Session plénière du Conseil régional de Bretagne des 2,3 et 4 février 2012
Débat de politique générale
Intervention de René Louail pour le groupe Europe Écologie Les Verts

Cette session sur le budget s’ouvre dans un contexte de grandes incertitudes. Incertitudes pour les personnes aux revenus modestes qui seront encore un peu plus frappées par l’application d’une augmentation antisociale de la TVA. Incertitudes pour les PME et les collectivités locales qui paient aujourd’hui les résultats de cinq années d’une présidence construite autour de quelques slogans, « Travailler plus pour gagner plus », « bouclier fiscal », « non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ». Slogans qui ont forgé une politique fiscale néo-libérale, inégalitaire, et qui a creusé les déficits.

Les choix politiques de l’équipe Sarkozy nous plongent jours après jours dans une situation de chaos. La dette avoisine les 1 700 milliards d’euros, soit plus de 100 milliards de déficit chaque année depuis 2007. Nous perdons le fameux triple A, et l’on nous dit aujourd’hui que cette dégradation n’impactera pas notre économie. Pourtant, nous n’oublions pas qu’hier les mêmes justifiaient la contre réforme des retraites au nom du maintien de ce « trésor national » que constituerait cette notation. Nous retiendrons donc que Nicolas Sarkozy n’aura passé le pendentif doré du triple A autour du coup de Marianne que pour mieux pouvoir l’étouffer.

Plutôt que d’assumer ses échecs, la présidence de la République reporte le coût de ses dettes sur les plus pauvres. Pas un jour sans que nous n’entendions la rengaine infernale pour nous culpabiliser un peu plus: « Nous vivons au dessus de nos moyens », « Il faut plus de rigueur », jusqu’aux invectives les plus nauséabondes qui laissent entendre qu’un repli de la France sur elle-même serait l’une des solutions aux crises que nous vivons.

Pour lutter contre les crises, à l’inverse des logiques d’austérité, nous faisons pour notre part le pari d’un new deal fiscal, environnemental et social. Investissons en faveur de la solidarité, de la jeunesse, de la santé, de l’éducation, en faveur d’une économie d’avenir, créatrice d’emplois, qui œuvre dans le sens de l’intérêt général et de la protection de notre environnement.

Ce new deal écologique et social, nous pouvons l’amorcer ici et maintenant !

Si notre budget est contraint, en réorientant certains engagements financiers qui relèvent du passé, en osant l’innovation et l’expérimentation, nous pouvons faire de la Bretagne un laboratoire du changement. C’est l’esprit des propositions que nous avons portées en amont de cette session, espérant que puisse s’engager un dialogue constructif avec l’exécutif régional. Car au delà des clivages, nous savons qu’il y à urgence à agir. En effet, il ne se passe pas un jour sans que de nouvelles études confirment la réalité des atteintes à la biodiversité ou du changement climatique.

En juin prochain, se tiendra au Brésil le sommet Rio+20. Vingt ans depuis le premier somment de Rio… et pourtant l’écologie reste un sujet dont on ne parle que devant l’électorat écologiste en espérant récolter ses voix. Vingt ans que l’écologie est dans tous les discours quand les actes, eux, se font toujours attendre.

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