Réforme des rythmes scolaires

Le décret  » n° 2013-77 du 24 janvier 2013 relatif à l’organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires » occupe l’actualité car sa mise en œuvre est contestée.

Pour quelles raisons ? N’ouvre t-il pas des opportunités ?

Entretien avec Philippe Watrelot, Président du CRAP-Cahiers pédagogiques et militant d’ EELV.

Rappelez nous les raisons qui ont conduit à cette réforme des rythmes.

Il y a quatre ans, Xavier Darcos supprimait le samedi matin au primaire. À part les chrono-biologistes et quelques pédagogues qui dénonçaient une aberration en termes de rythmes et d’apprentissages, cela s’est fait dans l’indifférence. Mais, Luc Chatel a ensuite mis en place une commission qui concluait à la nécessité d’un retour à quatre jours et demi pour lutter contre des journées trop chargées. Les syndicats et les autres partenaires semblaient tous d’accord là-dessus. De plus débuter par les rythmes une reforme globale et systémique de l’Ecole pouvait permettre d’aborder les autres aspects (contenus, organisation des établissements,…)

Quelles possibilités offre cette réforme ?

Elle rétablit la semaine de quatre jours et demi avec le mercredi matin (dérogation pour le samedi matin). Les journées d’école ne doivent pas dépasser 5h30 d’enseignement (3h30 le mercredi matin) et la pause méridienne doit être d’au moins 1h30. Le temps scolaire reste donc le même. Les élèves ne quitteront pas l’école avant 16h30, ils se verront donc proposer des « activités pédagogiques complémentaires » prises en charge par les enseignants ainsi que des activités culturelles, artistiques et sportives prises en charge par les communes. Ces activités peuvent avoir lieu soit après les cours de l’après-midi soit lors d’une pause méridienne prolongée

C’est dans le cadre des Projets éducatifs territoriaux inscrits dans la loi qu’on peut croiser les regards afin de construire territorialement la meilleure mise en cohérence des temps, des espaces et des acteurs éducatifs (enseignants, animateurs municipaux et associatifs, parents). Les conseils d’école (où siègent parents, profs et élus, ) devraient être aussi consultés partout sur les rythmes scolaires et c’est aussi la possibilité d’impulser des débats citoyens sur l’éducation.

Pourquoi, y a t-il des résistances à ce projet ?

Quand les conditions de travail se détériorent, le fait de revenir à 4 jours et demi peut être vécu comme une nouvelle dégradation. Avec les dispositifs annoncés, certains enseignants craignent le bricolage et les inégalités. On saisit aussi l’occasion d’évoquer des revendications légitimes de revalorisation des salaires des enseignants du primaire.

Mais si l’on peut soutenir cette revendication, cela ne doit pas empêcher de saisir les opportunités offertes par ce dispositif.

 

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