AZF : le risque industriel monopolise les débats

Par armelle parion à toulouse

 

AZF : le risque industriel monopolise les débats

TOULOUSE Alors que le réquisitoire est attendu le 9 mars, la question de la prise en compte du risque industriel reste au cœur des échanges au procès en appel d’AZF

La salle Jean-Mermoz, à Toulouse, où se déroule ce procès en appel. (photo armelle parion)

Le procès en appel de la catastrophe AZF a entamé sa dernière ligne droite cette semaine avec les plaidoiries des parties civiles. L’enjeu, pour l’accusation, est de voir condamner Grande Paroisse et Total pour manquement à leurs obligations en matière de sécurité. En 2009, le tribunal avait décidé leur relaxe, n’ayant pu établir le lien de causalité entre l’explosion de l’usine et la responsabilité de ses dirigeants. Me Léguevacques, avocat de la Ville de Toulouse, a cherché dans sa plaidoirie, mercredi, à réhabiliter ce lien de causalité. Me Carrère, avocat de la compagne d’une victime, a rappelé qu’AZF était classée Seveso seuil haut avant l’explosion. Il a évoqué le sort des salariés sous-traitants qui ne bénéficiaient pas de la même formation sécurité que les salariés « maison ».

« Désinformation »Me Carrère a également critiqué les « campagnes de désinformation » menées par la défense pour écarter la piste de l’accident chimique. Il a évoqué l’article publié mardi dans « Le Figaro », qui révélait une explosion dans l’usine Saica Pack le 13 décembre dernier. Selon le journal, celle-ci « pourrait expliquer la catastrophe de 2001 ». L’entreprise de fabrication de carton, en partie détruite par un incendie, se situe dans la zone d’activités du Chapitre, à environ 1 kilomètre au sud du site AZF. On a retrouvé sur place de petits cylindres de nitrocellulose qui proviendraient de la poudrerie de Braqueville, selon le directeur de cabinet du préfet, Maurice Barate. « La dégradation lente de ces cylindres, pas plus gros que des mines de crayon, a pu provoquer la détonation », explique Maurice Barate. Mais, pour lui, « il n’y a pas de raison objective de faire le lien entre cet incident et AZF ». Pour de nombreux avocats des parties civiles, le parallèle esquissé entre les deux explosions n’est qu’une rumeur destinée à parasiter le procès. « Le site a été dépollué par Grande Paroisse. S’ils avaient trouvé quelque chose montrant qu’une cause extérieure pouvait être à l’origine du sinistre, ils l’auraient dit », a assuré jeudi Me Dunac, l’avocat d’Europe Écologie-Les Verts.

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