Du Novotel au Sénat, Eva Joly défend l’égalité entre les femmes et les hommes
Mardi 8 novembre, Eva Joly est allée à la rencontre des femmes de chambre de l’hôtel Novotel des Halles qui se sont mises en grève pour dénoncer leurs conditions de travail : salaires de misère, CDD, temps partiels subis, cadence infernale…
« On est invisibles. L’hôtel a eu une quatrième étoile grâce à la qualité de notre travail, et on n’a même pas eu droit à un merci » ont dit les grévistes. « Ce manque de respect me choque. Que serait cet hôtel sans votre travail » leur a répondu Eva. « Vous symbolisez la précarité dans laquelle les femmes sont trop souvent enfermées. En sortant de l’ombre pour exiger le changement, vous symbolisez également le combat des femmes ».
Chaque année, l’Etat dépense 21 milliards d’euros en exonérations de cotisations pour aider à l’embauche de personnes à bas salaire. Dont 4 milliards subventionnent la précarité en allant à des patrons qui abusent des temps partiels. Eva Joly s’est prononcée pour la fin des aides aux contrats de moins de 30 heures par semaine.
Eva Joly s’est ensuite rendue au Sénat où elle a été accueillie par les 10 sénatrices et sénateurs d’Europe Ecologie les Verts pour une photo de famille écolo. La parité du groupe écologiste au Sénat est la preuve du sérieux de ce mouvement en ce qui concerne l’égalité femmes-hommes. « Europe Ecologie – les Verts est féministe » a déclaré Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, lors du déjeuner qui a suivi avec de nombreuses associations féministes.
Les associations ont tour à tour fait part de leurs propositions pour 2012 : modification de la loi sur le harcèlement sexuel, droit des femmes à disposer de leur corps, éducation à la sexualité, lutte contre la précarité, laïcité. Autant de sujets qui ont été abordés dans une discussion riche et qui marque le début d’une coopération tout au long de la campagne.
Eva Joly est brièvement revenue sur son parcours : « Quand j’étais à l’école primaire, les filles et les garçons étaient séparés. Dans ma filière du baccalauréat, il n’y avait pas de jeune fille. Au parquet, sur les dossiers financiers, il n’y avait pas de femme quand je suis arrivée. La lutte pour l’égalité est un combat incessant ».
Enfin, Eva Joly a signé le Pacte pour l’Egalité, entourée de la sénatrice Aline Archimbaud et de Cécile Daumas, présidente du Laboratoire de l’Egalité à l’initiative du Pacte. Ce faisant, elle est la première candidate officielle à la présidence de la République à endosser les 20 propositions promues par le Laboratoire pour l’égalité femmes-hommes.
« Cette rencontre, aujourd’hui n’est ni la première ni la dernière. J’étais déjà à vos côtés au mois de mai pour lancer l’appel contre le sexisme. J’étais à la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes samedi dernier. Je serai à nouveau avec vous pendant ma campagne. »
Télécharger le « Pacte pour l’Egalité »
Aller plus loin
Les propositions des écologistes pour lutter contre la précarité.
Destinées à améliorer le bien de tous, les mesures de lutte contre le travail précaire ont un impact direct sur les femmes, premières touchées par l’extrême précarité.
- Les métiers dits « féminisés » sont ceux où l’on trouve le moins de formation et le moins d’évolution de carrière. EELV appelle à une réforme de la formation professionnelle pour attribuer les droits aux personnes quelle que soit leur situation professionnelle. Cette réforme conduirait à la création d’un capital formation dès la sortie du système scolaire de façon à garantir l’accès réel aux droits à la formation professionnelle pour tous.
- Ne plus subventionner la précarité : réserver l’exonération de cotisations sur les bas salaires aux emplois en CDI et aux contrats dont le temps de travail est supérieur à 30 heures.
- Revenir sur la réforme des retraitesqui pénalise fortement les femmes, et surtout les plus précaires.