Rapport de l’IRSN : les vrais dangers du nucléaire Français

Un nouveau rapport de l’IRSN chiffre les conséquences d’un catastrophe nucléaire en France : Réaction du Secrétaire national

Le Journal du Dimanche, dans son édition du 10 mars, révèle un rapport caché de l’IRSN – Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire – d’après lequel le coût d’un accident nucléaire en France coûterait jusqu’à 5 800 milliards d’euros.

D’après l’IRSN, une telle catastrophe conduirait, dans la pire des hypothèses, à la contamination de 850 000 km² et à l’évacuation de 5 millions de personnes, ce chiffre en lui-même – trois fois le PIB français, 30 ans de budget de l’Etat français, 2900 catastrophes AZF ou Erika… – démontre la folie du pari nucléaire et la pertinence de la revendication des écologistes sur une sortie du nucléaire.

Pour autant, tant que la France et l’Europe entière ne seront pas sorties du nucléaire, le premier impératif est de ne pas se voiler la face, ni mentir aux populations en ignorant les risques. En France, les risques de terrorisme, de piratage informatique, de crash d’avion, d’erreur humaine, dénoncés par de nombreux experts indépendants – n’ont pas été pris en compte dans les « Evaluations Complémentaires de Sureté » commandées par le gouvernement Sarkozy après Fukushima, contrairement aux évaluations d’autres pays.

EELV demande qu’un audit complémentaire indépendant et pluraliste soit réalisé au plus vite afin d’évaluer ces risques et les prévenir.

Le second impératif est financier. Les centrales nucléaires françaises sont assurées par la collectivité publique à un niveau dérisoire (91,5 millions d’euro par réacteur). La France ne se relèverait pas d’un accident nucléaire. Nous demandons la constitution immédiate d’un fonds de provisionnement correspondant au coût d’un accident majeur, alimenté par l’industrie nucléaire.

Enfin, parce que le risque nucléaire ne connait pas de frontières, parce que le système électrique est désormais européen, et parce que la divergence des politiques européennes conduit à un ralentissement de la transition énergétique et à des surcoûts, nous demandons enfin  que la question de la sûreté nucléaire devienne au plus vite une compétence de l’Union Européenne.

Au regard de ces nouvelles informations, de la gravité des sujets et de l’urgence d’agir, EELV, outre à  la Ministre de l’écologie et de l’énergie Delphine Batho, en appelle au Président de la République, François Hollande pour impulser des mesures concrètes et imposer aux opérateurs, EDF, AREVA et la COGEMA, notamment, de les financer de manière prioritaire. Il va de notre avenir commun.

Pascal Durand,
Secrétaire national

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