Intervention EELV Conseil municipal 25 juin 2012 au sujet de l’usine Envirocat Atlantique
Intervention Conseil municipal 25 juin 2012
Envirocat Atlantique. Avis du Conseil Municipal demande d’autorisation d’exploiter un atelier de fabrication de méthylate de sodium
M. le Maire, chers collègues,
Je m’arrêterai à la 1° phrase de la délibération : « La société Envirocat Atlantique envisage de produire un catalyseur, le méthylate de sodium, nécessaire à la conversion d’huiles végétales en carburant, le biodiesel (1)»
Et on ose appeler ça « biocarburant » ! J’emploierai le terme « agro-carburant »
L’huile végétale utilisée pour la fabrication de l’agro-diesel en France provient à 70% de cultures nationales, principalement du colza.
Le développement de la filière agro-carburant dont il est question ici implique donc le développement d’une agriculture intensive qui utilise beaucoup d’engrais azotés et beaucoup d’eau, le type même d’agriculture qui engraisse certes les gros céréaliers mais détruit l’environnement , épuise les sols et écrase les petits producteurs.
Ce n’est pas ce modèle de développement agricole que nous voulons.
Quant aux 30% importés, c’est pire encore ! Nous savons les ravages que font le développement des agro-carburants dans des pays comme le Brésil ou l’Indonésie : déforestation massive et chute des cultures vivrières.
La filière des agro-carburants de 1° génération qu’on veut développer ici va sans doute dans le sens des intérêts des industriels qui la portent, mais ce ne peut pas être une filière durable, et nous ne pouvons pas la cautionner.
Nous prenons acte que les études nécessaires ont été faites, étude d’impact , étude de dangers et même tierce expertise demandée par la DREAL vu la dangerosité des produits stockés méthanol et sodium, en un lieu déjà surchargé.
Pour être cohérents avec nos choix municipaux, nous préfèrerions que La Rochelle se positionne sur des secteurs économiques réellement innovants comme la production d’énergies « propres », issues de déchets de biomasse (agro-carburants dits de 2° génération), mais pas de produits agricoles directs, sans oublier bien sûr l’indispensable sobriété énergétique !
Pour toutes ces raisons, nous voterons contre cette délibération.
Joëlle Laporte-Maudire, porte-parole des élu-e-s EELV
(1) Rappelons que l’enquête publique se déroule du 25 juin au 25 juillet voir le détail dans le document ci-joint.