José Bové demande d’interdire tous les forages dans les zones schisteuses

PARIS — L’eurodéputé européen José Bové a réclamé la « remise à plat » de la politique gouvernementale sur les gaz de schiste et la suspension de toutes les autorisations d’exploration en cours d’hydrocarbures conventionnels dans les zones schisteuses, samedi sur France Inter.

Tout en se félicitant de la prise de position de la ministre de l’Ecologie Delphine Batho contre les gaz de schiste, M. Bové a estimé que le gouvernement devait aller « jusqu’au bout du processus ».

« Il faut tout remettre à plat et suspendre les autorisations de travaux » a-t-il dit, en évoquant notamment le cas de Doue en Seine-et-Marne où la société Hess Oil prévoit un forage de recherche.

Face à de fortes oppositions locales, le gouvernement a annulé l’an dernier trois permis de recherche de gaz de schiste et exigé des compagnies pétrolières qu’elle s’engagent à ne pas rechercher des hydrocarbures de schiste et se concentrent sur le pétrole et le gaz dit conventionnels.

L’exploitation des gaz de schiste, prisonniers de la roche, est décriée parce qu’elle nécessite de « fracturer » des roches profondes en injectant à haute pression un mélange d’eau, de sédiments et de produits chimiques. Une technique jugée trop polluante et consommant trop d’eau.

La fracturation hydraulique, considérée comme indispensable à l’heure actuelle pour rechercher et exploiter des gaz de schiste, est interdite en France depuis l’été 2011.

La ministre de l’Ecologie Delphine Batho a confirmé le mois dernier cette interdiction, après que le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré qu’il allait « regarder » le dossier du gaz de schiste.
Des écologistes comme M. Bové plaident néanmoins pour l’interdiction de tous les forages dans les zones susceptibles de contenir des gaz de schiste, même quand ils sont en principe destinés à des gisements d’hydrocarbure conventionnels.

« Il faut interdire de manière très claire tout forage profond dans les couches schisteuses » a estimé M. Bové, qui a également invité le gouvernement à « rassurer les populations sur les demandes de travaux qui ont été effectuées et que les entreprises annoncent vouloir commencer dans les prochains mois ».

Pour l’eurodéputé, le gaz de schiste qui émet du méthane « incontrôlable » dans l’air est « beaucoup plus polluant » que le charbon et participe davantage au réchauffement climatique.

Interrogé sur la conférence environnementale, programmée les 14 et 15 septembre, qui devrait notamment se pencher sur la transition énergétique, M. Bové a souhaité que le gouvernement « soit très concret » et que les lois et les décrets d’application suivent rapidement. Il a également souhaité que le débat nucléaire « ne soit pas évacué » de la conférence.

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