Appel à la réaction de l’ARS face à la situation de la Maternité des Lilas

Courrier officiel, envoyé en copie au collectif de soutien à la Maternité des Lilas

Bonjour,

J’appelle l’Agence Régionale de Santé à donner sa réponse dans les plus brefs délais en faveur de la reconstruction de la Maternité des Lilas, aux Lilas (93).

Depuis la mi-décembre 2011, le médiateur de l’ARS a rendu son bilan et l’ARS doit désormais se prononcer .

Depuis plusieurs mois, la maternité des Lilas, ses employé-e-s, ses patientes, leurs familles, sont en lutte pour conserver non seulement son centre IVG mais aussi reconstruire la maternité. Les employé-e-s sont épuisé-e-s, saturées de travailler dans des conditions indignes de notre système de santé. Les citoyennes et citoyens sont d’ailleurs nombreux à les soutenir à chaque mobilisation.

La maternité des Lilas est un symbole de la lutte pour le droit des femmes à disposer de leur corps, que ce soit pour accueillir leur enfant en accouchant comme elles le souhaitent, dans un cadre hospitalier où la sécurité est garantie, ou pour interrompre une grossesse non souhaitée.
Il est évident que la remise en cause du projet de reconstruction de la Maternité des Lilas signe à court terme sa FERMETURE et qu’il faut agir vite. L’ARS doit désormais se positionner.

Dans de nombreux établissements en France, l’Agence Régionale de Santé met en oeuvre une politique qui bat en brèche notre modèle de santé : pression à la hausse des actes médicaux, séjours en maternité réduits à 48h, fermetures de maternités et de Centres IVG, etc…

La loi HPST de Roselyne Bachelot-Narquin et de Nicolas Sarkozy a fait passer la rentabilité avant l’accès des patient-e-s à leurs droits, en particulier le droit des femmes à bénéficier d’une IVG ou à accoucher dans de bonnes conditions.

A Paris, les maternités et centres IVG des Bluets et de Saint-Antoine sont menacés. A La Seyne-sur- Mer (83), c’est la maternité et le CIVG du Centre Hospitalier George Sand qui est également sur la sellette. Au total, depuis 2004, une centaine de CIVG ont fermé sur le territoire métropolitain et on estime à 5 000 le nombre de femmes contraintes, chaque année, d’aller à l’étranger pour pouvoir bénéficier d’une IVG.

Selon l’INED, une femme sur deux bénéficiera d’une IVG au cours de sa vie.
9 femmes sur 10 accoucheront d’un enfant.
C’est pourquoi nous devons non seulement rouvrir les maternités et CIVG qui ont fermé depuis la mise en place de la loi HPST mais nous devons également revenir sur la tarification à l’acte afin de recouvrer un système de santé respectueux des usager-e-s et du personnel hospitalier qui réalise un travail formidable dans des conditions devenues de plus en plus précaires.

Il est donc temps de permettre à la maternité des Lilas de se reconstruire aux Lilas, en Seine-Saint-Denis et de permettre aux femmes de choisir l’IVG ou la maternité en étant accueillies dans des conditions dignes de notre République.

Eva Joly

Remonter