2006, alors qu’il était directeur des campagnes de Greenpeace. Un cd-rom contenant des fichiers piratés sur son ordinateur a même été retrouvé dans le coffre-fort de Pierre-Paul François, un ancien policier entré chez EDF en 1994 en tant que chargé de mission sur la sécurité des centrales nucléaires. Ces données ont été extraites par la société Kargus Consultants dirigée par Thierry Lorho, un ancien parachutiste et de la DGSE. De l’aveu même de Lhoro, il avait été contacté puis engagé par EDF qui « souhaitait entrer dans les ordinateurs de Greenpeace pour anticiper ses actions liées au réacteur nucléaire EPR » de Flamanville (Manche). EDF a part la suite tenté de maquiller le contrat de 50000 euros passé avec Kargus Consultants en un simple « contrat fantoche » de « veille informatique » rémunéré 4664,40 euros par mois.

Le 24 octobre denier, devant autant de preuves accablantes, le substitut du procureur de Nanterre a fustigé les huit prévenus en mettant l’accent sur les méthodes illégales et inacceptables employées par EDF. Lors de son réquisitoire de quatre heures, il a notamment indiqué que « Tout ce qui contribue à faire prospérer ce monde souterrain où règnent le secret, la clandestinité, l’application d’une loi qui n’est pas celle de la République et l’intimidation doit être condamné avec fermeté. Autrement, le citoyen achèvera une mithridatisation qui mettra en péril le pacte social. Lorsqu’il prend conscience qu’une société telle qu’EDF, aussi réputée dans le monde et dont la France peut s’enorgueillir, tolère sinon encourage le recours à de telles pratiques, comment ce citoyen pourrait-il conserver une totale confiance aux décideurs publics ou privés qui exigent de lui respect et sacrifice financier ? »

Le procureur a requis contre EDF une amende d’1,5 million d’euros ainsi que des peines de six à dix-huit mois ferme contre les prévenus assorties également d’amendes. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 10 novembre.

Une bien curieuse affaire qui a le mérite de mettre au grand jour les méthodes et les moyens illégaux employés par EDF et auxquels sont souvent confrontés les écologistes, notamment dans le domaine de la lutte contre le nucléaire. Pouvons-nous toujours compter sur EDF pour faire toute la lumière ?

 

Contacts :

• Jean-Michel Braud, attaché parlementaire de Yannick Jadot (06 70 58 04 32).
• Didier Coupeau, secrétaire régional EELV (06 37 64 66 99).
• Arnaud Clairand, porte-parole EELV du groupe Poitiers Sud-Vienne (06 09 62 83 04).