La recherche publique, quel avenir ? DÉBAT SAMEDI 2 JUIN 2012

MALMENÉE PAR DIX ANS DE LIBÉRALISME, LA RECHERCHE PUBLIQUE RESTE UN ATOUT DU LIEN SOCIAL ET DE LA RÉINDUSTRIALISATION

La recherche publique française a été la source de notre développement industriel au XX

Le crédit impôt recherche, niche fiscale explosive, a ravi les directeurs financiers sans retombées sur les laboratoires. Le plan Campus, des milliards d’euros promis aux universités, est resté aussi furtif que sélectif. L’allocation compétitive des crédits de recherche a paupérisé les laboratoires et transformé les chercheurs en chasseur de primes. Les inégalités se sont développées sans logique autre que financière.

Plus que jamais, l’économie réelle et le lien social ont besoin de recherche et d’innovation. Si le marché, la compétition, les incitations fiscales, les aides étatiques servent l’innovation, seule la recherche publique permet l’accumulation et le partage des nouveaux savoirs. Mais comment gérer avec efficience les budgets nécessaires ? En Ile-de-France, les écologistes ont prouvé de 2004 à 2010 leur aptitude à articuler les exigences d’une triple légitimité : celle du chercheur qui revendique la cohérence de ses travaux avec ceux de ses pairs, celle du gouvernant qui doit chercher la pertinence des choix budgétaires et celle du citoyen qui a soif de savoir et de formation. L’engagement européen d’EELV garantit par ailleurs que ses choix s’inscriront dans la dimension européenne.

A MEUDON, LA RECHERCHE PUBLIQUE EST TRÈS PRÉSENTE MAIS S’ ÉTIOLE.

Le CNRS n’y a plus qu’un seul laboratoire. Il vend ses terrains. Deux questions se posent : le départ de la recherche publique de Meudon est-il irréversible faute de voisinage avec l’enseignement supérieur ? Les terrains doivent-ils être vendus au promoteur le plus offrant ou servir les politiques de l’État ?

Remonter