Conseil Municipal à La Rochelle : Les élus écologistes disent NON au développement de la filière des agrocarburants
Intervention de Joëlle Laporte-Maudire concernant la demande de SISP d’autorisation d’exploiter une logistique d’approvisionnement et de stockage de méthanol
Lors de l’examen du projet global Envirocat Atlantique lors de notre séance du 25 juin dernier, les élu-e-s écologistes avaient voté contre ce projet industriel qui prévoit de produire un catalyseur, le méthylate de sodium, pour convertir les huiles végétales en carburant, le biodiésel.
Je rappelle que la production d’agro-carburant est un choix industriel inacceptable sur le plan écologique puisqu’il confisque des terres agricoles normalement destinées à l’alimentation des hommes pour produire du carburant pour les voitures !
Depuis le 25 juin, que s’est-il passé ? La France a été mise en demeure par l’Europe pour son retard dans la lutte contre la pollution de l’air, et notamment contre les particules fines en suspension, dont le principal contributeur est le diesel, considérées comme responsables de la mort prématurée de 42 000 personnes en France chaque année. Ce même diesel également considéré comme cancérigène par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Et ici, à La Rochelle, on nous présente ce projet de fabrication de méthylate de sodium comme un projet industriel innovant !
A l’heure du lancement du débat national sur la transition énergétique, à quand une fiscalité moins avantageuse pour le diesel pour commencer d’inverser cette spécificité française malencontreuse pour la santé de la planète et celle de ses habitants ?
Aujourd’hui, nous examinons la 2e partie de ce projet industriel : l’approvisionnement et le stockage du méthanol, l’ensemble allant faire de ce site de la SISP un nouveau site Seveso seuil haut sur le port de La Pallice.
L’avis réservé proposé pour la canalisation est la moindre des choses : la canalisation de méthanol en aérien sur le viaduc du môle d’escale n’est guère rassurante. Un accident a déjà vu un bateau heurter cette passerelle il y a quelque temps.
Le déchargement du méthanol à l’appontement pétrolier est au plus près de la zone de débarquement des bateaux de croisière. Le problème n’est d’ailleurs pas réglé puisqu’il doit faire l’objet d’une analyse dans l’étude de sécurité du Port.
Mais nous devons donner notre avis avant que cette étude ait eu lieu, comme avant même la fin de l’enquête publique, ce qui reste une législation bien bizarre.
Pour toutes ces raisons ici résumées, les élu-e-s écologistes sont opposé-e-s à ce projet industriel satisfaisant plus à des intérêts particuliers qu’à l’intérêt collectif.
Joëlle Laporte-Maudire, porte-parole des élu-e-s EELV