Ces viticulteurs alsaciens qui ont dit non aux pesticides

Dans le village alsacien de Balbronn, à l’ouest de Strasbourg, en plein coeur de la route des Vins, Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle,  a rencontré des viticulteurs pour discuter de l’impact sanitaire des pesticides.

Accompagnée par Michèle Rivasi, et Yannick Jadot, députés européens, ainsi que Jacques Fernique, Conseiller régional EELV, elle a pu discuter avec le chef d’exploitation et dénoncer les politiques de santé du gouvernement qui n’intègre pas de politique de prévention, alors que la crise sanitaire s’amplifie.

 

C’est la deuxième année que Marc Anstotz, viticulteur est passé au bio.

Pour des raisons écologiques, mais également pour des raisons de santé: « J’avais vraiment envie de réduire les intrants, et de passer au bio. Sur la production de vin, le résultat est le même, le goût est meilleur, mais surtout il y a moins d’incidences sur la santé. Il faut bien dire que le travail manuel est plus sain que d’absorber des produits de synthèse ! » Son fils reprendra l’exploitation dans quelques années et a déjà été formé pour exploiter la totalité des parcelles en bio.

En Alsace, 11 % du vignoble est produit en bio (alors qu’il n’y avait que 1% de toutes les parcelles qui étaient bio il y a 10 ans). La démarche des viticulteurs et exploitants est une démarche à la fois d’expression du terroir (l’ensemble de la production est labellisé AOC, et bientôt AOP), mais également de création d’emplois.

« Avec le bio, nous avons 1 travail pour chaque hectare de vigne, c’est une vraie démarche de réflexion. »  explique Yves Dietrich, vice président de l’association des viticulteurs d’Alsace.

Meilleur pour la santé des travailleurs, pour les consommateurs plus d’emplois créés, moins d’impact sur l’environnement, le bio continue de séduire…

 

Eva Joly a été très sensible à cette démarche des producteurs qui tentent de réduire les impacts de leur travail (et des produits qu’ils utilisent) sur leur santé, mais également sur l’environnement, en préservant la nappe phréatique alsacienne, et en adoptant une démarche non plus individuelle mais collective, au service de l’écologie.

 

Mais le récit poignant d’un agriculteur qui a été exposé à une forte dose de pesticides lors d’un accident lorsqu’il avait 24 ans montre également les impacts gravissimes et directs que peuvent avoir les produits chimiques. Outre les soucis de santé qui ont suivi, il a déclenché une maladie de Parkinson à seulement 35 ans. Il dénonce avec vivacité les ravages des produits chimiques utilisés chaque jour dans l’agriculture conventionnelle (plus de 521 actifs différents dans certains cocktails envoyés sur les productions), pour les consommateurs, mais également directement pour la santé des exploitants.

Attentive, Eva Joly a accentué l’action primordiale des associations d’aide aux victimes, comme PhytoVictimes, qui tentent de faire valoir les droits des travailleurs, et de faire reconnaître leurs maladies comme maladies professionnelles.

Malheureusement les lobbies de l’industrie sont parfois trop puissants, permettant depuis des années aux agriculteurs d’inonder leurs productions de produits phytosanitaires,

 

« Entre protéger les Français et protéger les bénéfices de Servier, de l’industrie du sucre ou de celle des pesticides, moi j’ai fait mon choix. L’agriculture de Sarkozy et du lobby des pesticides, ça commence à bien faire. Je veux clore cette parenthèse de l’histoire agricole. » affirme Eva Joly

 

Avant de se rendre au milieu des vignes, Laurence Vaton, consultante, docteur en chimie a été invitée pour présenter différentes études épidémiologiques montrant de façon scientifique que les pesticides et autre produits chimiques polluaient non seulement la nappe phréatique, mais que l’on retrouvait même certains résidus dans le corps humain.

La multiplication des cas de cancer (350 000 par an!) et des maladies cardio-vasculaires, les problèmes de fertilité, ne peuvent plus  rester sans réponse.

Michèle Rivasi, députée européenne appuie la démonstration en soulignant la problématique de l’alimentation, et la nécessité d’une meilleure prévention et éducation à ce sujet. Comme les familles les moins informées sont souvent les plus touchées (et souvent les plus précaires), un vrai effort de prévention est nécessaire.

Que ce soit de promouvoir les cantines bio, la qualité alimentaire, la santé au travail, la lutte contre l’obésité, notre responsabilité nous impose de ne pas laisser cette crise sanitaire s’installer et toucher les Français dans leur quotidien

 

Eva Joly conclut : « Bisphénol A, malbouffe, pesticides…  on ruine la santé des Français au lieu de prévenir. Je ne peux me résoudra au fait que la jeune génération soit la première à vivre moins longtemps que ses parents ! Mais la prévention, c’est aussi soulager les finances publiques des rentes de nombreux industriels. Nous dépensons presque deux fois plus que les Anglais pour nos médicaments ! Pour boucher le trou de la sécu, le gouvernement exclut les plus précaires de la solidarité : moi, je préfère m’attaquer à Servier et aux lobbies. »

Dans son programme, la candidate EELV propose d’augmenter fortement la taxe sur les pesticides ou encore de tripler l’effort financier que le gouvernement demande à l’industrie pharmaceutique.

« Cette crise sanitaire, je la combattrai avec autant de force que la crise climatique, la crise énergétique, la crise de la biodiversité. » a conclu Eva Joly.

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