Du MOX au Blayais : une décision incompréhensible

Par un décret du 28 mai signé de Jean-Marc Ayrault et de Delphine Batho, le Gouvernement a autorisé EDF à utiliser du combustible MOX dans les réacteurs 3 et 4 de la centrale du Blayais. Cette autorisation, d’apparence technique, est en réalité un acte politique très négatif.

Le MOX, combustible composé en partie de plutonium, est environ trois cent mille fois plus radioactif qu’un combustible neuf classique. Sa toxicité est extrême, ce qui constitue un facteur majeur d’aggravation en cas d’accident. Le recours au MOX induit de nombreux inconvénients en termes d’exploitation et de transport et un surcoût pour EDF. Les déchets produits sont plus radioactifs que ceux d’un combustible classique et requièrent un traitement spécifique. Pour l’ensemble de ces raisons, de nombreux pays, dont les Etats-Unis par exemple, n’utilisent pas de MOX dans leur réacteur. Et depuis 2011, AREVA est le seul producteur de MOX dans le monde, l’activité étant abandonnée par son seul concurrent au Royaume-Uni.

La centrale du Blayais, située en plein cœur des vignobles bordelais, a été inondée le 27 décembre 1999, frôlant un accident majeur. Elle est considérée comme une centrale particulièrement dangereuse.

Le MOX est porté par les promoteurs du nucléaire, qui veulent développer les réacteurs de « 4ème génération » pour lesquels le plutonium est indispensable. Ils protègent la filière du MOX coûte que coûte, y compris si cela doit se faire au détriment de la gestion des déchets, des comptes d’EDF et surtout de la sureté nucléaire.

Europe Ecologie Les Verts se souvient de l’intervention du lobby nucléaire pour tenter de faire supprimer une phrase de l’accord PS-EELV après sa signature : « nous engagerons (…) une reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication du MOX (…) ».

Europe Ecologie Les Verts regrette la signature de ce décret pris sous la pression du lobby nucléaire,  sans la moindre concertation, ni respect pour ses partenaires.

Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN,
Porte-parole

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