EELV contre Bygmalion : combien coûte une campagne électorale normale ?

Avec l’affaire Bygmalion, on découvre que l’UMP et Nicolas Sarkozy ont triché aux élections. Cette affaire qui éclaire des pratiques inacceptables, porte un coup violent à la crédibilité du monde politique. Pourtant, la plupart des candidats respectent les règles du jeu quand ils se présentent face aux électeurs. C’est d’autant plus important qu’il s’agit en grande partie d’argent public. Pour faire preuve de transparence et de pédagogie dans ce contexte dégradé, les écologistes du 9eme arrondissement vous ouvrent leur compte de campagne.

La démocratie a un coût. Pour convaincre les électeurs, il faut produire des tracts, avoir un site internet, organiser des réunions publiques. Ces dépenses sont nécessaires pour la tenue d’élections libres et démocratiques. Pour qu’il y ait égalité de traitement entre les candidats et éviter que seuls les plus fortunés puissent briguer un mandat, la loi prévoit d’une part le remboursement d’une partie des dépenses de campagne, et d’autre part leur plafonnement.

Ainsi, un candidat n’ayant pas les moyens pourra demander un prêt à la banque ou à un parti politique pour financer sa campagne. A l’opposé, un candidat extrêmement riche ne pourra pas dépasser un certain montant de dépenses. Le but du jeu : que chacun puisse se battre à armes égales.

Le montant des dépenses autorisés dépend du nombre d’électeurs à convaincre. Dans le 9eme, la population prise en compte lors des dernières élections municipales était de 60.936 habitants. Il était donc possible de dépenser jusqu’à 76.797 euros, et de se faire rembourser, par l’Etat et donc par les contribuables, environ la moitié soit 36.478 euros, à condition de recueillir au moins 5%.

La plupart des « petits ou moyens » candidats ne dépassent pas le niveau de dépenses remboursables, car ils n’ont pas les moyens – ni leur parti – de dépenser plus. Certains, comme les écologistes du 9eme arrondissement lors des dernières élections municipales, dépensent même moins que ce qu’il était possible de se faire rembourser.

Dans cette campagne, nous avons ainsi dépensé 21 038,69 euros. Le plus gros poste de dépense (environ 15.000 euros) fut celui de la production (graphisme, mise en page et impression) et de la diffusion de matériel de campagne (cartes postales, marque pages, tracts…) que nous avons envoyé par courrier postal à une partie des électeurs de l’arrondissement, sur des secteurs que nous jugions stratégiques pour nous. Nous avons diffusé le reste nous même, principalement lros de session de tractage dans la rue et sur les marchés.

Ensuite, nous avons dépensé environ 3000 euros pour organiser des évènements de campagne. Il s’agissait d’une réunion publique dans un bar de l’arrondissement et de l’installation d’un stand et d’une ferme pédagogique, un mercredi après-midi Place Turgot.

Le reste des dépenses (environ 4000 euros) a servi a payer un site internet, l’expert comptable chargé de contrôler et présenter notre compte de campagne, et une partie des dépenses de la campagne écologistes de Christophe Najdovski à l’échelle parisienne, au prorata de ce que nous avons pu en bénéficier dans notre arrondissement (tracts, salaires des salariés de campagne, meeting parisien…)

D’où venaient ces 21 038,69 euros ? Du parti politique Europe Ecologie Les Verts. En effet, plutôt que de faire le choix de faire un emprunt à la banque et de payer des intérêts, nous avons fait le choix de solliciter notre parti politique qui nous a prêté la somme nécessaire, à taux zéro.

Quelles conclusions tirons nous de cette campagne ?

1/ Il est possible de faire une campagne sobre et conviviale sans forcement dépenser tout l’argent disponible. (Imaginez ce qu’on peut faire avec les 22 millions allègrement dépassés par Nicolas Sarkozy?!)

2/ Les règles sont compliquées mais nécessaire pour garantir l’égalité des chances des candidats.

3/ La démocratie a un coût et les partis politiques font ici la preuve de leur utilité publique et citoyenne en permettant à leurs militants de se présenter sans avoir à payer de leur poche.

EELV Paris 8 et 9

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