Le bruit : une urgence sanitaire

Tout le monde connait les effets nocifs sur la santé de la pollution de l’air. En matière de grande nuisance environnementale, le bruit est également un enjeu de santé et de sécurité majeur. Si tout le monde est d’accord pour dire qu’il s’agit d’une des principales sources de dégradation de la qualité de vie, ses effets sur la santé sont moins connus. Ils sont pourtant considérables, comme le montre cet extrait de la délibération sur le bruit présentée en Conseil d’arrondissement du 9eme le 3 février 2015 :

« Au-delà des questions de confort et de qualité de vie, l’environnement sonore constitue un enjeu de santé publique. Le rapport d’évaluation du bruit publié par l’Agence européenne de l’environnement en décembre 2014 montre qu’en Europe, le « bruit dans l’environnement » (bruit des transports et de l’industrie) provoque chaque année au moins 10 000 morts prématurées, gêne 20 millions d’adultes, entraîne des troubles du sommeil chez 8 millions d’entre eux et cause plus de 900 000 cas d’hypertension et 43 000 hospitalisations. La principale source de bruit dans l’environnement est le trafic routier… »

Il y a donc urgence à agir. Le bruit et la pollution de l’air, tout deux largement issus du trafic routier, sont bien les nuisances publiques numéro 1, fléaux de civilisations qui représentent un enjeu de politique publique prioritaire.

C’est dans ce cadre que la Ville de Paris et Célia Blauel, adjointe à l’environnement, travaillent sur un Plan de prévention du bruit dans l’environnement 2015-202. Ce dernier sera mis en débat pendant plusieurs semaines en vue d’une adoption en septembre prochain. Sa première version a été adoptée en conseil d’arrondissement du 9eme avec les voix des éluEs PS et EELV, la majorité d’arrondissement s’étant abstenue.

Se basant sur des « cartes stratégiques du bruit » il propose à ce jour 34 actions autour des 3 grands thèmes suivants :

« Le thème « Évaluer » vise à une meilleure compréhension de l’origine et de l’ampleur de certaines
nuisances sonores. Par exemple, l’amélioration de la connaissance des composantes du trafic routier et de la contribution des deux-roues motorisés permettra d’affiner les cartes de bruit, d’améliorer les études de report de trafic ainsi que les études d’impact des projets municipaux.

Le thème « Sensibiliser » a pour objectif de rappeler à chacun que la qualité de l’environnement sonore est en grande partie une question de comportement, qu’il peut tour à tour être gêneur et gêné et que le bruit est l’affaire de tous, individus et collectivités. Une campagne de communication et de sensibilisation aux enjeux d’une ville moins bruyante sera notamment organisée.

Le thème « Agir » a pour but d’améliorer l’environnement sonore en priorisant les actions de suppression ou d’atténuation des sources de bruit. Le bruit routier est particulièrement visé, à travers des actions d’aménagement de l’espace public, de développement des mobilités durables et d’amélioration des véhicules. La dimension acoustique des projets urbains sera développée avec l’ambition d’une prise en compte du paysage sonore dans l’ensemble du processus de conception. La mise en oeuvre d’enrobés phoniques sur le boulevard périphérique sera poursuivie, avec le traitement de 30% de son linéaire. La qualité acoustique des logements sera également améliorée, en veillant notamment à l’intégration d’objectifs acoustiques dans les rénovations thermiques. »

NB : Les extraits cités sont issus de la délibération 2015 DEVE 37 Approbations des cartes stratégiques du bruit et du projet de plan de prévention du bruit dans l’environnement de la Ville de Paris 2015-2020, pour le lancement de la consultation du public.

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