Royal relance le Parc naturel marin des pertuis charentais

Publié dans Sud-Ouest le 09/06/2014  par Philippe Baroux

La ministre de l’Écologie relance une procédure que tous croyaient définitivement engloutie depuis 2011.

 

Ségolène Royal réussira-t-elle là où Delphine Batho a échoué ?

© PHOTO PHOTO XAVIER LÉOTY

 

 

 

 

Ce que la ministre de l’Écologie Delphine Batho n’est pas parvenue à conclure en 2012, Ségolène Royal? ministre de l’Écologie le signera-t-elle ? S’agissant du projet de Parc naturel marin Estuaire de la Gironde-Pertuis charentais, que tous les participants à la concertation croyaient mort et englouti depuis sa transmission à Paris fin 2011, la question est permise, puisque la procédure est relancée. Samedi, jour de la publication au Journal officiel des décrets ministériels portant création du Parc naturel marin du bassin d’Arcachon, et d’ouverture de la concertation pour la création du Parc naturel marin du Cap Corse, à la…

 

Ce que la ministre de l’Écologie Delphine Batho n’est pas parvenue à conclure en 2012, Ségolène Royal… ministre de l’Écologie le signera-t-elle ? S’agissant du projet de Parc naturel marin Estuaire de la Gironde-Pertuis charentais, que tous les participants à la concertation croyaient mort et englouti depuis sa transmission à Paris fin 2011, la question est permise, puisque la procédure est relancée.

Samedi, jour de la publication au Journal officiel des décrets ministériels portant création du Parc naturel marin du bassin d’Arcachon, et d’ouverture de la concertation pour la création du Parc naturel marin du Cap Corse, à la veille de la Journée mondiale des océans, Ségolène Royal est venue dire à La Rochelle son souhait d’avancer vers la création de ce parc, étiré de l’estuaire de la Gironde au large de l’île de Ré. Lors d’une conférence de presse convoquée après une réunion de travail à laquelle les intervenants professionnels avaient été invités… quarante-huit heures plus tôt.

Une certaine distorsion

Un projet relancé, et l’assurance énoncée que « l’État assumera ses responsabilités financières ». Une précision qui pèse de tout son poids, puisque c’est vraisemblablement pour des questions budgétaires que la procédure avait été interrompue brutalement à l’époque, après plus de 300 réunions et rencontres de concertation ; un travail de fourmi mené par la mission pour la création du parc. Laquelle s’était éclipsée des bureaux qu’elle occupait à Rochefort sur la pointe des pieds.

Le président de l’Agence des aires marines protégées dénonçait à l’époque la distorsion entre l’ambition affichée par le gouvernement, et la dotation allouée à l’agence par le ministère de l’Écologie. Elle était de 21 millions d’euros, pour 26 millions provisionnés par l’agence. Pour donner une échelle, le Parc naturel marin de la mer d’Iroise (une vingtaine de permanents) fonctionnait alors avec un budget de 3 millions. Pour ce qui est du parc girondo-charentais, Ségolène Royal parle aujourd’hui d’une trentaine de personnes, et de rechercher l’appui des compétences du territoire, citant notamment les organismes scientifiques et centres expérimentaux dans le périmètre du parc.

Les trois préfets saisis

Six ans après le lancement de la procédure (c’était le 28 juin 2008), trois ans après l’avis favorable formulé à l’issue de l’enquête publique (d’août à septembre 2011), les préfets concernés reçoivent donc une nouvelle feuille de route. La ministre de l’Environnement l’assortit, compte tenu du périmètre géographique étendu du parc, et de la diversité des sous-territoires qu’il englobe, de l’exigence que la future gouvernance du parc reflète cette diversité. En même temps que la cohérence écologique du parc.

Pas de réponse sur la date de création. Le préfet de la région Aquitaine, la préfète de la Charente-Maritime et le préfet maritime de l’Atlantique vont reprendre les discussions « et rapidement faire des propositions pour signer le décret, ou reporter la signature, s’il y a une attente de concertation plus forte. »

Philippe Baroux

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