Pas de justice d’exception pour les étrangers

 

Jusqu’ici, c’était devant le tribunal de grande instance (TGI) que les étrangers sans-papiers étaient présentés au juge des libertés et de la détention (JLD) qui approuvait ou refusait au préfet le droit de les maintenir en rétention dans l’attente de leur expulsion. Cette procédure judiciaire permet aux associations de défendre ces hommes et ces femmes qui travaillent ici, vivent ici en famille, de les aider dans leurs démarches, de les soutenir dans leur détresse.

Or, à Meaux, en application servile d’une loi promulguée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le gouvernement compte faire rendre la justice « dans » ou « à proximité » du centre de rétention. Dans les jours qui viennent, deux salles d’audience « délocalisées » doivent être mises en service au bord des pistes de l’aéroport Charles de Gaulle : l’une jouxtant la « zone d’attente pour personnes en instance », l’autre accolée au centre de rétention du Mesnil Amelot, sous les pistes de l’aéroport.

Ce n’est autre qu’un moyen de soustraire aux yeux des citoyennes et citoyens les procédures de refoulement et d’éloignement des étrangers, autrement dit c’est une justice d’exception.

Si la justice est rendu au nom du peuple français, pourquoi la cacher ?

Les militantes et militants écologistes sont nombreux à s’être engagés dans un travail de terrain auprès d’associations comme la CIMADE, la Ligue des Droits de l’Homme, RESF… Ils lancent un cri d’alarme. L’enfermement des enfants dans les Centres de Rétention Administrative continue. Les expulsions continuent. La stigmatisation des étrangers continue. Nous réaffirmons notre solidarité et notre refus définitif d’une justice expéditive et inéquitable.

EELV Île-de-France demande l’abandon de ce projet auquel nous manifestons notre plus forte opposition.

 

Juliette Hosten

Porte-parole EELV IDF

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