Contre la censure, prenons date avec les internautes pour un nouveau contrat social

Les sites MegaUpload ont été bloqués hier soir et leurs dirigeants arrêtés à la demande des autorités américaines. En réponse des hackers ont bloqué les sites responsables de cette attaque.

Eva Joly a tenu à réagir : « La fermeture de MegaUpload et l’arrestation de ses dirigeants est un symptôme supplémentaire de l’incapacité des pouvoirs publics à se projeter au 21ème siècle et à concevoir un projet global éthique associant rémunération des auteurs et fluidité de la culture sur internet. Faute de stratégie publique intelligente, et de réflexion internationale indépendante des lobbies, on continuera à assister à une guerre de l’industrie du copyright face aux créatures qu’elle a engendrées. »

Elle poursuit : « Face aux projets de loi américaines SOPA et PIPA et à la proposition soutenue par la Commission Européenne toute aussi dangereuse, ACTA, nous devons condamner les responsables de cette atteinte aux libertés, qui a par ailleurs été saluée avec un zèle dérangeant par notre propre président. »

Hier, à l’occasion de sa visite à la BIS, Eva Joly a réaffirmé son refus des dispositions répressives et de contrôle des internautes, et sa volonté d’abroger les lois Hadopi, DADVSI et LOPPSI.

Eva Joly ajoute : « Après 5 années de faux débats autour d’Hadopi, sans solution ni bénéfice pour les artistes, pour les écologistes il est urgent de changer les termes de la discussion : ne plus opposer une « riposte graduée » à de prétendus « pirates » du partage, mais soutenir la création en libérant les internautes. Nous souhaitons poser les termes d’un nouveau contrat social qui allie des droits et des devoirs et qui repose sur deux mesures politiques précises : la légalisation du partage entre individus associée à la constitution d’une contribution à la création. Celle-ci permettrait de redistribuer chaque année 1 milliard d’euros, de quoi peser significativement sur la création aux côtés des artistes, notamment les plus précaires. »

En conclusion : « Nous souhaitons que l’élection présidentielle soit le moment pour les internautes de prendre date avec le pouvoir politique, qu’ils trouvent en réponse à leur trop longue attente des propositions politiques enfin adaptées, concrètes et assumées. »

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