Marais Poitevin – Ancien Groupe local Deux-Sèvres http://deuxsevres-old.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Thu, 07 Sep 2017 08:34:57 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.6 Les irrigants nous bassinent ! http://deuxsevres-old.eelv.fr/12/les-irrigants-nous-bassinent/ Fri, 12 Feb 2016 10:03:37 +0000 http://deuxsevres.eelv.fr/?p=11428 EELV79 souhaite réagir concernant l’article paru le 09 février « Les irrigants déposent 21 projets de bassines ». Ces 21 retenues de substitution de 120 à 850.000 m3 d’eau en Deux-Sèvres font parties des 27 projets de retenues qui seront prochainement déposés dans le cadre de la « Demande d’autorisation unique pluriannuelle de prélèvements d’eau pour l’irrigation agricole » de l’Établissement Public du Marais Poitevin (EPMP). ...]]>

EELV79 souhaite réagir concernant l’article paru le 09 février « Les irrigants déposent 21 projets de bassines ». Ces 21 retenues de substitution de 120 à 850.000 m3 d’eau en Deux-Sèvres font parties des 27 projets de retenues qui seront prochainement déposés dans le cadre de la « Demande d’autorisation unique pluriannuelle de prélèvements d’eau pour l’irrigation agricole » de l’Établissement Public du Marais Poitevin (EPMP).

Ces 27 bassines, dont les 21 soutenues par la SCAE et l’AIDS en Deux-Sèvres,  représentent un prélèvement de plus de 10.000.000 m3 d’eau. Ces projets sont très inquiétants et en contradiction total avec les enjeux de ce territoire, le Marais Poitevin, plus vaste zone humide du littoral français.

Le lobbying des irrigants consiste à tenter de faire croire que les retenues de substitution vont permettre de s’affranchir des conditions climatiques sans dégâts sur l’environnement et tout en stimulant l’économie locale. Mais il n’en est rien. Une bassine de 180.000 m3 coûte environ un million d’euros, donc les 10.000.000 m3 de retenues coûteraient la bagatelle de 50 millions d’euros, très largement subventionnés par le contribuable. Un rapide calcul nous amène à 39 millions d’euros pour, en Deux-Sèvres,  « une bonne centaine d’agriculteurs irrigants » selon la SCAE.

Mais plus qu’un problème strictement financier, il s’agit surtout d’un problème de modèle agricole.
Créer des réserves de substitution s’inscrit dans un modèle agricole fondé sur les grandes cultures intensives, souvent accompagné d’intrants en pesticides importants, et notamment sur le maïs qui occupe une place prépondérante dans le Marais Poitevin, avec 60% des surfaces irriguées. Rappelons que les principaux enjeux du « Plan agro-environnemental et climatique 2015-2020 » pour le Marais Poitevin sont de maintenir les prairies du marais et conforter les élevages, conserver le caractère humide des prairies, soutenir les pratiques agricoles favorables à la biodiversité. La création de bassines et le type d’agriculture qu’elle sous-entend, ne répond en rien à ces enjeux. Subventionner l’irrigation contribue à accroître les disparités dans la profession au détriment des éleveurs et est en contradiction avec la remise en prairie d’une partie des terres cultivées. Les investissements et aides publiques à consentir devraient être réservés à créer des emplois et de la valeur ajoutée agricole en circuit court (semences, maraîchage, horticulture, élevage…) ainsi qu’à accompagnement des agriculteurs vers la mise en place de systèmes agricoles plus respectueux de l’environnement et compatibles avec les autres activités génératrices d’emplois de ce territoire, telles le tourisme et l’aquaculture.

Les politiques de soutien à l’irrigation à court terme ne peuvent constituer une solution responsable, ni pour les finances publiques, ni pour les milieux naturels, ni pour le développement des territoires ruraux qui devront être, demain, pourvoyeurs d’aliments sains et d’emplois nombreux et non délocalisables.

Aux représentants des irrigants en Deux-Sèvres, pour qui il est essentiel de « trouver un compromis avec l’État et la Société dans son ensemble » nous disons « chiche ! ». Faisons ensemble pour que la gestion qualitative et quantitative de l’eau, patrimoine commun de la nation, soit collective, et qu’elle repose sur une politique d’économie d’eau et de pratiques agricoles adaptées.

Monique JOHNSON 06 15 81 05 69
Bernard JOURDAIN 06 82 94 90 76
Secrétaires EELV79

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Serge Morin prend position dans le débat sur la dernière crue dans le Marais http://deuxsevres-old.eelv.fr/17/serge-morin-prend-position-dans-le-debat-sur-la-derniere-crue-dans-le-marais/ Wed, 17 Apr 2013 07:29:45 +0000 http://deuxsevres.eelv.fr/?p=9363 Mercredi 16 avril 2013 Depuis vendredi, la colère de certains agriculteurs face à la crue que nous connaissons est relayée dans la presse. Dès vendredi matin, un collectif d'agriculteurs s'est rendu sur le barrage de la Sotterie, à Coulon, pour \"dénoncer l'absence de réactivité des services de l’État\", en tant que gestionnaire des ouvrages hydrauliques. ...]]>

Mercredi 16 avril 2013

Depuis vendredi, la colère de certains agriculteurs face à la crue que nous connaissons est relayée dans la presse. Dès vendredi matin, un collectif d’agriculteurs s’est rendu sur le barrage de la Sotterie, à Coulon, pour « dénoncer l’absence de réactivité des services de l’État », en tant que gestionnaire des ouvrages hydrauliques.

Je suis tout à fait solidaire des éleveurs et je comprends les désagréments causés, néanmoins, si des manœuvres d’ouvrages auraient limité le niveau des eaux de quelques centimètres en début de crue, elle ne l’aurait pas empêchée.

Je rappelle également qu’en aval, les conchyliculteurs de la baie de l’Aiguillon subissent la gestion du bassin versant ; leur activité économique nécessite une eau de qualité et en quantité maîtrisée.

Les pluies enregistrées la semaine dernière, sans être exceptionnelles, se sont traduites par une augmentation rapide des débits et par une crue inévitable, les sols déjà saturés n’étant plus en capacité de retenir plus d’eau.

Néanmoins, il ne s’agit pas uniquement d’un problème conjoncturel, qui pourrait être réglé par quelques mesures ponctuelles, à l’instar des manœuvres d’ouvrages.

Nous devons constater un problème plus profond. Au fil de ces dernières décennies, l’agriculture s’est orientée vers la mise en culture des zones hum ides sur l’ensemble du bassin versant qui draine les eaux jusque dans le Marais poitevin. Les sols cultivés, parfois drainés, retiennent moins les pluies que les prairies naturelles autrefois présentes dans les fonds de vallées. L’urbanisation des zones pavillonnaires et des zones économiques s’est traduite par l’imperméabilisation de surfaces importantes. Les zones humides de la Sèvre et de ses affluents ne jouent plus leur rôle tampon. L’eau arrive désormais beaucoup plus vite dans le Marais, ce qui se traduit par des crues plus rapides et plus hautes.

Nous subissons aujourd’hui les effets de plusieurs décennies d’imperméabilisation des sols de l’ensemble du bassin-versant du Marais poitevin.

Il s’agit donc, en priorité,
– de créer et préserver des espaces tampons en amont du Marais, depuis Lusignan, Pamproux, Saint-Maixent, la Crèche, etc… (en préservant et restaurant notamment des zones humides, en limitant leur labour, en réimplantant des prairies naturelles, des fossés et des haies…)
– de compenser le handicap de l’élevage en zone humide, dans le cadre d’une aide spécifique qui pourrait être une déclinaison prochaine du second pilier de la PAC.

C’est dans ce sens, à travers l’Établissement Public du Marais Poitevin notamment, que nous devons soutenir la mise en œuvre d’une politique globale de bonne gestion de l’ensemble du bassin versant.

Serge Morin,
Vice-Président du Parc du Marais Poitevin

 

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