Séminaire « Travailler chez soi, une expérience post-fordiste? » 🗓 🗺

D’ici, dedans, d’ici, dehors.. Travailler chez soi, une expérience post-fordiste?

Mardi 13 mai de 14h à 16h
Salle 159, site CNRS Pouchet, 59 rue Pouchet, Paris 17ème

Sandra BURCHI, Université de Pise, Italie

De nos jours, beaucoup de femmes se remettent à travailler à domicile. Répondant aux critères de flexibilité qui caractérisent l’organisation du travail et le cadre de production actuels, elles sont nombreuses, avec un niveau d’étude élevé, à connaître une situation professionnelle précaire. Dans le quotidien, elles affrontent d’incessants “aller et retour” entre leurs deux lieux de travail : la maison et l’extérieur. Souvent, le contexte économique ne leur permet pas de disposer de locaux professionnels. Le domicile leur apparaît alors comme une solution envisageable. Le fait d’installer leur lieu de travail chez elles comporte toutefois une accumulation des tâches. La maison devient un lieu surexposé, sur-utilisé, où les femmes se retrouvent après avoir accompagné les enfants à l’école et où elles commencent une nouvelle journée de travail, souvent seules et toujours hyper-connectées. Par ailleurs, on peut se demander si la transformation du domicile en lieu de travail ne représente pas aussi une opportunité, un “lieu de résistance”, pour des compétences, des capacités et des idées que le marché du travail actuel ne valorise pas. Les habitations qui se transforment en espaces professionnels sont visiblement stratifiées et dépassent la sphère privée. Un ordinateur, un livre ouvert, un bureau, une machine à coudre, orientent l’espace de la maison vers l’extérieur, l’envahissant et l’ouvrant à la fois. Le fait de travailler à la maison entraîne une redéfinition de la frontière entre la sphère publique et l’espace privé et nous renvoie à la notion de la maison-atelier. Il s’agira de faire état des ambiguïtés et des ambivalences du travail à domicile et des stratégies que les femmes mettent en œuvre pour trouver leur place et leur espace entre les exigences de leur vie privée et celles de leur vie professionnelle.

Après des études de philosophie, Sandra Burchi a obtenu un doctorat de recherche en Histoire et sociologie de la modernité à l’Université de Pise, avec une thèse sur le thème du travail dans les revues du féminisme italien des années 1970. Elle a été chargée de cours en Sociologie du travail et se consacre actuellement à la recherche au département de Sciences politiques de Pise. Elle fait partie de la rédaction de Iaph Italia et collabore à la revue DWF donnawomenfemme. Elle a récemment assuré la co-direction, avec Teresa di Martino, du livre Come un paesaggio. Pensieri e pratiche fra lavoro e non lavoro, Iacobelli Editore, Rome, 2013. Parmi ses travaux : “Lavorare in casa. Racconti di uno strano ritorno”, Genesis, Rivista della società italiana delle storiche, Flessibili/precarie, VII/1-2, 2008; “Lavorare a casa. Indagine sul fabbisogno formativo delle lavoratrici autonome ‘a domicilio’”, Ricerca realizzata all’interno di un progetto FSE co-finanziato dall’Unione Europea, FSE, Ministero del lavoro, Provincia Autonoma di Bolzano; avec Claudia Bruno, “Se il lavoro diventa una ‘faccenda’ domestica”, Snodi pubblici e privati nella storia contemporanea, n°11, 2012.

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