Data Centers en Seine-Saint-Denis : le numérique et les nouvelles technologies sont-ils le miracle annoncé ou grèvent-ils notre avenir ?

Data Centers en Seine-Saint-Denis : le numérique et les nouvelles technologies sont-ils le miracle annoncé ou grèvent-ils notre avenir ?

À la suite de l’enquête menée par le journal Mediapartparue le 05 août 2014, nous apprenons le projet d’installation de 500 000 m2 de data centers supplémentaires, dont un de 44 000 m2 sur la zone d’Eurocopter, à La Courneuve – avec cependant très peu d’emplois prévisionnels associés à sa réalisation.

À l’heure des projets sur la maîtrise de l’énergie, notamment en direction des habitats collectifs, tous les efforts déployés jusqu’ici par les pouvoirs publics et les habitants seront balayés d’un revers de main par la surconsommation énergétique générée de facto par ce projet.

Quelle sera dès lors en effet l’utilité des nouveaux plans climat air énergie territoriaux (PCAET) prévus dans la loi de transition énergétique, lorsque EDF souligne via ce projet que l’« alimentation du réseau est insuffisante » et que par conséquent les 750 mégawatts nécessaires à son fonctionnement seront en grande partie fournis par des énergies fossiles donc polluantes ?

Pour indication, 750 mégawatts (MW) d’électricité, c’est la production prévisionnelle annoncée par le groupe GDF Suez résultant de son développement prochain au Brésilde nouveaux parcs éoliens.

[Cf. http://www.romandie.com/news/Eolien-GDF-Suez-va-construire-750-megawatts-au-Bresil/492089.rom]

Avant l’élaboration de tout nouveau projet, et face aux dangers que comporte l’installation de cuves de carburants afin d’alimenter les groupes électrogènes, nous demandons à la préfecture de revenir sur les autorisations administratives accordées, sans qu’il y ait eu concertation suffisante à notre sens, en décembre 2013 dernier.

Aussi EELV-93 demande-t-il qu’il y ait des servitudes, autour des installations existantes, dans le but de limiter les nuisances et les risques pour les habitants des alentours.

À signaler au passage que dans ce domaine plusieurs rapports soulignent les risques non négligeables d’attaques terroristes de ces centres dans le but de paralyser les communications.

Nous considérons comme extrêmement préoccupant que des collectivités autorisent des installations de cette nature malgré les avis et recommandations et du CAUE 93 et de ERDF.

Nous demandons aux entreprises gérant ces data centers de se mettre en conformité avec les standards du développement durable  de type énergie positive et très haute qualité environnementale, à l’exemple des projets menés par certaines firmes américaines, telle Apple, recherchant le maximum d’efficience énergétique et ce dans une logique de green computing.

En prévision de la COP 21 de 2015 et de la mise en conformité à la circulaire européenne de 2012 sur l’efficacité énergétique, il serait pour le moins dommage que les pays participants dont les États européens ne retiennent de ce département, situé précisément en Ile-de-France, à proximité de Paris, que l’image de ces  » monstres énergivores « , pour lesquels il faut savoir qu’environ 10 % seulement de l’électricité produite est réellement nécessaire, et qu’ils fassent par ailleurs et de surcroît oublier les bonnes pratiques locales.

Les prévisions scientifiques du GIEC attestent d’un réchauffement climatique majeur dans les prochaines décennies. Il serait dommage que ces installations, en plus de leurs consommations très importantes, nécessitent toujours davantage d’énergie afin de les refroidir.

Par ailleurs nous souhaitons attirer l’attention sur le fait que certaines des entreprises qui utilisent les données stockées peuvent réaliser des profits colossaux et qu’il est plus que temps de légiférer afin de compenser via ces mêmes entreprises les nuisances actuelles.

À l’heure où la dématérialisation représente une évolution intéressante et viable, permettant de réduire l’impact de consommation des ressources naturelles – moins de cellulose papier consommée, facilitation du transport de l’information via le canal numérique -, le développement des hébergements de données dites  » mutualisées  » ne doit pas occulter de mauvaises pratiques en termes d’alimentation.

Il s’agit de faire en sorte que l’informatique dite cloud ne soit pas une réalité polluante au-dessus de nos têtes, mais bien un atout à pollution moindre pour les prochaines décennies.

EELV, par l’intermédiaire des élus à la communauté d’agglomération de Plaine commune, alerte depuis plusieurs années les pouvoirs publics sur les risques que comportent ces structures.

EELV-93 suit par conséquent attentivement la mise en œuvre de ce projet, dans une préoccupation liée, d’une part, à l’environnement, d’autre part, aux premiers concernés qui sont les riverains et plus généralement les habitants.

 

Signataire : EELV-93

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